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L'appel de la dame ténèbres IV : Le chant du Dragon Noir

Par MortifeR le 5/8/2002 Ă  3:20:50 (#1916051)

La voix rocailleuse tonna brusquement, frappant les parois de la grotte dÂ’invisibles Ă©clairs aux accents fracassants.
-Qu’il vienne fulmina la bête. Je peux déjà sentir ses os craquer…

Le petit être voûté frémit aux paroles de son maître, et agita en rythme ses membres arachnides, plantés de part et d’autre de son corps boursouflé et disgracieux. Son œil encore valide, brillant d’une jubilation vulgaire et sanguinaire, fixait le monstre titanesque qui se mouvait lentement dans l’ombre. Le dragon baissa les yeux sur son valet malodorant, satisfait de l’effet qu’il ne manquait pas d’avoir sur les êtres inférieurs. Il s’extirpa hors de sa tanière pour étendre ses membres musculeux et massifs au milieu de l’immense salle principale, creusée des siècles auparavant par une secte d’adorateurs déments. Dans un bâillement rauque, il rassembla finalement son énorme masse sous la protection du cuir épais de ses grandes ailes d’ébène.
Derrière lui et son serviteur difforme brillaient des montagnes d’or et de joyaux. Pourtant, le dragon noir savait que le visiteur qu’ils attendaient ne convoitait qu’une seule merveille : celle qui donne la mort et offre la folie.

Et la bête de ténèbres n’était pas disposée à céder son plus précieux trésor. Elle scrutait la pénombre, limpide à ses sens, sans pour autant y apercevoir celui qu’elle attendait. D’une griffe fougueuse le prince dragon frappa le sol, contenant difficilement sa colère et sa soif de sang. A son auguste flanc, la petite chose humanoïde se frottait les mains, impatiente de voir celui que son puissant seigneur allait broyer en cette nuit sans lune. Pourtant, seul les battements éparses de quelques ailes de chauves souris troublèrent le silence. Le dragon souffla son exaspération en un bref jet de flammes :
-Es-tu bien sûre de l’avoir repéré dans nos montagnes, petite horreur ?
-Oui, mon prince, celui qui ne sait pas sourire, il arrive, et l’objet de sa quête ne fait nul doute, mon prince…assurément, il est tout proche.
La frêle créature articulait avec peine les quelques mots que son esprit primitif lui permettait d’appréhender. Pourtant, elle prenait soin de se faire comprendre clairement, malgré sa voix geignarde et souffreteuse, terrorisée à l’idée que le dragon noir ne s’irrite de sa maladresse.

Ce dernier ne lui prêta pas plus d’attention, et croisant ses énormes griffes devant son torse puissant, se remit à mugir son chant sinistre : un requiem traînant à la langueur pesante d’un adagio sans éclat.
C’est ainsi, qu’emplissant la vallée de sa voix à l’harmonie macabre, le prince dragon guidait des héros et des aventuriers vers leur mort, tel une sirène monstrueuse et vorace.
Soudain, le tintement régulier et métallique d’une paire d’éperons vint contrarier la mélodie funeste, perturbant les échos, qui, traversant un réseau complexe de galeries souterraines, portaient le son à travers la montagne sombre.
Une silhouette se dessina entre les pierres colossales du seuil de lÂ’antre.
A sa vue, le serviteur immonde ne put retenir un ricanement perfide et malsain, relevant brusquement son visage humide où perçait çà et là des crocs à la disposition chaotique.
Le dragon noir se dressa devant lÂ’homme, qui fit enfin entendre sa voix :

-Je suis venu chercher ce qui m’appartient annonça simplement l’albinos.

Par Alanis Lyn le 5/8/2002 Ă  4:21:00 (#1916175)

*attend avec impatience le chapitre V*

Mais ou sont les chapitres I, II, et III ??? :maboule:

Par La Quenouille Sacrée le 5/8/2002 à 4:30:13 (#1916186)

:lit:

Oh qu'il se faisait attendre lui..enfin par moi en tout cas !!

Comme toujours, sublime...mais que vient-il donc chercher ?..

