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Pourvu que les yeux de l'oiseau soient d'Ă©meraude

Par Azulynn Kissous le 30/4/2002 Ă  22:07:30 (#1377720)

Cela faisait quelque temps qu'on ne la voyait plus que rarement, par douces éclipses dont elle semblait détenir le secret dans ses yeux pâles. La jeune femme apparaissait un beau matin, les traits las, s'occupait à quelque affaire en ville et repartait, on ne savait trop où. Elle disparaissait à l'orée d'une clairière, et quiconque eût cherché à la suivre aurait été déconcerté par cette apparente facilité que la jeune femme avait à se fondre dans les sous-bois. Durant ses incursions en ville, on la croisait de plus en plus souvent songeuse, devant une façade banale ou l'étalage d'une boutique, où finissait par la héler avec rudesse un conducteur de charrette ou un marchand qu'elle gênait dans ses affaires. Eh ! ma p'tite dame, 'pourriez pas vous éloigner un peu ? Vous d'rangez les clients ! A l'injonction furieuse en règle générale elle semblait émerger d'un monde à part comme on sort la tête de l'eau, un peu hébétée, elle répondait par un de ces doux sourires un peu rêveurs qui n'appartenaient qu'à elle et elle s'éloignait très doucement, comme une colombe déployant ses ailes dans un bruissement léger, laissant dans son sillage l'acariâtre médusé de n'avoir point obtenu de réponse à ses perfidies. Rouge de colère, il revenait à ses occupations. Mais pour qui elle se prend, la d'moiselle ? Les clients ou les autres conducteurs haussaient les épaules. Une richarde arrogante, v'là tout !

La jeune femme entendait souvent les remarques acides, mais y était totalement indifférente, semblant réellement immergée dans un univers étranger aux quidams qu'elle croisait de part les routes. On marmonnait parfois sur son passage possédée les visages conspirateurs c'est une sorcière les yeux ingénuement étonnés des enfants elle a vendu son âme. Mais non, elle n'avait passé de contrat que pour appartenir corps et âme aux chants des sirènes et aux doux rivages sous-marins bien loin de son univers althéen. De fait, elle marchait uniquement le nez plongé dans son carnet ou bien levé vers les cieux clairs. Parlons-en, de son carnet ! La d'moiselle, c't'une écriteuse, j'lui demanderai bien d'm'écrire une jolie lettre pour ma Marie ! Mais, l'observant plus en détail, les paysans renonçaient rapidement, rebutés par son apparente absence. Elle était là, sans l'être réellement.

Son âme devait donc être contenue dans ce fameux carnet. D'apparence banale, à la couverture faite d'un parchemin où l'on pouvait deviner quelques traits fins dessinant un oiseau à la silhouette fine et racée. Seule Azulynn elle-même eût pu y ajouter le fait que ses serres étaient fort acérées et ses larges prunelles tournées vers le lecteur d'émeraude pure, semblant incrustées de paillettes de cette gemme. Les yeux du volatile indiquaient tantôt la haine et la volonté de trouver une proie, à d'autres instants la douceur du souffle de l'air sur ses plumes gracieuses, au gré des rayons du soleil venant jouer espièglement dans les couleurs chatoyantes du parchemin. C'est quoi, ces pap'rasses qu'elle tient, la jolie d'moiselle ? 'croyez qu'elle fait des rapports pour not' bon Roy ? Mais leur contenu, c'est une histoire un peu chaotique, qu'un autre vélin vous contera peut-être, un jour...

Toujours est-il que ce jour-là, assise sur une muraille à moitié écroulée dans StoneCrest, sa plume crissait sur le papier avant que la jeune femme ne s'interrompe, ses yeux délavés perdus dans d'autres contrées, statue de cire attendant, mais quoi ? L'avenir s'écrit à chaque seconde, à chaque grain de sable qui s'égrène dans le sablier de la vie...


http://www.ifrance.com/azulynn/azulynn13.jpg

Par Azulynn Kissous le 30/4/2002 Ă  22:13:14 (#1377755)

Remerciements, au passage : Keren Ann pour faire des chansons aussi sublimes et intemporelles. :rolleyes:
Et suite libre, est-il besoin de le préciser... ;)

Par Ange d'Yr le 30/4/2002 Ă  22:14:13 (#1377760)

:lit: :amour:

Par Neo Elfy le 30/4/2002 Ă  22:18:25 (#1377794)

(*fan* :amour: )

Par Cyran le 30/4/2002 Ă  22:36:08 (#1377918)

Comme il est doux de succomber au chant des sirènes, comme il est important de ne pas oublier de rêver. La vie s'acharne souvent à nous masquer toute cette poésie par des problèmes bien plus terre à terre.

