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Histoire de montéloy du temps des argbets

Par ADONAI le 6/8/2002 Ă  11:57:17 (#1924274)

L’histoire d’Iram est celle d’une déchéance, ou plutôt de la chute d’un homme à la suite de celui qui fut et est toujours le seul repére stable de son existence, son seigneur et maître, son guide tant spirituel que matériel…son père. Iram, en effet, est le fils De Luther de Montéloy, et le petit-fils d’Argbet-le-noir, l’ancien seigneur de la cité, celui qui assura son indépendance, puissant nécromancien de son état.

Un court rappel de la naissance de la cité état s’impose pour comprendre l’existence de Luther, et donc celle de son enfant. Montéloy était à l’origine un insignifiant village de pêcheurs, sur les côtes septentrionales de la mer intérieure : elle acquit une importance politique et économique du fait de sa position géographique, fort stratégique pour les puissantes nations, alors émergeantes, qui se disputaient avant l’avènement le contrôle de cette région. Cette mer était –et est toujours- l’un des principaux pôles marchand des royaumes centraux et trois états s’opposèrent pour son contrôle, sans jamais parvenir à l’obtenir plus de quelques années. Montéloy fut le théâtre, dans le cadre de cette lutte pour le pouvoir, de nombreuses et sanglantes batailles. La première d’entre elles se déroula en 650 avant notre ère, concomitamment à la grande guerre d’annexion des rocterres, première offensive majeure du zenthyl vers le sud et les fertiles contrées du mitan central. L’alliance du cormyr et de la sembie eut raison de la puissante flotte zenthyllaise et, douze après l’une des batailles qui décidèrent de l’équilibre de la région, le krach de montéloy fut érigé avec des deniers sembiens et sous contrôle cormyrien. Pendant deux cents ans, la cité prospère et quadruple sa population : elle devient l’une des dix principales villes marchandes de l’alliance et le point de transit inévitable des échanges commerciaux dans sa zone d’influence. parallèlement, la forteresse crée par les cormyriens en fait une imprenable place forte sur laquelle les forces du noir réseau se briseront les dents plus d’une fois. Les conflits navals restent cependant incessants, les flottes de zenthyl demeurant omniprésentes sur la mer intérieur. La région n’est donc pas pour autant pacifiée. En - 450 du calendrier hégérien, le cormyr commet une erreur stratégique qui va lui coûter très cher : dans le cadre de la colonisation de l’impiltur, fondée par les pèlerins de la future théocratie, l’état-major royal décide de dégarnir les troupes stationnées dans la forteresse au profit des colons. Le contingent de chevalier notamment, troupes d’élite du royaume, fut divisé par quatre. Les cormyriens pensent suffisamment dominer la circulation de l’information pour ne pas risquer une attaque massive pendant les dix ans qu’il leur faudra pour restaurer la puissance originelle du krach. Ils se trompent lourdement ! Ils ont tant sous-estimé l’efficacité des espions du zenthyl que l’assaut de la flotte, sept mois après le départ du dernier détachement militaire, les prend complètement au dépourvu. Montéloy est perdu pour l’alliance et passe sous le contrôle direct de la théocratie maléfique, augmentant d’autant son influence sur la mer de lune. Les Prêtre de Baine décident d’entreprendre de grand travaux : en vingt ans, la taille de la cité double à nouveau, tandis que sa population triple. Elle devient la cinquième cité marchande de la région, loin derrière Selgonte, Ordulin, château-zenthyl et procampur. Son importance en fait désormais le puissant bastion qu’elle demeurera jusqu’à aujourd’hui : Montéloy est devenu sous l’influence conjointe d’ennemis séculaires l’un des trois points névralgiques de la côte de la mer intérieure et de la langue des dragons, avec zenthyl keep et yaunn…