Par Lorana le 5/8/2002 Ă  5:35:21 (#1916283)

:lit: Du pur Morty,un réel délice :)


et pour ceux qui ont raté le debut ;)

L'appel de la Dame Ténèbres I : Prélude au massacre
L'appel de la Dame ténèbres II : Le sang des braves
L'appel de la Dame ténèbres III : Le triomphe de la nuit éternelle

Ps: tu me manques morte c***** :ange:

Par Maver|ck le 5/8/2002 Ă  5:57:16 (#1916323)

Merchi Lorana avais pas lu les precedents :)

Tu nous manque Mortichou :)

Par Conrad McLeod le 5/8/2002 Ă  10:57:45 (#1916933)

Provient du message de Alanis Lyn
Mais ou sont les chapitres I, II, et III ??? :maboule:
C'est dans ces moments là, de solitude terrible, que je me demande si la bibliothèque sert à quelque chose... :sanglote:

Bravo, Morti. L'était temps que tu te décides à reprendre la plume.

Par Snoopy le 5/8/2002 Ă  12:23:12 (#1917335)

:lit: :) La chuite ! :)

Par Khaelon Lloth le 5/8/2002 Ă  12:57:37 (#1917545)

Allez hop!! Au travail!! On veut la suite!!
Et que ce soit aussi bien que les précédents!!

:lit: :)

Par Ibuki Tribal le 5/8/2002 Ă  13:30:21 (#1917782)

*espere une suite* :) :lit:

Par MortifeR le 10/8/2002 Ă  0:37:49 (#1941950)

-Seigneur SsajhorsÂ…

déclara la bête, feignant la surprise : il n’avait pas oublié la courtoisie, si inepte et protocolaire, de ceux qui s’apprêtent à faire couler le sang.

-HĂ©ritier des sept et de la suprĂŞme indulgence, nous tÂ’attendions.

LÂ’albinos entama un large cercle autour du dragon, sans le quitter des yeux : avant le lever du soleil, le monstre oĂą Mortifer serait mort.
Le prince dragon ne prit même pas la peine de tourner le regard : chaque écho, chaque son bruissement fugace lui donnait une image précise de son adversaire.

-Sais-tu, humain, que je ne suis jamais sorti de cette grotte ? Le peuple des cavernes m’y a nourrit jusqu’à ce que je devienne trop grand pour quitter cette salle… pour que je garde leur trésor. Comme toi, je suis une abomination, une erreur qu’une nuit éternelle a façonnée à son image aveugle et grotesque.

L’albinos continuait d’estimer la taille du titan, sans même prêter attention aux banalités qu’il rugissait, trop heureux de s’adresser enfin à un être pensant. Il était haut comme 10 hommes, et long comme 20, sa peau avait naturellement pris la couleur de la roche noire qui lui servait de palais, et ses ailes maladroites ne pouvaient manifestement pas le porter dans les airs. A l’inverse, son oreille semblait sûre et infaillible, et ses griffes aussi tranchantes que l’acier.

Imperturbable, le dragon poursuivit :
-Quant à toi, humain, je suis impressionné : je te croyais mort, gelé dans quelque crypte aux confins du royaume.
NÂ’aie pas lÂ’air surpris, petit homme, jÂ’entends le monde par ces galeries sans fin.


-Alors tu sais pourquoi je suis venu, dragon, et tu sais Ă©galement que je vais te mettre Ă  mort si tu ne me remets pas la lame.

Le rire terrible et malfaisant retentit sous les voûtes baignées de pénombre. Elle semblait s’y accumuler comme une fumée épaisse et noirâtre, pareille à celle qui s’échappe d’un cadavre qui se consume.

-C’est à croire que deux siècles ne t’ont pas apporté la sagesse, petit être. J’ai bien peur que tu n’aies fait ton dernier voyage en t’aventurant ici.

Un lourd silence sanctionna cette dernière réplique : l’albinos savait que si le dragon l’entendait, il pourrait le localiser. Le long des murs de la salle, une assistance d’êtres difformes et nauséabonds contemplait la scène sans un bruit, mais sous l’emprise d’une excitation évidente.
C’est alors que Mortifer entendit les coups sourds de son cœur dans sa poitrine, et qu’il réalisa que le dragon noir les percevait aussi : Ce dernier se retourna, et, sous un frémissement silencieux du public avide de combat, fit face à l’albinos, dévoilant la rangée hypertrophiée de ses canines.

Par Khaelon Lloth le 10/8/2002 Ă  3:24:32 (#1942380)

Encore cette manie de couper au meilleur moment!:)

La suite laaaa!

