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Nature morte
Par MortifeR le 14/8/2002 à 2:53:19 (#1959473)
-Plus maintenant. Répondit la jeune fille au grands yeux couleur de pluie.
-On me hait parfois de vouloir trop aimer, et je me hais de ne le pouvoir assez. Jai peur de ne jamais y arriver juste ce quil faut
Comme dhabitude, la jeune fille était triste, et pâle. Elle regarda lhomme, sans compassion :
-Lamour nest pas nécessaire pour mourir.
-Mais je suis bien vivant ! Et je veux vivre encore et toujours ! Protesta lhomme
Lenfant le fixait sans ciller, et sembla irritée de sa naïveté.
-Bien sûr que tu es vivant, seuls les vivants meurent. Mais ne te fais pas dillusions : ce que tu fais, ce nest pas vivre, cest mourir.
Lhomme soupira, le regard perdu dans le vague.
-Ah, il marrive dappeler la mort de mes vux les plus ardents
-Pourquoi ne pas te la donner ?
Lhomme protesta à nouveau
-La mort est la récompense de décennies de souffrance, on ne soctroie pas un tel présent, on le reçoit, lorsquon nest plus capable de souffrir.
-En es tu encore capable ?
-Lest-on jamais ?
Lenfant fronça les sourcils, dun air sévère.
-Tu ne sais pas ce que tu veux : Tu souhaites vivre alors que tu meures depuis si longtemps, tu souhaites mourir car tu ne sais pas vivre
presse toi ! Le temps test compté, comme à tous.
Le bruit régulier de leau accompagnait leurs paroles, rythmant timidement le dialogue insolite. La petite fille sassit sur la mousse, le long du fleuve. Elle y plongea le bout de ses orteils, comme pour se rafraîchir. Son pied gracile pénétra londe néfaste sans la troubler.
Elle se tourna vers lui
-elle est toujours noire, tu sais. fit elle, en montrant les vaguelettes à la surface de leau, dun signe de son menton délicat. Ses grands yeux sétaient fait plus mélancoliques, inquiétants.
-Cest que je suis si seul
si seul et si las. Ny a t-il personne pour me guider ? Souffla lhomme, dans un murmure, comme sil sadressait à la nuit sans fin.
Lenfant quitta la berge, et disparut dans les flots ténébreux, sans un bruit, sans un mot, ni même un adieu.
Lhomme regarda autour de lui, avec pour seul écho limage difforme que lui renvoyait lAchéron. Il faisait nuit noire, et à perte de vue il ny avait que le fleuve, que lui.
Lhomme était vraiment seul, à présent : la fille, morte depuis bien longtemps déjà, sen était retourné dans loubli du lit dombres silencieuses, qui tailladait le paysage sans joie dun horizon à lautre.
Lhomme eut un léger sourire, résigné.
-Ai-je vraiment le choix ?
Et il pénétra labîme à son tour, le cur lourd de remords et amer de regrets.
Par RedEye Galliano le 14/8/2002 à 6:37:19 (#1959768)
Comme toujours avec Mortifer :)
Par Alanis Lyn le 14/8/2002 à 9:08:46 (#1959974)
Par Azulynn Sylrus le 14/8/2002 à 12:10:45 (#1960746)
Par MortifeR le 14/8/2002 à 12:43:24 (#1960890)
A noter que n'ayant que très peu à voir avec le jeu, ce post n'est pas vraiment RP, si un modo pouvait lui mettre "sans icône" ça serait sympa tout plein.
Disons juste que c'est un squelette échappé d'un placard : vous savez comment ils sont, quand c'est l'été, ils veulent profiter du soleil aussi, quitte à vous empêcher d'en jouir, les taquins.