La main mise du zenthyl ne lui assure pas, pourtant, un véritable contrôle de la mer, sur laquelle conflits et luttes larvées se poursuivent. Montéloy reste zenthyllaise pendant presque cinq siècles, jusqu’à l’avènement : dans les mois qui suivent, alors que les maîtres du noir réseau ramènent précipitamment leurs troupes pour faire face à l’expédition punitive des drows de Mezzoberanzan qui met le feu à l’arrière pays, ils commettent la même erreur que leurs adversaires, celle qui leur permit jadis de s’emparer de Montéloy. Ils prélèvent, en effet, un important contingent de troupe pour renforcer la défense de zenthyl, dont on craint –à raison- qu’elle soit bientôt assiégée par les séides de Lolth. Les cormyriens, écrasés par les armées du zenthyl quelques semaines plus tôt, lors de la sinistre bataille des ossements, décider de porter un coup décisif : ils rassemblent leurs dernières forces et prennent d’assaut la forteresse désertée par ses défenseurs, qu’ils prennent après une lutte désespérée des zenthyllais. Ils ne la conserveront pas très longtemps : en effet, deux ans plus tard, les drows se retirent, satisfaits et persuadés que la leçon aura porté. Les cormyriens ne pensent pas, alors, que leurs ennemis contre-attaqueront : les deux armées sont exsangues et il se concentrent donc sur le renforcement de leurs défenses intérieures et la reconstitution de leurs forces militaires. Une fois encore, ils se trompent ! Les prêtres noires rassemblent ce qui leur reste de troupes d’intervention et passent à l’attaque : au terme d’une offensive courte mais extrêmement meurtrière, ils reprennent la cité…ou plutôt ce qu’il en reste. Ils concentrent une grande partie de leur puissance économique pour la reconstruction de la ville et de sa forteresse. Lorsque le zenthyl est repoussé, un siècle plus tard, sur ses anciennes frontières, libérant par là même l’essentiel des vaux, ils parviennent à conserver la citadelle. L’histoire de Montéloy, dans les quatre cent années qui suivent, est relativement calme, sans plus de stabilité néanmoins sur la mer de lune. En 400 de notre ère, le gouverneur de la cité meurt et est remplacé par sa seigneurie Argbet, nécromancien de renom dont le prestige ne cesse d’augmenter. La nomination du père de Luther n’est pas un hasard : sa puissance montante en fait un danger pour Vanyr, l’archimage qui dirige les magistères du noir réseau depuis l’avènement. Ce dernier parvient à convaincre son vieil adversaire, le grand prêtre Fzoul Chambryl, d’envoyer un allié certes précieux mais dont la force devient gênante, dans une voie de garage. Les deux maîtres du zenthyl pense ainsi neutraliser l’ambitieux personnage, en lui confiant un poste important mais loin de zenthyl keep, véritable siège des intrigues politiques incessantes qui président aux destinées des habitants de la noire théocratie. Argbet débarque donc avec arme et bagage au sein de la cité, accompagné de sa femme, Lamia De la citadelle du corbeau, prêtresse ‘mineure’ de Baine. En politicien avisé, rompue aux intrigues de la cour, il est parfaitement conscient de ce qui se cache derrière l’honneur de sa nomination. Il consacre dés lors son temps, dans le plus grand secret, à rassembler les éléments provenant de tous les coins de féérune, dont une statue en forme d’œil noir, doté d’un iris de quartz irradiant d’une lumière pulsante, afin d’exécuter un rituel obscur dédié aux dieux noirs. Personne ne sait exactement ce qu’il fit, à l’exception de son futur descendant, car il fit exécuté tous les intervenants et serviteurs mêlés de prés ou de loin à son projet. Les conséquences toutefois, en apparurent clairement dans les décennies qui suivirent : le nécromancien avait cessé de vieillir…


A suivre...

