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Légendes d'un autre monde
Par XsI WaR le 29/7/2002 à 21:15:13 (#1872612)
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La sueur dégoulinait sur les corps des deux jeunes hommes torses nus. Ils sentreregardaient, en garde derrière leurs bâtons de combat, haletant suite à leffort quils venaient de fournir. Des ecchymoses parcouraient ici et là leurs corps...
Lherbe sous leurs pieds était piétinée sur un vaste cercle, rendue poisseuse par la transpiration et les quelques gouttes de sang versées. Les deux garçons surveillaient intensément chaque mouvement de lautre, une main qui se resserre sur sa prise, un léger mouvement de la jambe, une paupière qui cligne
Soudain lun des deux projeta son bâton vers le crâne de son adversaire. Celui-ci détourna dun coup brusque lassaut, puis tenta un mouvement tournoyant, tendant à viser la cheville de lautre.
Ce dernier reprit son équilibre et sauta par-dessus le bâton au dernier instant, évitant ainsi une fracture plus que probable. Ils se retrouvèrent à nouveau face à face. Les rayons du soleil commençaient à décliner au loin. Rares étaient les personnes encore présentes à observer les deux garçons se battre. Le soleil était haut quand ils avaient commencé la joute. Et pourtant, malgré la fatigue et la tension accumulées, aucun des deux ne voulait lâcher laffaire
Cette rencontre entre les deux garçons était laboutissement de plusieurs jours de tournois entre les différents candidats habiles au bâton, qui vivaient dans le village de Preheim. Comme chaque année à la même époque se déroulait la fête de Demi-Lune. Organisée au plus profond de lété, elle consistait en une suite de joutes et de jeux entre les habitants. Pour les plus puissants et les plus résistants, tir à larc, chasse au cerf, course à pied
Pour les adeptes de la culture de lesprit, il existait des concours de charades, dhistoires, de chants
Mais cette fête nétait pas seulement une occasion de comparer les compétences de chacun, cétait aussi une immense fête à la gloire de Demi-Lune, déesse de la nature : chaque vainqueur de catégorie devenait lenfant de Demi-Lune, et, pour une année, la prospérité et le bonheur inondaient ses champs et sa vie.
Tous les soirs, les gens se regroupaient sur la place du village et dansaient jusquà épuisement pour satisfaire leur déesse. Le vin et la bière coulaient à flots et le village entier était heureux. Le combat de bâton était la dernière joute de la semaine. Le soir-même serait célébré chaque enfant de Demi-Lune pour lannée à venir. Il ne restait donc plus quun titre à décerner avant de commencer la cérémonie, et les gens simpatientaient. Le vainqueur du combat serait celui qui, soit pousserait son adversaire en dehors des limites du cercle, soit obtiendrait la récession de son adversaire ou, dans le pire des cas, son KO. Les deux garçons avaient gagné facilement tous leurs autres combats et sétaient ainsi retrouvés pour le dernier. La nuit commençait à tomber, les spectateurs à diminuer, la fatigue à saccumuler, et pourtant, Logan et Manik continuaient à se battre
«Mon ami, dit ironiquement Logan, finissons-en veux-tu, je suis las de ce combat. Accepte ta défaite et ton calvaire sarrêtera.
- Tu es déjà las ? répondit Manik. Voyons, cette rencontre ne fait que commencer
- Achevons-là dans ce cas, lança Logan qui se jeta de toutes ses forces sur Manik ». Les coups pleuvaient à droite à gauche, tout en puissance, Logan avançait sur Manik et le faisait reculer, celui-ci narrivant à parer les coups portés quavec peine. Le duo atteignait la limite extérieure du cercle dherbe. Manik ne faisait que se défendre, ne pouvant riposter aux assauts de son ami. Les coups se répercutaient dans tout le bâton et ses bras commençaient à souffrir à force dabsorber les chocs. Il cherchait une faille dans la garde de son adversaire, mais sans succès jusquà présent.
Mais alors que Logan allait pousser Manik hors du cercle, il buta sur une pierre placé sur son chemin. La trajectoire de son bâton dévia de quelques centimètres sur la droite, et son corps se pencha légèrement en avant. Avant quil ne puisse récupérer son équilibre, Manik, lança avec grande force la pointe de son bâton dans lépaule mise en avant. Logan prit le coup de plein fouet. Un bruit de craquement retentit et un murmure se répandit dans lassistance. Logan alla culbuter à lautre bout du cercle, retombant sur son épaule gauche, désormais fracturée. Ses dents se serrèrent et un léger grognement se fit entendre, mais aucun cri de douleur ne sortit de sa bouche. Il se trouvait couché sur le sol, proche de la limite du cercle, son bâton posé à côté de lui, mais toujours à portée de main. Il examinait de sa main droite désormais libre, la blessure que son ami lui avait infligée. Manik se rapprochait nonchalamment « Bien, tu es hors de combat maintenant.