Par Tenessia le 14/8/2002 à 13:14:26 (#1961059)
( :amour: :amour: :amour: )
Par Alabasyr le 15/8/2002 à 15:52:07 (#1966010)
Par La Quenouille Sacrée le 15/8/2002 à 16:46:24 (#1966214)
Dark *qui a hate de retrouver son nom* soul
Par Khaelon Lloth le 15/8/2002 à 22:26:48 (#1967428)
Par Aina HarLeaQuin le 16/8/2002 à 0:17:09 (#1967801)
Par Gabriel Thylin MSF le 19/8/2002 à 17:14:05 (#1985868)
Par Snoopy le 19/8/2002 à 19:59:39 (#1986832)
Par Leylia le 19/8/2002 à 20:11:45 (#1986904)
Par Feltorn Darken le 19/8/2002 à 20:12:22 (#1986908)
Par Phoenix Ardent le 20/8/2002 à 1:46:58 (#1988485)
-Nas tu jamais limpression de te noyer ?
- dans le bleu de tes grands yeux mon mortichou :amour: :rolleyes:
dit donc gt pas venu sur ce forum depuis un mois et tu me fait le plaisir d'avoir mit un de tes posts en premiere page, t'est trop gentils :merci:
Par MortifeR le 23/8/2002 à 23:50:59 (#2016042)
N'empêche, ce truc a quand même rien à voir avec le RP !
L'oiseau
Par MortifeR le 20/9/2002 à 5:17:21 (#2193092)
Je le regarde avec fascination, tant il m'est supérieur face à l'inéluctable. Oui, dans un sens, il est éternel. Pas dans le temps, non, personne ne l'est. Mais dans l'espace. Dieu lui a donné cette faculté unique de transcender l'appel du vide, et de contrer la force de la nature. Alors qu'il tombe, ce qui devrait arriver n'arrive pas. Et le voilà qui s'élève encore plus haut, se moquant impunément de la mort.
Je m'approche de la falaise, et pense :
Si je m'y essaie, la fatalité me rattrapera et me brisera contre le roc de l'immuable et tangible évidence de mon infirmité.
Quoique je puisse faire, jamais je ne ferais en sorte d'inverser ma course comme l'oiseau sait le faire. La pierre qu'on lance, consciente de sa trajectoire, ne revient jamais à son point de départ. Elle atterrit là où l'ignorance totale l'aurait menée.
Pourtant le bonheur est là haut, sans aucun doute : Il est dans l'extase des cieux irradiés de lumière divine.
Quant à moi, je ne peux que les contempler, ma course est sûrement déjà entamée vers la roche. Et je ne sais pas voler. Je tombe dans un aéronef fou, sans personne aux commandes, et je ne sais pas piloter.
L'oiseau lui, a le choix. Il est libre. Et il remonte à chaque fois. Une, cent, mille fois, et chaque ressource le mène plus près de l'éternité, tandis que la falaise triste l'appelle d'une sourde rumeur mourante. Il jaillit encore une fois, toujours plus beau dans le ciel brûlant d'une lente agonie solaire.
Cette fois, il ne remonte pas. Alors que je m'approche du bord, il gît en bas, disloqué et déchiqueté sur la pierre froide.
Par L'Oiseau de Nuit le 20/9/2002 à 5:57:21 (#2193134)
Qu'on atteint dans la recherche de l'infini.
Comme on s'ouvre aux cieux, j'ouvrirai mes ailes,
Portée par le vent d'un destin que je defie.
Qu'importe si j'y trouve la mort ou la vie ?
