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Journal d'une Paria

Par Laya de Malkesh le 21/1/2002 à 12:45:26 (#756008)

Cela faisait maintenant plusieurs mois que personne n'avait aperçu Laya, et à vrai dire, peu semblaient se soucier de sa disparition soudaine et mystérieuse.
Certaines rumeurs prétendaient qu'elle aurait été châtiée par les Haruspiciens, ceux là même qu'elle avait trahi après plusieurs années au service de ce culte de fanatiques. Cela n'aurait pas été surprenant. Elle avait dévoilé certains secrets à des ennemis des Enfants de l'Haruspice afin de laisser libre cours à son envie de vengeance. Aussi avait elle probablement payé pour sa trahison...
D'autres personnes quant à elles, prétendaient avoir vu son corps être mutiné par des Ogrimariens. Même si elle clamait être revenue à la "bonne raison" en retournant auprès des Ogrimariens, tous la voyaient comme un être instable, dangereux et imprévisible. La parfaite cible pour leur jeu de tortures, mais l'un d'eux aurait pu aller trop loin et l'achever sans y prendre garde...
Plus on y repensait et plus on voyait affluer les présomptions sur les nombreux ennemis qu'elle s'était faits tout au long de sa vie. Elle était d'une nature agressive avec tout à chacun et rares étaient ceux qui pouvaient prétendre avoir reçu quelques bons mots de sa part ou même une quelconque preuve d'amitié.

La rumeur sur sa mort se fit d'autant plus forte lorsque le bruit courut que quelqu'un était en possession d'un journal écrit de sa propre main, retraçant sa vie, ses pensées et ses gestes. Elle n'aurait certes pas accepté que l'on laisse un pareil ouvrage ternir sa réputation de duelliste implacable, froide, violente.
Certaines personnes semblaient très intéressées par le contenu de ces pages, peut être le fait que des révélations soient faites sur quelques bonnes figures de Goldmoon ou de Stoneheim suscitaient leur attention et leur curiosité.
Voici donc ce que racontait ce journal...

Par Laya de Malkesh le 21/1/2002 à 12:46:17 (#756011)

Le sentiment de tourmente qui me ronge est tel que je ressens le besoin de confier mes pensées, le récit de ma vie. Mais à qui le confier ?

Ma famille a été décimée au fil du temps...
Mes amis m’ont tous trahi les uns après les autres ou m’ont tourné le dos au fil du temps sur des divergences religieuses, rejetant les liens qui nous unissaient depuis des années. Il est vrai qu’il m’aurait été somme toute difficile d’envisager une amitié avec ceux qui ont brisé ma famille, ceux qui ont tué mes enfants & qui ont tout fait pour éloigner ceux que j’aimais de moi...
Me voilà donc résignée à me confier à un journal... Quelle ironie du sort, moi qui me vante à qui veut bien l’entendre de n’avoir besoin de personne, de vouloir rester solitaire, j’en suis amenée à réaliser que j’ai récolté ce que j’ai semé... Et la récolte me laisse un goût amer en bouche !

La culpabilité... Voilà ce qui m’amène réellement à tout cela ! La culpabilité d’avoir mené une vie recluse, honteuse, privée des joies que j’aurais pu vivre auprès des miens.

Orakio, l’homme que j’ai aimé & qui s’est sacrifié pour moi.
Verdi, celui qui m’a tendu la main & que j’ai rejeté par fierté, le Père de mes deux Enfants défunts.
Eldrikt, celui que j’ai laissé succomber face aux Enfants de l’Haruspice alors que j’étais aveuglée par une foi sanguinaire & fanatique.
Aurora & Janus, mes deux enfants dont l'assassinat commis par les 4 cavaliers Dante, Urian, Pestilence & Famine a scellé ma déchéance.

J’ai délaissé ceux qui avaient besoin de moi, ne pensant qu’à un dessein chimérique à accomplir, cherchant désespérément un but à ma vie, alors que le bonheur de mes proches aurait pu me combler & justifier mon existence ici bas.
Existence entachée bien trop tôt par une malédiction... celle d’Ogrimar !

Par Laya de Malkesh le 21/1/2002 à 12:54:00 (#756044)

Ma Mère, une sorcière corrompue par l’art sombre, la nécromancie, a bercé d'illusions mon Père dans le seul & unique but de me concevoir, seul moyen selon elle pour s’accorder les grâces d’Ogrimar. Elle prévoyait de sacrifier la chair de sa chair au Dieu du Chaos & de la Destruction, le sang versé lui aurait permis ainsi d’assouvir sa soif de puissance.

