Petite histoire du troubadour: Le chant des armes

Par Dodgee MIP le 2/4/2002 à 11:57:40 (#1211892)

Le maniement des armes est une longue histoire, qui voit autant d’écoles que le ciel compte d’étoiles. Nombreux sont les maîtres qui ont voulu enseigner leur art à des disciples, pourtant il est une croyance qu’il me plaît à conter, le chant des armes

On raconte que chaque arme à son propre chant, cette mélodie troublante qui ne prend de l’ampleur qu’au cœur de la bataille, emportant avec elle tous ceux qui l’entendent, et redoublant d’intensité quand elle rencontre une consœur. Oh il n’y a pas deux mélopées semblables, car chaque arme possède son histoire et sa propre raison, ces mains qui l’ont forgé comme celles qui la portent. Il n’est pas d’armes identiques. Ce chant, il faut apprendre à l’entendre, et à glisser sur ces notes pendant le combat, ce n’est qu’alors que le guerrier connaîtra son arme. L’arme fait alors partie de lui, au même titre que sa main et son bras, elle n’est plus qu’une extension faite vie, quand son chant résonne à l’unisson avec celui qui la manie.

Bien des fois des armes ne conviennent pas, et malgré tout le talent du forgeron, ne sauront convenir à un combattant. Leur mélodie est trop forte, trop empreinte de cet âme qu’il a voulu leur passer, de cette volonté qui transparait dans la moindre de leur forme. La main ne s’y trompe guère, elle ne peut tenir l’arme, elle ne sait la manier. Rebelle, farouche, la musique retentit, et face à d’autres notes se transforme en cacophonie, qui ne peut résulter qu’en catastrophe. Mais bien sur il est ces autres armes, dont l’âme est brisée par un conformisme affligeant. Moulée sur une même base, faites sans esprit, sans cœur par un forgeron, elles ne conservent de lui ni sa marque ni son âme et ne se sont pas encore éveillées pour faire retentir leur chant. Ces armes sont malheureusement trop fréquentes, emplissant les échoppes des marchands, et convenant à toutes les mains. Peu assurées, elles laissent les mains qui les manient les diriger, imposer leur propre musique. Mais jamais un guerrier ne se contentera d’un pareil outil. Son arme est bien trop importante pour lui, à bien des égards, et il ne sait que trop l’attention qu’il doit lui porter.

Ce n’est pas l’âme d’un guerrier qui vainc seule sur le champ de bataille, c’est cette mélodie formée par deux âmes, ce chant qui retentit quand, de concert le combattant et son arme frappe leurs adversaires, que les notes se dégagent du chaos pour assaillir les ennemis et s’imposer au dessus des clameurs du combat. C’est ce chant, mortel, et pourtant si poignant que l’on entend parfois, quand on est victime. Il sera beau et limpide, comme chaotique et violent, doux comme la rose ou acéré comme une lame, pourtant il ne pourra qu’être beau, quand il résonnera ainsi…

Par Kyriane Feals le 2/4/2002 à 17:16:23 (#1213424)

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La diversité de tes textes m'étonnera toujours...