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Il était une fois.... [Contes Légendes-I]

Par Vaeris le 6/7/2002 à 22:13:36 (#1769468)

Avant d'aller travailler dans la ruelle voisine, Vaëris avait pour habitude d'aller manger à la Taverne et entendit ce récit, fait par un voyageur aux allures étranges :

Il était une fois une femme, qui mit au monde un enfant. La nouvelle accouchée, quand un mois fut écoulé, alla au bord de mer pour laver du linge. Tandis qu'elle était occupée à laver sur la rive, et que l'enfant dormait, couché quelque part, un aigle noir descendit brusquement, enleva l'enfant endormi, s'envola au ciel, emportant l'enfant en direction de la mer.

Les parents, persuadés qu'ils ne retrouveraient jamais, renoncèrent à le chercher. L'oiseau de proie emporta l'enfant au-delà de la mer, descendit sur la terre pour le manger. Un Prince, revenant de la guerre, vit l'aigle descendre et poser quelque chose qui semblait hurler comme un nourisson. Il demanda à ses hommes d'aller voir, et leur recommandant de ramener l'enfant s'il vivait toujours.

L'oiseau avait grièvement blessé la poitrine de l'enfant, pourtant le Prince décida de le garder près de lui et le nomma Hini d'Ëar. (enfant de la mer) Le Prince éleva le garçonnet qui grandit et l'accompagnait partout où il allait, en qualité d'écuyer. La guerre reprit, et le jeune homme était celui qui se battait le plus vigoureusement. Vint un moment dans la guerre, où tous les hommes vaillants furent recrutés, et le Prince demanda à trois hommes parmi les plus sages et intelligents des villes du royaume de se mettre dans trois pièces différentes du château.

Au premier il demanda : "Choisis parmi les guerriers, un homme pour marcher en avant de l'armée en tenant le drapeau."
L'homme répondit alors : " Pour marcher à l'avant de ton armée en tenant le drapeau, il n'y a pas d'autre homme plus brave que Hini d'Ëar."

Au second il demanda : " Si nous arrivons à l'endroit où se trouve la forteresse et la prenons, choisis parmi les guerriers un homme pour entrer dans la citadelle et y planter le drapeau."
L'homme répondit : "Il n'y a pas dans l'armée plus brave que Hini d'Ëar. "

Enfin au dernier il demanda : "Quand nous aurons battu l'armée qui est dans la forteresse, pris la forteresse, tué le Prince régnant, enlevé tous les biens disponibles, et que nous aurons tout brûlé sans rien y laisser qui ait de la valeur, il se peut que nous soyons poursuivis quand nous repartirons. Aussi, choisis dans l'armée un homme pour battre et arrêter les poursuivants."
Le dernier homme lui répondit : "Celui qui pourra faire tout cela n'est autre que Hini d'Ëar."

Le Prince dit alors : "si Hini d'Ëar réalise tout cela il sera nommé devant tous Halla Aiwë. (Grand oiseau)" Sur ces mots l'armée se mit en route, ils entrèrent dans le pays ennemi avec Hini d'Ëar à leur tête. Quand ils se préparèrent à donner l'assaut le Prince lui demanda : "Prends le drapeau, entre dans la forteresse et plantes-y le drapeau!" Il prit le drapeau, l'armée se rua vers la forteresse et la prirent, il planta alors le drapeau sur la forteresse.

Le Prince fit tuer leur ennemi, il raffla tout ce qui pouvait être transporté, fit bruler la forteresse et se tournant vers Hini d'Ëar, il lui dit : "Tiens-toi derrière l'armée, si l'on vient à notre poursuite, ne les laisse pas passer, frappes les et tues les tous!" Il obéit avec bravoure, ne perdant qu'un seul homme dans les nombreuses escarmouches auxquelles ils durent faire face. Le Prince et son armée purent rentrer en leurs terres, le Prince, plus riche et puissant qu'avant, mais avec une pointe de jalousie pour Hini d'Ëar devenu Halla Aiwë depuis, et, que chaque homme et femme du royaume chérissait.

Quelques temps après, Halla profitant d'un moment de répis, revenait au bord de mer, au pied de la montagne, ne sachant pas la raison de ses venues ici, ni ce qu'il attendait, ou pourquoi... Quoiqu'il en soit, il vit brusquement un troupeau de chevaux sauvages, d'une beauté inouïe surgir des roseaux, rentrer et dans la mer et disparaître! Intrigué il alla vers le lieu d'où étaient partis les chevaux et découvrit trois poulins à peine nés.

Il les prit dans sa cape et les ramena chez lui. Pendant des longs mois, il les dressa, leur appris à marcher à plusieurs allures en faisant des poses, les rendit plus beaux chaque jour, sauf un sur lesquels les soins pour le rendre aussi beau que les autres ne semblaient pas avoir de prise.

Le jour de leur 18 mois, il alla trouver le Prince et lui offrit les deux plus beaux chevaux que cette mer et cette terre ne virent jamais, et il garda le plus chétif et le moins brillant des trois, possèdant toutefois un art pour danser assez merveilleux pour un cheval. Le Prince remercia Halla, lui proposa un titre, mais celui-ci refusa, rappelant qu'il était l'écuyer du Prince.

Le Prince en conçu une rancune supplémentaire qui s'amplifia le soir venu quand on lui rapporta que le cheval d'Halla dansait au son des harpes, violons et voix des hommes du village voisin. Il décida alors de le faire tuer...

Halla continuait à aller vers le bord de mer, étrangement attiré, et son cheval devenait de plus en plus joyeux à l'approche de l'eau. Il commença à vouloir rentrer dans l'eau, et Halla lui demanda : "Dévouvrons jusqu'où tu vas aller comme cela...." Le cheval entra dans l'eau...... traversa....... et posa son sabot dans un autre pays. Puis, reniflant de ses naseaux frémissants l'air, il se dirigea tout droit. Apparu, plus tard un village, une femme lavait son linge, et sa fille lui indiqua la monture et son cavalier. La femme dévisagea le cavalier et regarda intensément le cheval. A la surprise de sa fille, elle offrit l'hospitalité au jeune homme.

