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Le Cercle...

Par Vrittis le 23/1/2002 à 11:19:26 (#767602)

J'erre dans le cercle depuis un moment déjà. Attendre Ilan est plus long que ce que je pensais. Mes pas, au début aléatoires se sont petit à petit accordés sur le pourtour du cercle. Je tourne, j'attend, pensif.

Le son de la mer qui m'environne croit et décroit selon l'endroit ou je me trouve, et les ressacs entrecroisés ont un effet quasi hypnotique. Je me surprends à fermer peu à peu les yeux, à marcher en aveugle dans le cercle, en cercle. La régularité du sol sous mes pas me permet de me relacher mentalement, sans craindre quoi que ce soit.

Avancer, sans fin... avancer jusqu'au bout du monde et s'apercevoir que l'on n'a rien fait. Mes pas deviennent plus souples, plus doux. J'ai fermé les yeux totalement...
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Soudain je sens une présence à mes cotés. Une sombre créature, féline et élancée, est avec moi. Ses yeux verts reflètent les dunes du désert ou nous marchons. Sa posture est abaissée, comme si à tout moment elle allait se mettre à quatre pattes pour courir. De fines moustaches décorent le fin museau qu'elle tourne vers moi.
- Bonjour? lui demande je.
- Bonjour en effet, humain.
- Ou sommes nous?
- Nous sommes dans le désert de Sh'ta, le désert de l'Infini dans ma langue.
- Et qu'y faisons nous?
- Pour ma part, je rejoins Daziul, la cité des Morts. Je vais rechercher mon aimée et l'arracher au maitre des lieux. Je sais que je n'arriverai pas à la faire revenir, car je regarderai derrière moi pendant notre retour, et elle s'écroulera en poussière.
- ...
- Vaincre celui qui me l'a enlevé sera une tache aisée, mais on ne peut rien contre son propre coeur, et lorsque celui ci doute, le seul pansement que l'on ait est la foi.
- Si la tache est perdue d'avance, pourquoi aller la bas?
- Si je n'y vais pas, il n'y aura pas d'histoire. Et l'histoire manquera à certains. Tu n'as jamais entendu mon histoire?
- N... non.
- Pourtant nombreuses sont les destinées qu'elle engendra, engendre et engendrera... Et toi, humain, que fais tu ici?
- Je... je ne sais pas. J'étais dans le cercle et...
- Le Cercle... tu parcours la voie du Cercle. Sais tu ce que tu trouveras au centre?
- Non. Je n'en ai aucune idée.
- Marche sans peur. Ecoute nous tous. Et n'hésite pas à donner...

Les dunes oscillent soudain, comme troublées par la chaleur, et la créature se met à courir vers une cité que j'aperçois soudain dans le lointain. J'aimerai rester avec lui, l'écouter un peu plus, mais je me sens arraché au désert...
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Encore un tour dans le cercle...
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Je suis sur un pont, dominant un cours d'eau bordé de cerisiers. Deux carpes nagent dans l'eau, décrivant des cercles entrelacés. Le ciel est rougeoyant, parait presque rempli de flammes, seulement troublé de quelques nuages effilochés. Une femme aux traits splendides est à mes cotés, vétue d'un étrange habit. Ses yeux sont remplis de larmes et alors qu'elle se penche au dessus de l'eau, je remarque qu'une queue de renard émerge de l'arrière de l'habit.

Alors que je l'observe, elle met son visage dans ses mains, et se met à pleurer, silencieusement, sans sanglots. Ses larmes coulent le long de ses doigts et tombent dans l'eau, cristaux éphémères qui se brise à la surface de la rivière. Je reste à ses cotés, silencieux. Finalement elle laisse retomber ses mains, et regarde vers le ciel.