Mais heureusement, toujours seront là les champions de l'imaginaire, écrivains à la plume virevoltante et à l'imagination débordante. Ils nous offriront encore de magnifiques voyages...

Par HĂ´te des Kissous le 30/4/2002 Ă  22:44:01 (#1377947)

Momon je t'adoreuuuuhhhh *lui fait de gros bisous* :amour: :amour: :amour:

Par Ange d'Yr le 30/4/2002 Ă  22:54:31 (#1378014)

aller !! la suite !!!

Par Kyriane Feals le 1/5/2002 Ă  0:22:41 (#1378604)

:lit:

Je t'offre mon millième post, Azu, pour te remercier de tes textes enchanteurs. Papillon tu es le jour, tu te change en un fugace esprit la nuit... j'espère encore admirer ta plume pendant le temps que durera ce forum... puisse-t-il durer éternellement.

(Ps: Et au fait tu l'as eu ton titre de Grande Duchesse... pffff... t'es impatiente :p)

Par Ezaathe le 1/5/2002 Ă  3:19:08 (#1379101)

Regrette de ne plus avoir accès à la Maudite...

Et oui Keren Ann... Ne s'en lasse toujours pas.

Par Cyran le 1/5/2002 Ă  13:54:04 (#1380284)

Envole toi petit oiseau ! Prends le chemin des cîmes !

Par Chrysaor Osten le 1/5/2002 Ă  13:54:38 (#1380291)

une suite-une suite :amour: ;)

Par Azulynn Kissous le 1/5/2002 Ă  13:59:03 (#1380329)

Provient du message de Chrysaor Osten :
une suite-une suite :amour: ;)

Si ça continue la suite finira par être la fin... Comprenne qui pourra.

Par Ibuki Tribal le 1/5/2002 Ă  22:14:33 (#1381327)

MAgnifique...

Par Ashley Funestelame le 2/5/2002 Ă  20:05:51 (#1386291)

Un homme approcha lentement des lieux. Bien que de trait jeune, ses cheveux étaient entièrement blancs et un solide bâton de marche soutenait ses pas hésitants. Son visage grave aux yeux clos dégageait une étrange sensation de calme, telle une paix précaire après maintes souffrances. Une vielle cape jetée sur ses épaules masquait partiellement une armure rapiécée de toute part ; pourtant le nouveau venu semblait toujours émaner une certaine prestance, même ainsi vêtu de guenilles.

Il ne semblait pas avoir vu la jeune fille assise non loin. A chaque pas la distance entre eux diminuait… un témoin aurait pu jurer qu’au mieux l’homme passerait devant sans même la voir mais que plus vraisemblablement il la heurterait par mégarde. Il n’en fut rien. Il s’arrêta juste devant elle et la salua d’une ample révérence. Un sourire se dessinait sur ses lèvres tandis qu’il se redressait.

Il prit la parole dÂ’un ton doux et calme, dÂ’une voix aux accents archaĂŻques.


« Bonjour gente demoiselle, quelle merveilleuse rencontre dans un tel endroit. Je dois remercier le doux parfum de vos cheveux, ils exhalent cette revigorante senteur d’embruns. En ces lieux vous rayonnez bien plus que n’importe quel soleil.

Excusez mes viles manières et soyez indulgente si vous me trouvez trop flatteur. Je me nomme Ashley Funestelame, pal… promeneur ! J’espère ne point vous importuner ou troubler quelque quiétude que vous auriez recherchée dans l’isolement. Si c’est le cas, n’hésitez point à me congédier, je vous comprendrais parfaitement.

Mais en ce moment, l’atmosphère des lieux invite à la paix… et sans doute aux rêves. M’en voulez-vous si je reste quelques instants ? »

Par Azulynn Kissous le 2/5/2002 Ă  20:32:30 (#1386459)

Elle avait suivi des yeux son arrivée, l'expression très lointaine et douce, ne s'étonnant plus de rien depuis qu'elle vivait dans son monde étrange. La jeune femme referma le carnet qu'elle tenait toujours, le gardant néanmoins à la main, laissant deviner ses ornements miroitant au soleil. Inclinant la tête légèrement, salut qu'on eût pu prendre pour hautain mais dont il émanait juste un parfum d'ailleurs, elle eût un doux sourire pour l'homme, de ses yeux délavés.

Mes salutations messire. Je me nomme quant à moi Azulynn, Azulynn Sylrus Tvar. Vous voilà fort flatteur effectivement, mais vous ne m'importunez point, au contraire, la solitude m'est parfois pesante, des jours ainsi où il fait une chaleur intense et où la ville est désertée... Si l'isolement est bon parfois il peut aussi être fort...

Elle ne finit pas sa phrase, laissant son regard planer, semblant parler malgré elle, éprouvant ce qui ressemblait à du soulagement de s'exprimer, enfin. Voilà longtemps qu'elle n'avait réellement entamé une discussion.

