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Terre Interdite.

Par Zeal le 2/8/2002 à 17:23:38 (#1900317)

Prémonitions de Guerre

Une ombre se faufila entre les maigres buissons qui couvraient les falaises du lagon de Mo-Aetl.

A peine révélé par le quartier de lune qui teintait l'eau d'un azur argenté, un jeune homme s'avançait vers les à-pics à la faveur de la nuit...

Uru était un parfait exemple de la singularité d'apparence qui règnait parmi les Azeru pour un oeil étranger. Grand et élancé, la peau couleur terre d'ombre, une chevelure rouge-brune contrastant avec le flamboyant éclat doré de ses yeux. Sa voix pouvait évoquer le chuchotement d'un ruisseau comme le grondement d'une trombe déchaînée. Son regard reflètait à merveille son caractère : vivant, impulsif et fantasque, Uru n'était pas le plus facile à vivre des jeunes de son clan. Il était totalement différent de ses parent, qui eux-mêmes n'avaient guère de ressemblances avec les leurs. C'était ainsi, les Azeru naissaient, vivaient et achevaient leur vie dans la douce et créative fantaisie des Ancêtres...

Les environs vibraient avec douceur, en harmonie avec le fredonnement de la bête aquatique qui reposait dans les profondeurs du lagon.

C'était un chant brut, et on ne pouvait guère en retenir la moindre mélodie. Mais la façon dont il résonnait fascinait Uru qui, régulièrement, se glissait de nuit hors du domaine des Azeru Ne-Raï pour s'infiltrer dans les terres des Azeru Aetl. C'était évidemment défendu : prendre le risque de tirer les Ancêtres de leur sommeil était un absolu tabou.

Lors de l'une des ces maraudes nocturnes, Il fût le témoin du plus étrange des spectacles...

C'était une nuit d'été, claire et baignée d'une agréable chaleur, Uru s'était enhardi et était descendu au pied des falaises pour se plonger dans l'intensité du chant de l'Ancêtre.

Il était resté de longues heures à regarder les étoiles, tout son être était bercé par le fredonnement ambiant...

Soudain, il avait senti son coeur s'arrêter - Au moment ou la vibration s'était tue.

Comme paralysé, il s'était tout d'abord demandé si Mo-Aetl ne s'était pas réveillée. Mais après quelques instants de silence, il avait recouvré ses sens et sa théorie lui avait semblé assez improbable. Par réflexe, il s'était prestement hissé sur une corniche pour se dissimuler et s'était mis en écoute, l'esprit ouvert au subtil équilibre élémentaires de l'île. Il n'avait pas senti de dissonnance.

Mais quelque chose se déroulait dans les ténèbreux tréfonds de l'onde.

Après quelques instants qui lui avaient semblé interminables, la surface des eaux au coeur du lagon s'était mise à onduler... Des cercles concentriques s'étaient dessinés les uns après les autres, puis s'étaient lentement rétractés en un seul point...

Enfin, dans un léger clapotis d'eau, une colonne aqueuse s'était formée et une silouhette aux singulières formes s'y était élevée, comme poussée par le souffle de Mo-Aetl.

Intrigué, Uru était resté à contempler l'apparition de la créature jusqu'à cet instant ou il avait fini par saisir ses contours et deviner sa forme.

Une Lamia!

Aussitôt, Uru avait entrepris ce qui lui semblait le plus raisonnable en ces conditions : s'éclipser.

L'île comptait déja un petit nombre de semblables créatures. Nées de Turundr, les lamias étaient des créatures à l'apparence demi-humaine. Demi seulement car si la partie supérieure de leur corps était effectivement celle d'une femme à la peau de roche, la partie inférieure, elle, se composait d'une longue et puissante queue serpentine aux écailles brunes.
Ces lamias menaient une vie réclusive dans les ravins les plus sombres du territoire Azeru Turundr. Les doyens des quatre clans s'accordaient à dire que les rencontrer était hasardeux car leur caractère était difficile. A l'extrême opposé des autres rejetons des Ancêtres, des bêtes qui semblaient apprécier plus que toute autre chose la compagnie des Azeru.
Uru savait de par les confidences d'Ophir, son doyen, que l'existence des hostile lamias avait une raison : leur naissance faisait suite aux conflits qui avaient un temps rongé le clan Azeru Turundr et affecté le Patriarche Varan. Ces lamias étaient nées de la discorde, nées pour exorciser les différends au sein du clan.

Mais tout aussi prudent que pût être Uru, sa dévorante curiosité lui avait commandé de rester sur place et voir à quoi pouvait réellement ressembler cette créature infantée par l'esprit de l'onde...

Il avait rapidement gravi la falaise en essayant de profiter des anfractuosités naturelles de la roche pour rendre sa progression la plus discrète possible. Arrivé sur le bord du plateau rocheux qui surplombait l'étendue de mer, il s'était dissimulé dans l'ombre d'un buisson déssêché et avait rivé son regard vers la gracieuse forme qui finissait d'émerger des flots...

Cette nuit-là, le clair de Lune ne lui avait accordé d'elle qu'un fugace aperçu. Uru n'avait eû d'autres certitudes que le fait qu'il s'agissait bien d'une lamia. Mais de formes à cent lieues de celles qu'il s'était imaginées lorsque les lamias de Turundr lui avaient été décrites...


A suivre...