Histoire de Monteloy... suite

Par ADONAI le 6/8/2002 Ă  12:01:55 (#1924303)

Par la suite, sa puissance ne fit que grandir, inquiétant de plus en plus les tenants du pouvoir : il se forgea une réputation au-delà des frontières du zenthyl en établissant un ordre de fer au sein de la cité. Toute révolte fut réprimée dans le sang avec la plus extrême violence, et il motiva ses administrés par une utilisation de plus en plus ostentatoire de ses facultés surnaturelles. On murmurait que ses opposants disparaissaient mystérieusement et on entendait, la nuit, d’atroces hurlements de terreur et de souffrance provenant de l’intérieur du palais. Il devint vite le despote sanguinaire, argbet-le-noir : conséquences directes de sa politique, la richesse et la prospérité de la cité augmentèrent graduellement, appuyés encore par un flux régulier d’esclaves provenant du Calimshan, qu’Argbet tuait littéralement à la tâche. Parallèlement, le seigneur nécromancien étendit l’influence du Montéloy par une grande activité diplomatique : il passa, ‘pour la gloire du zenthyl’, de nouveaux accords internationaux et trouva de nombreux débouchés commerciaux pour les marchandises qui transitaient par ce qu’il en vint à appeler ‘sa’ cité. Vanyr et Chambryl voulurent éliminer, selon les traditionnelles méthodes du noir réseau, un serviteur en passe de devenir un concurrent. Malheureusement, Argbet était devenu très populaire au sein des dirigeants du zenthyl et comptait de plus en plus de partisans : une élimination physique était impensable, ils se contentèrent donc de le neutraliser sur le plan politique. Ils le forcèrent à reculer sur bien des points au sein du royaume, mais durent pour ce faire lui concéder la prédominance dans la zone d’influence de la cité dont il avait la charge. Son contrôle de Montéloy devint total et il parvint ainsi, en concurrençant ses maîtres sur leur propre terrain, à assurer sa domination sur cette partie de la côte, ce qui était sans doute son objectif initial. Argbet joua un jeu dangereux, et il gagna…

En 500 après l’avènement, un siècle après son arrivée, Le nécromancien juge sa position suffisamment stable : de nombreux partenaires commerciaux parmi les plus importants lui sont liés personnellement, et non seulement au royaume qu’il représente. Ses troupes sont puissantes, bien entraînées et bien équipées, et vivent dans la terreur de sa colère. Elles lui sont totalement dévouées, de même que l’administration de la ville. Il décide que le moment est venu d'affirmer son indépendance, et fait tout simplement scission d’avec le zenthyl ! Il réussit par son habilité un véritable miracle : il parvient à convaincre ses anciens maîtres qu’ils ont plus intérêts à éviter un conflit coûteux en hommes, qui laisserait montéloy à la merci des cormyriens, ceux-ci n’attendant qu’une occasion pour faire déferler leur puissante armée sur la région. Il les persuade qu’il est un meilleur interlocuteur que l’alliance et qu’ils ont tout intérêt à maintenir une sorte de zone tampon entre eux et le cormyr. De plus, son émancipation lui ouvre de nouveau marché, auprès des nations farouchement opposées au zentharym mais pas nécessairement à un indépendant, fut-il profondément maléfique. Qui sait pourquoi les deux seigneurs noirs l’écoutèrent ? Peut-être prévoyaient-ils une autre issue, peut-être avaient-ils d’autres craintes, prioritaires à leurs yeux, peut-être enfin comprirent-ils la validité de son argumentation. Quoi qu’il en soit, Argbet fut le premier, et le dernier à ce jour, à battre les maîtres du noir réseau sur leur propre terrain et à obtenir une réelle indépendance. Son jeune fils est né dix ans plus tôt, d’une esclave sans importance faisant partie du harem du tyran : il l’a nommé Luther et prend en charge personnellement son éducation, afin qu’il lui succède un jour. On a pu réaliser, en effet, qu’Argbet avait seulement ralentit son vieillissement, sans l’avoir complètement stoppé.