Plus tard, avec son mari : "Ce cavalier, tu ne vois pas qu'il ressemble à tes fils? Et ce cheval, ne diront-on pas un poulain issu de ta pouliche préférée, même si son poil est rèche, son intelligence est grande? Ne dirait-on pas qu'il est l'enfant que l'oiseau nous a pris? Allons lui faire dire ses noms d'enfant et d'homme, comme le veut la tradition et voyons."

Halla Aiwë ne se fit pas prier devant hôtes si attentifs; Il leur dit son premier nom, Hini Ëar (enfant de la mer), puis son nom actuel, Halla Aiwë (grand oiseau). Sa mère, car c'était elle, lui demanda alors s'il n'avait pas des griffures profondes sur sa poitrine. Défaisant sa cotte, il leur montra les trâces des griffes des serres de l'aigle.

Les jour passèrent, ses frères et soeurs, ses parents, sa famille tous venaient le voir ou parler avec lui, chacun se racontant, racontant les autres. Halla éprouvait, malgré tout, la nostalgie de la terre qui l'avait élevé. L'air plus sec, la montagne plus rude, les hivers féroces imposant de rester toujours en forme. Un soir, il profita de l'annonce de fiançailles pour annoncer son retour vers ses terres et donc son départ de celles-ci.

Son père lui fit donner un magnifique cheval combinant beauté, intelligence et surtout capable de le ramener ici mort ou vif si la situation l'exigeait, la seule condition était de ne pas se séparer de lui, jamais! Halla écouta d'une oreille distraite, et s'empressa de sauter sur sa nouvelle monture, trouva immédiatement une osmose avec lui.

Il refit le chemin inverse, enfin son cheval, et il revint directement auprès du Prince qu'il savait fâché pour son absence si longue et inexpliquée! Le Prince le reçut et lui signifia qu'il fallait qu'il aille dans l'écurie puisqu'il semblait capable de faire d'une carne, une parfaite beauté. Pendant qu'Halla se rendait à sa nouvelle affectation, le Prince avait fait appeler le Maitre des Chevaux et lui avait aiguisé tant et si bien la jalousie qu'ils convenèrent rapidement d'un plan.

Le Lendemain, à peine l'aube venait elle d'éclôre, que le Maitre des Chevaux vint trouver Halla et lui proposa de monter un de ses chevaux qui semblait avoir du mal à trouver l'allure. Il insista pour monter le cheval d'Halla, or, celui-ci, habitué à obéir, donna son accord. Le Prince avait fait poster, dans un chemin raviné, des hommes de main qui n'eurent aucun mal à mettre bas Halla tant son cheval était effrayé et nerveux. Le cheval merveilleux tenta bien de se placer au dessus de lui, il fut néanmoins tué.

La lune vient alors s'intercaller entre le soleil à peine réveillé et l'endroit où Halla Aiwë venait de rendre son dernier souffle. Quand le soleil eut vaincu la lune, il n'y avait ni cheval, ni Halla.

De ce jour, plus personne n'ose parler d'Halla Aiwë, d'ailleurs se sont là histoire pour enfants qui aiment se faire des frissons.

Vaëris sortit de la Taverne, les pensées tournées vers le destin tragique de ce jeune homme et se demanda s'il lui aurait plu ...

Par Dayel Lyhrel le 6/7/2002 à 22:20:44 (#1769494)

:lit: hummm
:lit: :lit:

Par Seleno Love le 7/7/2002 à 14:35:47 (#1771498)

Très interessant.. hmm *adore*

Par Darth Flo le 7/7/2002 à 20:16:41 (#1772825)

:lit: :lit:

Pfouu c'est long, mais ca en vaut la peine :D

Par Zhoak Liushan le 7/7/2002 à 20:46:47 (#1772993)

:lit: :lit: :lit:

J'en veux encore!!!

;)

Il était une fois... [ Contes et Légendes - II ]

Par Vaëris le 7/7/2002 à 21:10:47 (#1773151)

Vaëris, en arpentant sa ruelle, découvrit, tapi dans l'ombre, un prêtre, qui tremblait de toutes ses forces. Malgré son insistance pour qu'il aille à la Taverne, rien n'y fit, et Vaëris dut se résoudre à le laisser là à côté d'elle, et de son "commerce". Alors que la nuit était à son plus profond, l'homme se décida à parler..

Je suis Gärnhär, prêtre-moine, et j'ai perdu mon apprenti, Hörnhër. Celui-ci avait été comblé des bienfaits de la vie, et notamment, il avait une grande beauté. En nous rendant au temple dans lequel il devait prononcer ses voeux, nous fûmes obligés de nous arrêter en cours de route car une tempête terribe sévissait alors. Celle qui nous offrit l'hospitalité était une jeune femme, veuve depuis quelques mois, dotée d'une grande beauté qui s'étiolait dans ce vallon.

A peine, le vit-elle qu'elle en conçu un désir irrépressible et impératif. Elle fit servir les mets les plus raffinés, et offrit un vin de bois d'oasis réputé pour faire tourner les têtes les mieux préparées pourtant à ce genre de boisson! Hörnhër prudent suite à mon avertissement n'en but pas, quant à moi, je ne consommais que du lait mais qui me brisa le corps et me força à me coucher sous peu à peine le repas fini. Si mon corps était vaincu, mon esprit lui était bien là aussi je vis tout ce qui se passa cette nuit-là!