Par Gengis Khan le 10/8/2002 Ă  20:23:44 (#1944447)

*remonte pasque fan de sa quenouille*

Par Kyriane Feals le 11/8/2002 Ă  4:16:39 (#1945362)

Les récits de Mortifer sont toujours si... intenses. Je ne sais s'il connaît Moorcock (cela dit j'ai l'intuition que si) mais il se rapproche bien de lui. A savoir si cela est un compliment ou non, à lui de voir.

Par Snoopy le 12/8/2002 Ă  19:26:51 (#1952507)

:lit: bravo tres jolie *l'avait raté*

allez la suite ! :) :p

Par La Quenouille Sacrée le 12/8/2002 à 19:30:36 (#1952521)

La vache !! J'avais pas vu qu'il avait fait la suite dans ce post !! Trop habitué a ce qu'il crée de nouveaux post..:rolleyes:

Up ! :lit:

Par MortifeR le 12/8/2002 Ă  22:15:38 (#1953303)

Quelques jours auparavantÂ….

L’homme approcha l’enclot d’un pas désinvolte, presque enjoué :
-Quelle misère, te voilà entravé à jamais, curiosité monstrueuse de quelques paysans sans éducation. Déclara t-il sur un ton faussement affligé.

Darkfang soupira longuement, un réflexe conditionné par l’orgueil propre à ceux de sa race. Il avait pris l’habitude de supporter les humains, certains lui étaient même agréables. Mais pas celui là. Il le mettait mal à l’aise : eût-il été en liberté, le dragon l’aurait sans doute écraser sans la moindre hésitation. Il était d’une carrure quelconque, dissimulée sous une énorme armure qu’il semblait pourtant supporter sans peine. Ses bras chargés d’or et d’argent maintenaient autour de lui une lourde cape rouge bordée d’hermine. Il avait laissé, à dessein, la lune éclairer son visage blafard, et son regard…
Oui, ces yeux à l’expression farouche et insaisissable, tantôt résignée, tantôt impériale, où sommeillaient une folie sanguinaire et insatiable, le dragon les reconnaissait…

-Ssajhors…cela faisait bien longtemps…pourquoi me fais-tu l’insulte de ta présence ?
LÂ’albinos ne cilla pas.
-Dis moi ce que tu sais de la mangeuse dÂ’espoir, je dois savoir oĂą elle sommeilleÂ…
-Ah, rugit le dragon, l’air désabusé et dédaigneux.Tu es donc toujours à sa poursuite, après tout le sang qu’elle t’a déjà fait verser, et donner ?
-Ce nÂ’est rien en comparaison de ce qui est Ă  venir.
-Tu es aussi fou qu’on le raconte, humain ! Que crois tu qu’il adviendra, lorsque tu auras mis à mort tes ennemis ? Tu trouveras encore à tuer, et d’autres démons à abattre…tu devrais savoir que la paix ne se conquiert pas par la mort… elle t’est inaccessible, tu serais idiot de refuser cette évidence encore. Je pensais que les siècles t’auraient apporté cette sagesse.
-Ne peux tu mÂ’Ă©pargner tes babillages de vieillard pusillanime, dragon ? Depuis quand le sort des hommes tÂ’importe t-il ?
Le dragon ne parut pas entendre la remarque de Mortifer. Il se contenta de tourner son énorme tête vers lui et de déclarer, d’un ton presque désolé :
-Et la Dame ténèbres, crois-tu qu’elle te gardera ? As tu l’audace de penser que tu pourrais en être l’amant à jamais ? Ah ! Imbécile, elle te détruira, comme les autres…
L’albinos recula d’un pas, et, plus calmement, décida de revoir sa stratégie. Contraindre un dragon n’était pas chose aisée…
-D’après mes sources, que je possède l’amante de la nuit implique que j’abatte Blackhorn, le dragon noir qui se l’est appropriée, mais tu t’en moques également, je suppose…
Darkfang se redressa brusquement sur ses pattes, comme frappé violemment par un aiguillon. Il poussa un grognement involontaire de rage frustrée lorsqu’il entendit le nom…
Il bredouilla, incertain :
-Tu n’aurais aucune chance de victoire, de toute façon.
LÂ’albinos haussa les Ă©paules, et fit mine de sÂ’Ă©loigner dans la nuit.
-Sans douteÂ…adieu, dragon.
Darkfang piaffait nerveusement d’une griffe sur l’autre, furieux qu’on lui rappelle que cet être qu’il exécrait tant lui était hors d’atteinte. Ogrimar, et l’albinos, seuls savaient quels drames nourrissaient sa haine…
Le dragon s’écria, laissant échapper quelques flammes dans sa colère :
-Soit ! Reviens misérable, je te dirai où trouver le dragon noir, mais promets-moi de lui arracher le cœur, si tu le peux !
Le visage de Mortifer sÂ’Ă©claira de satisfaction :
-Marché conclu.
-Alors gagne les montagnes de la désolation, et suis le chant du dragon noir…

