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Un écrit perdu

Par Naomee le 12/7/2002 à 5:25:42 (#1794758)

cette journée fut bien remplie d'émotion pour la fillette, une chose merveilleuse s'était produite effaçant sans hésitation la triste rencontre avec son véritable père. Un grand trou s'était rebouché dans son coeur, l'espoir avait de nouveau envahit son esprit et aucune journée ne fut plus belle et majestueuse que celle-ci. Revenant vers sa maison à Havreclair, Naomée s'arrêta un instant sur la plage regardant les vagues s'écraser contre les rochers, pensant que dans ces vagues, il y avaient des poissons et puis qu'il y avait aussi des crevettes et pleins d'autres choses qu'elle ne pouvait percevoir. Tournant ensuite la tête légèrement, elle vit une sorte de coffret bloqué entre deux rochers harcelés continuellement par des vagues obéissant à la marées descendantes. Curieuse comme tout, la fillette s'approcha et monta sur les roches. C'est en prenant grand soin de ne pas glisser et en s'agrippant à beaucoups plus d'escarpements grâce à la taille de ses mains qu'elle saisit le coffret et le ramena sur le bord avec une certaine exitation pour le mystère que cela renfermait. S'aidant d'une pointe de flèche pour forcer la serrure rouillée sans trop de difficulté, Naomée en sortit un carnet d'un aspect assez vieux. S'asseyant dans le sable en ouvrant la première page, elle dit d'une voix intriguée

Ben j'espère que c'est une belle histoire ou alors c'est peut être un monsieur qui est perdu sur une île et qui veut qu'on le sauve...ben non , il aurait pas écrits ca dans un carnet je pense. Bon le mieux c'est de le lire je crois.

Ouvrant ainsi la première page, le jeune fille se mit à lire lentement de par son jeune apprentissage ce que renfermait ce carnet.

Le carnet

Par Naomee le 12/7/2002 à 5:26:16 (#1794760)

Voici l'histoire d'un Dragon dans son antre, D'un scribe blessé qui vint s'y réfugier, De la gentillesse des soins prodigués, Et d'une griffe acérée qui ne le blessa point... Bien que pendant sa convalescence Elle fut souvent pointée sur lui.

-Je ne puis écrire comme tu le vois, je n'ai point cette habileté, mais ce que j'ai vu doit être raconté. Tu peux l'écrire si tu en as le courage. J'ai deja vécu dix milles années, de l'homme j'ai vu jaillir la joie et tomber les larmes, j'ai volé en direction des étoiles, j'ai connu la beauté de cieux inconnus. J'ai contemplé toutes ces années écoulées, cette terre a toujours été une sphère... Et pourtant les hommes stagnants a sa surface, tracent des divisions, la découpent, la morcellent... Ils mettent un prix sur chaque parcelle ; cela je puis l'affirmer est vraiment ridicule. Comme si leurs quatre piquets et quelques papiers pouvaient en faire leur propriété un jour ou l'autre. Oh, tant de batailles et de guerres j'ai vu, pour réclamer ce qu'ils pensent être a eux. Dans ce chambardement cupide et affamé, ils oublient les leurs qui sont faibles et dans le besoin. D'anciens trésors cherchés, vendus et achetés, peut être est-ce ainsi qu'ils créent leur propre Enfer. Pourtant j'ai passé ma jeunesse a leur chanter les plaisirs et les joies de la Vie... Et pourtant j'ai vu l'homme envoyer ses enfants à la guerre, commettre de tels actes d'envie et de mépris, mais il semble que pour l'homme ce soit à la mode de prendre plus que leur part par la force aussi souvent que possible. Pas un regret, pas une pensée pour les jeunes ou les tres vieux, au contraire cela les rends fiers et les fait se sentir fort ! J'ai vu des enfants mourrir de faim alors que d'autres engraissaient. Je te le dis : aucun Dragon ne saurait comprendre cela. Je les ai vu abuser des jeunes femmes qu'ils disaient aimer, et dans le meme souffle rendre grâce aux cieux. Ils ne concoivent meme pas les vérités non encore révélées, et nient leur existence, meme lorsqu'ils les ont sous le nez. Que feraient les hommes avec leur deshonneur et leur honte s'il comprennaient qu'ils en ont blessé et tué bien des autres ? La facon dont l'homme comprends le futur, limitée comme elle est, n'est pas guidee par l'espoir mais par l'humeur des plus avides. Son esprit d'aventure est emoussé par sa cupidité, car pour lui, tout avoir est tout ce qui compte !