Restez donc. Vous me paraissez avoir voyagé fort longtemps... Vous devez avoir vécu force aventures ?

Elle le regarda, l'air enfin vaguement curieux, tournant lentement le carnet dans ses mains.

Par Kyriane Feals le 2/5/2002 Ă  20:58:18 (#1386660)

Provient du message de Azulynn Kissous :

Si ça continue la suite finira par être la fin... Comprenne qui pourra.


Je ne suis pas tout à fait d'accord Azu... Dans le monde de l'imaginaire, les histoires n'ont qu'un début, jamais de fin... même avec celle de son auteur.

Par Ashley Funestelame le 2/5/2002 Ă  21:01:08 (#1386676)

Certes, j’ai connu aventures et mésaventures, surtout ces dernières en fait. Mais sans doute mènent-elles aussi loin que les premières.

Je suis enchanté de faire votre connaissance noble damoiselle Azulynn. Mais vous me semblez fort préoccupée par une quête en votre for intérieur. Si mes yeux n’y voient plus goutte, je puis au moins me targuer d’avoir développé d’autres sens.

Il s’assied sur un petit bloc de pierre, juste en vis-à-vis de la jeune fille. Son visage aux paupières perpétuellement fermées se tourne vers elle. Un instant, il hésite avant d’esquisser un bref haussement d’épaules.

Je viens de très loin en effet. Pourtant ne vous fiez pas à mes fripes, mon errance ne perdure pas depuis très longtemps… toutefois elle m’a permis de rencontrer maintes personnes des plus intéressantes. Mais je ne parle que de moi, il n’est guère seyant de jacasser tel une vielle pie.

Est-il indiscret de demander ce qu’une distinguée jeune demoiselle comme vous recherche en ces ruines lugubres de solitude ?

Par Azulynn Kissous le 2/5/2002 Ă  21:38:20 (#1386963)

Elle avait remarqué ses yeux fermés, et ses paroles l'avaient confortée, et soudain elle se demanda ce qu'on pouvait bien ressentir ainsi, si cela était vraiment un grand malheur de voir exacerbés ses autres sens, de sentir et de respirer la vie elle-même. Voilà que son monde la reprenait. A son interrogation, elle reprit la parole d'une voix fluette, avec un effort sur elle-même.

Point indiscret du tout, sire, je conviens que cela n'Ă©tait point une habitude pour moi de venir ici avant...

Elle ne finit Ă  nouveau pas sa phrase, laissant planer ses mots.

Cependant cela ne me paraît point lugubre... Il m'est douloureux de rester trop longtemps dans la foule, à vrai dire, depuis un certain temps. Et à la solitude sombre des longues heures que j'ai passées enfermée, je préfère celle-là, du moins caressée par le doux soleil à défaut d'apaiser vraiment... Et puis, il est bien agréable d'écrire ainsi.
Mais, je ne dois pas être très claire. Veuillez m'excuser. Mon esprit est si... Mêlé...

Sa voix se brisa légèrement sur ce dernier mot. Elle ne savait point pourquoi elle exprimait ainsi ce qu'elle pouvait ressentir. La joie de pouvoir parler. D'avoir quelqu'un à qui parler, même inconnu, peu lui importait... Elle lui retourna la question de façon quelque peu abrupte, gênée de conter ce qu'elle taisait habituellement.

Mais vous messire Funestelame, que vous amène donc en ce lieu déserté ?

Par Ashley Funestelame le 2/5/2002 Ă  22:09:55 (#1387263)

Je vous envie de pouvoir ainsi écrire, auparavant je n’en avais guère le temps, désormais je n’en ai plus les moyens… Quoiqu’il en soit je n’ai nul talent en la matière, ce n’est donc sans doute pas un grand malheur.

Ses lèvres dessinent un sourire presque imperceptible.

Pour répondre à votre question… La foule est pour moi synonyme de bousculade et bien peu prenne garde à ne pas heurter les plus faibles. Toute cette cohue me rappelle la cité où j’ai vécu ; tandis que ces ruines m’évoquent ce que sera bientôt ma patrie.

L’homme pousse un bref soupir tandis que ces épaules semblent se voûter imperceptiblement.

Il est vain de parler de tout cela désormais. Que peuvent donc vous inspirer ces lieux pour que votre plume soit fertile ? Mon esprit me dicte que vous voyez plus loin que vos yeux…

Par Azulynn Kissous le 3/5/2002 Ă  7:36:50 (#1388778)

La jeune femme jeta un regard dérobé sur le carnet qu'elle ne cessait de manipuler.

Ces lieux m'inspirent... Des mots, des expressions, des images ; Je n'ai de cesse de me plonger dans mon passé. Je me demande parfois ce qui serait arrivé si je n'avais...