Par Yolinne MIP le 20/9/2002 à 9:16:04 (#2193481)
Yo*coatch de Mortichou :ange:*yo
Par Ibuki Tribal le 20/9/2002 à 10:20:35 (#2193727)
(Bah Yo j'te voyais pas comme ca :D :p)
Par Bardiel Wyld le 20/9/2002 à 11:00:37 (#2193890)
*lui fait un gros poutou* :ange:
Par Darksoul Zenox le 20/9/2002 à 15:38:43 (#2195573)
L'est spécial notre Potiron, n'est-ceeee pas ? ;)
Par Yolinne MIP le 20/9/2002 à 15:41:44 (#2195593)
Provient du message de Bardiel Wyld
Yeah mon Mortichou :)
HAN ! Hey smoi qui l'appelle Mortichou !!!! ;( n'a marre que les gens me piquent les surnoms ridicules que je donne aux gens :sanglote:
Yo*Scribe Royal a temps partiel pour les surnoms :ange:*yo
Par Gadjio le 20/9/2002 à 15:58:13 (#2195699)
Je propose un texte écrit par une amie, qui m'est revenu à l'esprit à l'instant, et j'espère qu'il pourra plaire comme il m'a plu.
La chute de l'Oiseau
L'oiseau mort observait le plomb brûler ses ailes. Une larme fuyait son orbite béante, traçant un sillon lumineux sur le duvet noir de ses plumes. Quelques vers commençaient à ronger le cadavre et l'agitaient de tremblements qui semblaient un souffle de vie. Et son cur immobile s'embrasait de souffrance, ses orbites vidées lui refusaient la paix d'une nuit éternelle, son esprit demeurait au sein de cette chair qui avait été sienne. Il sentait cette absence qui dévastait son âme, qui l'écrasait, de plus en plus, s'accroissait au fil des secondes
Un hurlement creusait sa gorge, la déchirait
Mais les morts ne crient plus
Il restait, impuissant, dans son ataraxie sans grâce. Son corps raide se convulsait, faisant parfois suinter quelques gouttes de sang de ses ailes inertes
Les morts ne saignent plus
La larme se tarit et l'oiseau crut mourir vraiment
Mais son cur continuait de battre, son âme restait prisonnière
Il était son propre linceul, suaire de chair déchirée, d'une âme amputée, de la cendre durcie d'un cur. Un linceul où la paix n'était qu'une illusion, une étoile déchue dont l'étrange lumière torturait ce mourant qui ne pouvait dormir.
" Je ne suis qu'un cadavre. Je ne peux pas souffrir "
Il se le répétait, chaque instant, ou chaque heure, chaque fois que ses os, écrasés, se brisaient, qu'une plume arrachée entraînait des lambeaux de chair morte et rigide. Chaque fois que les vers s'agitaient dans ses veines, qu'une hyène crasseuse emportait dans sa gueule un organe béant.
Je me souviens si bien
Trop bien, de ses instants. Je sentais la douleur qui écrasait son âme
Qui se terrait en moi aussi. J'aurais voulu qu'il crie, mais il me chuchotait, doucement, longuement :
" Tout cela m'indiffère, ceci n'est plus mon corps
Mon esprit est ailleurs
"
La souffrance pourtant n'a pas cessé de croître. Il traîne ses ailes brisées parmi les débris métalliques et les curs putréfiés qui noircissent au sol. La poussière emplit ses orbites et cache les roches brûlantes qui tracent dans sa chair glaciale des stigmates carbonisés, ombres de sa douleur. L'éternité suppure de son ventre vidé, de son crâne fendu
Cette malédiction de survivre aux souillures, de survivre aux souffrances, et de ne pouvoir fuir ni son corps ni son âme. Il est décomposé, il est sans existence
Pourtant, enchaîné à la terre, enchaîné à l'enfer, il ne peut qu'avancer pour ne pas disparaître dans le fond d'une crypte bâtie le temps d'un souffle
Car l'oubli ne viendrait jamais, et il ne pourrait que l'attendre, espérer une délivrance imméritée et chimérique.
Une divinité avait, à une époque immémoriale, posé son il curieux sur cet oiseau couvert de terre :
- Qui es-tu donc, étrange bête ?
- Je suis un enfant mort qui porte son cadavre. Mon cur est trop fragile, mon corps est trop étroit
- Et que fais-tu ici ?
