Etrange vision

Par FéeSéléna le 23/7/2002 à 18:29:05 (#1849243)

Il existe, si on s’éloigne quelque peu des chemins passagers et loin des villes surpeuplées, des êtres qui se fondent si bien dans les décors de la nature que l’on doit faire preuve de beaucoup de patience pour les entrevoir.

C’est ainsi que s’étant égaré dans un bois, un jeune homme s’est retrouvé au bord d’une rivière sauvage, quasiment inaccessible du fait de la présence de montagnes la bordant de chaque coté. Il s’assit pour se reposer et soulager sa soif. Les quelques gorgées bues lui rendirent sa force mais il s’assit pour manger un peu de ses provisions.

Le craquant de son pain et le fumet de la viande qu’il fit griller le mirent d’excellente humeur et il mangea avec bon cœur ces brochettes appétissantes. L’estomac rempli, il s’allongea ensuite dans un creux de la montagne, à quelques mètres du torrent. Bercé par l’eau courante, et repu, il s’endormit doucement, un sourire aux lèvres.

C’est un doux chant mélodieux et une voix féminine qui le tirèrent de ses songes. Il se redressa sur ses coudes et, stupéfait, regarda le spectacle que lui offrait la rivière. Une jeune femme était devenue la source des flots, et la quiétude de son visage avait apaisé les remous, pour former un calme ruisseau.

Tout d’abord effrayé, il rassembla son sac et son arme, mais après s’être un peu éloigné de la berge, il s’adossa à un rocher pour admirer à nouveau cette transformation de la nature, son cœur battait plus fort dans sa poitrine...

Un choc brutal contre le sol le fit pousser un juron. Il ouvrit les yeux, le visage ensanglanté par la chute, et dirigea son regard vers la source de la rivière qui était redevenue telle qu’elle était à son arrivée. La jeune fille avait disparu, laissant un sentiment de regret dans la mémoire du garçon.

Il parti et se retourna plusieurs fois en suivant le sens du courant, espérant revoir cette belle personne qui l’avait charmé…

Par FéeSéléna le 26/7/2002 à 7:23:10 (#1861054)

Contre le flanc d’une montagne était un renfoncement, ombragé par quelques arbres verdoyants. La chaleur était élevée et l’air assez lourd. Le soleil entrait dans cette petite caverne et la luminosité y était alors si forte qu’on y voyait comme si le ciel en eut creuvé le plafond.

Une forme bougeait un peu dans le fond. Un être de couleur brune et dorée. De grands yeux noirs regardaient vers l’extérieur, emplis de peur. De grandes jambes qui tremblotaient trahissait une récente frayeur provoquée sans doute par un quelconque prédateur lancé à sa poursuite. La nuit tomba sans qu’il ait pu s’extraire de sa cachette.

Au bout de quelques heures, il risqua une approche de la sortie de la caverne et regarda alentour. Les oiseaux de la nuit poussaient leur cri, et commençaient leur chasse. Les petits rongeurs grouillaient au sol, sous les feuilles séchées des grands arbres. Une percée des rayons de la lune éclaira l’animal. C’était un jeune faon, très jeune même. Un peu maigre après quelques jours de jeûne, abandonné par les siens.

Il entra dans la forêt proche et avança prudemment. Soudain, un froissement de branches et de feuillage le fit sursauter et il se plaqua au sol, figé par la crainte. Un arbre semblait marcher devant lui. Il ressemblait à un homme vêtu de verdure, et bien plus grand que ceux qu’il avait vu. Il resta les yeux fixé sur l’homme-arbre, ne sachant s’il devait fuir un ennemi ou ne rien craindre d’un être familier à la nature qui les entourait.

Le personnage s’arrêta et se tourna doucement vers le faon. Celui ci pu entrevoir une sorte de visage. Les yeux se bridèrent, et une bouche lui offrit un sourire. Les pupilles se firent rassurantes. Le cœur du jeune animal se calma alors peu à peu, et il regarda s’éloigner l’arbre dans l’ombre de la forêt…