Elle s'interrompit une nouvelle fois, rougissante soudain, de peur d'en avoir trop dit.

Mes yeux voient le passé dans chaque instant... Ma plume l'écrit pour que j'en sois débarrassée, peut-être... Cela me soulage et me tue à la fois.

Sa voix s'était teintée de nuances douces-amères, mélangées à du cynisme triste.

Mais, savez-vous, ma vie est fort peu intéressante, cela fait longtemps qu'elle est égarée maintenant... Et je ne sais pas si j'ai envie de retrouver mon chemin. Si ça en vaut vraiment la peine...
J'espère ne point vous déranger en jacassant moi-même. Je m'excuse.

Elle laissa ses paroles en suspens, ses grands yeux pâles fixés sur l'homme.

Par Ashley Funestelame le 3/5/2002 Ă  11:56:45 (#1389964)

LÂ’homme sembla confus quelques instants.

Il ne sied pas quÂ’une damoiselle de votre rang sÂ’excuse devant un rustre tel que moi.

Reprenant contenance, il poursuivit sur un ton calme et posé.

Si je puis me permettre de vous prodiguer quelque conseil : ne vous perdez point dans l’adoration du passé. Telle la contemplation du soleil, elle rongera votre vision et vous occultera bien des possibilités, elle finirait par trop vous obséder, s’imposant à vous même si vous vous en éloigniez. Onc ne devrait le passé susciter toute notre attention. Point n’est nécessaire de l’oublier mais gardez votre cœur à l’écoute de l’avenir.

Je perçois en vous l’âme d’une rêveuse, souciez vous plutôt des fantasmes du futur et délaissez les sombres songes d’une histoire qui sans cesse s’éloigne. Les mélancoliques mélopées des sirènes ne sont point des lamentions mais bien l’aspiration à une vie douce.

Moult événements peuvent se dessiner devant vous et nul n’est jamais égaré s’il subsiste un guide en quelque lieu. Il n’est point encore l’heure du désespoir damoiselle Azulynn.

Par Azulynn Kissous le 3/5/2002 Ă  13:03:14 (#1390308)

Un sourire cynique se dessina légèrement sur ses lèvres fines.

Le passé m'obsède déjà, et je ne vois pas d'avenir, ne vous en déplaise... Vous n'êtes point le premier à me conseiller cela, à parler franchement ; mais je n'ai aucun futur auquel me raccrocher. Alors, j'écris, certes, pour retrouver un sens à cette vie, mais il est fort futile... Je n'ai point d'obligations dans lesquelles je puisse me plonger avec frénésie... L'oisiveté est ma compagne, et insidieusement les souvenirs l'accompagnent et l'envahissent.

La voix de la jeune femme était toujours aussi douce, mais prenait quelque assurance presqu'imperceptible, lancée qu'elle était sur ce qu'elle ruminait.

Songez ! Je ne sais même pas quelle heure du jour il peut bien être. Eh, qu'importe d'ailleurs ? Je n'ai rien à faire. Il n'occupe nulle personne que de savoir où je suis. Je suis libre comme l'air, mais à trop voleter, je vais disparaître et m'évanouir. Mais je suis très lasse, messire Funestelame, à vrai dire... Plus le temps me file entre les doigts, moins le courage me vient d'y changer quoi que ce soit. Qu'est-ce qui changerait d'ailleurs ? Je...

Elle s'interrompit subitement, se rendant compte de tout ce qu'elle venait de dire. Elle tenta de reprendre contenance silencieusement, attendant une réaction d'Ashley, effrayée par tout ce qui avait franchi ses lèvres inconsciemment, tant elle l'avait refoulé.

Par Ange d'Yr le 3/5/2002 Ă  13:17:03 (#1390372)

:lit: :amour:

Par Ashley Funestelame le 3/5/2002 Ă  16:12:35 (#1391279)

LÂ’homme ne broncha pas sous lÂ’Ă©lan que prirent les paroles de son interlocutrice. Il Ă©coutait avec attention chacun de ses mots, soucieux de ne pas lÂ’interrompre.

Il appartient à chacun de construire son avenir demoiselle. Le meilleur comme le pire ne sont que les échos de nos actes. Construire sa vie n’est pas forcément frénésie, adoptez le rythme qui vous plaît sans vous souciez plus ; que ce rythme soit celui de la douce berceuse murmurée par le doux ressac ou bien celui de la plus féroce tempête importe peu. Soyez en harmonie avec vous-même, ne vous avouez pas vaincue.

J’ai toujours vécu selon ce principe. On a voulu me briser, on m’a ôté la vue, on m’a pris ce que j’avais de plus cher… mais toujours je me suis relevé car en accord avec moi-même. Je ne sais si je dois regretter le passé : je doute que j’eusse agi autrement en ayant connaissance des conséquences.