Aussi suis je née de l’union d’une femme ayant leurré son amant, lui ayant fait croire à la Pureté de son Âme & à sa Vertu.
Mon Père en effet était un Paladin en quête d’une épouse afin d’assurer sa descendance. Ma Mère avait trouvé l’occasion trop belle de se jouer d’un homme qui aurait dû la tuer, aussi a-t-elle joué de ses charmes pour atteindre son but & y est bien évidemment parvenue.

Usant de magie pour accélérer sa gestation, ma Mère me fit naître en 9 jours. Elle n’était pas de celles à user de patience, seule lui importait son accession au pouvoir & tous les moyens étaient bons pour y arriver.

Mon Père après la disparition subite de ma Mère était parti à sa recherche & c’est au moment même où celle-ci allait achever le rituel qui aurait dû mettre fin à mes jours que mon Père est intervenu. Après avoir cherché quelques explications auprès d’elle & se rendant compte de la perfidie dont il avait été victime, il n’écouta que son courage & chercha à me sauver. Me soulevant de l’autel sur lequel elle m’avait posée & alors qu’elle entonnait une dernière prière à Ogrimar pour lui offrir mon Âme, mon Père lui transperça le dos de sa lame. Par le fait de cette prière un éclair de foudre nous frappa tous trois, mon Père fut projeté en arrière par la puissance de cet éclair & ma Mère s’effondra sans vie.

Alors que mon Père se relevait tant bien que mal, crachant du sang sur le sol glacé de la grotte où se déroulait la cérémonie, il se dirigea vers le corps de ma Mère pour s’enquérir de mon état. Ne me voyant pas, il alla derrière l’autel pensant me trouver là, mais ne vit rien. Dans la plus grande confusion il se retourna alors & fit face à une jeune enfant. Il fit quelques pas en arrière, la stupéfaction & l’effroi se lisant sur son visage. Dans la faible lueur des quelques bougies placées ici & là, il reconnut la fillette. Il scrutait d’un air abasourdi le nourrisson qui semblait désormais âgé de 12 ans. Ses yeux mauves le transperçaient du regard & des ailes noires se dressaient dans son dos.

Ogrimar m’avait frappée de sa marque.

Par Laya de Malkesh le 21/1/2002 à 12:56:17 (#756053)

Dix années s’étaient écoulées depuis la mort de ma mère. Mon Père m’avait ramenée avec lui mais me cachait, honteux de ce que j’étais, une Néphilim, un poids sur ses épaules. Un Paladin digne de ce nom ne pouvait tolérer que son honneur soit entaché par une fille comme moi, aussi ne voyais je personne. Je restais dans la demeure de mon Père. Il avait fait renvoyer tous les laquais qu’il avait pour que la chose ne s’ébruite pas, aussi m’occupais je de maintenir l’ordre dans notre maison, espérant de la gratitude, de la reconnaissance de sa part. L’amour... Je n’aurais jamais pu en recevoir de sa part & j’en étais consciente. Mais les seules choses qu’il laissait transparaître à mon sujet était le dédain & le mépris. Un sentiment de révolte m’envahissait jour après jour. Aussi je décidai de sortir au grand jour, de découvrir les gens autrement qu’en les observant furtivement par une fenêtre ou en me promenant en cachette dans les ruelles sombres. Il en était fini de tout cela !

Les réactions ne se firent pas attendre. En m’apercevant tous étaient abasourdis. Une Néphilim, une créature de conte de fée pour effrayer les enfants, se tenait devant eux. Elle respirait ! Elle bougeait ! Elle parlait ! Les rumeurs allaient bon train & mon Père m’apercevant alors qu’il était accompagné de ses compagnons d’armes resta pétrifié d’horreur en me voyant en pleine rue. Le fixant des yeux & me dirigeant vers lui, je le pris dans mes bras & ne dit qu’un mot.


"Père..."

Tous le dévisagèrent du regard, sondant son esprit à la recherche d’une explication. Les Gardes Royaux ne tardèrent pas à venir nous interpeller.

