Le plus beau des réveils

Par Aloïsia Rogue le 10/6/2002 à 17:14:59 (#1628796)

-Aloïsia, tu m'entends?

Je me retourne alors, cherchant du regard ma mystérieuse interlocutrice. Après maintes efforts, je ne vois toujours personne.

Aloïsia?

Cette voix était douce et pourtant mon nom se répercutait alors comme un orage en pleine nuit, brisant un silence régnant en maître. Par ailleurs, je ne reconnaissais pas les lieux, où me trouvais-je?
Tout ce qui m'entourait était nimbé d'une pesante brume, laissant mes yeux écarquillés en quête d'un appui fictif.
Qui se cache donc cette voix qui me semble très familière et qui pourtant ne me dit rien?

Mon esprit s'embrouille alors quelque peu, me demandant si mes sens ne me jouent pas des tours.
Cette voix est chaleureuse et rassurant, mais que veut-elle, pourquoi m'interpeller?

Je me décide à lui demander.

-Qui êtes vous? Que me voulez vous?

Quelle étrange sensation que de parler à un invisible, deviendrais-je folle?

-Tu sais très bien qui je suis, je suis celle qui te connais le mieux.

J'écoute alors, interloquée et intriguée.

-Que me voulez vous?
-Je dois te parle de toi. Te poses-tu les bonnes question?
-Je ne sais pas.
Alors, écoute moi.

Attentive à cette voix venue de nul part, je me concentre alors sur ce qui va être dit.

-Tu es débordante d'amour, mais tu ne sais pas comment le distribuer; tu es belle, ravissante et pourtant tu as sans cesse peur de ne pas plaire. Il faut que tu te prennes en main surtout que toutes les réponses sont en toi.
-Dis moi qui tu aimes, tu le sais.

Je réponds alors instantanément.

-J'aime Carna, c'est l'amour de ma vie...
-Et?
-J'aime aussi Syndrael et aussi Sinthiel, Alanis, Azulynn, Propethia et encore Serena...
-Stop! Tu vois que tu ne sais pas, il faut que tes sentiments soient plus définis.
-Mais je...
Non Aloïsia, ne te défile pas, ne te voile pas la face, parle avec ton coeur, recommence!
-Bien... je suis amoureuse de Carna, cela ne fait aucuns doutes, je suis prête à tout pour elle, c'est l'amour de ma vie. J'aime aussi Syndrael, je le sais, mais j'ai tellement peur de la décevoir et peur qu'elle n'accepte pas l'amour que je porte à Carna. En ce qui concerne les autres, oui j'éprouve des sentiments, mais je ne peux encore appeler ça de l'amour.
-Sinon, j'aime Nalinae, un peu plus qu'une simple soeur et ma fille Naomee, je lui offrirais tout l'amour maternel que je pourrais.
-Voilà quand tu veux, tu arrives à être plus clair.

Je me surprends à sourire, ravie de structurer un peu mes sentiments.

-Mais qui êtes vous?

Cette fois-ci, il n'y a pas de réponse, j'insiste alors mais sans succès. Je repense alors pendant quelques instants à ce que je viens de dire. J'avais parlé vrai, cela faisait un bien fou.

Alors que je suis encore perdue dans mes pensées, la voix se fait entendre à nouveau, plus insistante.

-Aloïsia?
-Aloïsia mon amour, réveille toi, Naomme voudrait te voir pour que tu lui raconte une histoire.

Je compris alors que c'est Carna qui me parle, mais pourtant, ce n'est pas elle qui m'a dit tout ça.
Comme la notion de temps est dérisoire pendant le sommeil, en réalité, mon esprit à eut le temps de structurer mes sentiments entre les trois ou quatre fois où Carna m'appelait.
Je me sens si bien et si heureuse, je me redresse alors sur mon lit, enlace Carna et l'embrasse avec amour.

-Je t'aime toi, oui je t'aime, je suis si heureuse.

-Naomee, j'arrive ma chérie... .

Par Azulynn Sylrus le 10/6/2002 à 17:58:28 (#1629085)

Aloisia Rogue... Azulynn se plaisait à sa compagnie ainsi qu'à celle de ses soeurs, Carna et Nalinae. Trois jeunes femmes... Un peu étranges après tout, tant dans leur passé que dans ce que révélait leurs yeux. La jeune femme souriait à la vue d'Aloisia et Carna enlacées parfois, son esprit à cent lieues de là, dissimulant les pensées que chaque couple faisaient venir en elle, celles d'autres bras disparus. A jamais.