- Je rampe sur mes ailes, sur mes défuntes ailes que la vie a brisées, que la vie m'a volées. Je ne peux que ramper, jusque dans les abysses écrasants de mes rêves.
- N'as-tu donc jamais de repos ?
- Les tiens seuls pourraient me l'offrir
Je t'en prie, jeune Dieu, donne moi un sommeil de cent millions d'années
Le temps de trouver le repos, le temps de tuer ma mémoire, le temps que cette terre soit lavée de mon sang et de celui de ceux que je ne peux rejoindre !
Mais le Dieu n'avait fait que rire
- Seule la Mort pourrait t'aider ! Un tel sommeil n'existe pas ! Adieu oiseau rampant, fantasque créature, l'heure n'est pas venue.
L'oiseau avait pleuré longtemps, lové dans la poussière, jusqu'à en assécher son corps. Ses yeux étaient devenus cendres, et le temps avait dispersé jusqu'à leur souvenir, une nuit de tempête. Ses plumes avaient durci jusqu'à ne laisser sur sa peau que d'étranges écailles noires, comme sculptées dans l'obsidienne. Sa chair s'était décomposée très lentement, jusqu'à n'être plus retenue que par l'amure la recouvrant.
L'oiseau depuis ce jour ne sentait plus le vent, la caresse des ombres et celle de la pluie, pas plus que le parfum des larmes et des rires, ou que les rayons du soleil. La mort l'avait pris en pitié et l'avait effleuré de sa main squelettique
Mais elle avait tremblé devant tant de souffrance, et s'était écartée sans terminer son geste. L'oiseau demeurait prisonnier de son propre cadavre, de sa propre douleur, à jamais séparé de l'univers vivant. Par mon unique faute.
Une nuit, lorsque ses sombres ailes étaient encore intactes, nous avions volé côte à côte en parcourant la mer de l'Ouest, celle qui borde notre monde. Je l'avais questionné :
- Pourquoi me sembles-tu si lourd ? Ta pupille est fermée et noire.
- N'essaie pas de percer le mur de ma mémoire ; tu n'y trouverais rien, qu'un ftus pré-pubère.
- Tu n'as donc jamais pu effleurer la lumière ?
- J'y ais brûlé mon cur, ce triste oiseau de bois condamné à l'errance. Offert en sacrifice à ce culte païen que tu nommes espérance.
- Tes paroles sont comme un gouffre de silence. Car tu ne m'apprends rien qui ne se lise en toi, tu ne dis rien de plus sur ta trop longue errance.
- Et je ne veux rien dire. Tu en sais trop déjà. Laisse moi donc mourir de mon inexistence.
Il s'était détourné d'un gracieux virement, pour empaler son corps sur un lointain rocher. Je l'avais ramené, dans le creux de mes plumes, inconscient, apaisé
Mais qu'avais-je donc fait ? Le remords me tourmente... Il avait survolé les eaux jusqu'au royaume Mortuaire, où la cendre inhume les corps. Il voulait y trouver la paix, son sommeil à jamais perdu. Je n'avais pas voulu l'entendre, je l'avais emporté jusqu'au dernier refuge, celui de la Frontière, où les roses toujours fanées entrouvrent leurs corolles pour s'abreuver de sang. C'est un lieu rude et horrifiant, mais je n'osais aller plus loin : j'avais peur de tomber dans le gouffre écumeux qui s'étend au-delà, où les hommes glacés aux écailles brillantes attendent sans repos les voyageurs perdus. Il n'est pas de mort plus terrible que celle devinée dans l'éclat de leurs dents et de leurs yeux hagards.