Soyez toujours fidèle envers vos convictions damoiselle Azulynn.

Il tendit ses mains vers elle. Quelques callosités témoignaient d’un usage passé de l’épée. Il prit doucement la main d’Azulynn et lui referma les doigts délicatement.

Souffrez que je vous aide à reprendre prise sur le temps. Je ne puis pas plus que vous indiquer l’heure du jour mais j’ose espérer que quelques discours entre nous vous divertiraient agréablement. Mes oreilles se réjouissent en tous points de vous voir ainsi partager ses sombres pensées, bien trop lourdes pour n’être le fardeau que d’une seule personne.

Il relâcha doucement sa main.

Peut-être pourriez-vous me faire un peu de lecture ? Je dois bien avouer que je brûle de curiosité à propos de vos écrits.

Par Azulynn Kissous le 3/5/2002 Ă  18:39:58 (#1392329)

Elle laissa un instant son regard délavé sur la main qui l'avait lâchée, avant de le reporter sur le carnet qu'elle avait sur les genoux.

Je ne puis vous faire lecture de ce que contient ce carnet, si c'est de lui dont vous parlez... Il contient trop... D'instants douloureux, je ne souhaite aucunement vous froisser, mais ces mots sont le reflet d'une blessure Ă  vif qui s'attiserait trop.

Elle tenta de reprendre un ton plus léger.

Je pourrais vous conter quelques chose, mais... *hésite* J'ai bien peur que cela ne fasse que réveiller de noires pensées. Je suis bien incapable de retrouver la légèreté qui devrait être celle d'une plume.

Tenez-vous malgré tout à entendre mes piètres mots bien sombres ? *sourire léger*

Par Ashley Funestelame le 3/5/2002 Ă  20:56:14 (#1393280)

L'homme secoua doucement la tĂŞte.

Je doute que vos mots soient tels que vous les qualifiez ; par contre je ne souhaite nullement éveiller la mélancolie en vous par de tristes mots. Onc n'ai-je voulu vous blesser en vous demandant cela. Je dois être des plus rustres, sans doute aurais-je dû prêter plus attention aux remarques de mes précepteurs, évitant ainsi de commettre tous ces impairs.

N'est-il point de conte guilleret qui vous mettrait quelque baume au coeur ? Une de ces si merveilleuses histoires qui ne suscitent que joie et étonnement ? Si seulement nous avions de la musique, je pourrais vous inviter à exécuter quelques pas de danse et par là-même vous divertir...

Souhaitez-vous que nous conversions plus avant tout en marchant quelque peu ? Cela si bien sûr vous ne me trouvez toujours pas importun.

L'homme semblait légèrement tendu, soucieux de ne pas déranger Azulynn.

Par Azulynn Kissous le 4/5/2002 Ă  18:15:59 (#1397388)

Marchons donc ! Cela ne fait pas de mal de dégourdir quelque peu ces jambes immobiles. Ne craignez point de paraître importun, votre compagnie m'enchante et me rappelle de lointaines conversations disparues de mes horizons depuis quelque temps...

La jeune femme se leva avec douceur, prenant la main d'Ashley pour qu'il la suive.

Allons, parcourons donc quelque peu les chemins alentours. Vous parliez de conte guilleret ; quelque malicieux troubadour nous apportera peut-ĂŞtre ce bonheur... A moins que vous-mĂŞme en ayez Ă  conter ?

Elle attendit sa réponse, prête à se mettre en marche s'il le désirait, songeant qu'elle n'avait point apprécié de tels instants depuis longtemps. Ephémère, certes, mais quel plaisir de discuter avec quelqu'un de tel, simple et agréable.

Par Ashley Funestelame le 5/5/2002 Ă  15:12:03 (#1401795)

Je ne suis qu'un bien piètre conteur et je ne connais que récits de batailles fort peu appropriés à notre besoin actuel. Il nous faudra donc espérer que notre bonne fortune nous apporte quelque trouvère pour nous distraire.

Le jeune homme aux cheveux blancs lui tendit son bras et, négligeant le bâton sur lequel il s'appuyait à son arrivée, la guida à travers les ruines au rythme lent de la promenade.

Il y a longtemps que je n'avais eu l'occasion de goûter pareil calme... ainsi qu'une aussi douce compagnie. Ainsi vous voyez que le hasard peut agréablement modifier le cours des événements...

Allons-nous en un lieu bien précis ou laissons-nous la chance nous guider ?

Par Angel Wyvern/Darken le 5/5/2002 Ă  15:52:45 (#1402064)

* toujour aussi fan d'azu *

C'est magnifique... :amour: :amour:

Par Azulynn Kissous le 5/5/2002 Ă  20:55:14 (#1403966)

Elle eut un doux sourire, tout en avançant quelque peu.