Par Khaelon Lloth le 2/8/2002 à 17:54:45 (#1900545)

:lit: :lit:

Par Lorana le 2/8/2002 à 21:49:10 (#1902464)

:lit: :merci:

Par Zeal le 6/8/2002 à 11:52:30 (#1924252)

Il était resté trois nuits à ressasser cette découverte et à se demander s'il était sage de retourner en territoire Azeru Aetl.
Mais une fois de plus, sa mordante curiosité eût raison de ses hésitations. Il décida alors de continuer ses sorties nocturnes, mais avec pour priorité de chercher à en savoir un peu plus sur la mystérieuse lamia.

Le soir même de sa décision, il partit pour le lagon. La nuit était claire, Uru songea que cela pourrai lui jouer des tours si la lamia était sur ses gardes.
Arrivé à proximité des falaises, il se mit à l'écoute des échos portés par le vent. Le chant de Mo-Aetl, modulé et profond, faisait frémir la nature environnante. Rien ne semblait troubler la sérénité de ce lieu. L'azeru, rassuré, reprit sa progression, prenant bien soin cependant de se fondre dans les ombres de la végétation qui persistait dans ce milieu rocailleux.

Il se figea soudain, ferma les yeux et tendit à nouveau l'oreille.

Une mélodie donnait l'écho à Mo-Aetl.
Uru perçevait par moment une voix menue qui se modulait en accord avec les longues notes de la Matriarche Vouivre.

Intrigué, le jeune homme reprit sa progression jusqu'à atteindre l'à-pic.
Au fur et à mesure qu'il approchait du lagon, la voix étrangère se faisait sensiblement plus nette. A plat ventre au bord des hauteurs, Uru scruta les eaux sombres du lagon mais n'y discerna rien d'inhabituel. Il hésita un instant avant de s'avancer pour inspecter les flancs escarpés de la falaise.

Plus loin en contrebas, là ou la roche et l'onde s'embrassent, il vit enfin ce qu'il recherchait : la lamia.

Il n'y avait plus le moindre doute : la voix claire qui accompagnait le fredonnement de Mo-Aetl provenait de la créature. Elle s'était installée dans un creux de la falaise, sur une petite plage de sable humide. Allongée à plat ventre, les coudes plantés dans le sable, sa longue queue enroulée sur elle même, elle ne semblait faire autre chose qu'accompagner le chant de l'Ancêtre en contemplant l'océan.

Uru put enfin se faire une plus nette idée de son apparence. Elle paraîssait bien plus humaine que les rocailleuses lamias de Turundr, et à cette distance, elle aurait aîsément pu se faire passer pour une azeru si il n'y avait eu cette queue de serpent.

Il se retrancha dans les fourrés et commença à réfléchir à quelque discret moyen de l'approcher pour la voir de plus près. L'idéal était de descendre la falaise par l'une des facades opposées à la plage ou s'était établie la lamia, puis de s'avancer à la faveur des crêtes rocheuses qui parsemaient le bord de l'eau.

L'escalade sur ce pan serait assez délicate, mais Uru avait toute la nuit devant lui.

Il entama sa descente avec d'infinies précautions, la paroi rocheuse était assez éloignée de la plage, mais Uru ne doutait pas un seul instant que la créature puisse avoir l'ouïe fine. Après une dizaine de minutes de varape laborieuse, il atterrit souplement sur la roche humide qui bordait les eaux du lagon.

Les chants de Mo-Aetl et de la Lamia continuaient de résonner dans l'air. Uru commença sa progression vers la plage de la demi-humaine. Il entreprit de longer le pied de la falaise, réduisant petit à petit la distance qui le séparait de l'objet de sa curiosité. C'est à une vingtaine de mêtres qu'il s'immobilisa brusquement, à couvert derrière un large roc tapissé d'algues sêches.

La créature s'était tue. Uru crut un instant qu'elle l'avait repèré.

Le chant de Mo-Aetl continuait de résonner inlassablement, à peine ponctué par les cris d'oiseaux nocturnes et rythmé par le bruit régulier des vagues se brisant sur les rocher.

Le jeune homme se tint prêt à bondir hors de sa cachette pour fuir.

La lamia se redressa avec douceur, s'étira ensuite langoureusement, laissant la lueur de la lune éclairer sa nudité.

Uru fut déconcerté par la finesse de ses traits. Menue, d'apparence jeune , sa peau pâle avait les nuances de la nacre et ses yeux étaient deux étoiles d'un bleu intense. Sa chevelure était semblable à une rivière argentée, avec pour seuls ornements quelques plumes d'ara côtier bleues et roses.

Elle scruta brievement les environs et se laissa porter dans l'eau du lagon par les ondulations de sa queue reptilienne sur le sable.

Le jeune homme s'abandonna un instant à la contempler alors qu'elle nageait avec la fluidité d'une anguille.

Il vit l'éclat de ses écailles rejoindre le centre du lagon, la ou il était dit que Mo-Aetl reposait, puis elle sembla disparaître dans les profondeurs. Sans doute était-elle descendu rejoindre la Grande Vouivre.

Uru resta un long moment à guetter le retour de la lamia. Mais elle ne réapparut pas, et il se décida finalement à rejoindre le camp des Azeru Ne-Raï, espèrant que son père n'allait pas émettre quelques bizarres extrapolations sur les raisons de ses escapades nocturnes...


Ptet à suivre...
Enfin cf - ICI -
Note : pas la peine de se battre contre les popups, laissez-les en fond ils reviendront pas...

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