On ne peut véritablement parler de ce que fut Luther, mais plutôt de ce qu’en fit son géniteur, qui le modela à sa convenance tout au long de sa vie afin d’en faire son successeur. Le jeune garçon hérita de ce vieillissement ralenti mystérieusement obtenu par son père : il naît en 489 et sort pour la première fois du palais, quarante-cinq ans plus tard. Pendant ce laps de temps, Argbet l’éduque selon ses préceptes… L’enfant de huit ans qui sort avec le nécromancien du palais, à l’occasion d’une fête grandiose organisée en son honneur, terrorise les dignitaires de tous les pays présents au palais. L’esprit d’un adulte dans le corps d’un enfant est un spectacle pour le moins déstabilisant : il l’est plus encore dans le cas de Luther. Le jeune homme est un pur produit de l’éducation du seigneur de Montéloy, qui l’a modelé à sa convenance. Il est froid, calculateur et extrêmement intelligent, doté d’un charisme froid et glacial. Dénué de la moindre émotion, dont il semble ne pas même connaître la teneur, l’enfant ne paraît pas mauvais, mais plutôt ignorer le concept même de morale. Il voue à son père une loyauté indéfectible car il a été élevé dans le respect, voire dans une ferveur quasi religieuse à l’égard de son géniteur. Paradoxalement, il se montre poli et courtois, hôte prévenant et attentionnée, bien que toujours d’une extrême froideur. Son père semble désormais le tenir pour son principal conseiller et le consulte avant toute décision importante, autant pour entendre son avis que pour vérifier qu’il prend la bonne décision. Le tyran sanguinaire prépare, à l’évidence, celui qui le remplacera à sa mort, et ce dans la droite ligne des principes qui ont permis son ascension. Luther est par ailleurs d’une incroyable érudition, brillant orateur et fin connaisseur de toutes les sciences humaines, amateur d’art et docte savant. L’histoire n’a pas plus de secret pour lui que l’étiquette ou la politique, dont il semble maîtriser toutes les subtilités. Luther dispose d’un pouvoir antique, celui des dieux noirs, les puissances du dessous qui trônent dans la géhenne. L’enfant est un prêtre des diables supérieurs, membres d’un cercle nommé l’œil noir, dont il ne connu jamais, si il y en avait, les autres membres…

Il fut initié à l’âge de trente ans, par Argbet lui-même, qui remplissait par là même l’obligation issue du pacte qu’il avait passé quelques décennies plus tôt : un supplément de vie pour lui et toute sa descendance, contre l’allégeance éternelle de son seul et unique enfant, dont l’âme appartiendrait pour toujours aux archidiables, ainsi que celle de sa propre filiation et des autres générations après eux. Luther obéit donc à son père, et après lui aux dieux noirs, en échange de quoi il disposait de puissants pouvoirs et d’une exceptionnelle longévité. Pendant prés d’un siècle, il régna à la droite de son père, et grande fut la gloire des Argbet, seigneurs incontestés de la puissante montéloy. Luther vieillissait peu à peu, machine politique et dirigeante parfaitement formée, impitoyable et redoutablement efficace. Il avait plus de sang sur les mains que la plupart des despotes passés, présents et futurs, mais il ne réalisait pas ce qu’était une vie. Il existait dans une sphère décalée, loin de la réalité, faite de problèmes de gestion et de solutions rationnelles, où la vie humaine était quantifiée en terme de coût et de profit, tant au plan matériel que social. De toute sa vie de conseiller puis de monarque, il ne fut jamais réellement maléfique, mais appliqua simplement ce qu’on lui avait enseigné, incapable de comprendre les implications morales de ses actes, même lorsqu’il tuait de ses propres mains ou infligeait les pires souffrances à un autre être humain! Sa puissance était titanesque, et il n’envisageait pas même que les mortels puissent ne pas comprendre la teneur de cet incroyable pouvoir. Luther, quoi qu’il en soit, marchait dans les traces de son père et appliqua toujours sa voie. Eut-il d’ailleurs, à quelques moment que se soit, un autre choix, car l’on ne peut envisager ce que l’on ne connaît pas. Il ne quittait jamais le palais et ne connaissait rien de l’extérieur et la vie réelle, si ce n’est de l’histoire et des listes interminables de chiffres portés sur les registres de son oppressante administration. Il ne savait pas ce qu’était une naissance, un geste d’affection, la tendresse d’une mère qu’il n’avait pas même connu ou le désir du sexe opposé. Luther avait été engendré pour dominer et il dominait admirablement bien, mais ses connaissances et ses aspirations même se limitaient à cela, car telle était le champ de son horizon intérieur. Il répandit le sang lorsque la chose était nécessaire, pour punir, donner l’exemple ou accroître son prestige ou la productivité, récompensa de même et considéra toujours les autres êtres pensants comme des pions sur un vaste échiquier qu’il devait manipuler d’une certaine manière, mais ne perçu pas les buts qui se trouvaient au-delà. Il vivait dans un luxe inimaginable pour la plupart des rois, mais ne le réalisait pas car il n’avait jamais rien connu d’autre. Il communiquait avec les noirs seigneurs par le biais de la statue de l’œil comme on le lui avait appris, exécutant les sacrifices nécessaires et respectant à la lettre l’étiquette séculaire, appliquait leur lois et conseils comme il se devait et écouter son père avec diligence et loyauté. Jamais il ne comprit réellement ce qu’était les archidiables car il les côtoyaient si souvent qu’il lui paraissaient presque normaux, des puissances respectables avec lesquels ils étaient liés par le pacte de l’œil noir, dont le pouvoir était quantifiable et les interactions gérables de la même manière que le reste : avec une froideur toute mécanique et une logique bien huilée…