Par Laya de Malkesh le 21/1/2002 à 12:59:41 (#756075)

Je ne me doutais pas des conséquences de mes actes. Je voulais me venger de mon Père, lui faire payer son attitude à mon égard, mais je n’aurais jamais imaginé que les choses auraient pris une telle ampleur. Les Gardes nous mirent aussitôt aux arrêts. Ayant peur de ce dont j’étais capable, ils m’assommèrent promptement me considérant comme une créature nuisible, vorace. Les contes pour enfants étaient amplis de ces qualificatifs pour dépeindre les Néphilims.
Je repris peu de temps après mes esprits dans une geôle. Mon Père me regardait d’un air accusateur sans dire un mot, me maudissant du regard pour ce que j’avais fait. Je restai allongé là, les larmes perlant sur mes joues, ne comprenant pas ce qui arrivait soudain & voyant le regard haineux de mon Père posé sur moi. J’espérais au fond de moi faire un cauchemar & me réveiller sous peu, mais je savais au fond de moi que tout cela était bien réel.

La fatigue & les larmes me plongèrent dans un sommeil profond. Je ne fus réveillé que par le bruit des clés dans la serrure de ma geôle. Aussitôt la porte ouverte on se rua sur moi pour m’assommer de nouveau. Cette fois-ci je ne m’évanouis pas. Quelque peu sonnée, je voyais les couloirs défiler d’un œil à moitié clos. Je ne voulais pas que l’on me moleste une fois de plus aussi tachais je de me faire porter pour inconsciente. Le bruit du cliquetis des armures était rythmé par le pas des Gardes. Ce bruit en devenait assourdissant, il emplissait les couloirs, je n’entendais que lui. Nous nous arrêtâmes soudain. Le bruit de deux lourdes portes que l’on ouvrait se fit entendre & les Gardes avancèrent de quelques pas puis me jetèrent au sol tel un sac de sable.

D’après les quelques conversations que j’entendais je me trouvais en présence du Roy Théodore VI, ancêtre de la Larve Royale, Sa Majesté Théodore XIII. Des représentant du Clergé Brehanite étaient là & questionnèrent mon père à mon sujet. Celui-ci garda le silence. Des rédempteurs étaient également dans la salle & commencèrent à m’examiner avec la plus grande attention, intrigués par ma nature, voulant découvrir mon origine & les pouvoirs que j’étais supposée détenir.

Un des Inquisiteurs pris la parole & m’octroya toute sorte de surnoms : démone, créature impie, aberration de la nature,... Le Roy déclara alors que mon Père & moi même allions être exécutés pour préserver l’Ordre & la Sérénité au sein du Royaume. Afin qu’une telle affaire ne ternisse pas le blason du Clergé Bréhanite, l’exécution se ferait sans en avertir la populace.

Par Nailo Tenebrae le 21/1/2002 à 20:04:11 (#758638)

:lit:

Par Démone Layn le 21/1/2002 à 20:12:38 (#758666)

*:lit: http://forums.jeuxonline.info/images/icons/icon14.gif *

Par Alzeir le 21/1/2002 à 21:16:21 (#758955)

:lit: :lit: :lit: :eek: :eek: :lit: :lit: :lit:
(juste un truc: c'est une idée ou la police est grande?)

Par Laya de Malkesh le 22/1/2002 à 3:49:37 (#760497)

Mon Père semblait avoir accepté la décision du Roy, du moins ne voulait il pas se perdre dans des explications qui n’auraient fait que l’incriminer davantage. A cette époque les liaisons entre un Paladin & une Sorcière usant de l’Art Sombre étaient assimilées à une trahison envers la Justice, l’Honneur & Brehan. Révéler la vérité n’aurait fait qu’aggraver la situation.

Les portes du bastion royal furent fermées à la populace le temps de l’exécution. Les préparatifs commencèrent à peine le Roy avait prononcé le sentence. Deux bûchers furent montés dans la cour intérieure du château sous la direction des Inquisiteurs. Ceux-ci estimaient que la mort par les flammes représentait une souffrance assez importante pour bannir le mal ancré dans des corps possédés par des démons. D’après eux nos Âmes seraient sauvées par ce procédé et nous devions nous réjouir de cette heureuse attention à notre égard.

Nous observions ce spectacle au loin, à genoux, mon Père à côté de moi. Je cherchais son regard, espérant de la compassion ou tout autre sentiment qui aurait montré son attachement vis à vis de moi, mais il fixait d’un air impassible les préparatifs de notre mort.

Alors que l’on terminait les préparatifs, deux Inquisiteurs m’emmenèrent. Pour empêcher une évasion éventuelle de ma part & pour exprimer leur haine à mon égard, ils me brisèrent les ailes. Ils me questionnèrent sur mes origines, sur mon Père. Ils appréhendaient de voir davantage de créatures telles que moi, aussi essayèrent ils diverses techniques de torture pour voir si je répondais à la souffrance comme le commun des mortels ou si ma nature néphilienne m’octroyait quelques résistances à celles-ci.

