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La voie des Lys [Part II]

Par Serenade le 15/3/2002 à 23:20:03 (#1123331)

Une semaine…

Voici une semaine entière que je réfléchis aux différents moyens que je pourrais mettre en œuvre afin d’échapper aux désirs maternels et pouponnières soudains de ma mère, qui m’a abandonnée voilà huit ans.

La nuit est tombée et je marche dans LightHaven avec mon arc en bandoulière, les pieds nus, regardant les gens passer, des projets pleins la tête. Les arbres bourgeonnent enfin, miracle de la vie qui veut que, chaque année, les plantes renaissent pour mieux égayer le paysage l’été venu. Je m’émerveille bien souvent de ces joies simples que beaucoup ignorent, accaparés qu’ils sont par une vie remplie de quêtes et d’aventures qu’Althéa offre à ceux qui les saisissent.

La simple idée de revoir ma mère après si longtemps ne m’enchante pas, surtout si ce que cette Lyliade m’a laissé entendre est vrai. Si jamais mon père est mort par sa faute, je jure que je la ferais payer pour cet acte. Je lance ce serment à la lune rousse qui se charge d’en sceller les échos et dit une prière à Sélène, pour qu’elle m’accorde le succès que j’escompte.


- Vous voilà…

Ce ton hautain, ce léger accent que je ne parviens pas à reconnaître, mais qui donne à sa voix une origine autre qu’Althéenne.

Je me tourne vers Lyliade et je vois sa noire silhouette se découper des ombres du temple. Elle s’incline à mon encontre et laisse passer deux mages avant de me rejoindre près de la porte d’entrée de la salle d’entraînement de la ville.


- Ne me dites pas que vous me cherchiez. Vous qui savez tout…

Je ne peux m’empêcher de sourire à l’idée que j’ai pu échapper à sa vigilance, alors que je ne cherchais pas à m’en soustraire de façon volontaire.

- Ce n’est pas cela, mais je n’ai pas que vous à surveiller ici. Comme vous le voyez, je ne suis jamais loin et malgré tout, je parviens toujours à vous retrouver.

- Pourrais-je savoir qui vous traquez à part moi ?

- Je vous le répète, je ne suis pas là pour répondre à vos questions. Votre mère, si elle le souhaite, se fera un plaisir de vous informer en temps utile.

La tunique noire de Lyliade semble absorber la lumière environnante et je remarque que ses bottes ne font aucun bruit lorsqu’elle marche. Elle est bien loin de cette personne qui me suivait, il y a une semaine. A croire qu’elle voulait vraiment que je la voie à ce moment là.

- Il ne me reste plus, donc, qu’à vous demander votre réponse. Celle-là même qui décidera de votre destin.

- Il a bon dos le destin. C’est un monsieur bien feignant à qui il faut toujours donner des coups de pouces.

- Ou de poignard, parfois. Elle sourit en me regardant de ses yeux où iris et pupilles sont indiscernables. Dites-la-moi, qu’on en finisse.

Un peu résignée, je dévisage celle que je considère désormais comme mon ennemi et que j’aimerais voir souffrir. Mais je sais, au fond de moi, qu’il en vendrait d’autres…

- C’est d’accord. Dites à ma mère que je la rencontrerais quand elle le souhaitera.

Comme je m’y attendais, elle se détend et range une lame cachée dans les plis de sa tunique.

- Très bien. Ceci est pour vous.

Elle me tend une lettre cachetée par un sceau de cire où figure le fameux lys, symbole de l’ordre que ma mère espère me voir intégrer. Sue le papier, je peux y voir mon nom. L’écriture est fine et stylisée, comme si on avait pris un soin tout particulier pour le noter. Je prends la missive et, aussitôt, Lyliade s’écarte en effectuant une révérence démonstrative, sous les rires des gens alentour. Ses paroles s’envolent à la lumière des torches.

- A notre prochaine rencontre, vous serez peut-être l’une des nôtres. Nous ne sommes plus en grand nombre car peu d’élues sont choisies. Si votre mère estime que vous en avez les capacités, soyez sûre de son jugement. Sachez prendre à bras le corps ce qu’on vous offre. En attendant le moment où nous nous reverrons, occupez-vous bien de vous.

Elle recule dans les ombres et disparaît sans un son. Son attitude a changé du tout au tout lorsque j’ai accepté le demande dont elle a été la fidèle porteuse.

Prestement, je range la lettre dans ma petite sacoche avec soin, prenant garde de ne pas la froisser et je loue Sélène de ses bienfaits.

Alors que l’aube commence à rosir l’horizon, je me faufile entre les maisons et retourne vers ma cachette pour qu’enfin, je puisse lire ce que ma mère a à me dire après tant d’années…

Par Dias Tribal le 16/3/2002 à 0:30:31 (#1123557)

superbe. :)

Par Azulynn Kissous le 16/3/2002 à 10:37:16 (#1124118)

Qu'ajouter à ces si beaux mots ? :)

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