Je dois avouer qu'après vous avoir conté tout cela je me sens bien ridicule... Et voilà que je retrouve quelque peu goût à la vie. Tenez, je ne sais combien de temps cela durera, mais j'espère de tout coeur entendre au hasard des chemins une histoire qui prête à sourire...

La jeune femme les arrĂŞta quelques instants, songeuse.

A ce propos peut-être pourrions-nous prendre le chemin de la fontaine de cette bonne ville... Souvent s'y trouvent d'agréables troubadours, ou du moins quelque scène intéressante...

Elle lança un regard interrogatif à Ashley.

Cette solution vous siérait-elle ? Si c'est le cas, nous n'avons plus qu'à diriger nos pas dans cette direction...

Par Ashley Funestelame le 6/5/2002 Ă  19:38:13 (#1409755)

L’homme acquiesça en souriant.

JÂ’ai toute confiance en vous pour me guider et je place une grande foi en votre jugement. Mais ne croyez-vous pas que les gens jaseront en me voyant vous tenir ainsi par le bras ?

Cette dernière remarque se voulait sérieuse mais son auteur ne put réprimer un petit rire taquin.

J’espère que vous me pardonnerez cette vile taquinerie mademoiselle.

Tout en poursuivant le chemin, il se mit à chanter d’une voix mélancolique, sur un air si bas qu’ils devaient être les deux seuls à l’entendre.

Par Dawn Ocelot le 6/5/2002 Ă  23:30:16 (#1411427)

:lit:

Par Azulynn Kissous le 8/5/2002 Ă  13:58:29 (#1421478)

Elle écouta la fin de la chanson, perdue dans ses pensées, avant de reprendre la parole.

Que voilà une chanson fort agréable à entendre... Serait-elle de votre invention ? Mes félicitations, si c'est le cas.

Quant aux commérages... *doux sourire* Si je devais m'en préoccuper il y a fort longtemps que je ne sortirais plus de chez moi ! Les gens peuvent être si mesquins parfois... Mais chacun a le droit de vivre et une utilité, je présume...

Ils débouchèrent finalement sur la grande place de la fontaine de StoneCrest, emplie d'une foule bigarrée à cette heure où le soleil commençait à décliner. Conteurs, jongleurs ou scènes de toutes sortes et des plus étranges, le choix était fort large pour se divertir. Azulynn ne quitta pas son doux sourire, ravie...


http://www.ifrance.com/azulynn/azulynn13.jpg

Par D-Ozz Sylrus le 8/5/2002 Ă  19:04:57 (#1423237)

*up*

:lit:

=)

Par Ashley Funestelame le 12/5/2002 Ă  17:17:59 (#1449223)

L'homme acquiesça silencieusement. Il percevait l'émerveillement de sa compagne et ne voulait en rien gâcher son plaisir. Il réprima son aversion pour la foule et accompagna Azulynn au travers de la place bondée. Il veillait à ne pas crisper sa main posée sur le bras de la jeune fille.

Divers effluves provenaient des quelques échoppes disséminées de ci de là. Le brouhaha continu contribuait lui aussi à perturber les sens d'Ashley.

Ils finirent par s'arrêter auprès de saltimbanques. Tout en dansant, jonglant et pirouettant, ils chantaient à tue-tête diverses chansons, parfois paillardes mais toujours au rythme joyeux et entraînant.

L'homme glissa quelques mots Ă  l'oreille de la jeune femme.


Ils sont doués... mais ces paroles ne sont-elles pas trop osées ?

Par Azulynn Kissous le 12/5/2002 Ă  18:21:00 (#1449687)

Il est des jours ainsi où le besoin de socialiser se fait ressentir, c'est étrange mais ça ne s'explique pas, ce besoin de contact soudain, d'être un peu plus vulnérable face à la vie parce qu'entourée de monde, de sortir de ce monde étrange qu'on s'est créé pour fuir et que paradoxalement on veut quitter pour revenir à un quotidien et ses instants précieux parce qu'éphémères.

Une journée comme les autres, mais pas tout à fait...

Revenant au spectacle qui prenait vie devant ses yeux délavés, elle sourit aux paroles d'Ashley et lui glissa en retour.


Ce ne sont que mots, Messire, et ces mots n'ont que l'importance que vous voulez bien leur accorder... Je trouve qu'ils sonnent agréablement, néanmoins.
C'est étrange tout de même, ça en deviendrait presque banal tant on entend ce genre de choses, je dois avouer que je n'y ai point prêté attention à l'instant...

Son regard pâle glissa sur son vis-à-vis.