Il n'y a pas de vie heureuse au-delà de la mer de l'Ouest. On vient pour y chercher la mort. Ici, le plus grand crime est de la retenir. J'ai retenu la mienne, mais j'en avais le droit, j'en suis seul responsable
J'ai osé arracher l'oiseau à la terre promise qui devait l'inhumer. Je ne sais plus pourquoi, je devais avoir peur, peur de la solitude et de la tentation
Il ne m'a pas maudit, mais il a fixé, sans rien dire son corps décomposé, ses ailes putréfiées. Puis son regard s'est élevé
Ses yeux ont déchiré mon âme, ils étaient des miroirs, des miroirs de souffrance
Un verre indescriptible, des larmes cristallines figées dans ses pupilles
J'aimerais l'oublier, mais je suis seul coupable. Je l'avais condamné à vivre, il en était conscient, terriblement conscient
Puisqu'il ne peut mourir, je vivrai moi aussi. Je le regarderai pour me punir encore.
Je suis un être pathétique, impuissant à le délivrer
Un coupable lâche et sordide. Si vous voyez, en Mortuaire (puissiez vous ne jamais venir), un oiseau silencieux qui traîne dans la cendre ses plumes ensanglantées, survolé par un spectre aux longues griffes noires, qui chante doucement l'errance des deux êtres, enfuyez-vous, damnés, jusqu'au gouffre d'écume. Ce destin sera plus plaisant que celui que nous infligeons à ceux qui nous approchent
Ce royaume est à nous, et rien n'entravera sa parfaite douleur, notre ombre et notre essence
Que le silence y règne. Adieu.
Par Yolinne MIP le 20/9/2002 à 16:40:37 (#2195945)
En un mot, je suis émerveillée, Bravo.
Ldj Yo, troublée et sans voix.
Par Dodgee MIP le 20/9/2002 à 16:48:44 (#2196006)
Par Alabasyr le 20/9/2002 à 16:53:30 (#2196052)
Par Alanis Lyn le 20/9/2002 à 21:52:28 (#2198160)
Vraiment superbe... que dire de plus ?...
Par RedEye Galliano le 21/9/2002 à 1:02:42 (#2199378)
Un récit comme je ne m'en lasserai jamais.
Par Nirlin Khan le 21/9/2002 à 1:11:03 (#2199410)
... Et sombre aussi, très sombre...
Par MortifeR le 21/9/2002 à 3:12:32 (#2199709)
Provient du message de Bardiel Wyld
Yeah mon Mortichou :)
*lui fait un gros poutou* :ange:
Oui c'est derrière ce cynisme et cet apparent mal-être que j'ai décidé de dissimuler la flamme qui embrasse mon cur réjoui.
Mais Bardychou n'y fut pas dupe. Et oui, vous l'aurez compris, la vraie raison d'être de ce post, c'est de pouvoir déclarer que Bardy et moi nous aimons, et allons nous marier, samedi prochain, au cercle des druides de LH.
ça va j'déconne :D
Par SpEeDbLaSt (Demi) le 21/9/2002 à 8:33:31 (#2200049)
Continue dans ce sens,Mortif :)
PS: LOOOOOOOOOL
Par Zeed Mithror le 22/9/2002 à 14:42:24 (#2209588)
Comme un oiseau perdant ses ailes.
La vie n'est que souffrance. Sans répit. Sans fin. Sans trêve.
Et pourtant elle n'est pas cruelle.
...
Dure comme la lame qui glisse sous ma peau,
Fouaillant dans la chair, la déchirant sans peine,
Elle ressort de moi en transpercant mon dos,
Répandant le poison qui dévore mes veines.
Blessante , en un éclair elle repart soudain,
Et prennant plus d'élan je la vois qui revient,
Je ne peux plus bouger, je me vois sacrifié,
Elle brille au soleil, de sang humidifiée.
Buveuse de ma vie, qui, jamais rassasiée,
Replonge dans mon corps, y volant son tribut,
Je la subis sans fin, de douleur extasié,
Elle dévore en moi sans montrer d'autre but.
Je voudrais m'échapper mais ses liens sont trop forts,
Qui me vouent à jamais à souffrir en ce corps,
Dont nulle volonté ne peut me délivrer,
Je retombe à genoux sur le dur sol givré.