- Que veux tu humain?
Sa voix semble promettre milles douleurs, milles joies, paradis et enfer mélés.
- Savoir pourquoi vous pleurez.
- Tu es bien impudent, je pourrais ne pas apprécier cela.
Et ses yeux métalliques brillent d'une lueur pale, enragée, dangereuse.
- On m'a dit que je ne devais rien craindre sur le chemin, et je crois en effet que tout ira bien.
Elle me regarde d'un air attentif, et sourit soudain.
- Oh, tu es un de ceux la... En effet, tu ne risqueras rien pendant ton voyage. Combien as tu rencontré de personnes?
- Une seule.
Elle rit doucement, cachant sa bouche derrière sa main, mais pas assez vite pour que je ne vois pas ses dents aiguisées et parfaitement ajustées.
- Très bien, je comprends pourquoi tu es aussi maladroit. Sois moins prompt désormais...
- ...
- Je pleure car j'aime un humain. Il vint à moi pour me demander mon aide, dans un temple abandonné. Je vivais seule depuis si longtemps... et ses prières me touchèrent. Je l'aidais, et je l'aimais... et il profita des dons que je lui fis pour conquérir une jeune fille humaine elle aussi, alors que moi... moi je l'aimais.
Elle se remet à pleurer, toujours aussi discrète.
- Vous souffrez...
- Ou... oui, car j'ai tué la jeune fille... et il n'est pas revenu vers moi.
Soudain elle se retourne vers moi, et son visage devient un masque de rage.
- Raconte cela! Raconte le au centre! Je ne veux plus porter un tel fardeau seule. J'en ai assez d'entendre les murmure de mon âme dans mon repos.
- Je le ferai.
Elle avance vers moi, et de ses lèvres effleure les miennes. Pendant un instant, je la sens telle qu'elle est réellement, un parfum de mousse, de feuilles, de baies... puis un parfum délicat et féminin remplace son odeur. Lorsque l'effleurement disparait, j'ai l'impression d'avoir perdu un morceau de moi même.
- Pourquoi avoir fait cela?
- J'en avais envie. N'est ce pas ce qui compte? Sur le Cercle, suis toujours les envies qui te poussent... dans la vie, c'est autre chose...
Elle se met à rire en s'éloignant. En passant derrière un tronc de cerisier, son image se brouille, et j'ai l'impression de voir un renard partir en courant... Une voix retentit au loin.
- ... et tu devrais le savoir, humain!

Le pont, le ciel, les cerisiers disparaissent... les carpes nagent éternellement.
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Un pas... pourquoi faire? Faire un pas...
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To be continued
Ecrit en écoutant:
- Frozen Flame : Chrono Cross de Yasunori Mitsuda
- Fields of gold : Sting
- Floating Museum : Ghost In The Shell
- The cemetery : Batman's Return de Danny Elfman
- Out of sight : Hooverphonic
- Track#13 de la BOF Dune

Par Alina Syzram le 23/1/2002 à 13:28:35 (#768376)

:lit: :merci:

Par septimus le 23/1/2002 à 14:04:59 (#768702)

:lit: :amour: :merci:
(@Huang :p )

Par Huang Kitsune le 23/1/2002 à 14:08:11 (#768730)

:lit: :amour: :merci:



Il y a un copyright là dessus Septi ...

Par Lorim Lamelune le 23/1/2002 à 14:09:14 (#768742)

:lit:

*le rererererelit pour chercher les métaphores et autres sens caché*:doute:

(septi c'est comme ça les copyright ©Huang :p )

Par Vrittis le 23/1/2002 à 16:24:57 (#769886)

La tour flotte dans l'ether, au milieu de l'espace. Son architecture médiévale élancée se découpe sur un fond de galaxie translucide, aux branches effilées.
Le haut de la tour est recouvert d'un dome transparent. Au dela, les étoiles flottent, inaccessibles gemmes sur le tissu de la nuit. Nous les regardons, côte à côte, la magicienne et moi.

- Comment es tu arrivé ici?
- Je marche sur le Cercle.
- Oh...
Elle reste silencieuse un instant, comme si elle réflechissait à ce qu'il faut répondre. Puis elle s'approche d'un meuble et en sort deux verres qu'elle remplit à l'aide d'une carafe. Un parfum capiteux se dégage soudain dans le demi dome qui nous abrite. Elle passe ses mains au dessus des verres et une légère brume bleue s'en dégage, et recouvre le liquide.
Elle me tend un verre et reprend sa place à mes cotés. Je goute le liquide en regardant les étoiles. Le parfum qui m'emplit la bouche est celui de l'infini, de la contemplation, de l'ether que je contemple. la magicienne boit aussi.