Alors que la lune était pleine, la Femme arriva à pas feutrés et se glissa après avoir fait tomber sa robe légère aux côtés de mon apprenti, elle lui sussura des mots qu'un homme de notre condition ne devrait jamais entendre, tant et si bien qu'il fut réveillé alors qu'elle avait glissé ses mains sous le drap. Elle le supplia de la prendre pour femme car jamais elle n'avait conçu pour un homme un tel désir!

Hörnhër horrifié lui rémémora qui il était et qu'il devait rester pur de corps et d'esprit car sous peu il devait prononcer les paroles sacrées. Il lui rappela que les conséquences pouvaient être redoutables si on détournait de la voie sacrée quelqu'un, les Dieux pouvaient parfois se mettre en colère. La Femme perdue dans son désir se fit plus pressante, ses caresses plus précises, et son désir sortait de sa peau comme une rivière d'amour. Elle fit tant et si bien que Hörnhër lui promit en échange qu'elle arrêta qu'il reviendrait une fois son devoir rempli.

La Femme accepta ses conditions et se retira dans sa chambre. Le lendemain, nous partîmes aussi vite que nous pûmes et nous arrivâmes enfin dans le Temple. Hörnhër prêta serment et je pus certifier de sa pureté ce qui lui permit d'être consacré et de pouvoir rester pur à jamais. Pour le retour, un paysan voisin nous donna une autre route pour éviter de passer dans le vallon afin d'éviter cette femme.

Pendant ce temps là, la Femme attendait, les jours passaient et elle ne voyait rien venir, elle en conçu une rage qui attira le malheur, oh oui quel malheur! Elle alla au Temple et demanda après nous, et, après que nos frères, qui ne savaient rien à cette affaire, lui eussent indiquer ou nous nous trouvions, elle se mit en route vers chez elle, éplorée. Elle mit fin à ses jours pendant la nuit pleine, et fit porter par une servante, une cloche afin que nous puissions rythmer notre chant pour pleurer le départ d'une âme dans la souffrance.

Hörnhër décida de garder dans sa chambre cette cloche, et la fit sonner sur tous les tons afin d'appeler vers cette âme réconfort et plénitude. Il pensait parfois à ce que la servante avait dit, qu'une Louve était sortie de la chambre quand ils avaient osé ouvrir la porte de la chambre de leur maitresse et que celle-ci avait disparu en hurlant à vous glacer le sang. Or, on racontait ici ou là que les différentes communautés de prêtres-moines recevaient la visite d'une louve qui restait là à regarder ceux qui composaient la communauté.

Un soir, un des apprentis signala la présence de cette Louve tout proche. Tous sortir pour aller voir cette Louve dont tout le monde parlait. Hörnhër sortit aussi muni de sa cloche sous le bras. La louve sans hésiter alla vers lui, il prit peur et se mit la cloche sur la tête! Avouez quand même que tout cela est étrange, mais attendez la suite, Demoiselle! Là, la cloche devient plus grande, et se coula sur lui pour l'envelopper. Nous applaudîmes alors le miracle, et je me dis que la Louve si elle représentait l'esprit vengeur de la Femme allait être bien mortifié!

La Louve se coucha sur le haut de la cloche et frappant en rythme avec sa patte, se mit à hurler. Alors que la nuit arrivait, elle se tut et nous pensâmes tous qu'elle était partie, et mystérieusement aucun de nous ne s'étonna que Hörnhër ne revenait pas pour autant. Alors que l'aube allait arriver et que nous rassembion tous pour saluer cette nouvelle naissance, nous vîmes la cloche en plein milieu de la cour, posée au dessus un serpent d'une taille incroyable et qui pleurait des larmes de sang. Le serpent frappait de toutes ses forces de la tête la cloche qui prit feu sous l'action des coups répétés et de ses larmes de sang.

La naissance du jour arrivant le serpent quitta la cloche rouge de feu, et dans une trainée de larmes de sang qui faisait tout brûler à son passage partit au loin. Nous attendîmes des heures avant d'oser nous approcher. L'un de nous eut l'idée de verser de l'eau, pourtant précieuse, afin de refroidir la cloche et de voir si Hörnhër était toujours dessous. Nous ne découvrîmes qu'un tas de cendres et du sang...

Lors de la messe en souvenirs d'Hörnhër, une vision me vint. Je vis un serpent de la taille d'un dragon qui pleurait et dans ses yeux je reconnus la flamme de vie d'Hörnhër! Il me dit alors : "Cette Femme a fait de moi son mari, et depuis nous vivons comme deux serpents, et si tu me laisses là où je suis je deviendrais dragon. J'ai perdu la Foi qui me guidait jadis, et je ne peux revenir à mon état de cendres. Il te faut trouver la pureté et lui demander ed prier pour les deux serpents que nous sommes devenus afin de nous faire revenir homme et femme, puis cendres et poussières."

Je me frottais les yeux, pour nous il ne s'était écoulé qu'une nuit, pourtant il semblait dire que cela avait durer plus que cela. Nous battîmes le rappel de tous nos apprentis afin de trouver la pureté incarnée, et malgré cela, nous ne trouvions pas. Une nuit, alors qu'il m'était impossible de trouver le sommeil, je descendis au puits, et trouvait alors un nouveau né donc le visage radieux inspirait la sagesse et le bonheur, bien que son corps fut pourvu d'excroissances étranges.

Je ramenais alors cet Enfant chez nous et nous décidâmes après avoir consulté le astres qu'il était celui que nous attendions. Tous nos Frères appelés vinrent et nous fîmes en cette journée mille actions de grâce pour délivrer notre Frère et cette Femme de l'emprise de cette passion. L'Enfant écoutait tout cela gravement et semblait au fur et à mesure satisfait de ce que nous faisions. Certains d'entre nous ont dit après que sa laideur de corps semblait disparaitre à mesure que nos chants s'amplifiaient. Il leva alors sa main et dedans nous découvrimes une clochette qui tinta alors d'un son crystalin.