Accepte donc ta défaite
- Cest mal me connaître
» Logan se ramassa sur lui-même et se releva dun coup, alors que Maniksétait approché à moins de deux mètres. Il attrapa son bâton et le tint fermement en son milieu avec la main droite. Le bras gauche serré contre son ventre, il se mit le à faire tournoyer, tout en tournant lentement autour de Manik. « Cest lorsque le loup est acculé quil est le plus dangereux, menaça Logan, avec une lueur de défi dans les yeux.
- Cest lorsque le loup est blessé quil est acculé, soupira Manik. » Puis il se remit en position de garde, les deux mains de part et dautre du bâton, observant Logan qui lui tournait autour tel un acharné. Manik se préparait à lancer un assaut rapide et précis lorsque tout bascula.
«Ils arrivent ! » Logan et Manik sentreregardèrent avec une leur détonnement dans les yeux. Le cri retentit à nouveau et des hurlements de terreur le suivirent. Des murmures se mirent à parcourir lassistance. Les hurlements hystériques continuaient à se rapprocher, ils semblaient provenir de lautre bout du champ, mais la scène était cachée par les hauts épis de blé qui y poussaient. Puis les cris cessèrent brusquement. La tension régnait dans lair. Quelques femmes sapprochèrent des enfants qui jouaient à côté et les prirent dans leurs bras. Tous les regards convergeaient vers le champ. Même Logan et Manik en avaient oublié leur combat. Un bruit de froissement se fit entendre. Au loin les épis commencèrent à disparaître, comme avalés par la terre. « Tous à Preheim, vite ! lança le grand prêtre. » Il tourna le dos au champ et se mis à courir vers le village. Quelques personnes le suivirent, mais la plupart restaient hypnotisés par le bruit. Manik jeta un coup dil au prêtre et sadressa à son ami. « Logan, murmura-til. » Ce dernier acquiesça et les deux garçons reculèrent lentement vers le village, tout en continuant dobserver le champ. Jorad, un des bergers du village, sapprocha alors. Debout, les épis le dépassaient bien dau moins une tête. Il tendit la main pour en toucher un. Le bruit se rapprochait. Et le champ souvrit soudainement.
La tête de Jorad séleva en lair pendant quelques instants, puis alla bouler quelques mètres plus loin. Le corps sécroula à côté en un bruit flasque. Les personnes encore présentes alentour senfuirent alors dans toutes les directions. Les plus lents furent vite piétinés. Les chevaux trapus les culbutèrent avec force, écrasant bras et jambes, les haches achevant les survivants. De nombreux cadavres commencèrent à joncher le sol. Une partie du groupe séparpilla et traqua les gens qui senfuyaient. Une vingtaine dentre eux restèrent sur le chemin principal, galopant en direction du village. Manik et Logan regardaient bouche bée les cavaliers savancer vers eux comme des furies. « Eloignez-vous les enfants ! leur hurla le garde du village en passant près deux. » Armé de sa seule épée et couvert dun jaseran, il parcourait le chemin en sens inverse, chargeant avec une faible monture les orcs qui approchaient en rugissant. Comme dans chaque village du royaume de Fame, un garde, en général un ancien soldat, soccupait des questions administratives au niveau des rapports entre les villages et la capitale. Bien quayant subis des entraînements, ils étaient plutôt placés dans les villages comme symbole de lautorité du Roy, et non comme garnison de défense. Hommes de loi, plutôt quhommes de combat. Kendar nétait pas de ceux-là. Les deux garçons se retournèrent et coururent de toutes leurs forces vers lentrée du village. Derrière eux, des chocs dacier contre acier retentissaient. La voix du garde sélevait par-dessus le vacarme. Tandis quil entrait dans le village, Logan ne pu sempêcher de jeter un dernier coup dil sur le sort de Kendar, avant quil ne disparaisse de vue : le spectacle quil vit anéantit les faibles espoirs quil nourrissait à propos dune victoire possible. Certes, deux cadavres dorcs jonchaient le sol, mais le pauvre garde était tombé de son cheval, acculé dun côté du chemin, entouré par les survivants, son jaseran taché de rouge au niveau du ventre. Puis un bâtiment cacha la vue à Logan et il détourna les yeux, poursuivant sa course vers la place du village.