Il s'arreta un moment, et me regarda dans les yeux.

-Je ne dis pas cela pour t'offenser, cher scribe, car peut-etre en racontant ce qui doit être dit, tu rammeneras avec toi un nouvel espoir pour les hommes.

Il tourna alors son impressionnante tête cornue, et en faisant cela, une grosse larme salée s'écrasa sur les épaules blessées. Je grimacais lorsqu'elle coula sur mes plaies, mais je ne criais pas, car je sentais sa peine. De nouveau maitre de lui, il recommenca a parler, d'une facon plus gaie, j'en eu l'impression.

-As-tu vu leurs bébés, les as tu vu toi meme ? Si petits, si fragiles, comme l'etaient ceux des Elfes ? Oh, et la joie des hommes, lorsque un autre nait, tant de rires, de musique, de danses et de chants... Ils parlent et il vantent les mérites de leur fils ou de leur fille. Mais meme dans cet etat d'esprit, quelqu'un d'autre ils tueraient.

Sa tête se releva, il plongea ses yeux dans les miens. Malgrès son impressionnante masse, il commenca à se balancer. D'avant en arrière, d'arrière en avant...

-Ce n'est pas pour rien que je te dis cela : il faut chercher la vérité.

Je dois avouer que pendant un moment je me recroquevillait de peur. Devant ma réaction, son attitude changeat vraiment.

-Scribe, ce n'est pas a toi que je fais ces reproches, mais à l'humanité qui est son propre fléau. Quand nous étions nombreux elle nous a chassés, ne pouvant comprendre que nos différences étaient bien trop profondes. Ne blesse rien ni personne est le crédo du Dragon, ne prends pas plus que ta part, juste ce dont tu as besoin. Nous avons protégé les hommes aussi longtemps que nous l'avons pu, mais ils ont tué tant de nos jeunes, pris ce qu'ils voulaient... D'horribles souffrances elle nous a apporté, parce que nous étions différents, je pense que c'est la raison. Alors nous nous sommes retirés dans des antres, comme maintenant, pour respecter notre foi, interdits de tuer en retour. Nous aurions pu, tu sais, vous consumer d'un souffle, mais cela aurait été, comme vous dites, un 'péché mortel'. En faisant cela nous n'aurions pu exister comme des Dragons, car nous serions devenus ce que l'homme craint de nous.

Il s'arreta un moment, et le regard fixe il me demanda : avais je déjà vu un lever de soleil depuis l'antre d'un Dragon ?

-Non repondis-je simplement

-Mais ce serait un honneur, Dragon, d'en regarder un avec vous.

Son regard se porta sur le sol, puis sa tête se leva.

-Mon cher scribe, tu n'as jamais rien vu d'aussi glorieux .

Son antre était taillé dans la roche solide, me semblait il, bien que l'entrée apparaissait sertie de joyaux qui brillaient. Alors que le soleil se levait, je ne voyais rien d'autre que son ombre, car la clarté me faisait me couvrir les yeux. Et malgres tout, dans cette obscurité sourde ou il se trouvait, je pouvais voir sa queue battre et se tordre. Je demandais.

-Dragon, vous semblez si troublé ?

Mais il continua à regarder le Soleil sans se retourner vers moi.

-C'est une nouvelle aurore, une chose tant de fois bénie, comme un hiver rigoureux qui fait place au printemps. Car avec ce changement surgit un nouvel espoir, un peu comme une ancre attachée a la plus solide des cordes. Vois tu, mon cher scribe, avec chaque nouveau jour, viens toujours l'espoir d'un nouvel âge. Où l'homme et la bete finallement comprendront qu'il n'y a toujours eu qu'un seul but.

-Un nouvel âge ? demandais-je
que voulez vous dire ?

-Désolé mon ami, cela manque un peu de clarté. Vois tu la plupart des hommes son comme maudits, et fuient les Dragons. Leur vie est trop courte pour même un simple siècle, et il y a toujours l'espoir parmis les miens qu'avec chaque nouvelle generation un Dragon puisse trouver un homme possèdant sagesse, compréhension et ainsi de suite. Un homme qui te ressemble beaucoup mon ami, capable de ressentir la douceur des Dragons...