- Vous avez trouvé des être intéressants?
- Je débute le voyage.
- Vous avez compris ce que vous devez faire, lorsque vous marchez sur le Cercle?
- Je commence à comprendre.
- Alors vous allez vouloir m'entendre.
- Oui, sinon je ne pourrais pas marcher plus loin.
- Je pourrais...
Elle prend une autre gorgée, pensive, et se met à parler après un long silence.

- Je suis l'ainée dans ma famille. J'aurais du être un homme, et non pas une femme, mais le destin décida autrement. On m'éduqua comme une magicienne, et des pouvoirs gigantesques se révélèrent en moi. Effrayés... les autres me rejetérent, mais j'étais déjà au dessus de tout cela.
On me convoqua un jour pour m'annoncer mon destin. Je devais rejoindre cet endroit, loin de tous, afin de pouvoir forger un pouvoir spécifique.
- Vous y parvenez?
- Oh... j'ai fini depuis longtemps. Mais maintenant je dois attendre ici, en attendant le jour ou ce pouvoir devra servir les miens. Seulement à ce moment je pourrai apparaitre...
- ...
- Je vous ai raconté l'histoire, vous allez partir?...
- Oui, il le faut.
- J'aurais... j'aurais pu vous garder près de moi, ne rien vous dire.
- Oui, vous auriez pu, mais vous ne m'auriez pas gardé longtemps...

Elle baisse les yeux.
- Je suis si seule, ici.

La tour s'éloigne de moi... je regarde les étoiles brouillées par le Cercle qui se dessine petit à petit... ou sont ce des larmes.
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Avancer, toujours, et je sens les larmes sur mes joues.
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Les montagnes environnantes sont couvertes d'un neige brillante, aux milles éclats. Le soleil frappe de plein fouet les parois verticales, qui semblent monter jusqu'au ciel lui même. Elle éperonnent les vaisseaux des nuages de leurs pics acérés.

Je me trouve sur un petit chemin, tellement étroit qu'on dirait qu'il est creusé dans la montagne elle même, et non qu'il la suit. L'homme a coté de moi a le visage assombri, et il tient dans sa main un étrange baton. Son visage semble fait d'eau, car il semble changer alors qu'il regarde fixement le vide. Il est assis sur le chemin, les pieds battant dans le vide. Sa main libre laisse parfois tomber des graviers qu'il a ramassé sur le chemin. Je m'assied à coté de lui, et contemple à mon tour le vide.

Il pointe soudain le baton vers une montagne lointaine.
- Il y a eu un chateau la bas, à un moment.
- Comment s'appellait il?
- Je ne sais pas. Il a eu de nombreux noms: Gormenghast, Ul, Eziriade, Nuées... des fois même juste "Le chateau".
- Quand était il la?
- Tout le temps. Il apparait et disparait, selon le temps, son envie, l'histoire... Des fois il est entouré de dragons multicolores, des fois il est perdu dans les nuages, ou bien la foudre se détache derrière lui.
- Et vous? Vous regardez le chateau, c'est ça?
- Non... moi... je suis un Gardien. Je ne suis... qu'un concept. Je suis l'opposant.
Alors qu'il parlait, son visage changeait, se modifiait; il était tour à tour le heaume noir d'un chevalier, le visage hideux d'un monstre, la pierre fendillée d'un géant des montagnes, le bec cornu d'un griffon... Son baton aussi changeait, épée, massue, épieu, griffes...
- Je suis toujours en accord avec ce lieu, nous évoluons ensemble, comme une toile qui changerait avec son cadre... mais je suis fatigué aujourd'hui. Je n'ai donc aucun autre but que cela?...

L'homme regarde toujours dans le vide lorsque un bruit se fait entendre. Il se redresse péniblement, et se tourne vers le bruit. Il secoue doucement la tête, et murmure.
- Je suis si fatigué.

