Bienvenue sur JeuxOnLine - MMO, MMORPG et MOBA !
Les sites de JeuxOnLine...
 

Panneau de contrôle

Recherche | Retour aux forums

JOL Archives

Souvenirs lointains: Retours au Pays

Par Fighter le 7/3/2002 à 21:25:04 (#1080413)

La troupe de cavaliers avançait, joyeuse, victorieuse. Ici et là les discussions allaient bon train sur les fêtes qu’il y allait avoir. L’armée du Duc Ven Valaad était en déroute, et une paix favorable au Royaume d’Avel Nörn allait sûrement bientôt être signée. Bref tout allait pour le mieux dans le meilleurs des mondes…
Pourtant, un peu à l’écart de la colonne, un cavalier chevauchait tête basse, sans mots dire. Les cernes sous ses yeux témoignaient de la piètre qualité de ses dernières nuits, son visage et son armure sales et couvèrent de sang donnaient une étrange impression de décalage, comme s’il incarnait la Mort et la Souffrance laissées sur le champs de bataille, loin derrière.
Comme s’il n’avait pas, plus sa place ici, et qu’il aurait dû rester avec le monde des non vivants.
Personnes ne semblaient vouloir l’approcher, et lui-même ne semblait vouloir approcher personne. Il n’avait qu’une quinzaine d’années, et pourtant chaques jours qui avaient passé depuis qu’il s’était battu paraissait être une année de plus sur ses traits tirés, déjà son regard se faisait froid et peut parvenait à le soutenir sans détourner les yeux, sur ses lèvres les seuls sourires qui s’y dessinaient en firent frissonner plus d’un.
Un corbeau au milieu d’une portée de cygnes.
Justement il leva la tête et regarda la troupe autours de lui. Tous évitèrent soigneusement de croiser son regard.
*Je sais pourquoi vous m’éviter. Je vous dérange. Je représente ce que vous avez laissez derrière vous, ce carnage. Vous allez rejoindre vos femmes, vos familles, mais ceux que vous avez tués là-bas ? Eux ne reviendront jamais, et vous ne voulez pas y penser, pour mettre vos chères petites consciences à l’abri.*
*Vous me dégouttez, et vous le savez. Je me dégoutte, ça aussi vous le savez*
Un petit rire s’échappa de ses lèvres. Il allait rentrer au château de son père, mais pour la première fois de toute sa vie il n’en éprouvât aucun soulagement.



[…]

Deux adolescents discutaient dans un couloir d’un château. Ou plutôt l’un des deux parlaient pendant que l’autre écoutait. Une jeune fille, d’environ treize ans, habillée d’une robe élégante, et un jeune homme, en armure richement travaillée

- Alors, vous avez gagné !

Le garçon approuva, non sans penser ironiquement qu’il n’avait vu aucune victoire ce jour là

- Comme tu as changé en quelques semaines ! ! ! On dirait que… que tu es un homme maintenant Dit elle avec un sourire admiratif

Il retint une remarque venimeuse et se contenta d’un simple merci dit du bout des lèvres


- Maman et papa ont hâte de te revoir ! Tu en as de la chance, tu vas être présenté devant toutes les personnalités du Comté dans cette belle armure… moi je n’ai pas encore le droit. ajouta t elle avec regret Pour mon mariage seulement… pas avant. J’espère que je me marierais à un grand guerrier comme toi ! et elle partit d’un rire joyeux et rêveur

Comme lui… mais quelle idiote ! Il se retint de le lui faire remarquer et garda le silence en détournant la tête


- Hihihi… ne sois pas timide, se moqua t elle gentiment, tu vas tous les impressionner !

Le jeune homme frémit. Les impressionner ? Voilà bien une chose dont il se moquait éperdument ! ! ! Il était mal à l’aise, il en avait assez d’entendre des compliments. Il n’avait fait que tuer et mutiler.
Ni plus, ni moins.
Et on semblait le glorifier pour cela ! Il se retourna brusquement vers sa sœur et eut soudainement l’envie presque irrésistible de la frapper. Il voyait très nettement son poing ganté de métal volé et l’os craqué sinistrement sous la violence du coup. Il détourna vivement la tête pour chasser cette pensée morbide mais trop tard, Phyrsa perçut son regard. Elle recula de quelques pas, tandis qu’une peur brutale, primaire venait de l’étreindre… c’était son frère, là, devant elle, et pourtant elle sentait le danger s’en émaner, presque palpable.


- Fuit ! lui disait une petite voie dans sa tête

Pourtant elle resta un moment figé, à le regarder, bien qu’elle eut une envie folle de disparaître, et vite. Enfin, elle tourna les talons et partit rapidement le long du couloir, pleurant sans savoir pourquoi.
Les lèvres pincées, le jeune homme se dirigea vers la plus grande salle du château.


[…]

Il attendait devant les deux gardes en armes qui barraient les portes closes de la plus grande salle du château, réservée aux réceptions les plus importantes. Il se demandait ce qu’il faisait là. Vraiment, il se demandait pourquoi il n’était pas mort durant la bataille. Enfin les portes s’ouvrirent et il s’avança entre les deux rangées de notables venus de tout le comté tandis que l’un des gardes l’annonçait :

- Le Vicomte Vanamur d’Yrmhil, paladin de Sa Haute Majesté le Roi Zeon VII

Il s’avança droit devant lui. Ses parents, le Comte et la Comtesse, étaient assis dans deux larges fauteuils, tandis qu’autours et derrière eux se pressaient les vassaux du comté. Le silence fut total pendant qu’il s‘avançait.
*Tu n’es qu’un pantin*
Il s’agenouilla. Il avait la désagréable impression que ses mouvements étaient maladroits et non synchronisés.
*Une marionnette pour faire joli*
Les applaudissements retentirent. Il se mordit la lèvre.
*On t’aime pourquoi ? Parce que tu as tué*
Il allait craquer. Il allait se lever. Et hurler. Leur hurler qu’il y a eu des morts, et qu’il ne comprenait pas pourquoi on l’acclamait pour cela, qu’il n’y avait pas de raisons de l’acclamer, et qu’ils avaient qu’à aller voir eux même les cadavres se faire dévorer par les vers et les corbeaux picorer allègrement les agonisants incapables de se défendre.
*Lèves toi. Tues-les. Après tout ils t’aiment pour cela, non ?*
Il ferma pathétiquement les yeux.
Comme si tout allait s’effacer. Mais les félicitations pleuvaient, encore et toujours... le silence se fit enfin lorsque le comte se leva et déclara d’une voix solennel :


- Mon fils, je suis fière de toi.

Ne pas regarder. Ne pas lever les yeux, car il savait ce qu’il ferait alors. Il savait qu’il dégainerait son épée et qu’il tuerait son père.
Dehors, sur le bord d’une fenêtre, un corbeau s’envola à tire d’ailes.

Par Horga le 7/3/2002 à 22:00:49 (#1080652)

On ne pourra pas dire que les Ogrimariens ne savent pas écrire de jolies choses, même si celle-ci est triste elle n'en reste moins très jolie Fighter.

Félicitations...

Par Tristesse le 7/3/2002 à 22:06:16 (#1080690)

:lit::)

Par Reis Tahlen le 8/3/2002 à 7:31:36 (#1081882)

J'aime pas complimenter les textes...Nan, nan, nan.

Plus ils sont bons, et moins je les complimente!

Alors celui-là, je ne le complimenterai PAS DU TOUT! ;)

Par Fighter le 8/3/2002 à 21:09:52 (#1085611)

( aller j'le r'monte, on sait jamais :) )

JOL Archives 1.0.1
@ JOL / JeuxOnLine