Fin

retournant le carnet d'un bout à l'autre pour essayer de trouver qui avait écrit celà, Naomée comprit vite qu'elle ne le saurait probablement jamais, elle retourna alors chez elle, déposant le carnet sur la table pour que ses mamans puissent aussi lire ce joli texte. Elle se coucha ensuite, se demandant si tout les dragons étaient comme ça et que Darkfang devait avoir changé sinon. C'est avec ces réflexions que Naomée s'endormit sans s'en rendre compte ne faisant pas de cauchemars cette nuit, ne laissant place qu'aux rêves de la plus belle journée de sa vie.

Par Kyriane Feals le 12/7/2002 à 16:45:34 (#1797117)

Récits magnifiques... dignes d'être à la hauteur qu'ils méritent.

Par Ibuki Tribal le 12/7/2002 à 23:33:12 (#1798804)

:lit:

Par Naomee le 14/7/2002 à 2:21:52 (#1802552)

et bien en fait, l'histoire du dragon et du scribe n'est pas de moi, mais je la trouvais tellement belle que je voulais en faire profiter les autres. Je ne sais pas qui l'a écrite mais si jamais par le plus grand des hasards il passait par ici et bien je tiens à le féliciter valà :p

Par Nirlin Khan le 14/7/2002 à 5:26:11 (#1802907)

Et bien merci beaucoup pour nous l'avoir partagée, jeune fille :) :lit:

Par Carna Rogue le 14/7/2002 à 11:31:41 (#1803314)

Carna déposa le livre sur la table après l'avoir lu, prenant soin de le refermer avec douceur, elle sourit a sa fille endormie non loin d'elle. Onyx, attentive, fixait Carna de son regard félin... cette dernière finit par lui sourire doucement.

Voilà une bien étrange histoire... pour un bien étrange dragon, qu'en dis-tu ma belle?

Par L'esprit des Faeries le 18/7/2002 à 13:21:58 (#1822611)

Depuis le Royaume Féerique, L'esprit des fées, celui qui fut, en son temps, l'ame de la mère naturelle de Naomee regarde, sans jamais se lasser, son enfant.

Le visage detendu et dénotant d'une sérénité peu commune, elle se tourne vers un autre témoin silencieux et lui adresse un sourire complice et bienveillant.


Regarde comme elle est belle, comme elle a le coeur innocent et son ame, son ame vierge de toutes taches, de toutes souillures.

Je suis heureuse de la savoir ainsi, elle a les mots, sa jeunesse et sa foi dans les autres qui pourront la guider.

Le destin qui sera sien, ne sera pas simple et surement semé d'embuches, de pièges que d'autres lui tendront, à leurs grands malheurs.

On ne reste jamais sans retour à la violence ou la haine qu'on soumet à un enfant.
Il y a toujours un père ou une mère dans le coeur des hommes, je sais qu'elle ne sera jamais seule.

Crois tu que ce bon vieux et dévoué Darkang lui délivrera le message que vous lui avez laissé avant de venir ici ?
Oui tu as raison, il saura quoi faire.

Il y a encore le dernier épisode pour qu'elle soit completement armée pour affronter.
J'espere qu'elle prendra la bonne décision.
Si elle refuse de garder sa jeunesse à jamais, elle ne pourra pas completement remplir sa tache de precheuse, tot ou tard son coeur s'assombrirait comme il l'est de tous dans ce monde en perdition.

Mais j'ai une confiance aveugle en ma petite fille, tu sais, elle sait où est l'avenir de ce monde et c'est pour ca que je sais qu'elle prendra la bonne décison.

Depuis toujours tu sais que ca se passerait comme ca n'est ce pas ?
Non ne répond pas, ce n'est pas la peine, j'espere qu'elle saura vous aider de son mieux, mais attendons encore qu'elle nous rejoingne, tu lui expliqueras toi meme le monde qu'elle doit precher, mon ami.

Une scène intemporelle, dans un décor flou, une Dame aérienne et presque irréelle, un vieux dragon, l'écaille dorée, la mine creusée par la mélancolie de son exil avec ses compagnons, ils sont là, attendris et attentifs au moindre geste de cette petite fille, le passé de l'une , l'avenir de l'autre.

Par Gengis Khan le 18/7/2002 à 14:11:48 (#1822863)

*culpabilise de pas avoir sauvé la maman de naomee*
*s'eclipse discretement*:(

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