Mais cette musique est néanmoins bien forte, j'espère que cela ne vous incommode point ?

Par Ashley Funestelame le 12/5/2002 Ă  18:46:17 (#1449875)

Il s’efforça de sourire pour la rassurer.

Ne craignez rien gente demoiselle, je ne suis guère à mon aise parmi la foule depuis…

Il laissa glisser la fin de sa phrase dans le vacarme incessant des multiples voix.

Vous savez, d’où je viens, de tels chants auraient été sanctionnés… et les châtiments corporels ne sont pas des plus agréables…

Il partit d’un petit rire gêné.

Mais ce ne sont pas là des choses à décrire à portée de vos chastes oreilles. Pour un peu, certains diraient que je cherche à vous effrayer.
Continuons donc notre promenade parmi ces réjouissances.

Ils reprirent leur route parmi cette multitude de gens, les ambiances changeant du tout au tout toutes les trois toises. L’air rapide et enjoué d’un petit orchestre leur parvint non loin. Son sourire s’élargissant, Ashley attira sa compagne vers ces lieux.

Sur une petite esplanade s’étaient réunis un groupe de danseurs dont les pas résonnaient sur les pavés. Le jeune homme écouta attentivement durant quelques instants, battant la mesure du pied. Puis, prenant la main d’Azulynn dans la sienne, il se mit face à elle et s’inclina.


Aurez-vous la grâce d’illuminer encore plus ce jour en m’accordant cette danse ?

Par Korben le 12/5/2002 Ă  23:56:53 (#1451710)

:lit: :)

Heuresement que certains arrivent Ă  la rescousse Ă  temps ;)

Ho.. plouf plouf fait le dauphin ^^

Par Azulynn Kissous le 15/5/2002 Ă  14:14:52 (#1466632)

Avec plaisir !

Elle lui sourit doucement en glissant sa main pâle dans celle d'Ashley, laissant les accords et l'ambiance de la musique se mêler à ses sens, exacerbés par toute cette animation qu'elle n'avait vue depuis longtemps. Les rires et voix de toute sorte s'élevaient dans le soleil rougeoyant de la fin d'après-midi, les couleurs chatoyaient sous les rayons qui affluaient avant l'abandon final, et Azulynn se laissait guider par son partenaire au rythme endiablé, immergée dans l'ambiance. Elle l'observait en souriant.

Mais vous êtes fort doué Messire ! Me voilà bien ridicule à côté de vous...

Elle tournoyait gaiement, son mince sac en bandoulière voltigeant dans les airs, quand un éclair vert et brun fendit l'air à ses côtés. Surprise, elle stoppa ses pas, arrêtant par la même occasion Ashley et provoquant quelques colères chez les danseurs voisins.

D'un geste elle voulut récupérer son bien, mais elle ne fut point assez rapide. Un gamin sale, habillé de guenilles multicolores, probablement fils d'un de ces artistes et vif comme l'éclair, lui chipa le carnet sous son nez, avec un rire mesquin. La jeune femme, statufiée, ne sut que faire tandis que le garçon se dirigeait vers une estrade, prêt à faire rire l'assemblée paraissait-il...

Par Ashley Funestelame le 15/5/2002 Ă  16:27:58 (#1467533)

Ashley se tourna lentement vers l’estrade. Les traits du visage durs et froids comme de la pierre, il avança d’un pas aux allures martiales, fendant la foule sans la moindre hésitation. Son aversion pour la foule était occultée par sa colère… De vieux souvenirs revenaient à lui : combien de fois n’avait-il pas poursuivi de voleurs là-bas ?

La musique s’était tue et chaque badaud fixait la scène où se trémoussait le gamin, avide de l’occasion de pouvoir se gausser d’autrui. Le voleur prit une grande aspiration et… son exclamation se transforma en un gargouillis étranglé. La main d’Ashley s’était posée sans hésitation sur la gorge du saltimbanque dont les pieds ne touchaient plus le sol et dont le teint bleuissait à vue d’œil.


« Mon garçon tu devrais savoir que le vol est un crime grave… mais qu’il n’est encore rien à côté de l’intention de se moquer d’une dame ! »

L’aveugle se saisit sans ménagement du carnet et relâcha son emprise, abandonnant sur le sol sa victime pantelante. Sans sourciller, il repartit dans la direction de l’esplanade. La foule, jusque là trop ébahie pour réagir, sortit enfin de sa torpeur. Les exclamations réprobatrices fusèrent vers le jeune homme aux cheveux blancs.

« Tu vas voir ce qu’il en coûte de s’en prendre à un des nôtres ! »

Un autre garçon, âgé de dix-sept à peu près se rua sur lui, une dague au poing. S’il ne manquait pas de courage, son habileté au combat laissait par contre à désirer. D’un geste presque désinvolte, Ashley le frappa à la poitrine, expulsant l’air de ses poumons et l’assomant du même coup. De nouvelles remarques retentirent… mais un ton plus bas. Plus personne ne se sentit d’attaquer cet étranger aux yeux clos.