Ils furent satisfaits du résultat & se délectaient de mes cris. Ce supplice semblait durer des heures. Le fouet... Le fer rouge... L’étranglement... Ils testaient unes à unes les diverses tortures que leur esprit imaginait, ne semblant jamais à court d’imagination. Je tombai inconsciente sous l’effet de la douleur.

Par Laya de Malkesh le 22/1/2002 à 3:52:30 (#760500)

Alors que je repris mes esprits, je me trouvai désormais sur le monticule de bois, les bras & les jambes attachés à une poutre. Le sang perlait sur mon visage, je ne sentais plus mes jambes. Le regard troublé par les coups que j’avais reçu, je repris mes esprits progressivement. Je vis un homme dans sa fière armure, emmitouflé dans une cape blanche avec le symbole doré de l'Inquisition Royale brodé sur celle-ci, s’avancer vers nous, une torche à la main.

"Vois donc créature pêcheresse ce qu’il en coûte de nous défier, nous, humains !"

Il mit alors feu au bûcher se tenant face à moi où trônait mon Père me fixant droit dans les yeux. Le monticule de bois s’embrasa presque instantanément. Les flammes se faisaient de plus en plus ardentes & engloutirent mon Père, qui dans un cri perçant le silence nocturne environnant, succomba. Je détournai la tête ne pouvant observer un spectacle aussi morbide.

Une odeur de chair calcinée envahit la Cour. J’observai alors d’un air miséricordieux l’assemblée de notables présente qui regardait ce spectacle funeste se dérouler sous ses yeux.
L’homme se tourna enfin vers moi.


"L’heure est maintenant venue de punir la bête !"

L'Inquisiteur approcha alors la torche et le feu, une fois de plus le feu, purificateur, éternel, recommença sa longue course jusqu’aux pieds du condamné. Je sentais la chaleur s’intensifier au fur & à mesure. L’air se raréfiait, mes yeux & ma gorge me brûlaient, mes plaies me lançaient de plus en plus. Au moment où le feu allait m’atteindre, celui-ci s’éteignit brusquement sous l’effet d’une puissante bourrasque. Toutes les torches s’étaient éteintes on ne voyait plus rien. Je sentis alors une main se poser sur ma bouche & défaire mes liens dans l’obscurité. Une des personnes réussit enfin à rallumer une torche. A peine la lumière commençait à remplir de nouveau la cour, qu’une lumière aveuglante émergea du bûcher.

Les ténèbres firent place à la lumière, une douce lumière. Un homme encapuchonné me tenait contre lui. Cherchant le peu de force qui me restait, je me débattis & tomba sur le sol. Le sol était fait de pierres, les murs recouverts de tentures et de riches ornements garnissaient la pièce. L’homme m’avait visiblement amené avec lui dans sa demeure par l’utilisation de quelque sortilège. Il retira alors sa capuche.


"N’aie pas peur. Je ne te veux aucun mal."

Il s’accroupit & me tendit la main

"Je me nomme Orakio..."

Par Laya de Malkesh le 22/1/2002 à 9:29:57 (#761052)

L’homme m’observait d’un air serein, son regard était différent des autres Alors que j’avais lu dans les yeux des notables & des Gardes une certaine peur mêlée à de la haine, Orakio semblait ampli de compassion à mon égard. Un léger sourire se dessina sur son visage tandis que je pris sa main & il m’aida à me relever. Je baissai instinctivement le regard, troublée par cet homme mystérieux qui venait de me sauver des flammes.

"Tu es ici chez moi. Ne crains rien, cet endroit est sûr, personne ne viendra te chercher ici. Les Gardes doivent encore se demander ce qui s’est passé & je doute qu’il puisse imaginer ta présence en ces lieux."

Sur ces dernières paroles, je lui jetais un regard interrogateur. Tant de questions me venaient à l’esprit, je ne savais par où commencer & je n’osais assaillir mon hôte de mes interrogations de peur de paraître impolie.

"Je suis un des Conseillers du Roy, les soupçons ne se porteront certainement pas sur moi & quoi qu’il en soit ils doivent plutôt s’imaginer que tu t’es enfuie par tes propres moyens... Et cesse donc de fuir mon regard, tu n’as pas à te sentir intimider par moi."