Manik ly attendait déjà, au milieu dun groupe de paysans. Ils étaient armés de simple bâtons, mais résignés à défendre chèrement leur peau. « Que les femmes et les enfants descendent dans les caves des maisons, hurla lun dentre eux.
- Logan, accompagnes-les, tu nes pas en état de te battre, suggéra Manik dune voix douce à son ami. Sans ton bras valide, tu ne pourra pas faire grand-chose.
- Laisse-moi donc être propre juge de mes actes. Et puis qui te sauvera la vie quand lun dentre eux tattaquera par derrière, si je ne suis pas là pour te prévenir , répondit Logan avec un clin dil.
- Oh, moi pour cque jen dis. Restes au moins ici, que je puisse tempêcher de rejoindre Jorad dans
les Nimbes
» Le regard des deux jeunes hommes sassombrit. Ils avaient bien connus ce garçon. Manik frissonna. « Sont-ils bien conscients que nous navons aucune chance, murmura-til. Acier contre bois. Autant les attaquer à mains nues. » La plupart des personnes présentes sur la place auparavant avaient disparues. Il ne restait que le petit groupe dhommes. Quelques banderoles pendaient encore ici et là, des colliers de fleurs accrochés aux murs, symboles dun fête oubliée. Des cris se faisaient entendre de temps à autre. En direction de lEst, le ciel rougeoyait dans la nuit tombante. Un homme arriva en courant. Il avait une vilaine coupure au bras droit, un bandeau lentourant, tentant darrêter lhémorragie. « Ils nous massacrent et mettent le feu aux maisons, cria-til alors quil était encore à lautre bout de la place. Nous devons
» Ces derniers mots moururent dans sa gorge alors quun orc le chargea par derrière, lui abattant sa hache sur la tête. Lhorreur se peignit sur les visages des hommes réunis. Tremblants, ils se postèrent face à lorc qui était tranquillement descendu essuyer son arme sur les haillons de sa victime. Celui-ci les observa du coin de loeil. Un son inarticulé sortit de sa bouche puis il remonta sur sa monture et partit au galop dans une ruelle adjacente. Les deux garçons se regardèrent. La prise du bâton entre les mains de Manik ne semblait plus aussi sûre. Puis un éclair traversa ses yeux. « Lili, murmura-til Lili ! » Il partit en courant en direction du lieu de lincendie. Logan le suivit aussitôt. Lili avait été mise sous la garde de Manik pendant que ses parents étaient partis chasser le cerf pour Demi-Lune. Malgré ses jérémiades, Manik lavait laissée à la maison pendant sa joute avec Logan. Elle lui était complètement sortie de lesprit. Et sa maison avait lair dêtre située en plein cur de lincendie
Ils arrivèrent proche de lendroit où lorc avait disparu. Une marre de sang entourait le corps de lhomme tué. Manik sauta par-dessus sans y jeter un seul coup dil puis continua sa course à vive allure. Logan ralentit et fit un détour pour léviter. Son regard se posa sur la flaque qui allait grandissante, formant un halo rouge autour de lhomme. Il était fasciné et révulsé en même temps. La première confrontation proche de la mort est toujours douloureuse. Pour un simple berger, rien que lidée de concevoir une mort si atroce dans son univers refermé, ne pouvait pas exister. Elle ne devait pas exister. Hors du monde de Logan, son intrusion le perturbait au plus profond de son être. Il avait vu Jorad se faire assassiner, oui. Mais de loin. Il ne lavait pas approché daussi près. Dans le feu de laction, il navait pas saisi cette idée de mort. Alors quil sétait arrêté pour contempler le morbide spectacle, il la sentait peser de toutes ses forces sur ses épaules. Il releva la tête et examina le lieu autour de lui. Dautres cadavres jonchaient le sol. Tous semblaient regarder Logan et laccuser. Il lâcha son bâton et posa sa main libre devant ses yeux. Des larmes commencèrent à rouler sur son visage. Il allait se mettre à sangloter lorsquune voix retentit au loin. Il reconnut sur le coup celle de Manik et partit dans sa direction en titubant. La tête lui tournait et ses forces semblaient lavoir abandonné. Des grognements se faisaient entendre. Le bras toujours en écharpe, il se tenait au mur pour avancer. Un voile semblait avoir glisser devant ses