Suite...

Par ADONAI le 6/8/2002 Ă  12:03:17 (#1924310)

Argbet mourut en 629, soudainement rattrapé par le temps, 284 ans après être venu au monde. Son fils était alors âgé de 140 ans, et en paraissait seulement vingt. Dans la chambre mortuaire de son père, Luther enregistra froidement l’information : il ne ressentit rien et ne comprit pas les réactions des plus vieux serviteurs du nécromant. Il respecta le mois de deuil prescrit par l’étiquette et fit preuve de la réserve requise, puis il retourna s’atteler à sa tâche et fit la seule chose qu’il savait faire : diriger son petit mais puissant royaume. Il ne savait même pas pourquoi il le faisait, mais ne se posait pas même la question. Il n’en tirait ni plaisir ni déplaisir particulier, mais telle était sa fonction, qui conditionnait son devoir. Il élimina les quelques ambitieux qui jugeaient le temps venu d’un changement de dirigeant et repris ses plans là où ils les avaient laissé, étendant peu à peu l’influence de Montéloy, comme son père le lui avait enseigné. Il prit une femme parmi les esclave, l’engrossa et eut un enfant car telle était les commandements de son père, confiés peu avant sa mort. Il le fit avec un peu de retard mais les décennies suivant la mort Argbet l’avait accaparées tout entier. En 784 donc, Iram naquit. Il fit aussitôt exécuté sa mère pour éviter toute influence néfaste et fit enfermer l’enfant dans les profondeurs du palais, là où il avait vécu lui-même durant 45 ans. Il entama alors une éducation parfaitement identique à celle qu’il avait reçu, afin de compléter le cycle comme il le devait.