Par La Quenouille Sacrée le 12/8/2002 à 22:56:50 (#1953504)

T'es vraiment cruel de toujours nous laisser sur notre faim...:sanglote:

Ca me fait vraiment comme un livre, j'ai vraiment pas envie de le fermer pour continuer demain!!

:amour:

Par Snoopy le 12/8/2002 Ă  23:50:59 (#1953721)

:lit: :amour:

Le Chevalier Belmont...

Par MortifeR le 23/8/2002 Ă  23:55:32 (#2016068)

Ainsi, selon les recommandations de Darkfang, Mortifer s’était-il mit en route. Il s’avançait à présent entre les portes mornes d’un village à l’aspect fantomatique, le seul qu’il avait pu trouver dans la région. Derrière, s’étendait l’ombre menaçante et massive des montagnes, berceau de l’horreur qui semblait étouffer la région de sa pesanteur quasi-palpable.

Par intermittence, les fourrées s’agitaient de soubresauts presque imperceptibles, alors que les disques brillants de d’yeux nyctalopes se faufilaient près des demeures délabrées.

Soudain, un volet s’entrouvrit, laissant percevoir au visiteur solitaire la lumière chaude d’un foyer habité. Un vieil homme faufila son visage aux traits tirés à travers l’embrasure, et murmura, comme s’il avait peur qu’on puisse l’entendre :

-Étranger, n’êtes-vous pas fou ? Prenez refuge en mon auberge, la nuit n’est pas hospitalière, en ces terres !

Quelques instants plus tard, la porte s’entrouvrait à son tour, laissant se dissiper dans la nuit glaciale l’écho de rires et de chants animés par le vin et la bonne chair.
L’albinos entra sans un mot, ce qui eut l’air de gêner le petit vieillard si serviable : Qui venait-il d’inviter dans son établissement ? Quelques pièces d’or apaisèrent bien vite ses scrupules. Elles étaient moins précieuses au seigneur Ssahors que la politesse ou le respect…

Les râles avinés laissèrent place à des murmures curieux et indignés face à Mortifer, à l’indifférence presque méprisante. L’espace de quelques instants, seul le tintement de ses éperons d’argent, d’une gaieté saugrenue, vint troubler le silence hésitant de l’assistance.
L’albinos écarta sa cape, laissant voir le pommeau de l’imposante lame à son coté. Alors, lentement, le brouhaha reprit, défiant le silence glacial des montagnes qui régnait, là, dehors.
Puis, Ssahors s’approcha du comptoir usé, où s’activait le tavernier voûté.
-QuÂ’est ce qui vous effraie Ă  ce point, que vous nÂ’osiez vous aventurer dans la nuit ?
Le vieillard hésita, ouvrit la bouche sans être capable de produire autre chose qu’un soupir fatigué. Il se mordit la lèvre inférieure, et finalement, au prix d’un effort apparemment gigantesque, déclara sur un ton de confidence :
-Je sais pourquoi vous êtes là. Vous n’êtes pas le premier à venir ici, savez vous, et nous louons votre courage, comme celui de tous ceux qui se sont perdus dans cette entreprise insensée. Mais par les dieux, si vous avez un peu de bon sens, partez dès demain matin, et ne revenez pas.

Il ne paraissait pas avoir entendu l’albinos. Il répétait un discours trop souvent énoncé, que sa conscience lui imposait de présenter comme un plaidoyer dérisoire avec lequel il espérait sans doute sauver des vies. Mortifer fit rouler quelques pièces d’or sur le bois vermoulu.
-Ne t’inquiète pas pour moi, vieil homme, et maintenant, réponds, et dis moi ce que tu sais.

-Il y a des choses, que nous ne devrions pas voir… des endroits où nous ne sommes pas prêts à aller. Les cavernes qui parcourent ces montagnes en font partie. Je me souviens de cet homme, le seul qui n’en sont jamais revenu : Le Chevalier Belmont, qui mourut ici même, au terme d’une agonie de plusieurs jours. Il me fit jadis le récit de son voyage, c’est tout ce que je sais.
Il marqua un temps dÂ’arrĂŞt, attendant un signe de lÂ’albinos pour commencer son conte, puis reprit.