Je me sens arraché aux montagnes, et vois le chemin s'éloigner, si vite que j'aperçois à peine le groupe d'aventuriers qui peine sur le raidillon. L'homme avec qui j'ai parlé est devenu un orc, tenant une hache gigantesque nonchalamment.
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Encore un pas... encore...
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To be continued
Ecrit en écoutant:
- The Madness of the crystals: The Dig de Michael Land
- Bonds of Sea & Fire: Xenogears de Yasunori Mitsuda
- Omen: Xenogears de Yasunori Mitsuda
- The One who is torn apart: Xenogears de Yasunori Mitsuda
- Ghost Islands: Chrono Cross de Yasunori Mitsuda
- Star-stealing Girl: Chrono Cross de Yasunori Mitsuda
- Up the cathedral: Batman de Danny Elfman
- Laura's Theme: Craig Armstrong
- Nothing to fear, on my honor: Crying Freeman

Par Ilan Visek le 23/1/2002 à 16:38:16 (#770002)

Un picotement à la base du crane, Vrittis. il parcourt le monde des Rêves. Je sent sa présence discréte et légère dans la trame.

Je ne peux me retenir de sourire, de m'attendrir sur ses explorations en ce monde. Mais j'avoue qu'une vague de tristesse me gagne à l'idée de ne pouvoir le rejoindre actuellement. Trop loin de lui je suis, trop loin je resterais encore.

Un moment de concentration et je suis ces rencontres. La joie m'emplit le coeur de voir sa progression. Bientôt il sera à même de percevoir la trame. Je me souviens de lui, jeune homme timide et curieux, intimidé, au cercle. Je me souviens de la mission que je lui avais confié. Bientôt, il pourra m'apporter la réponse.

Mais en fait, peu importe qu'il m'apporte cette réponse. Le principe est qu'il la découvre lui-même. Qu'il fasse ce pas.

Je murmure :


- Que Sélène te garde mon jeune frère.

Par Arthus Penguern le 23/1/2002 à 16:47:04 (#770087)

*comme d'hab la nuit, les éclairs, la main hors du tombeau.... bref le cliché*

Ne t'en fait pas Vrittis. Là ou je suis je veille sur papy... euh je veux dire le vieux... oups pardon je veux dire Ilan.:D

Par Vrittis le 23/1/2002 à 16:51:04 (#770123)

Je n'en doute pas un seul instant cher Arthus. Lancez lui des boulettes de papier de temps en temps pour vérifier qu'il bouge toujours!
On ne sait jamais, avec ces vieux machins... ;)

Renvoi de boulette

Par Ilan Visek le 23/1/2002 à 16:53:52 (#770147)

Ne l'incite pas !
Il n'en a vraiement pas besoin !

Par Lorim Lamelune le 24/1/2002 à 13:49:52 (#775625)

Bon au travail feignasse allez la suite ..... sinon je dévoile tout :D :ange: :p

Par Shizen DuVal le 24/1/2002 à 15:50:22 (#775945)

*sort de son mode Lurker un instant pour remonter le tout*
*attend patiemment la suite :D *

Par Vrittis le 25/1/2002 à 15:55:35 (#783612)

C'est ainsi que les images passent devant moi, portraits brossés en quelques paroles, quelques lieux, quelques images...

Je parle longuement avec un dragon de cristal sous des cieux orangés. Ses ailes sont dessinées de milles veines d'argent, et il les agite doucement pour s'éventer.
Il me raconte la fin de son peuple, qui s'éteindra définitivement avec lui, et de ses yeux amethystes coulent des larmes bleutées.

J'écoute le murmure de la mer sur une jetée de lave solide, à coté d'un vieil homme qui ravaude un filet en fredonnant. Il est si buriné par le sel et le soleil qu'on le dirait fait de vieux cuir.
C'est seulement lorsqu'il se lève et regarde le soleil que je m'aperçois qu'il est aveugle.

Dans un désert si plat qu'il semble s'étendre jusqu'à l'infini, des fennecs me parlent des caravanes d'un temps oublié de tous, caravanes chargées de milles épices aux noms magiques.
Ils me récitent tous les noms dont il se souviennent, et au milieu du chant j'entends mon nom.