Le jour se fit pâle, et nous aperçûmes alors deux silhouettes, souriantes, heureuses. Hörnhër nous dit qu'il pouvait redevenir cendres et la Femme nous dit qu'elle allait redevenir poussière. Ils s'inclinèrent devant l'Enfant et remercièrent le Dieu qui avait pardonné leur inclinaison qui avait failli les mener à leur perte.

Il ne faut jamais détourner un saint homme de sa mission et de là où il se trouve sous peine d'en périr, comprends-tu cela Vaëris?

Vaëris, intriguée que ce prêtre sut son nom, se tourna vers lui vivement, mais il avait disparu... Songeuse, elle se dit qu'il lui faudrait se tenir loin du Temple et de ses prêtres désormais. Rêveuse, elle continua son "commerce" en pensant au beau apprenti moine et sourit dans le noir.

Par Zhoak Liushan le 7/7/2002 à 21:23:27 (#1773237)

*attend le III*

Par Excalibus le 8/7/2002 à 13:23:49 (#1775877)

:lit: :lit: :lit: :lit:
*décidement... adore les contes & légendes*

Par Ines Athkins le 8/7/2002 à 13:44:06 (#1775970)

:lit: :lit: :lit: :merci:

encore ? :)

Par Ombre clair-obscur le 9/7/2002 à 15:26:52 (#1781548)

Textes envoutants et Déroutants ! Se sont de belles épopées !

Il était une fois... [Contes Légendes - III]

Par Vaëris le 9/7/2002 à 21:30:35 (#1783167)

Vaëris avait effectué un voyage pour le compte d'un riche marchand qui souhaitait " offrir " à un de ses bons clients la présence avisée d'une jeune personne. Aussi, c'était-elle retrouvée dans la ville portuaire dont elle avait si souvent entendu parler, mais que jamais elle n'avait pu contempler jusqu'à présent. Avec l'argent gagné, elle put à loisir se promener dans les boutiques et faire l'acquisition de robes dont les tons miroitants évoquaient la course des rayons de soleil sur la mer changeante. Alors qu'elle était dans la taverne à attendre les passagers qui devaient faire route vers la ville dans laquelle elle exerçait son " métier ", elle entendit deux belles et sublimes jeunes femmes évoquer ce qui semblait être leur soeur.

Il était une fois une jeune femme dont la grâce et la renommée avait franchi les montagnes, et qui portait le doux nom d'Ilmëriä. Si cette jeune femme avait une si grande réputation c'est qu'elle passait pour être Sirène. Nous savons tous que les Sirènes sont des êtres extraordinaires capables de vivre dans l'eau comme sur terre, qu'elles sont naturellement douées pour le chant, que leur beauté était telle que tout homme les voyant ne pouvait que les aimer. Par contre, elles seules pouvaient décider qui elles aimeraient et comment elles feraient leur vie après l'accord du Grand Conseil.

Toutefois Ilmëriä n'était pas tout à fait comme les autres Sirènes. Elle avait vu lors d'un bal auquel elle participait en qualité de danseuse aquatique, un homme merveilleux, qui lui avait rendu hommage toute la soirée par les yeux et dont le sourire continuait à la hanter, des semaines après. Elle s'était promis de le retrouver et de revoir dans ses yeux cet amour et de le lui faire avouer de vive voix. Les jours passants, elle perdit son éclat tant son esprit était empli du souvenir de cet homme, elle ne chantait plus guère, et sa beauté faisait penser à une onde qui serait soumise à une tempête intérieure.

Ses Soeurs et les Mères Sirènes se consultèrent et lui envoyèrent une amie qui pourrait tirer de sa bouche l'aveu de ce qui fanait l'essence même de son être. Ilmëriä fut longue avant de dire ce qui la rendait si triste et malheureuse. Son amie rapporta tout cela au Grand Conseil, qui décida de faire chercher cet homme. En effet, si l'une d'elle vient à se faner, et à apporter une voix qui ne serait plus en accord avec l'harmonie du groupe, elle doit renoncer à sa qualité de Sirène et ses attributs lui sont ôtés, elle devient alors une simple femme. Il est dit ici ou là que peu arrivent à rester vivantes après avoir perdu leur condition...

Toutes les sirènes furent mobilisées, chacune interrogeant ses amies dans leurs palais respectifs, faisant parler les hommes et femmes du peuple qui ont souvent l'oeil plus averti que les grand de ce monde, elles remuèrent toute poussière pour écouter le chant des passages des hommes, rien n'y fit. Nul n'avait jamais vu cet homme et ne savait qui il était.

Elles en parlèrent aux sirènes des airs, amantes des oiseaux pour savoir, si, dans leur peuple, il se trouvait un tel homme. Elles en parlèrent aux sirènes des entrailles de la terre, amantes des feu-follets. Elles en parlèrent à leurs soeurs d'eau. Elles le chuchottèrent au petit peuple. Nul parmi tous ceux-là n'avait jamais vu cet homme et ne savait qui il était.

Ilmëriä déperissait jours après jour, seconde après seconde, irresistiblement la source de sa beauté et de son âme se tarissait pendant que grandissait l'amour qu'elle portait à cet homme. La voix qui avait fait sa réputation fut un temps n'était plus qu'un mince filet, et on devait se pencher fort près d'elle pour l'entendre. Elle chantait son amour pour lui et avouait qu'elle serait prête à abandonner sa condition de Sirène pour pouvoir mourrir en ses bras et l'embrasser ne serait-ce qu'une fois.

La Mère Sirène entendant cette mélopée alla voir son vieil ami le Chêne qui discutait gravement avec son vieux complice le Loup. Sa venue sur terre ferme était si extraordinnaire qu'ils arrêtèrent leur conversation pour demander à la Mère Sirène ce qu'il pouvait la pousser à venir. De quelques paroles, en quelques vers et rimes elle le leur dit. Une de ses Sirènes mourrait d'amour et son élu n'était pas de ce monde. Les trois gravement s'unir en une chaine et libérèrent leurs epsrits afin qu'ils voguent au delà de ce monde pour passer dans l'autre monde.