-Une vielle légende de notre pays raconte que les horreurs les plus impies jamais créées par l’homme et la magie noire gisent enfermées dans nos montagnes. Le peuple des cavernes avait pour rôle de garder ces artéfacts et ces reliques maudites, symboles de la perversion qui ronge le cœur de tous les hommes. Ce peuple a toujours tourmenté les nôtres, enlevant nos bêtes et saccageant nos récoltes. Mais la légende veut qu’un mal plus puissant ce soit un jour installé dans les cavernes… On ne sait comment, les monstres des grottes, ces atrocités, prirent possession d’un œuf de dragon. D’après le Chevalier Belmont, ils l’ont élevé et gavé jusqu’à ce qu’il atteigne une taille phénoménale, sans pour autant qu’il puisse sortir du palais qu’ils lui ont bâtit…
Ainsi gardera t-il leur trésor infâme à jamais, ou presque.
Mais ils devaient le nourrir, encore et toujours, et ceci, seigneur, n’est point légende, vous pouvez me croire : à la nuit, les nôtres se font enlever pour servir de repas au Dragon noir !
Apparemment, et toujours d’après Belmont, le dragon est devenu si fort qu’il s’est improvisé roi des atrocités des montagnes. Il aurait…changé pour s’adapter à l’obscurité permanente, avec cette malléabilité dont les dragons seuls savent faire preuve. Rendez-vous compte, il n’a jamais vu la lumière du jour ! Aujourd’hui, il n’est point d’homme, de femme ou d’enfant qui n’ai entendu son chant ténébreux…
C’est ce qu’il veut : nous faire vivre dans la peur, comme du bétail, à sa merci !


Le vieil homme s’emportait, traçant dans l’air des portraits monstrueux, à grand traits de ses mains déformées par l’age, alors que la terreur pouvait s’entendre dans sa voix fiévreuse.

-Et dans la salle du trésor s’entassent les ossements des héros qui ont tenté de libérer cette région… n’y allez pas, ou c’est la mort.

L’albinos resta un instant sans réaction… songeur. Puis, il déposa sur le comptoir une bourse d’or.

-Merci vieillard, je reviendrai goûter ta cervoise.

Il tourna le dos, et sous les protestations du vieux tavernier, franchit le seuil pour sÂ’en retourner dans la nuit.

Dehors, le dragon avait recommencé à chanter, et le grondement funeste enflait comme une corne de brume, un phare à l’intention des fous.
LÂ’albinos se mit en route.

http://membres.lycos.fr/mortifer/Mortiferlogo.gif

Par MortifeR le 26/8/2002 Ă  8:33:04 (#2027855)

ça a été dur mais j'ai réussi :D

Par Snoopy le 26/8/2002 Ă  15:29:38 (#2030421)

:lit: :amour: :)

Par Darksoul Zenox le 26/8/2002 Ă  23:01:51 (#2033711)

*a seulement vu qu'il y avait suite, mais va s'empresser de la lire en rentrant a la maison*

Et j'ordonne aux autres de lire! :enerve:

Danse avec la mort...

Par MortifeR le 26/8/2002 Ă  23:22:06 (#2033912)

Il avait marché pendant plusieurs heures, jusqu’au milieu de la nuit. Il avait croisé quelques-unes unes des atrocités qui se terraient dans le noir : aucune n’irait donner l’alerte. Pourtant, il avait le pressentiment dérangeant qu’on l’attendait, quelque part, dans l’une des cavernes aux allures de cathédrales. Et il ne se trompait pas.

Voilà comment, au terme de son périple, il s’était trouvé face à la charge furieuse d’un dragon aux proportions effroyables.

Le choc sourd des pas de la bête le tira de ses rêveries. Elle était toujours face à lui, et s’apprêtait à l’engloutir sans autre forme de procès.

