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Par Averoes Landis le 29/1/2002 à 18:24:00 (#813632)

La neige tombe lentement, imperturbable face à mon étonnement et mon incompréhension. De gros flocons mornes et gris. La plate et triste plaine qui s’étend à mes pieds en est recouverte. Comme un manteau sale, cette neige me donne l’impression d’être vieille. On dirait qu’elle est déjà tombée plusieurs fois auparavant, sur d’autres mondes, sous d’autres cieux ; et qu’elle vient finir sa vie ici. Bien entendu un vent froid et mordant parachève ce tableau désolé.

Où suis-je ?

Je ne connais pas ces lieux, et je ne vois aucuns endroits d’Althea qui puisse ressembler à ça. Même StoneHeim, l’île maudite d’Ogrimar ne donne pas cette impression. Un sentiment de vide, d’inutilité et de mort se dégage de ces terres. Les sons aussi paraissent assourdis, comme s’ils arrivaient déjà essoufflés à mes oreilles. C’est une contrée usée, une contrée de bout du monde, ou de fin des temps. J’ai la désagréable impression de ne pas exister dans ce paysage.

Je suis Averoes, nécromant. Habitant de SilverSky. Manipulateur et retors, avenant et charmeur. Je suis … vivant. Non ?

Le feu brûlait dans ma cheminée, illuminant paresseusement le plafond des ses ombres dansantes et éphémères. J'étais assis dans mon fauteuil, le gros moelleux , celui que j’utilise pour me relaxer après avoir fait de difficiles expériences. Deux glaçons finissent de fondre dans le verre de Pace d’Ys que je tiens à la main. Mes pensées vagabondant vers des horizons lointains et peu explorés. La journée s’était bien déroulée. Après les corbeaux, j’était arrivé au même résultat avec un corps humain ; le faire revivre en le gorgeant de mon sang et lui insufflant une partie de mon esprit pour en faire une extension vivante et indépendante de moi-même. Peut-être moins efficace pour l’espionnage que mes noirs messagers mais bien plus utiles en cas d’actions directes. Je savourais ces quelques instants de repos solitaire en me préparant mentalement aux travaux que j’avais planifiés pour l’après-midi.

Toujours cette neige qui tombe. Et toujours aucune issue en vue. Suis-je condamner à rester ici pour l’éternité ? C’est long, l’éternité…

Je crois m’être assoupi quelques temps. La nuit était déjà tombée quand je me suis réveillé. L’esprit encore embrumé par le sommeil, je me suis alors directement dirigé vers mon laboratoire de travail, avec la ferme intention de rattraper le temps perdu. C’est probablement là que j’ai commis une erreur. La pratique de la Nécromancie requiert une concentration intense pour se protéger de la malfaisance des esprits qu’on essaye de manipuler. La plupart du temps l’âme vengeresse des Morts n’a d’autres noirs desseins que de nous entraîner à leurs suites dans les méandres affligeants de leurs dimensions mortes pour se repaître de nos émotions. Chaques défunts peut vivre dans sa propre création dimensionnelle mais la majorité d’entre eux préfèrent se regrouper pour mener un semblant de vie sociale, reproduisant pour l’éternité l’imperfection et la petitesse de leurs vies antérieures. Mais ces lieux ont l’avantage d’être hors du Temps. Les Morts n’en n’ont plus la notion, et par conséquent lire notre avenir n’est pas plus dur pour eux que de se souvenir du passé pour nous. Bien entendu ils ne nous livrent ces informations qu’avec réticence et souvent au prix d’un don de l’énergie vitale du Nécromancien. C’est pour cela que nous sommes tous maigres dans la profession.

Un mouvement furtif, à la limite de l’horizon, attire mon attention. Seul point de repère dans cette désolation, et peut-être aussi seul moyen d’en sortir, je décide de me diriger vers lui.



à suivre

Par Averoes Landis le 1/2/2002 à 17:21:33 (#832533)

Même si ça ne semble pas vous intéresser, je continue quand même ;)


Contacter un esprit défunt est une chose, pénétrer dans leur monde en est une autre. Beaucoup plus dangereuse, cette méthode à néanmoins de nets avantages. Certains de mes confrères y passent de long moment pour profiter de l’immortalité que cela procure, d’autres n’y vont que pour avoir accès à de plus nombreuses âmes à questionner. Personnellement, j’y vais dans un but d’étude. Et de pouvoir aussi, bien entendu. J’aime comprendre comment ces morts, sans l’intermédiaire de la Magie, peuvent façonner leurs réalités selon leurs désirs. Ils ont des pouvoirs là-bas, dont j’ai toujours cherché à reproduire le fonctionnement.
Pour s’y rendre, après avoir invoqué l’un de ces esprits, il faut le suivre lorsqu’il retourne dans sa dimension. Et surtout il faut bien veiller à ne jamais le perdre, sans quoi le retour est impossible. Mais celui que j’ai tenté de filer s’est avéré bien trop fort pour moi. Et je me retrouve seul, perdu dans cette immensité enneigée.
Piégé !