Là se tenait un jeune homme dont il ne restait qu'une flamme de vie qui permettait guère de voir son aura de spectre. Le Chêne habitué à ces scènes s'approcha en premier et lui demanda comment un spectre pouvait s'éteindre... De sa vie pourtant plusieurs fois millénaire il n'avait vu pareil prodige!! Le Loup perspicace lui dit qu'il mourrait parce que sa flamme s'éteignait car il osait aimer malgré sa condition. La Mère Sirène regardait le jeune homme dont le spectre s'effacait comme balayé par une vague intérieure.

"Quel est ton nom et que pleures-tu?" lui demanda-t-elle.
"Je suis Yanis, et l'âme Loup a raison, j'ai osé aimer alors que je suis spectre et je dois disparaître."
"Rien ne disparait jamais surtout quand l'Amour est passé par là..." dit le Chêne.
"Âme d'Arbre, je l'ai vue et j'ai su qu'il n'y aurait d'autre femme dans mon esprit autre qu'elle..."
"Yanis, aurais-tu contemplé une Sirène?"
"Oui, âme d'Eau, c'est bien elle, mais j'ignorais qu'elle fût Sirène aussi, j'ai visité toutes les maisons de cette terre les nuits pour la retrouver en vain, et j'accepte de m'effacer si je puis mourrir entre ses bras et l'embrasser une seule fois..."

Nos trois sages d'une commune pensée décidèrent de porter l'affaire devant la Déesse, mère de toutes choses et commencement à tout. Elle décida qu'Ilmëriä ne pouvait retourner sur son monde après de telles paroles, pas plus que Yanis. Ils ne pouvaient pas vivre non plus dans le monde de l'autre. Elles les prendrait donc comme prêtre et prêtresse en son Temple.

"On chuchotte que certaines nuits on entendrait des rires d'enfants au Temple..." dit une des deux Sirènes.
"Oui mais ce sont là des légendes, tu ne me feras pas croire une telle histoire...." répondit l'autre en gloussant.

Vaëris regardit partir les deux splendides jeune femmes et se dit qu'elle aurait aimé être Sirène, et, se prit à regretter de ne pas connaître un tel amour....

[Cette histoire m'a été demandée par le papa d'une Sirène de Demios et qui voit sa fille aimer un autre homme que lui, d'un amour différent.

C'est une manière de dire à sa fille qu'il l'aime et est près à accorder sa main à son aimé.]

Par -phoenix- le 10/7/2002 à 14:41:39 (#1786551)

:lit: :lit: :lit:
Juste 3 mots Bonne continuation

Le visiteur... [Hors cycle Contes Légendes]

Par Vaëris le 10/7/2002 à 23:09:00 (#1788782)

J'avais commis une erreur, je suis sortie au grand jour, et j'ai les yeux qui pleurent. Heureusement, la nuit vient de tomber. J'allais à la Taverne afin de prendre un repas et d'écouter les nouvelles des profondeurs.

Il y a là la population habituelle entre les aventuriers de passage qui narrent à ceux qui n'écoutent guère, car trop souls, leurs exploits face au monstre au moins gros comme ca, les oubliés sur leur banc toujours ici à attendre on ne sait quoi, les jeunes filles farouches ou guère frileuses au contraire se cotoient et un garde qui fait semblant de surveiller tout en regardant énamouré la Serveuse. Là, pourtant, une ombre dans un recoin n'était pas habituelle et par chance il y avait de la place en suffisance à proximité!

- Bonjour, Sire dans l'ombre, puis-je m'asseoir, vous semblez avoir plus de place que nécessaire ou vous attendez du monde?
D'un geste il me fit signe de m'asseoir et la main repartit dans l'ombre.

- Je suis de passage ici, mais j'ai décidé de poser un peu bagage quelque temps et trouve de quoi améliorer ma condition. Et vous même?

Le silence face à moi était pesant, pourtant la présence semblait s'effacer encore plus dans le coin, me faisant par courts instants croire qu'en fait j'étais seule à cette table, et troublée par l'exposition au soleil...

- Si vous ne désirez pas parler, à votre aise, je vous aurais conté une histoire d'ici ou d'ailleurs du style qu'il vous plairait d'entendre!

Après un long silence, la silhouette presque imperceptible se rapprocha et il me dit alors :

- Je suis un visiteur qui revient sur ces lieux en pélerinage. J'ai séjourné quelques temps sur ces terres, j'y ai trouvé une famille, l'amitié et plus extraordinnaire l'amour! Nous avons été si heureux ici, si inscouciants, nos plus belles années... Pointant son doigt sur moi il renchérit : Et après un tel bonheur vient un malheur aussi fort que l'avait été notre amour, elle en mourrut. Depuis cette nuit là, je n'avais pas foulé cette terre que je chérissais autant que je haïssais.

Je laissais s'écouler du temps pour voir s'il poursuivait ou s'il en avait fini. Puis, en murmurant : - Pourquoi revenir maintenant?
- Pour lui dire adieu ici et que je l'amène avec moi ailleurs, dans mon coeur, dans mon âme et dans ma mort. Et je le chante partout sur ces terres aux endroits où nous connûmes le bonheur simple d'être ensembles afin que les lieux me rendent leurs souvenirs d'elle en retour.

Pouvez vous croire que plus un bruit régnait dans la Taverne, chacun cherchant à donner un souvenir de la femme du visiteur? Puis, en un clignement d'oeil, le brouhaha habituel revint, face à moi un coin de la Taverne certes mal éclairé et écroulé sur le banc le jeune apprenti-milicien qui a fait trop de gardes de nuit et s'est écroulé avant de pouvoir manger...