Mortifer avait compté sur l’orgueil démesuré qu’ont en commun tous les dragons. Il ne s’était pas trompé : le monstre attaquait sans aucunes précautions, laissant de côté toute sa sagesse pour exprimer librement sa rage.
C’était le moment : une seconde plus tard et Ssahors ne reverrait pas le soleil se lever. Le prince dragon était parfaitement capable de disperser ses restes de sorte qu’il soit détruit à jamais. L’albinos écarta les bras, et ses ailes surgirent de part et d’autre de sa cape. Blackhorn avait compris, mais trop tard. Mortifer ferma les yeux, alors qu’une lumière cruelle envahissait la caverne entière, et arrachait au public monstrueux et à son champion des hurlements de douleur soudaine. Il n’avait jamais vu la lumière du jour… Blackhorn s’arrêta à quelques mètres, frémissant de colère pour s’être fait berner si facilement. Puis, il tituba maladroitement en arrière, pour finir sa course approximative dans un pilier colossal. Le choc fit trembler la voûte, mais elle tint bon. Alors Ssahors se jeta entre les pattes antérieures du dragon. Il frappa au cœur, de toutes ses forces. Le monstre hurla de plus belle, tandis que l’acier pénétrait son cuir d’ébène. Le sang chaud éclaboussa le visage de Mortifer, qui poussa un grognement satisfait.

Puis, l’éclat sans équivoque de l’acier vint interrompre l’attaque. L’épée massive avait cassé net, et le dragon s’ébrouait maintenant d’un air contrarié, manifestement aveugle pour un temps, mais sans le moindre signe de faiblesse. La blessure restait superficielle, et le sang qui s’en écoulait régulièrement n’empêcherait pas le monstre de pierre noire de massacrer son adversaire.

-Est-ce lĂ  lÂ’Ă©tendue de vos ressources, seigneur ?
Le dragon avait parlé d’un ton rieur, tant il était calme déjà. Autour d’eux, les cris de douleurs des créatures infectes avaient laissé place à un silence religieux, comme à chacun des repas du Prince Dragon.
Ils étaient face à face désormais : Le titan face à l’homme, dérisoire poussière dans un œil cosmique et millénaire. D’un revers aussi vif que puissant, le monstre ailé balaya l’albinos. Mortifer eut tout juste le temps de présenter le bouclier en sombre bois, qui absorba une partie du choc. Il se brisa sur le coup, et Ssahors fut projeté en l’air, vers le mur de pierre rugueuse. Ses ailes le freinèrent assez pour que l’impact ne le tue pas. Il retomba violemment à terre, accompagné d’une pluie de débris rocheux. Le plastron de l’armure en métal d’ombres était enfoncé, et brisé ça et là.

Blackhorn avait beau ĂŞtre aveugle, son ouie ne le trompait pasÂ…
Il s’avança avec assurance vers l’albinos, pour jouer avec sa proie avant de la mettre à mort. Un coup de griffe l’envoya rouler parmi les horreurs muettes et spectatrice, un autre l’écrasa contre un des piliers de la salle.

Mortifer commençait à sentir son corps s’affaiblir, et sa raison faillir. S’il n’avait pas été sous l’emprise d’une puissante drogue, comme à son habitude, sans doute se serait-il évanoui, terrassé par la douleur. Mais il tint bon, guettant l’opportunité de se soustraire à l’attention de son bourreau. Il fut une fois de plus jeté dans la masse informe des atrocités…
Cette fois cependant, c’est l’une d’elle qu’il poussa dans les griffes du dragon. Ce dernier ne s’y trompa pas. Peu intéressé et hâtif de retrouver sa proie, il le mit à mort sans attendre. Mais les cris désarticulés de la chose l’avaient distrait… Alors Mortifer se mit à semer la pagaille parmi l’assistance : frappant les visages grotesques de ses gants cloutés, tandis que les cris de souffrance et de paniques s’élevaient plus nombreux sous la voûte.

http://membres.lycos.fr/mortifer/elric1.jpg

Le dragon s’acharna sur tout ce qui émettait un son. Le noir ne le gênait pas, mais les bruits parasites l’empêchait de trouver l’objet de son appétit. Animé d’une volonté sanguinaire, ivre de meurtre, grisé par les flots vermeils, il déchiqueta tous les sujets que l’albinos lui jetait dans les bras. Peu à peu, des formes imprécises se redessinèrent devant ses yeux meurtris…

Il marqua une pause, et les rouvris, l’air triomphal : cette fois, c’était la fin, le frêle humain ne lui échapperait plus. Il contempla avec indifférence le chaos de membres et de chairs éparpillées autour de lui, et les survivants recroquevillés dans les coin de la cathédrale, le regard fou et terrifié. Il tourna sa tête massive de droite et de gauche, pour trouver sa proie. Nulle part…