Je marche courbé en deux pour éviter que les flocons ne m’entrent dans les yeux. Mes pas dans la neige ne font pas de bruits. Je resserre ma robe autour de moi pour échapper au froid intense qui règne ici. Une horrible sensation de ne pas vraiment bouger de place m’étreint. Mais je continue malgré tout. Encore et toujours. Un pas de plus, un effort plus loin.
Le mouvement se fait de plus en plus précis. Signe encourageant que j’avance. Je ne peux pas encore percevoir ce que c’est, mais cela donne l’impression de tourner. Une roue ? Encore quelques pas laborieux et j’y suis. Ce n’est pas une roue comme j’aurais pu le croire de prime abord mais une girouette. Le pivot et la flèche représente deux tibias et leur point de jonction est un crâne squelettique. D’un métal noir qui semble absorbé le peu de lumière ambiante, elle est posée à même le sol et tourne follement autour de son axe. Le grincement qu’elle produit est aussi curieusement étouffé. Sa hauteur ne doit pas dépasser les 50 centimètres. Je me baisse pour être à sa hauteur et approche lentement ma main, jusqu’à la toucher. Elle est plutôt chaude. Mon contact semble avoir modifié sa réaction car elle pivote moins rapidement à présent et finit par s’immobiliser complètement, indiquant une position que j’estime être celle du nord. Sur sa surface polie une inscription se met à luire doucement :

Nessun maggior dolore che ricordarsi del tempo felice nella miseria. *

Une langue étrange, que je suis sûr de ne pas connaître, et pourtant la traduction s’impose immédiatement à mon esprit. Je me permet un pâle sourire. Une devise toute à fait appropriée à ce lieu. Le message est clair, je suis dans sa dimension, je dois donc jouer selon ses règles. Que cela me plaise ou non. Je n’ai d’autres choix que de suivre la direction indiquée.



à suivre


* Il n'est plus grande douleur que de se souvenir des jours heureux dans la misère.
Tiré de Dante, la Divine Comédie.

Par Killua kayn le 1/2/2002 à 17:46:02 (#832708)

*attends la suite avec impatience*
*heureux de voir des gens faire reference a Dante*

Par Belgalak le 1/2/2002 à 19:43:54 (#833569)

La nuit est tombée, encore, comme à la fin de chaque jour, sur ses recherches vaines, et comme chaque soir, il borde son épouse immobile et impassible, et revient s'asseoir dans son bureau, pour méditer.

Il pense, songe, cherche, recherche, lit et étudie, toujours sans résultat, puis part dans des pensées profondes, et des souvenirs affleurent. Dans sa rêverie, comme pour mieux se sentir "vivant" et comme attendant une explication à ce phénomène dont les récents évènements carabinés ont accaparé son esprit l'empêchant de s'en préoccuper, il murmure à haute voix :


Et toi.. Ô Sage Averoes, mon ami et collègue.. Que fais-tu donc dans ce temps de grands troubles..

Te serais-tu égaré.. ou fait duper par un trop puissant..

Pourtant je ne te sens pas mort..

Mais peut-être es-tu parti par ta simple volonté loin de nos contrées qui se meurent..

Et peut-être as-tu eu raison si tel est le cas.. Néanmoins, le doute planera toujours sur ta disparition..

Puisses-tu aller en paix, libre parmi les humains..

Il soupire, puis décide d'aller chasser, ce qu'il ne fait que trop peu souvent en ces jours récents, et sa soif ne manque jamais de le tarauder..

Par Averoes Landis le 6/3/2002 à 11:20:55 (#1071225)

Je sais, j'écris lentement. Mais promis les suites sont déjà prêtes, donc seront plus rapidement postées


Un chemin de terre, grise, apparaît soudainement devant moi. Il y a un instant je ne voyais rien d’autre que cette plaine gelée, et l’instant suivant ce sentier m’invite à le suivre. Je n’ai même pas senti de perturbations magiques, c’est assez troublant. L’air est plus chaud ici. Presque bon. Mon imagination doit me jouer des tours car il me semble bien humer une odeur salée d’océan. Je pose prudemment un pied dessus. Pas de réactions. J’avais un instant envisagé de me retrouver noyé dans un torrent de flammes, ou plus sûrement broyé par un mur de glace. Je reprend ma respiration et avance lentement. Le paysage se modifie subtilement à chacun de mes pas. Tout d’abord ce sont des collines qui apparaissent, puis des arbres qui se groupent ensemble pour former un sous-bois enfin la neige fait place à de l’herbe. Les couleurs sont fanées mais elles sont déjà bien plus réjouissantes que ce blanc et ce gris auxquels j’avais le droit auparavant.

La route tourne pour éviter une colline ; et débouche droit sur une maison. Je me fige instantanément. C’est celle de mon enfance. Des images de LightHaven me reviennent immédiatement en mémoire. Les bateaux ! Je profitais de mes plus courts instants de liberté pour naviguer sur les fiers navires de mes parents. Si je ne m’étais tourné vers la Nécromancie, j’aurais sûrement été armateurs comme eux. Penser à mes parents me fait aussi ressentir un léger pincement au cœur. Je ne les ai plus revus depuis des années. Depuis que je me suis enfuis de l’Université de Magie pour servir la cause du Cavalier Gris.

La représentation de mon manoir est parfaite. Chaque fleurs est à sa place. Chaque pierres a l’exacte couleur d’origine. Le bois est noué de la même façon. Impressionnant. Même les senteurs de mon enfance sont exactement rendues. Mélange de sel et de terre. Odeurs des produits exotiques déchargés sur les docks, malgré qu’ils ne soient pas matérialisés. Epices, bois précieux, alcools rares, nourritures d’Angélus, tout se fond en une tempête olfactive inconnue et merveilleuse pour l’enfant que j’étais.


à suivre

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