In memoriam (si je ne me trompe pas)

Par Ombre clair-obscur le 12/7/2002 à 17:03:52 (#1797216)

Que dire si ce n'est que Sublime !

Par Ethan Elros le 12/7/2002 à 18:13:04 (#1797579)

:lit: :lit: :lit:

[Inclassable] - I

Par Vaëris le 15/7/2002 à 22:56:37 (#1810527)

Il était une fois....

Un homme qui avait été jeté sur les routes par ses frères occupés à accaparer l'héritage, ma foi fort maigre, de leurs parents morts tous deux de cette maladie étrange qui fait changer les gens d'apparence... enfin c'est ce que l'on dit... ici ou là...

Revenons à notre homme qui, chemin faisant, dans les bois charmants, se prit en chantant, de régler entre deux poules un différent! Voici nos deux furies du poulailler, crête hérissée, plumes voletant au vent, en train de se chamailler. L'homme s'approchant d'elles les attrapa tant et si bien en un tour de main elles furent à sa merci et calmées.

A la ferme ce "don" qu'il avait en lui, lui avait attiré sympathies mais surtout rudes traitements par son père puis par ses frères, ennuyés qu'ils étaient de le savoir si adroit avec les animaux, même ceux que l'on qualifie de sauvages.

Il vit alors à terre un ver qui s'empressait de quitter ce moment de cauchemar en s'enfouillissant. Voilà la raison de leur querelle alors que quelques instants avant elles allaient par paire cacquetant et devisant sur la nouvelle poule arrivée dans le secteur... Il sortit alors de sa poche une poignée de bons grains qu'il avait pris avec lui en souvenir de ce que leur terre produisait si l'on savait lui parler et la cultiver en l'écoutant.

Ravies, elles rafflèrent le tout, en lui tournant le dos et lui, en souriant, poursuit son chemin. Il regretta une paire d'heures après, de ne pas être resté, près de la ferme aux animaux si colorés, alors qu'il cheminait, dans la grande forêt. Fataliste, il chercha à tâtons, un endroit où il pourrait poser ses haillons. Un gémissement le guida alors dans cette noirceur à présent tombée, et sous ses doigts il sentit la chaleur d'un pelage assortie d'une odeur de fauve.

Un piège retenait ce qui ressemblait fortement à un renard tout autant que ses mains pouvaient l'aider, par la machoire. D'une main, et en douceur, il ouvrit millimètre par millimètre le piège, à peine celui-ci permit-il au renard de s'évader qu'il ne rata pas l'occasion. Le piège manqua de peu de se refermer sur sa main sous l'impulsion de terreur du renard! Ses jambes tremblaient trop il décida de rester la nuit là où il se trouvait et s'enroulant dans sa cape, il attendit que son coeur se calme pour s'endormir enfin.

Au petit matin, de piège il ne vit, et s'en alla après avoir gratté consciencieusement ses rares cheveux comme pour chercher à comprendre. Et il se remit en route, la faim le tiraillant un peu, mais le coeur vaillant. Alors que le soleil était à son zénith, il trouva enfin l'eau bienfaisante d'un ru polisson, sautant comme un jeune enfant de pierre en pierre à la façon d'une terrible torrent. Notre homme après avoir joué avec l'enfant torrent reçu en cadeau de fin de jeu un jet d'eau pure et fraiche, et une gourde cachée dans l'herbe se mit à scintiller.

Il vit alors un arbisseau non loin de là et décida de le rallier afin de faire une pause dans sa longue marche. Plus il s'approchait et plus l'arbisseau semblait prendre de la consistance, de l'épaisseur, de la fraîcheur bientôt, et de l'ombre enfin. Une ombre vraiment énorme puisqu'il était sous une branche et nul soleil ne passait.

Il fut accueilli par des lucioles toutes virvoltantes et soucieuses de montrer leur art des pirouettes à un nouveau venu. Un ballet de lucioles se dessinait devant lui et attentif, il les regarda puis les admira, enfin les applaudit quand tout fut fini. Les feuilles bruissèrent avec lui et crééèrent par la même un tourbillon qui les fit disparaître entre les feuilles éclairant alors l'arbre plus que millénaire.

Mes veilleurs m'avaient prévenu de ton arrivée sous peu. Ainsi donc, un autre humain est en route pour sacager la Nature? J'ai proné pourtant la colère face à de tels agissements, de les frapper dans ce qu'ils ont de plus forts en eux et de l'inverse dans les faiblesses. Crois-tu qu'un homme à qui on accorde la faveur de rester en vie, mais dans une de celle qu'il a massacré et dont le challenge est de retrouver son ancienne apparence s'il arrive à survivre et à donner une descendance pour que le sang des plus forts soit transmis, crois-tu que cet homme préfère mourrir plutôt que lutter pour sa survie?

Alors te voilà en route vers lui, homme qui parle à Nature, sait régler les conflits entre animaux, conserver la vie la plus futile soit-elle, et délivrer un prédateur pour tous les autres. Mais tous sont inscrits dans la continuité d'une chaîne. Nous ne sommes que le prochain maillon du futur, le maillon du présent et celui nous reliant au passé.

Vas et parles-lui. Dis-lui qui peut être Nature dans ce qu'elle a de plus beau, et racontes-lui ses colères. Dis lui l'équilibre du monde, narre lui que ce qui penche de ce côté à un moment doit pencher de l'autre à un autre moment. Tout est question de temps.

Mets-toi en route et revient avec celui qui n'a pas entendu la voix de la Nature, parce que personne ne la lui a déjà montrée.

L'homme était en route, nul doute, puisque Vaëris l'avait rencontré à la Taverne et il y soignait le chien chasseur de l'aubergiste. Cette histoire comment elle l'a su? Si elle savait, se disait-elle, alors qu'elle le voyait partir dans les brumes du matin...