Orakio me tendit une chaise & m’invita à m’asseoir. Il commença à appliquer ses mains sur mes blessures pour les régénérer. Personne ne s’était encore jamais comporté avec moi de la sorte. Il était attentionné & s’occupait de moi avec le plus grand soin. Certes mon Père n’avait jamais été violent avec moi & je mangeais à ma faim alors que j’étais auprès de lui, mais il agissait ainsi plus par obligation morale que par affection. Je sentais en Orakio une certaine bonté, une chaleur humaine que j’avais tant désiré sans jamais la déceler chez mon Père.

Par Perle le 22/1/2002 à 9:39:57 (#761087)

:lit:

:doute:

:lit:

:eek:

:lit:

:sanglote:

:lit:

:eureka:

:lit:

Gné ? :amour:

Par Laya de Malkesh le 22/1/2002 à 9:40:19 (#761088)

Tandis qu’il appliquait ses mains sur mes ailes pour essayer de consolider les os qui avaient été brisés, il me fit part de ses pensées. Il avait été dans la salle du trône lorsque les Gardes m’avaient amenée face au Roy & avait tenté en privé de le dissuader de nous condamner à mort moi & mon Père, insistant sur le fait que les apparences ne sont pas toujours ce qu’elles semblent être. Le Roy n’avait pas voulu entendre raison & avait maintenu sa volonté de nous vous périr. Orakio avait alors pris la décision de me sauver, ne pouvant nous libérer tous les deux & laissant mon Père au Destin qu’il avait choisi d’embrasser.

Après seulement quelques appositions des mains sur mes ailes, Orakio avait réussi à me faire recouvrir le mouvement de celles-ci sans qu’il soit pénible de les déployer. Sa connaissance dans le domaine des arcanes & de la sorcellerie semblait très développé d’après ses facultés à me soigner & l’imposante bibliothèque que je pouvais observer dans la pièce tendait à confirmer mes suppositions.
Celle-ci recouvrait deux murs entiers de près de 50 pieds de longs chacun. Plusieurs volumes étaient encore ouverts sur une petite table non loin & divers artefacts dont une pierre brillant d’un éclat bleuté étaient déposés juste à côté.


"Le Clergé Iagonite a découvert ces objets il y a peu dans un mausolée & leurs sages ne sont pas parvenus à en déterminer les origines. Cela fait parti de mes attributions."

Il retira alors ses mains & me fixa du regard. Ses yeux étaient d’un vert profond, ses cheveux bruns les masquaient en partie.

"Je... euh... pourrais tu enlever ta tunique..."

Orakio semblait profondément embarrassé & la gêne était réciproque. Je le regardais pendant quelques instants, surprise de sa demande.

"Bien... Vous m’avez sauvé... Je ferai ce que vous voudrez..."

Me voyant baisser les yeux & me dévêtant d’une main tremblante, Orakio réalisa le malentendu.

"Je crains que nous nous soyons mal compris. Tu ne me dois rien ! Je veux simplement guérir tes autres blessures, rien d autres. Ne va pas t’imaginer d’autres choses.
- Pardonnez moi, je croyais... Je suis confuse...
- Ce n’est rien."

Je sentais la douceur de ses mains parcourir mon dos, soulageant mes maux & cicatrisant les multiples plaies causées par le fouet & le fer rouge. L’odeur de son parfum parvenait jusqu’à moi, mélange de fleurs subtiles, montrant malgré son apparence quelque peu négligé qui aurait pu laissé croire à un caractère rustre & nonchalant, un certain raffinement.
Les soins qu’il m’appliqua durèrent près de deux heures. Mes yeux se fermaient d’eux même sous l’effet de la fatigue & du contre-coup de mes mésaventures.


"Tu as besoin de repos après ce qui vient de t’arriver. Allonge toi sur ma couche, je vais veiller sur toi."

Les épreuves que je venais de traverser avaient eu raison de moi & les larmes commençaient à couler d’elles même sans que je ne sois capable de les retenir. Orakio me serra dans ses bras pour les apaiser & je m’endormis ainsi. Il m’allongea sous les couvertures, puis se dirigea vers la fenêtre, observant les étoiles.

"Syl, accorde lui ta bienveillante protection !"

Par Laya de Malkesh le 22/1/2002 à 12:27:50 (#761729)

Plusieurs mois passèrent. Orakio m’abritait toujours en sa demeure & avait pris la résolution de me faire découvrir le monde que je n’avais pu connaître qu’à travers les livres. Il m’avait posé un minimum de questions sur mon passé, estimant que la démarche devait venir de moi et non d’un pseudo interrogatoire qu’il aurait mené pour m’interroger sur mon passé.

