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Galérien...une vocation manquée ?

Par Francis Fukuyama le 25/6/2002 Ă  17:00:48 (#1709788)

«Repiquer les betteraves, rentrer le foin, traire les biquettes... C’est tout ce que je te demande, mon grand. En échange t’auras un repas et un fromage rien que pour toi… »

Elle lui avait semblé bien innocente cette petite vieille avec son fichu élimé et son petit sourire édenté. Alors évidemment, il avait accepté.

Ce qu'il avait omis de lui demander c'était le nombre des betteraves, le nombre de meules et surtout … le nombre de biquettes. Et visiblement, elle, n'avait pas jugé utile de le mentionner.

Et voilà, Francis se retrouvait une fois de plus dans une invraisemblable galère. D'ailleurs, un de ses vieux amis lui avait un jour fait remarqué qu'il avait loupé sa vocation.
« Ben oui, mon gars, c’est galérien qu’t’aurais dû être !,lui avait-il rit au nez, Ca t’aurait épargné de toujours chercher des nouvelles galères ! »

430 betteraves
60 meules de foin
et 41 irascibles biquettes bien décidées à ne pas lui faciliter la tâche.

Francis qui commençait à avoir l'habitude de ce genre de boulot avait attaqué la journée par le plus pénible. Il avait donc pris le taureau par les cornes ou plutôt les biquettes par les pis. Ensuite, il avait réglé leur sort aux meules. Et il avait gardé les betteraves pour la fin…

A la quatre cent vingt huitième betterave, Francis vis la petite vieille qui sortait de sa baraque.

« Ah ben tant que tu y es Francis, y a 2 ou 3 carcasses de gobelins au fond du terrain, si tu veux bien les emmener à la fosse »

Francis poussa un gros soupir. Il était harassé mais comme elle avait toujours son petit sourire, et que des fumets très prometteurs lui chatouillaient les narines, il vit bien qu'il ne pourrait pas refuser.

-Ouais, c’est bon, j’y vais ! Mais il a intérêt à être bon ce repas !

-T’inquiète pas pour ça va !

Par Kathlen Elk le 25/6/2002 Ă  21:14:56 (#1711007)

Les hommes sont capables de fournir un travail colossal pour un simple repas, pourtant beaucoup refusent de rendre le moindre service Ă  la nature qui regorge de nourriture ... quel paradoxe.

Par Francis Fukuyama le 26/6/2002 Ă  9:51:00 (#1713292)

Casse croûte à la main, assis au bord du chemin, Francis prit le temps de réfléchir à ce qui motivait ses actes.

La vieille aux biquettes par exemple. Pourquoi avait-il pris la peine de se casser le dos pour ses betteraves ? Juste pour le repas qu’elle lui offrait ? Après tout, peut-être n’était-il pas aussi altruiste que sa conscience voulait bien lui laisser le loisir de le croire ? Car s’il repas qu’il avait reçu d’elle était frugal, il n’en était pas moins délicieux et nutritif, et il avait bien évidemment eu cet aspect des choses à l’esprit dès le départ…Alors la dévotion, l’abnégation, que restait-il de tout cela ?

Il prit en main son gobelet de terre cuite et but une gorgée d’eau. Le contact rugueux de la poterie ramena à sa mémoire une période de sa vie qui lui semblait si lointaine, que ce fut dans le temps ou dans l’espace, qu’il peinait à croire qu’elle avait réellement existé.

Oui, cette poterie, c’était lui qui l’avait façonnée, dans son petit atelier, il y a bien longtemps.

Au souvenir des joies simples de la vie dans son village natal Francis sentit ses yeux s’embuer. Là bas, il dormait au chaud toutes les nuits et les villageois le respectaient. Son commerce prospérait et il ne lui restait plus qu’à se marier pour connaître un bonheur sans faille.
Mais, le vieux maître était un jour arrivé sans qu’on sache trop d’où, et quand Francis lui avait offert le gîte, il ignorait que sa vie en serait changée pour toujours.

Oui, il avait décidé librement. Une vie vouée au service des autres, mais pas de n’importe quels autres, les plus petits, les plus nécessiteux, ce qui avaient le moins à offrir. Oui, il avait Choisi, il avait suivi le maître dans sa folie alors même que tout l’incitait au contraire. Et cette pensée la rassura. Il étendit les jambes et s’adossa contre un grosse pierre pour contempler le soleil couchant.

Par Kathlen Elk le 26/6/2002 Ă  18:39:05 (#1715298)

S'abandonner Ă  la nature, c'est revenir aux sources de la vie,
La servir, c'est préserver l'équilibre que l'homme s'acharne à rompre par ses actes odieux.

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