Elle vient et repart en ouvrant mille plaies,
Expurgeant mon esprit, le mutilant à souhait,
Alors je m'abandonne, à la mort, à genoux,
Je la vois qui se dresse, j'attends le dernier coup.
Mais elle rit de moi, et m'abrutit de giffles,
Empoignant mes cheveux et me levant de terre,
Elle me met debout devant son cimeterre,
Et je ferme les yeux en l'entendant qui siffle.
Le choc qui ne vient pas et ses éclats de rire,
Qui meurtrissent mon âme et déchainent mon ire,
Elle m'a épargné mais pour combien de temps ?
La colère me prend, me possède à présent.
Dans un voile de sang mes bras serrent son cou,
Je voudrais la détruire et mettre fin à tout,
Mais elle se dégage et me transperce encore,
Dissipant toute haine sans la laisser éclore.
Un désespoir mortel pèse sur mes pensées,
Je voudrais vivre en paix ou sinon trépasser,
Mais la vie est ainsi, joueuse et versatile,
Qui m'entaille la langue et me gave de bile.
J'exsude la souffrance qu'elle me renvoie,
En un flux permanent dans lequel je me noie,
Mon esprit la repousse mais je n'ai pas le choix,
La douleur est un puits où lentement je chois.
...
J'ai maudit ma conscience, et j'ai maudit la vie,
Tué tous les espoirs dont elle se nourrit,
Alors, très lentement, la douleur a baissée,
Le mal s'est endormi après s'être dressé.
J'espère qu'à jamais il va le demeurer,
Bien que ce seul espoir puisse le réveiller.
*-_-_-*
Je me permets ici d'apporter quelques vers,
Aux cadavres écrits de monsieur Mortifer.
Mais je reste sans voix devant la qualité de ce qu'a retranscrit Gadjio.
ljd ZM
Par Yolinne MIP le 22/9/2002 à 20:23:05 (#2212495)
Yo*cupideeeeeeeee*yo
Par (Gadjio) le 31/10/2002 à 22:00:31 (#2452419)
La faille
Mon reflet détourne les yeux et des larmes de sang suintent de ses pupilles. Je les entraperçois au cur des soleils vides qui brûlent son regard. Un rire amer se perd sur ses lèvres tremblantes. Il semble si fragile
Sommes nous retournés là où la vie existe ?
Nous avions pu fendre le verre en appuyant sur sa surface, en le frappant pour quil éclate, quil nous libère. Peut être pour en disparaître. Je ne sais plus ; et peu importe. Nous avions fendu le miroir. Les cristaux de pus sétaient écoulés des lames brunies qui couvraient nos curs. Nous avions mêlé nos dernières larmes, à travers la faille brunâtre où nos doigts pouvaient seffleurer.
Nous avons exploré les royaumes fragiles qui naissaient de nos rêves. La terre était une encre répandue sous le ciel trop pâle, crevé détoiles agonisantes.
Les anges se perdaient dans la splendeur éteinte d'une agonie figée, lointains et apaisés sur leurs socles de marbre. Leurs ombres translucides s'effilochaient déjà dans les brumes glacées qui recouvraient leurs corps.
Leurs âmes se taisaient sous leurs paupières blanches.
Et nous avons marché, au delà des allées où ils tendaient leurs mains pour agripper nos vies, les lambeaux de chaleur qui nous restaient encore. Nous avons continué jusquau bord de ce monde, les doigts noués, soudés comme une chaîne aux maillons parallèles. Marché jusquà la mer, jusquau bord de ce monde. Marché jusquà loubli de laurore avortée qui sannonçait, déjà, par des ftus sanglants tordus dans les nuages. Nous avons fait leur deuil, rassurés de savoir quils ne souffriraient pas. Ils étaient beaux, paisibles. Presque sans cicatrices. Pour fermer leurs tombeaux, nos yeux se sont baissés.
