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AN 21 : dernier sentiment

Par krahan le 12/7/2002 à 16:54:08 (#1797165)

Six mois que je me cachais des hommes dans les profondeurs d’une foret. Depuis ma fuite de l'île maudite, j'évitais les hommes. Je ne désirais pas leur contact car ils me répugnaient tous. Pourtant, une personne savait que j'étais parmi les arbres. Une jeune bergère. Je l'observais chaque jour. Elle était fraîche comme la rosée du matin. J'étais certain que malgré ces guenilles, elle aurait pu faire tourner la tête à plus d'un roy.

Elle n'avait jamais chercher a me trouver. Mais elle savait que quelqu'un était caché la. Elle découvrit cela le jour ou une de ces brebis s'égara dans le sous bois. Partie a sa recherche, elle fut attaquée par un loup. Mais celui ci fut roussi par un éclair de feu avant qu'il ne la morde. Depuis ce jour, elle restait non loin de l'orée de la foret, fredonnant des chants pour celui qui l'avait sauvé de la mort. Mon âme tourmentée s'apaisait au son de sa voix. L'entendre ainsi faisait naître au plus profond de mon cœur une sensation que je n'avais jamais éprouvé dans ma vie. Un sentiment jusqu'alors inconnu. L’âme de l’enfant qui dormait en moi semblait s’émerveiller a chacune de ces odes. La musique balayait mes souvenirs douloureux et des sillons de larmes roulaient sur mes joues a chaque mélopée.

C'est alors qu'un jour ...

Elle était assise sur son rocher a surveiller ses brebis. J'étais derrière une haute futaie a plusieurs centaine de mètres d'elle à l’observer. Un homme arriva et s'installa a coté d'elle. Elle lui souriait comme elle avait l’habitude de le faire avec toutes les personnes qui venait la voir. L'homme faisait d'amples mouvements. Il était richement vêtu. Il était connu pour être le fils d'un riche marchand de la ville voisine. Apparemment je n'avais pas été le seul a remarqué la beauté de la bergère. Je me rapetissais dans mon coin. Qui était je pour espérer quelque chose d'elle. Partout ou je vais, je n'apporte que tristesse, douleur, mort et désolation. Cet homme par contre … riche … jeune … plutôt séduisant …
Je le voyais se pencher vers elle comme pour l’embrasser, mais elle se déroba. Je sentais mon sang battre contre mes tempes. Je fermais les yeux alors que l’homme essayait d’attirer la bergère contre lui. Mais en les rouvrant …

Quelque chose avait changé dans l'attitude de l'homme. Il était a présent face a la jeune fille. Il semblait énervé. Apparemment la belle avait refusé ses avances. Je plissais les yeux afin de mieux comprendre ce qui ce passait devant moi.

Le temps sembla s'arrêter tout a coup. L'homme avait sorti un poignard. Je vis le regard étonné de la bergère au moment ou la lame entrait dans son ventre. Le visage déformé par la rage, l'homme frappa encore et encore. Je voyais la lame se rougir a chaque coup porté.
Quelque chose se brisa en moi. L’âme enfantine disparu soudain, laissant place a une férocité incommensurable. Je jailli du talus en incantant. Un éclair de feu atterri devant les pieds de l’homme. Il me vit me ruant sur lui. Il comprit de suite que j'avais tout vu et qu'il devait aussi m'éliminer. Mettant rapidement un casque sur sa tête, il dévia ainsi le tir enflammé qui l'aurait atteint.

En position de combat, il m'attendait la lame haut levée.

La rage m'aveuglait.
Tout ce que j'avais appris pour survivre, combattre et tuer était désormais focalisé sur cet homme. Les coup pleuvaient. Son armure cloutée dissimulée sous ses riches vêtements ne le protégeait pas de la folie destructrice qui s'était emparée de moi.
Des le début du combat, je lui tordis la main lui faisant lâcher son arme. C'était un véritable pugilat. Nous nous empoignons, échangions coup pour coup. Mais l'entraînement et la vie que j'avais eu n'était pas celle de ce dandy. Au bout de quelques minutes son souffle se fit court et j'en profitait pour prendre l'avantage.
Un uppercut lui fit voler son casque. Il n'était plus désormais qu'un pantin sur lequel je passais ma colère. Son corps n’était plus qu’une ecchymose géante. Je levais a nouveau mon bras, mais, au lieu de frapper son visage le poing fermé, j'ouvris ma main et le frappais de pointe sur le thorax.

Sous la violence du coup je senti mes doigts passer a travers le cuir.
Une sensation de chaleur autour de ma main, un ruissellement rouge le long de mon bras.
Hébété, l'homme regardait mon poignet planté dans sa poitrine. Il hoqueta.
En écartant les doigts de ma main ainsi prisonnière de son corps, je senti les pulsations de son cœur.
Je le fixais droit dans les yeux. Son regard reflétait la terreur. Pourtant je n'eu aucune compassion pour cet homme qui avait anéanti en moi la dernière once d'humanité. Un trait de feu le traversa de part en part. Il s'effondra le souffle court. Agonisant il attendait le coup de grâce en fermant les yeux.

Je me retournais et prenais dans mes bras le corps de celle qu'il avait tué. Je me présentais a nouveau devant lui.
"Adieu ... ta mort ne sera pas douce. Dans quatre heures, tu auras perdu assez de sang pour enfin mourir. D'ici la, tu auras le temps de connaître la souffrance et d'apprendre à l'apprécier."
Je lui tournais le dos. Il essayait de parler, mais seul des gargouillis sortaient de sa bouche.
"Quatre heures avant que la perte de sang ne te fasse t'évanouir et mourir en douceur. Tu as bien de la chance, d'habitude je ne laisses pas les gens mourir si paisiblement."
Un mauvais sourire apparu à mes lèvres, je savais que bien avant que les quatre heures se soient écoulées, les animaux du lieu auraient rappliqué et se seraient disputé ce met de choix.

Laissant la l'homme a sa triste fin, je disparu avec le corps de la jeune femme.

Quelques instant plus tard, les hurlement d'une meute de loup me firent comprendre que je ne m'était pas trompé.

Par Syris Lloth le 12/7/2002 à 19:29:45 (#1797889)

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