Retour à Trandling - 56ème partie

Par Dodgee MIP le 8/8/2002 à 9:56:28 (#1933442)

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Sauvetage

Dépit… Les images courent dans le sombre couloir, se bousculant l’une l’autre dans une mêlée chaotique. Brisées. Elles se touchent, s’enlacent et se séparent avec fracas. Déjà l’une empiète sur l’autre, alors qu’une nouvelle surgit pour disputer la place. Toutes se battent, se déchirent pour parvenir sur le devant de la scène. Rien. Le vide laisse place à la frénésie. La folie guette, elle sombre dans l’océan. Ne reste que ce goût amer, âcre comme la seule fumée qui reste d’un carnage sans nom. Ici a eu lieu une terrible bataille, et une fois de plus, seuls les restes en témoigneront. L’esprit est vainqueur et l’esprit est vaincu. Enfin il cède à la fatigue, lorsque tombe les émotions. Le sommeil. Noir.

-Il délire…
-Il est mourant, on ne peut rien pour lui.
-Attends mon garçon, ne vois-tu donc rien ? Regarde où il se trouve…

Les quatre hommes étaient rassemblés autour du corps. D’un geste, Boru désignait les alentours, cette forêt ravagée qui n’était plus que cendres et désolation. Pourtant, l’homme ailé se trouvait là, adossé à un rocher, respirant faiblement. Son propre sang avait coagulé sur ses ailes, les teintant d’un rouge sombre, et les multiples blessures qu’il portait témoignaient de la violence du combat qu’il avait du mené. L’expérience des combats, les nombreuses batailles auxquelles le vieil ours avait participé lui soufflaient que cet homme aurait du mourir de ses blessures. Même le sang de troll n’aurait suffit à guérir toutes ses plaies. Il connaissait des hommes robustes, mais que cet homme soit encore en vie tenait du miracle. Plus loin, des restes de cadavres calcinés jonchaient le sol. Ces armures fondues que les bersekers reconnurent sans peine, celles de plusieurs gardes noirs, laissaient deviner la lutte et les flammes qui avaient du engloutir les lieux.

-Mais comment diable est-il arrivé ici ? Qu’a-t-il pu se passer ? , souffla Berig
-Une terrible bataille a du avoir lieu ici. Et apparemment nos amis les hommes en noir n’ont pas apprécié la chaleur de l’accueil, lança Gohr avec un sourire.
-Lui n’est pas brûlé. Et si c’est lui à qui l’on doit ce carnage…

Tolem avait laissé la phrase en suspens, préférant tourner son regard vers Boru, qui hocha la tête doucement. Pensif, le vieil homme considérait du regard l’homme qui était allongé. Tout semblait indiquer qu’il avait du mener une terrible bataille et qu’il en payait à présent le prix. Boru avait du mal à croire que cet homme mourant puisse être l’auteur d’une telle destruction. Mais qu’importe, le choix qui se posait à lui était tout autre. Sans leur aide, cet homme mourrait certainement. Mais pouvaient-ils s’encombrer d’un blessé alors qu’ils partaient à la guerre ? Le silence était tombé sur le petit groupe. Il n’y avait pas eu besoin de paroles pour que chacun entende le dilemme qui faisait rage dans l’esprit de Boru.

Danse. Les flammes virevoltent et s’effacent, une à une, pour reparaître à nouveau. Un instant la lumière revient, pour laisser place aux ténèbres. Il voudrait toucher ce feu du doigt, en éprouver la chaleur. Le froid. Il grelotte sous un souffle d’air inconnu. Les flammes se meurent. Las, la nuit va tomber, impériale. Quelque part dans son esprit, il sait qu’il va devoir tenir encore une fois. Tenir, ne pas baisser les bras. Vivre. La douleur n’est plus qu’un lit sur lequel il se couche. Elle est sienne, à chaque instant, chaque moment. Il ne sent plus. Il n’en a plus la force. Depuis combien de temps est-il ainsi ? Quatre jours ? Cinq ? Ou bien une semaine déjà ? Tessa. L’a-t-elle seulement entendu ? A-t-elle compris son appel ? Mais que faisait-elle si loin, avec l’ost de Cymod ? Ne délirait-il pas déjà ? Des voix. Proches, il entend ces murmures, ces paroles qui résonnent dans sa tête. Vacarme dont il ne peut saisir le sens. Devient-il fou ? Est-ce ces hommes en noir qui reviennent achever leur besogne ? Il doit se lever, se battre à nouveau. Il ne peut les laisser faire.

Boru s’était penché sur le séraphin blanc, et commença à sortir un onguent de son sac. Son choix était fait, il savait que même avec des soins cet homme mourrait sans doute, là où ils allaient. Mais il ne pouvait se résoudre à laisser ce combattant mourir ici, loin de tout. C’est à cet instant qu’une bouffée de chaleur l’assaillit, alors que Dodgee tressaillit, les traits tendus. Ses veines charriaient du feu, et dans un ultime effort, il tentait de bouger son corps meurtri. L’espace d’un instant, il ouvrit les yeux, sans sembler voir les hommes rassemblés autour de lui. Surpris, les bersekers avaient réagi par instinct, déjà près à livrer bataille, avant qu’aussi vite l’homme ailé ne se laisse retomber.

-Par les dieux, quelle énergie !
-Nous camperons ici ce soir, le temps de lui prodiguer quelques soins. Dès demain nous poursuivrons notre route. Tolem et moi le porterons, annonça Boru, sur un ton qui ne souffrait aucune discussion.
-On vous aidera vieil ours, il faut ménager nos aînés, et puis il ne faudrait pas prendre trop de retard, dit le jeune Gohr.
-Sûr, ça nous fera un peu d’exercice, ajouta Bérig.

Sans prendre la peine de répondre aux piques des deux jeunes bersekers, Tolem s’affairait déjà à panser les blessures avec Boru. Il aurait été si simple de le laisser là, de poursuivre leur route. Mais il avait vu de ses yeux le mourant manquer de se relever. Une telle force forçait son respect, et c’était sans nul doute ce qui avait motivé la décision de Boru. Si cet homme avait une telle volonté de vivre, ils ne pouvaient le laisser là. Il avait pu survivre jusqu’à présent, il survivrait, il en était persuadé à présent…

Par Alith Anar le 8/8/2002 à 19:04:42 (#1936079)

Get up, stand up

Par Khaelon Lloth le 9/8/2002 à 1:31:58 (#1937393)

Ca y est!! *fier et ravi*

J'ai enfin lu tous les épisodes de cette saga passionante.:)
Vraiment bien écrit, on s'attache aux persos.Il manque juste une chose importante...:
La suiiiiiiiiiiiite!!!

:amour:

Par kob Hyde le 9/8/2002 à 1:43:15 (#1937424)

56 parties!!! Moi je dis : respect *applaudit*http://humferier.free.fr/sac/clap.gif