« Voici votre bien damoiselle Azulynn, dit-il en lui tendant son carnet. Je suis désolé mais je pense que nous ferions mieux de quitter les lieux… l’ambiance risque d’être assez tendue dans un avenir proche. »

Prenant sa compagne par le bras, il l’escorta prudemment hors de la grand-place. Il ne s’arrêta que lorsqu’il estima que nul ne les avait filés. Il baissa la tête devant la jeune fille, un air grave sur le visage.

« Je suis sincèrement désolé de ce qui s’est produit… je ne voulais surtout pas gâcher vos réjouissances… Mais il faut croire qu’un homme dressé pour se battre et pour faire régner une loi sans pitié ne peut changer sa nature, quand bien même il le désire de tout son être… »

Il s’adossa au mur de la maison qui les abritait dans les ombres jetées par les derniers rayons du soleil couchant.

« Vous n’avez plus rien à craindre désormais, ils ne nous ont pas suivis… Vous n’avez plus de raison de subir ma présence… »

Par Azulynn Kissous le 26/5/2002 Ă  13:44:10 (#1530607)

La jeune femme serrait son carnet d'une main crispée, n'osant imaginer ce qui aurait pu se passer si le jeune garçon l'avait lu. Elle sourit à Ashley, l'air forcé et emprunté.

Je vous remercie sincèrement... Je tiens beaucoup à ce carnet et... Votre présence n'est pas un poids... Mais je crois que je vais rentrer.

Elle désigna le ciel et continua d'un ton faux.

Il se fait tard... Je vais retrouver la famille qu'il me reste en cette ville...

Sa voix se fit murmure.

Pardonnez-moi. Je suis sûre que vous saurez où me trouver... N'hésitez pas.

Elle resta un instant immobile, songeuse. Enfin elle finit par ouvrir son carnet rapidement et déchirer une page, on eût pu croire au hasard mais il n'en était rien... Elle lui donna, d'un geste brusque, avant de s'éloigner, troublée par la scène qui venait d'avoir lieu, sans se retourner...

Une page déchirée d'un carnet,...

Par Azulynn Kissous le 26/5/2002 Ă  14:25:19 (#1530780)

...une écriture fine et ronde, encore nette et non encore marquée par le temps inéxorable, aux grandes arabesques tremblantes par endroits...

J'ai perdu son visage dans les ombres. Les éthérés m'ont insidieusement volé ses expressions rieuses, ses yeux tantôt étoilés tantôt d'acier ; est-ce un mal ? Je ne le crois. Seraient-ce là les doux accords de l'oubli ? Je n'ai voulu croire qu'un tel mot avait une réelle signification dans ma douleur ; les personnes malheureuses, je crois, renient le sens de ces quelques lettres pourtant si apaisantes, délices d'un baume de feuilles célestes...

Le soleil inondait la place en ce jour, pendant que j'écrivais au bord de la fontaine. Il jouait mutinement dans l'onde, on eût dit du cristal liquide aux mille reflets, palais d'une lointaine reine de glace... Cela me rappelle le lointain jour où mon oncle Ethel m'a offert Thalandris pour ma délivrance ; ce matin il me soufflait des chants étonnants, lointains et doux comme ceux d'Ethel lorsque j'étais enfant, je me sentais renaître dans chaque rayon caressant ma peau. Combien j'ai perdu à m'astreindre au désespoir durant des mois... J'ai failli en étouffer... Dire qu'il ne fallait que les yeux de ce pacha d'oiseau gâté sur ce carnet et quelques rayons de soleil pour revenir à moi ! Cicatrises non effacées néanmoins.

Mais qu'importe ! Thalandris a profité de l'empire qu'il détenait sur moi pour me souffler malicieusement de me retourner. J'ai engagé la conversation avec une jeune femme à l'air fort sympathique ; elle-même me donnait terriblement envie de sourire, comme si le soleil ne suffisait pas. Si pleine de vie et... jeune ! Pourtant je le suis aussi ; mais les poussières d'étoile dans ses yeux quand elle parle de celui qu'elle aime me rappellent ma mélancolie. J'espère qu'elle sera bien heureuse ! Elle me paraît le mériter, plus que je...

La page s'arrête subitement, déchirée. Récit d'une simple journée ensoleillée, rares jusqu'à aujourd'hui pour Azulynn. Aujourd'hui elle se tient offerte au vent et aux mains d'un jeune homme, qui ne peut même la lire de ses yeux clos... Etrange destin que celui d'une feuille parmi tant d'autres...

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