Iram vivait dans les sous-sols, au sein des luxueux appartements de son pére. Pendant les quinze premiers années de son existence, il ne connu d’autre horizons que les splendides tapisseries consacrant la gloire des Argbets et ne parla à personne si ce n’est son père, qui assurait lui-même son éducation. Les serviteurs chargés d’assurer son confort, et les gardes qui le protégaient ne lui adressaient jamais la parole, pas plus qu’ils n’avaient le droit de porter le regard sur lui. Il grandit dans ce cadre particulier et les considéra naturellement comme des objets plus que comme des être vivants. L’enseignement familial était fort complexe, et s’articulait en phases succésives visant à faire de lui le successeur de Luther : il était exactement identique à ce qu’Argbet avait subit des décennies plus tôt. Pendant ces années, il fut initié aux bases de toutes les sciences et techniques qui lui seraient nécessaires pour assurer sa fonction de futur monarque : littérature, sociologie, histoire, linguistique, légendes et connaissance fondamentale des arts thaumaturgiques, de la faune, de la flore, de l’étiquette, des sciences politiques, etc…
A l’âge de dix, il avait le physique d’un enfant de quatre ans et les connaissances livresque et théoriques d’un universitaire généraliste en fin de carriére. Les méthodes de son père était particuliérement dures et difficiles, et nécessitaient une abnégation de tous les instants. Iram travaillait et étudiait en permanence, de l’aube au coucher du soleil. Chaque soir, avant le dîner, son père venait le voir et vérifiait l’étendu de ses progrés : l’échec ou la paresse était durement sanctionné, par l’affliction d’une douleur proprement insupportable. Cette punition se produisit quelques fois, au début, puis de plus en plus rarement, pour finir par disparaître définitivement. Iram acquit donc une grande érudition, et forma son esprit aux disciplines les plus complexes, en même temps qu’il apprenait à maîtriser toute la gamme des comportements et attitudes qui lui seraient nécessaires. Tout comme ses ancétres, il semblait doté d’indéniables dons dans ce domaine, et d’une faculté d’apprentissage proprement hors du commun. De cet apprentissage, outre les connaissances qui en découlérent directement, Iram retint une grande adaptabilité et un caractére malléable propre à l’enfance qui, du fait de l’interruption brutale d’une éducation extrémement contraignante, perdura toute sa vie. Du point de vue émotionnel, Luther établit peu à peu les jallons qui devait aboutir à la formation du nouveau seigneur noir qui, un jour, prendrait sa place. Malheureusement, cet compléte manipulation d’un individu devait s’échelloner sur 45 ans de temps, et s’acheva au bout de la 15 années seulement : Iram se trouva donc ‘inachevé’, dans la situation d’une œuvre picturale dont on aurait établie que la sous-couche et les permières formes aux fuseau. Lorsque son éducation s’acheva –bien involontairement- le jeune homme n’était encore qu’une ébauche, une glaise aisément modélable dont la structure restait grossiére, transitoire.
Iram, donc, était inachevé : la première étape, celle d’une obédience totale à son père, avait pris fin dans sa dixiéme année, et il en conserva toute son existence les durables séquelles. Il était fidéle au delà de toute définition, tant le verbe de son géniteur était son ordre. Il lui obéissait comme un prêtre l’eut fait à son dieu, sans réflechir, sans remettre en question le moindre de ses commandements, avec la plus grande célérité et un souci maximum d’efficacité. Iram avait la foi, une foi indéfectible en celui qu’il tenait et tient toujours pour un dieu vivant. L’imprégnation de cette éducation était si forte que l’idée de la remmettre en question ne l’effleura jamais et ne lui viendra sûrement pas à l’esprit dans le futur. Du point de vue de sa personnalité, on ne lui avait inculqué un savoir et des comportements, mais aucun but ni aucun objectif. Il n’aimait rien, et ne cherchait rien, pas plus qu’il ne détestait quoi que se soit. Il attendait qu’on lui enseigne les menées qu’il devrait poursuivre, et cet enseignement ne vint jamais. Il n’avait aucune morale, et ne préférait ni le bien ni le mal, sa parfaite neutralité était la logique conclusion de la manipulation mentale dont il avait fait l’objet, et de la totale solitude dans laquelle il avait grandi. Son père était son seul interlocuteur, et il se montrait aussi froid à son égard qu’à celui de tout autre, le considérant plus comme un outil, un paramétre de plus à gérer, que comme la chair de sa chair. A 15 ans, il en avait physiquement 6, et avait achever ses études fondamentales. On commencait à lui enseigner les arts complexes de l’économie et des rapports internationaux, de la diplomatie. On le préparait aussi à recevoir les noirs présents des dieux du dessous, dont il deviendrait détenteur avec la cérémonie d’initiation qui prendrait place à l’âge de 30 ans. Il n’eut pas le temps, cependant, de progresser dans ces disciplines nouvelles…

Suite et Fin...