Leau nétait quun miroir baigné de sang humain, cadavre dune mer aux écumes souillées, aux vagues illusoires, dont les navigateurs étaient autant de spectres. Sous le ciel reflété, les poissons senivraient de labsinthe aquatique, avant dy étouffer. La faille, indécelable, navait plus dexistence, perdue sous la souffrance dune image trompeuse, dun tableau mortuaire. Figée dans léclat vide dun soleil disparu, donc seul le souvenir aveuglait les marins qui croyaient vivre encore.
Il ne reste sur le miroir que quelques ombres évanescentes, la dépouille suintante du monde gangrené dont lagonie sachève. Nous naurions jamais dû croire à notre existence. Mais tout était si beau, au travers de la faille, et si loin de la vie. Que reste til de nos armures ?
Je cherche vainement la mienne. Renonce. Je ne sais plus lutter, le cadavre du monde a écrasé mes poings, dévoré ma peau de métal.
Mon reflet hurle sous la glace. Le sang s'écoule des éclats crevant ses veines, son cri sétiole parmi ceux qui gisent à terre.
Il se brise. Devient multiple. Ses centaines d'yeux aux pupilles grises me dardent, menvoûtent. Mapaisent. Enfin. Javance jusquà elles.
Les ténèbres caressent les anges de gravier, broyés par les sursauts de leur monde mourant, celui qui fut le notre.
Dans ses yeux, les soleils finissent de séteindre. Je me mêle aux lambeaux de leur lueur blanchâtre, doucement faiblissante. Une buée s'y forme. Dans l'agonie de mon reflet, je sens ma propre mort, une ombre qui me berce. Je m'endors dans ses bras, dans ce regard perdu que jai connu vivant. Nous pouvons nous étreindre. Réunis de nouveau.
Jaurais voulu vivre, tu sais. Mais il ne reste que des rêves amputés de leurs illusions, de leur essence. Il est temps de ne plus souffrir.
Par MortifeR le 1/11/2002 à 7:44:31 (#2454131)
Ouvre la porte une dernière fois, et affronte ceux qui dévorent les rêves.
Assurément je m'y refuse. Les terres dévastées qui gisent au-delà du seuil ne seront jamais fertiles, et chaque voyage peut y être fatal. En parcourant les chemins du désespoir je risque mon âme et mon cur. Pourtant je sais que la vraie victoire ne s'obtient qu'en prenant le risque de perdre l'inestimable.
La dernière fois que j'ai claqué la porte, je ne pensais pas m'y retrouver de sitôt. Pourtant ce soir me voilà. Leurs murmures mexhortent à venir me perdre dans les océans du malheur, bercé par la marée maussade de la solitude. Je les sais en train de se presser de l'autre côté de la porte, avide de ma chair revigorée et de ma plénitude si fragile.
Si je franchis le seuil, je peux tout perdre. Peut-être qu'une partie de moi-même le désire, finalement. Comme je vous hais, vous que j'aimais et qui m'avez acculé à cette extrémité lâche et détestable. Ma main tremble et se fige, puis je pousse finalement la porte, me jetant à corps perdu dans la nuit plus noire et plus funeste.
Pour la dernière fois...
Dis-je en un serment silencieux.
Mes entrailles se nouent pendant l'interminable instant qui précède les pleurs et la démence.
La porte se referme sur moi.
Ce message est à ceux qui ne savent aimer que sous l'impulsion d'une chimie systématique qui les dépasse et se joue d'eux. Vous êtes les vrais perdants. Je vous hais de toute mon âme.
(re-up.)
Par (Gadjio) le 1/11/2002 à 14:20:57 (#2455724)
Mon âme, viens donc périr avec moi ; il te suffit d'accepter ce bouquet vénimeux de mes odieux sentiments.
Par Chrysaor Osten le 1/11/2002 à 14:26:11 (#2455770)
Enfin, c'est si bien dit ^^...