Par Elvandir le 16/7/2002 à 2:01:40 (#1811165)

:lit:

Par Aërandis le 21/7/2002 à 15:05:41 (#1837294)

Maître Samsagace aurait il formée une disciple à l'insu du monde ? Même si ce n'est le cas, je tiens à saluer votre immense talent mademoiselle.

Par Ines Athkins le 21/7/2002 à 23:11:29 (#1839364)

:lit: :lit: :lit:

[ Contes Légendes - IV ]

Par Vaëris le 22/7/2002 à 18:48:20 (#1843539)

Vaëris s'assit face à un homme attablé à la Taverne, et quand il leva la tête vers elle, elle lui dit ceci :

Il était une fois...

Un brave homme, plutôt bien fait de sa personne, assez nanti pour faire vivre une belle famille, mais qui avait pour malédiction de ne pouvoir trouver femme. Ne croyez pas qu'il ne faisait pas tout ce qu'il fallait pour cela, il savait rimer et déclâmer des vers à faire fondre tous les coeurs, il avait bel habit et noble équipage, et surtout, il était orphelin donc personne pour géner sa future femme.

Pourtant, année après année, rien n'y fit, aucune femme ne restait longtemps, et nombreuses furent celles qui en épousèrent d'autres moins bien faits et nettement moins riches. Il arrivait pourtant à rester confiant et se disait qu'un jour, oui un jour, il y aurait une femme en son monde qui saurait l'aimer... pour le reste de sa vie.

Il arriva qu'il réussit à accumuler de telles richesses qu'il put racheter un titre suite à une succession laissée sans héritier, hormi la grand-mère, qui ne pouvait compte tenu de son âge géré son domaine. Elle le lui vendit et lui demanda de pouvoir rester dans une maison placée près d'un petit lac, et accepta qu'il prit son nom et les titres de noblesse qui allaient de pair.

Notre homme fit renaître son domaine, et les bourgades alentour, une sève nouvelle coulait dans les veines de celui-ci et la population le bénit pour ses bienfaits, et rentrèrent alors moissons abondantes, et gibier comme jamais il n'y en avait eu, tant est si bien qu'il devint encore plus riche qu'avant, mais toujours aussi seul, le soir dans sa couche.

Il était tant aimé que chaque homme ayant une fille allait la lui présenter, chaque nobliaux en faisait de même, les marieuses des quatres contrées s'arrachaient les cheveux, mais nul n'arrivait à lui trouver femme. Ce brave homme éprouvait pourtant bien des passions avec les graciles jeunes femmes qu'on lui présentait, mais aucune d'elles n'acceptaient sa demande en mariage.

Un soir, au désespoir, il chercha à trouver un moment de calme dans le désordre de ses sentiments, il venait juste d'être refusé, avec toutes les formes pourtant par cette jeune bergère pour laquelle son coeur avait vibré dès qu'lle était apparue.... Il arriva alors au bord du petit lac près duquel la grand-mère vivait... Au fait, vivait-elle toujours, se demanda-t-il, et le voilà en route vers la maison.

Nulle lumière dedans, et nulle trâce de vie, un peu anxieux, il ouvrit la porte quand ses coups pour s'annoncer ne provoquèrent rien.... Dedans, tout était rangé et propre, un petit feu de braises luisait faiblement, un chat dormait paisiblement sur le fauteuil tout près, dans la chambre, le lit était fait, et la chemise de nuit reposait sur le jeté de lit, n'attendant que sa propriétaire. Il se surprit à s'émouvoir de cette chemise de nuit qui ne correspondait en rien à ce que l'on s'attendait de voir chez une grand-mère...

Troublé, il ressortit vivement et dirigea ses pas vers le lac. En se reposant dans l'herbe fraîche le sommeil le surprit. Et il fit un rêve. Une femme sortait du lac, elle était encore assez jeune, et était revêtue d'algues qui couvraient son corps, laissant admirer ses courbes... troublantes... Elle s'approcha de lui et entreprit de le caresser telle une amante qui surprendrait son amour en pleine sieste. Jamais de sa mémoire il n'avait connu pareil plaisir, même quand ses sens échauffés lui avaient fait rêver d'une de ces jeunes femmes présentées...

Au moment fatidique, son cri fut si puissant qu'il se réveilla, et se découvrit couvert d'algues et ma foi... nu comme lors de sa naissance. Affreusement géné, il entreprit de se rhabiller rapidement et fortement ému, il fit route d'un pas décidé vers la maison de la grand-mère. Bien que la nuit tomba, il n'y avait toujours pas de lumière, et pourtant quand il entra, sans frapper cette fois, il trouva sur la table de la cuisine un repas composé de ses mets favoris.

Vous savez comment sont les hommes après, n'est-ce pas, il leur faut manger.... Et bien c'est ce qu'il fit sous l'oeil approbateur du chat perché sur le dessus de cheminée. Après ce repas fameux, il mit quelques buches pour faire une belle flambée pour la grand-mère, puis se mit dans son fauteuil. Le chat sauta sur ses genoux et le fauteuil se mit à le bercer tant et si bien qu'il s'endormit!

Le joyeux chant des oiseaux fêtant le jour nouveau le réveilla, et il vit sur la table son petit déjeuner, et poindre sur le lac le soleil naissant qui teintait de mille couleurs les environs. Ah ca mais, dit-il, j'ai dormi et je n'ai rien entendu. Le chat finissant sa bolée de lait semblait le regarder en souriant. Il refit comme la veille le tour de la maisonnée, et il y trouva toutes choses comme hier.

Il entreprit alors de faire le tour de ce lac pour rassembler ses esprits et calmer l'émoi de son corps. Comment à un moment s'est-il endormi au bord de l'eau, je pense que même lui n'en sait rien. Mais il sait que la femme est revenue et que de nouveau la passion a eu raison de ses sens, et que cette fois fut plus intense que la précédente. Il se réveilla de la même façon que la veille, et refit les mêmes choses.