Par ADONAI le 6/8/2002 Ă  12:04:12 (#1924317)

Les choses, en effet, ne devaient pas se dérouler comme l’immuable tradition familial le dictait : l’année 798 marqua le tournant de son existence. Luther surveillait depuis quelques années une rébellion qui s’était formé avec le soutien de nombreux royaumes habituellement opposés mais qui s’était unis face à un adversaire commun…L’attaque décisive des rebelles eut lieu comme son père l’avait prévu, et les dirigeants et plus puissants membres de l’organisation débarquèrent dans leurs appartements au milieu de la nuit à l’heure dite. Le seigneur noir les attendait, en compagnie de son fils (il considérait que la situation et sa réaction constituerait une profitable leçon pour son jeune enfant) et sourit à leur arrivé, les félicitant pour leur ponctualité : une forte troupe de garde pénétra alors de toute part dans la gigantesque salle des sous-sols, où il vivait avec Iram. Il retint ses gardes, s’amusant de la détermination des ‘héros’ venu pour l’occire. Lorsqu’il eut suffisamment joué au chat et à la souris pour que la leçon fut comprise par son fils, il invoqua le noir pouvoir, prenant bien garde d’en laisser un en vie afin qu’il puisse témoigner et dissuader toute révolte future…mais rien ne se produisit ! Luther contempla, incrédule, les humains qui se tenaient devant lui, la peur visible avec la détermination sur leurs visages, cette attitude qu’il avait tant de fois vu sur ses victimes, lorsqu’elles savaient qu’elles allaient mourir et se préparaient à livrer un combat aussi futile qu’inutile. Iram ne fit pas preuve de la moindre émotion : il regardait son père et les rebelles, ne comprenant pas quel était le sens de cet enseignement. Le nécromant se leva et déchaîna contre eux les éclairs de Dispater, contrarié par cet échec incompréhensible et imprévu. A nouveau rien ne se produisit. Après un instant de stupeur, au cours duquel le temps sembla s’arrêter, un violent combat s’engagea entre les rebelles et sa garde personnelle. Luther appela Asmodée, le seigneur des dieux noirs, roi parmi les archidiable, à son aide, au nom du pacte de l’œil noir. Il se produisit cette fois-ci quelque chose, bien que cela ne soit pas ce qu’il attendait de son invocation : la température s’abaissa soudainement et les ténèbres semblèrent s’épaissir. Une voix glaciale et légèrement moqueuse se fit alors entendre, interrompant la lutte…

« Fils Argbet, de quel droit invoques tu mon nom ? Où est donc le symbole de notre union ? Tu ne nous es plus d’aucune utilité, humain, car la situation a changé. Nous renonçons à ton sang et suspendons nos dons. Nous ne pouvons reprendre ce qui fut donné, profite donc avec ton fils, Luther, de ta longévité… »

L’archidiable partit alors d’un rire proprement satanique qui résonna quelques instants dans la salle cyclopéenne, puis son rire même disparu, ainsi que toute autre trace de sa présence. Luther, hébété, était à genou sur le sol et pleurait abondamment, balbutiant d’incompréhensibles marmonnements, contemplant ses paumes ouvertes dont le pouvoir refusait obstinément de jaillir. Iram ne comprenait pas et contemplait le dieu vivant à ses côtés, cherchant sans succés la réaction appropriée. Les combats s’étendirent aux couloirs du palais puis à l’édifice tout entier, les troupes paniquées par l’écroulement du seigneur qui les avait toujours terrorisé . L’embrasement qui s’en suivit gagna toute la ville avec l’annonce de la défaite du tyran. Ils quittérent la cité par les couloirs secrets, guidés jusqu’au navire de guerre par les troupes d’élites du palais. Le bateau les conduisit en lieu sûr, dans une petite île de la mer des étoiles déchues

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