Puis, alors que le silence retombait encore, il put percevoir le rythme régulier de battements d’ailes…
Il leva lentement les yeux, comme sÂ’il avait peur de voir ce qui pendait au dessus de son chef monumental.
L’albinos était là, maintenu en l’air par les ailes pourpres. Il avait tiré sa longue dague effilée de sa botte.
Le Prince Dragon eut juste le temps de réaliser que c’était fini. Mortifer enfonça son bras, prolongé de l’arme aiguë, jusqu’à son coude, et le monstre noir s’écroula enfin sur le ventre, secoué de convulsions brutales, alors que le sang s’échappait à gros bouillons de son orbite béant.
Mortifer toucha terre, lourdement, ses gestes rendus gourds et imprécis par ce qu’il venait de subir. Il posa sa main sur le museau encore frémissant de son adversaire…
-Tu t’es bien battu, fils de Sélène, il est temps de te reposer, désormais.
Le dragon agonisant émit un long râle informe, et, dans un effort ultime, cracha ses dernières paroles cohérentes :
-Laisse-moi en paix, misérable… je veux j… juste… ch.. chanter.
Son souffle se faisait pénible et irrégulier, tandis que, mortellement blessé jusqu’au cerveau, il s’éteignait doucement en divaguant.
Et il se remit Ă  chanter, de sa voix presque habituelle, alors que la vie le fuyait.

L’albinos s’était péniblement relevé, avait rejeté les lambeaux sanglants de sa cape derrière son épaule, et replié ses grandes ailes couleur de sang séché. Au fond de l’édifice troglodyte luisait quelque chose de profondément malfaisant, de terriblement effrayant, et d’effroyablement séduisant.
Là sur un tas d’or et de bijoux gisait la Dame ténèbres, fille de légende et mère des cauchemars.
Alors, tremblant encore, Mortifer posa sa main sur le pommeau incrusté, ivre de ce sentiment d’éternité et de toute-puissance : Il avait vaincu, et le pouvoir de donner la mort était désormais sien, plus que jamais.

Prélude au Règne du sang...

Par MortifeR le 26/8/2002 Ă  23:38:39 (#2034037)

L'aube frappa son visage avec cruauté : mais ce jour là, il ne la fuit pas. Revoir le soleil se lever apaisa son cœur repus de sang impie, et son corps contusionné et fourbu par cette nuit sanglante.
Il traîna l'énorme lame noire sans le respect qu'on manifeste à une princesse. Mais son épuisement était trop extrême, et l'épée semblait encore inerte, comme engourdie par un sommeil trop long.
Alors que le disque pourpre de l'astre enflammait l'horizon rougeâtre, une ombre se dessina sur le roc déchiqueté par les vents éternels.

Et la voix s'éleva, majestueuse, claire et impériale :

- Je suis fier de ce que tu as accompli, tu es le digne héritier de ta lignée maudite, seigneur Ssajhors.
La voix était enjouée et pleine d'assurance, à la fois douce et impérieuse.

- Qui es tu , qui me veux tu ?
Parvint Ă  articuler Mortifer, plissant les yeux afin de distinguer les traits de l'homme Ă  la stature imposante.
L'Ă©tranger sourit :
- Je suis venu chercher ce qui m'appartient.

Ces cheveux d'argent, cette expression seigneuriale...
L'albinos écarquilla ses yeux agrandis de surprise et d'incompréhension. Il exposa les paumes de ses mains meurtries et couvertes de sang, en un signe particulièrement expressif d'impuissance et d'effondrement profonds.

-P... Père ?

http://membres.lycos.fr/mortifer/dnb_24.jpe

Pause pub :D

Par MortifeR le 26/8/2002 Ă  23:41:01 (#2034051)

Ne manquez pas la suite des aventures de l'albinos, dans :
L'appel de la Dame ténèbres V : Jusquà ce que la Mort nous sépare...
:D

Par Snoopy le 27/8/2002 Ă  13:40:11 (#2037565)

:lit: toujours aussi beau :) :p

Par Darksoul Zenox le 27/8/2002 Ă  13:47:22 (#2037595)

Waaa! Alors la, ca prend un tournant que je n'attendais pas du tout !! :eek:

:lit: :amour:

Par RedEye Galliano le 27/8/2002 Ă  18:02:59 (#2039230)

Quelle Ă©nergie !
Quelle passion !

C'est incroyable :eek:

Je veux la suite ! :ange:

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