yeux. Tout était flou. Puis il passa devant la rue doù provenaient ces bruits et tourna la tête pour apercevoir ce qui les produisait. En un premier temps, il vit Manik. Il semblait danser au milieu des décombres qui couvraient le sol. Il sautait de gauche à droite, rebondissant dès quil atterrissait, touchant à peine le sol de ses pieds agiles. Ensuite, Logan distingua la raison de cette danse. Un immense orc armé dune lourde hache tentait de trancher en deux le garçon qui bougeait de tous côtés. Ses deux canines inférieures dépassaient largement de sa bouche et de la bave coulait sur son menton. Dans ses yeux se lisait une haine sans fin pour lennemi quil voulait tuer. Mais Il était lent et ses coups de hache frappaient régulièrement à côté. Manik ripostait à chaque fois par un coup de bâton bien placé, mais lorc ne semblait rien sentir. Fatigué par déjà toute une journée de combat, les déplacements de Manik devant de moins en moins rapides et ses coups de plus en plus faibles. Il haletait énormément. La grosse hache frôla le corps du jeune homme. Un rugissement de plaisir sortit de la bouche de lorc. Logan ne voyait pas comment aider son ami. Ladrénaline avait fait disparaître la faiblesse quil avait eu quelques instants auparavant en lui. Il examina soigneusement lendroit où il se trouvait.
Une rue de quelques mètres de large. De hautes maisons y avaient été construites. Lune delles sétait écroulée et ses débris jonchaient la terre. Le regard de Logan fut attiré par un coude qui dépassait de sous un des murs écroulés de la maison. Ce coude nétait pas humain : couvert de poil et de couleur verdâtre. Une idée traversa son esprit. Il se précipita vers lamas de pierres et se mit à découvrir le bras. Une main apparut. Elle semblait être refermée autour de quelque chose. Logan sourit. Il continua décarter les pierres et dégagea la hache que tenait lorc enseveli. Il la souleva de sa main libre. Elle était lourde, et il ne pouvait la manier avec un seul bras de libre. Tant bien que mal, il réussit à la faire reposer sur son épaule droite, la maintenant avec sa main. Il sapprocha sans bruit de lorc.
Manik avait repéré son ami depuis un moment et quand il vit la hache, il comprit immédiatement. Il se plaça de sorte que lorc se retrouve dos à Logan et se mit à lui parler pour captiver son attention. Logan arriva derrière lorc. Il attendait que ce dernier se soit baissé pour lui faire tomber la hache dessus. Manik sétala par terre aux pieds de lorc, et ce dernier souleva son arme bien haut, pour frapper son opposant. Une lueur de triomphe se lisait dans ses yeux. Un grognement sortit de sa bouche et la hache commença à décrire un arc de cercle mortel pour Manik. Manik termina sa feinte de chute en se jetant de toutes ses forces de côté, et la hache vint se planter dans le sol. Lorc était en train de tenter de la décoincer quand Logan frappa. Dun coup dépaule, il amorça le mouvement de sa hache, de la force du bras il la souleva verticalement, puis son propre poids fit le reste et elle finit sa course dans le dos de lorc, infligeant une blessure plus sanglante que profonde. Celui-ci hurla de douleur et se releva brutalement, la hache retombant au sol. « A toi ! cria Logan à Manik .» Manik ramassa la hache et, la tenant fermement des deux mains, il porta aussitôt un coup dans le poitrail de lorc. La hache senfonça comme dans du beurre, et un flot de sang se déversa de la bouche de lorc. Il sécroula au sol, son corps parsemé de spasmes intempestifs. Les deux jeunes garçons se regardèrent, lun éclaboussé de sang et tout transpirant, lautre un bras en écharpe et souriant. Lespoir naquit en eux. Ils se sentaient invincibles et se mirent à rire aux éclats.
Par XsI WaR le 29/7/2002 à 23:38:26 (#1873206)
bref...
Par BlacK FTM le 30/7/2002 à 4:56:49 (#1873979)
:merci: :merci:
Par XsI WaR le 30/7/2002 à 16:32:58 (#1876783)
Par Carpe Dyhan® le 1/8/2002 à 0:51:29 (#1886869)
A mon avis la reponse est simple, il n'est pas Brehannite !
Par XsI WaR le 1/8/2002 à 1:45:04 (#1887093)
p-e pas:lit: :lit:
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