J'écoute les doléances de créatures de cauchemar qui vivent dans un gigantesque hall obscur. Elles viennent, silencieuses et froides, sortent de l'ombre pour me chuchoter à l'oreille puis repartent précipitamment.
Je les entends sinuer derrières les vieilles tapisseries, et elles me demandent de ne pas sourire. Cela semble les blesser.

Au sommet d'une montagne, j'écoute en silence. Le vent me dit les villes qu'il a traversé, les rues ou il s'est engouffré. Il me porte les murmures des gens dans ces villes, les cris de dispute, les pleurs de ceux qui sont brisés, les cris des amants passionnés.
Je me contente d'écouter, sans commentaire, pendant qu'il continue à murmurer.

Milles histoires, milles vies passent ainsi...
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Tous ces pas, j'arrive à la fin du cercle, et j'ai un moment de frayeur...
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Le dernier voyage ne se finit pas comme les précédents. Je ne me retrouve pas dans un endroit comme auparavant, mais dans le vide le plus complet. Le néant semble m'entourer. Soudain il se solidifie; une voix apparait, donnant un sens à tout à la fois. Le néant devient le vide, mais la voix l'emplit peu à peu. Elle n'est ni féminine, ni masculine. La voix s'inscrit en moi, sans pour autant laisser de marque.

- La fin du Cercle. Tu sais ce que cela signifie?
- Je pense... je pense en avoir une idée.
- Alors, j'attends, voyageur...

Et la voix se retire, et le néant se réinstalle autour de moi, comme pour me défier. J'ai peur pendant un instant. Je sais que si j'échoue, je mourrai étouffé par ce rien oppressant.
J'ouvre la bouche, je prend mon inspiration... la peur... la peur me tenaille. J'essaye de parler, je n'y arrive pas...

... et j'échoue ... et je meurs ...

Et de mon corps s'enfuient toutes les images, toutes les voix, tous les éléments que j'ai récupéré pendant mon voyage. De milles plaies attaquées par le néant je laisse fuir tout ce que j'ai vu. Le néant reflue sous l'assaut de toutes ces histoires, de tous ces souvenirs.
Et au milieu du néant renaissent le dragon, la femme renard, la magicienne... tous ceux que j'ai rencontré. Et chacun d'entre eux s'avance et parle pour moi, chacun son tour. Et à chaque voix qui s'élève, mon corps reprend sa substance, ses plaies se referment.

Le dernier être qui apparait est le premier que j'ai rencontré. Ses yeux verts sont voilés de douleur, et c'est d'une voix tremblante qu'il parle pour moi.
Alors le néant disparait complètement, chassé par toutes les histoires. Et un enfant apparait, drapé dans des habits lumineux. Sa voix est celle qui m'a accueilli, et lorsqu'il parle, je me sens complet à nouveau, pulsant d'une vie nouvelle.

- Tu as fait le tour du cercle. Tu ne gardes rien pour toi?
- Non, car si je gardais quelque chose, le cercle serait brisé.
L'enfant sourit.
- Tu as compris cela. Les histoires doivent continuer à circuler, à jamais, pour tout ce qu'elles racontent, ce qu'elles apportent, ce qu'elles créent.
- Je comprends.
- Allez, maintenant, tu peux repartir... Tu as fini le tour du cercle, et te revoila à ton point de départ.
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Le bruit de la mer me réveille brusquement de ma transe. Je suis... au cercle. Le soleil s'est couché, et j'ai du marcher tout ce temps...
Je ne sais pas vraiment ce que j'ai vécu. Ce devait... ce devait être un rève...
...
Ou alors...

Je souris en me détournant du cercle. Quoi que ce soit qui s'est passé, je suis ravi de l'avoir vécu... et même si Ilan n'est pas venu, j'ai gagné énormément.

Peut être même plus que ce que je penserai jamais...
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The end
Ecrit en écoutant:
- Shenmue
- One Brief Moment: Natacha Atlas
- Storytime: Edward Scissorhands de Danny Elfman
- Blood Island Map: Curse of Monkey Island
- Debbie's big scene: Addam's Family Values

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