Des jours, des semaines passèrent et il refaisait chaque jour pareil, et avait pris gout à cette femme, à cette vie, à cette maison et son coeur n'en pouvant plus il décida de lui demander de l'épouser, dut-il rester ici à jamais, si telle était sa volonté. Chaque jour, avant de sombrer dans le sommeil au bord de l'eau, il se jurait de lui faire sa demande, mais jamais un son ne pouvait sortir de ses lèvres.

Un matin, il se dit qu'il ne pouvait parler, bien sûr puisqu'il rêvait! Il entreprit un stratagème en enduisant son corps de la sève d'un arbre qui permettait de coller toute chose connue en ce monde. Làs, à son réveil, seules les algues refusèrent des jours durant de partir, et il eut le déplaisir de sentir... assez fort pendant tout ce temps là.

Il essaya de rester éveillé, mais rien n'y faisait. Alors qu'il désespérait de pouvoir lui déclarer son amour, il s'endormit un jour un peu plus haut sur la berge après avoir pleuré, et une araignée alors logeant tout près de sa tête, fut fort mécontente de voir son oeuvre détruite. Elle décida de tisser autour des deux amants une toile pendant qu'ils s'enlaçaient. Notre brave homme à son réveil fut émerveillé de découvrir à ses côtés la femme de ses rêves.

Alors qu'il voulu ouvrir la bouche pour enfin lui chanter, lui déclarer son amour, il s'apercu que sa bouche avait été fermée par la toile de l'araignée. Résigné, il attendit alors à ses côtés qu'elle se réveilla à son tour tout en contemplant son sommeil et sa beauté. Oui, il la trouvait belle et si merveilleuse. La journée passa sans qu'elle ne bougea. Alors que la nuit arrivait, elle se réveilla et le regarda.

Alors, brave homme, nous voilà réunis? A présent me reconnais-tu? "lui demanda-t-elle"

D'un signe de la tête, il acquiessa, pourtant, elle secouait la tête.

Non Brave homme, mes traits ne te disent rien pourtant, tu ne te souviens que de tes rêves mais pas de qui je suis en réalité... Tu pensais à moi comme à la grand-mère à qui tu as racheté biens et titres alors que j'étais la femme du précédent chatelain. Et souviens-toi maintenant de ta jeunesse, ne te rappelles-tu pas d'une jeune enfant, alors, qui habitait la demeure seigneuriale et qui courrait chaque jour te voir? Cela ne te dit rien, Brave homme?

Il cherchait dans ses souvenirs désespéremment, mais rien ne venait à lui, aucune image, comme si ce passé avait été effacé...

Brave homme, ne te souviens-tu pas non plus du baiser que tu me fis une après-midi, le premier baiser que je reçus, qu'il me paraissait doux alors d'embrasser et d'être embrassée surtout par toi que je chérissais...
Ne te rappeles-tu pas qu'alors mon père arriva, te jeta dehors, me roua de coups à me briser les membres et me laissa à moitié morte? Il est vrai que tu étais alors fort jeune en ce temps-là...

Notre homme avait beau se presser la tête pour chercher dans ses souvenirs, il n'arrivait pas à se rappeler que cela lui fut arrivé.

Sache Brave homme, que tant que tu ne te souviendras pas de ce que tu m'as fait, jamais tu ne trouveras femme. Tu sens tes lèvres fermées par la toile d'araignée? Plus jamais tu ne pourras dire de mots tendres ou faire le mal par elle, sauf à te souvenir de qui j'étais et à trouver moyen de me parler!

Vaëris regarda l'homme face à elle, devenu blème en écoutant son histoire. Il se leva et partit sans un mot. Elle se dit qu'il était parfois dangereux de blesser une femme-enfant car nul ne sait ce dont elle est capable après...

Par Elvandir le 22/7/2002 à 20:41:52 (#1844082)

:lit:

Le mur, la déchirure et le départ.

Par Vaëris le 22/7/2002 à 21:54:27 (#1844561)

Au début, nos différences nous faisaient rire, et, ce muret, entre nous, apportait le piment. Chaque jour, nous franchissions ce muret et nous nous amusions de plus en plus.

Comment ce muret se mit-il à grandir, nous ne savons pas, quoiqu'il en soit, cela nous procura au début joies diverses, nous devions faire chacun des efforts pour franchir son côté du muret.

Le temps passant, le muret devint un mur, haut et laissant peu d'aspérités pour s'accrocher à lui afin de le gravir. Il en devint infranchissable.

Ne pouvant passer par le haut, nous creusâmes de toutes nos forces conjuguées, chacun de son côté, espérant jour après jour pouvoir retrouver l'autre. J'ai du mettre trop d'espoir et creuser trop profond car je me suis enterrée.

Etait venu le temps de chercher la sortie, et je me trouvais face à une porte sans fin, ni début. De creuser m'avait enterrée, de franchir le mur l'avait rendu infranchissable, de faire demi-tour j'en étais incapable.

J'ai alors déchiré le voile de la porte, trouvé le vide et sauté.

Vaëris, son recueil à la main, est partie. N'oubliez pas de croire en vos rêves, ils vous aideront à faire face au cauchemar de la vie.

Par Kurtgan le 22/7/2002 à 22:13:54 (#1844639)

:lit:
*aimerait la rencontrer*

Par Karl le 23/7/2002 à 11:19:59 (#1846560)

En effet, il faut toujours croire en ses reves. Si on se donne les moyens, ils finiront obligatoirement par devenir réels. Il suffit juste de le vouloir vraiment.

Felicitations pour ces textes magnifiques, superbement écrits, et totalement envoutants.
Vous avez un grand talent Mademoiselle.

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