Par (Gadjio) le 2/11/2002 à 2:26:34 (#2459858)
C'est la grande nuit du Samhain, je reviens avec les morts pour saluer ceux qui ne se sont encore libérés de la vie. Samhain, Tu veilles sur nous en cette nouvelle année, cinquante jours avant le Solstice de nuit : je T'en prie, viens enfin en aide à ceux qui s'infligent l'amour.
Les grands brasiers de la passion incinéreront nos douleurs jusqu'à l'aube et jusqu'à l'horizon, et demain tout sera dit.
Bonfire dot the rolling hillsides
Figures dance around and around
To drums that pulse out echoes of darkness
Moving to the pagan sound.
Somewhere in a hidden memory
Images float before my eyes
Of fragrant nights of straw and of bonfires
And dancing till the next sunrise.
I can see the lights in the distance
Trembling in the dark cloak of night
Candles and lanterns are dancing, dancing
A waltz on All Souls Night.
Figures of cornstalks bend in the shadows
Held up tall as the flames leap high
The green knight holds the holly bush
To mark where the old year passes by.
I can see the lights in the distance
Trembling in the dark cloak of night
Candles and lanterns are dancing, dancing
A waltz on All Souls Night.
Bonfires dot the rolling hillsides
Figures dance around and around
To drums that pulse out echoes of darkness
Moving to the pagan sound.
Standing on the bridge that crosses
The river that goes out to the sea
The wind is full of a thousand voices
They pass by the bridge and me.
I can see the lights in the distance
Trembling in the dark cloak of night
Candles and lanterns are dancing, dancing
A waltz on All Souls Night.
I can see the lights in the distance
Trembling in the dark cloak of night
Candles and lanterns are dancing, dancing
A waltz on All Souls Night.
Loreena McKennitt - All souls night
Par Yolinne Ninette MIP le 2/11/2002 à 3:10:38 (#2459979)
Par MortifeR le 2/11/2002 à 9:28:03 (#2460470)
"Oh yeah les enfants, ça c'est ce que j'appelle faire la fête!" :D
Excellent au passage ton morceau Gadounet. Il faut que vous m'en montriez plus des comme ça, ça me soignera un peu de ma musique d'abruti ;).
*zouxx à Gadounet* :D
Par (Gadjio) le 2/11/2002 à 12:11:29 (#2461086)
The Matrix has you,
ou : c'est pas cher, les effets spéciaux, ici,
ou : depuis quand d'autres que ma Yoyo ont le droit de me zouter ? http://membres.lycos.fr/zimage/smile/grrr.gif http://membres.lycos.fr/zimage/smile/grrr.gif
*Regarde son calendrier*
Bon, faut qu'on prépare un post pour la Sainte-Catherine, maintenant.
*Sourire forcé*
:doute:
Par Alanis Lyn le 2/11/2002 à 12:52:07 (#2461334)
*et puis les textes aussi, ce post est superbe* :)
*kamikaze, tente quand meme aussi un zou a Gadjio* :chut:
Par Drazhar Ul'Gar le 2/11/2002 à 12:56:48 (#2461363)
Par MortifeR le 2/11/2002 à 20:33:58 (#2464530)
Provient du message de (Gadjio)
ou : depuis quand d'autres que ma Yoyo ont le droit de me zouter ? http://membres.lycos.fr/zimage/smile/grrr.gif http://membres.lycos.fr/zimage/smile/grrr.gif
Voyons Gad' tu sais bien qu'il ne s'agissait là que de pure fiction, je ne zoute pas, de toute façon.
Par Zeed Mithror le 2/11/2002 à 21:13:18 (#2464835)
Tiens Mortifer, j'ai une amie qui insiste pour zouter...
*Ouvre lentement les paupières, dévoilant un regard sombre aux reflets étrangement ocres tandis qu'un sourire sinistre se dessine sur son visage*
Zeed Mithror,
Paladin rédempteur,
Et un peu berserker...
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