Cette Aloisia avait tout d'une séductrice, à n'en pas douter, tout dans son attitude et jusqu'aux nuances de ses sourires criaient ce désir de plaire intense, malgré le bonheur visible avec Carna. Ses regards étonnaient parfois la walkyrie, qui ne faisait absolument rien pour séduire ou l'être. A corps perdu dans son travail... Ainsi aurait-on pu la définir. Et acceptant avec plaisir toute amitié. Mais l'amour ? Rien de tel dans ses pensées... Tourments bien trop destructeurs.


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Par Carna Rogue le 10/6/2002 à 18:26:59 (#1629245)

Nombreuses étaient les pensées qui traversaient mon esprit, et parmi elles, les paroles de Syndrael prononcées la veille qui revenaient sans cesse, seules ombres a ce tableau idyllique. Elle désirait et aimait la jeune femme, cela ne faisait aucun doute dans son esprit. Mais, de toute son âme, elle savait que le sentiment de trahison qui accompagnerait tout abandon a ces pulsions sans la compagnie d'Aloisia la rongerait immanquablement, et mettrait en péril tout ce bonheur soudain.

Aussi elle avait travaillé toute la journée a installer ce qu'il faudrait pour faire de la future herboristerie de Lighthaven une échoppe présentable, a l'image de celles garnissant déjà la ville de leurs enseignes. Elle avait travaillé sans compter, y trouvant une dépense physique qui lui permettait d'oublier ses questions, et de se vider de cette énergie trop grande.

Sur le chemin du retour, alors qu'elle allait rejoindre Aloisia et sa fille Naomee, ses questions lui revinrent a l'esprit, questions auxquels elle refusait de répondre pour l'instant.

Une fois rentrée, elle les oublia en se penchant sur la respiration paisible de Naomee, tranquillement endormie, une bonne réserve de pommes tronant dans un panier non loin. Elle l'embrassa tendrement, et sourit lorsque, d'une voix ensommeillée, elle lui souhaita le bonjour. Prenant juste le tmeps de se frotter les yeux, elle lui fit une requête qu'elle ne pouvait refuser, celle que ses deux mamans lui raconte une histoire pleine d'elfes et de fins heureuses.

Elle alla donc réveiller Aloisia, caressant sa joue alors qu'elle admirait son visage d'ange endormi. D'abord doucement, je l'appelle pour qu'elle se réveille, mais elle semble profondément enfoncée dans les limbes du sommeil. Je l'appelle alors un peu plus fort, et son très léger grognement me signifie qu'elle sort de ses rêveries.

-Aloïsia?
-Aloïsia mon amour, réveille toi, Naomme voudrait te voir pour que tu lui raconte une histoire.

Elle se redresse, je l'enlace et nous partageons un long baiser... et de sa simple présence, de ce simple contact viennent toutes mes réponses. Jamais je ne pourrai la trahir, la tromper, lui faire le moindre mal. Quitte a devoir sacrifier certaines choses, elles seront un prix bien dérisoire a payer pour son bonheur... elle me parle alors que mes pensées se bousculent.

-Je t'aime toi, oui je t'aime, je suis si heureuse.
-Naomee, j'arrive ma chérie... .

Alors qu'elle se lève et se dirige pour satisfaire l'appétit de leur fille, je la retiens par la main, capturant son regard du mien. Une idée folle me traverse... folle sans doute, mais si séduisante... je me dis que ce ne sera qu'un symbole de plus, mais c'est comme si j'en avais un besoin subit, une envie de concrétiser nos mots par un symbole.

-Aloisia, mon amour... je ne connais ni les usages, ni les possibilitées qu'offre ces contrées, mais... que dirais-tu de nous marier? j'ai toujours eu envie que les gens m'appellent dame, et non demoiselle...

Même si mon ton est taquin, presque plaisantant, mon regard l'assure du sérieux de ma requête, et de toute l'implication que je souhaite y apporter. Je souhaite simplement qu'elle comprenne que je veux tout partager avec elle, qu'il s'agit là de mon désir le plus cher... de ne plus rien posséder qui ne lui appartienne aussi... petites concessions a faire en comparaison de l'immense bonheur que j'entrevois. J'attend sa réponse, impatiente. Pas un instant le doute que la réponse soit un refus ne m'effleure, et pourtant... elle seule peut faire qu'elle ne le soit pas.