Nous faisions de longue promenade dans les bois, me faisant découvrir les joies du grand air. Passé un temps, les ailes repliées & dissimulés sous une cape, je me promenai en ville à ses côtés et je découvris des choses formidables que je n’aurais jamais pu imaginer seule. Les marchés animés par des commerçants tous plus bruyant les uns que les autres dans le seul but d’attirer d’éventuels acheteurs, me fascinaient. Je voyais les badauds se regrouper devant les divers étalages, buvant les paroles des alchimistes, inventeurs et autres commerçants tous plus farfelus les uns que les autres.

Des enfants jouant dans la rue, courant les uns après les autres m’attirèrent du regard. Je les enviais pour l’enfance que l’on m’avait volé. Leur innocence était touchante, l’esprit loin des problèmes du monde adulte.

Arrivé au détour d’un quartier sombre et d’apparence plus modeste que la zone commerçante de Ciel Argent, Orakio voulut faire demi-tour. L’interrogeant sur les raisons de cette attitude, il ne voulut pas me répondre. M’engageant dans cette ruelle, lui suivant mes pas, je découvris les raisons qui l’avait poussé à me dissuader de marcher sur le pavé de ces ruelles crasseuses.
Des mendiants et des miséreux étaient postés au devant des bâtisses, harcelant les passants pour obtenir quelque monnaie.

Le sentiment et les sensations qui me venaient à l’esprit en voyant ce spectacle devant moi me mirent mal à l’aise. Jamais je n’aurais pensé que des gens puissent vivre ainsi. Ils semblaient se complaire dans la crasse et la misère alors qu’ils auraient pu avec de la volonté tenter de se sortir de ces situations. Ils emmenaient dans leur déchéance bien souvent femmes et enfants, ne leur laissant ainsi aucune chance de connaître une autre vie que celle de ces ruelles infernales.

Par Laya de Malkesh le 22/1/2002 à 12:29:59 (#761737)

Alors que je faisais demi-tour pour quitter ce lieu malsain, deux Gardes entrèrent dans la rue et se dirigèrent vers nous. Orakio me demanda de rester la plus naturelle possible et de ne pas montrer mon visage. Aussi ma capuche me permit de dissimuler ma peur et mon appréhension aux yeux des Gardes qui s’arrêtèrent face à nous. Je reconnus le visage d’un des deux. D’après mes souvenirs il devait être un des membres influents de la milice royale.

"Bien le bonjour Messire ! Madame... Vous ne devriez pas vous aventurer dans un tel quartier, cela est dangereux pour vous ! On ne trouve que des voleurs à la tire et des mendiants ici.
- Nous allions justement quitter ce lieu Capitaine. Si vous le permettez...
- A vrai dire nous vous cherchions. Le Vicomte vous fait demander dans ses quartiers pour souper.
- Dites au Vicomte que j’accepte son invitation. Je suis avec une cousine éloignée pendant la journée, aussi vais je la raccompagner. Comme vous l’avez si bien dit, les rues ne sont plus aussi sûres.
- Oh si ce n’est que cela, je l’escorterai jusqu’à votre logis. Vous savez comme moi que le Vicomte n’est pas des plus patients..."

Mon malaise était de plus en plus fort. Je maudissais l’idée qui m’avait poussé à pénétrer cette rue, la vision du Capitaine en ces lieux me donnait la nausée. Orakio sentait que la situation était dans une impasse, mais il réussit à garder tout son calme.
Tout à coup un mendiant se jeta sur moi et tira sur ma capeline en étant à genoux.


"L’aumône, ma Dame ! L’aumône !"

Je me débattais pour que mes ailes n’apparaissent pas aux yeux des Gardes. Le mendiant tirait de plus en plus, ne voulant pas lâcher le pan de tissu qu’il tenait fermement, bien décidé à obtenir ce qu’il voulait.

"Lâche la, maraud !"

Le Capitaine donna un coup de botte dans les côtes du mendiant qui s’affaissa sur le sol. Je réajusta ma capeline pour que mes ailes restent entièrement dissimulée.

"Partons d’ici, c’est trop dangereux pour votre cousine ! Je vais la raccompagner chez vous."

Je jetai un bref regard à Orakio tandis que nous nous éloignions de lui. Une longue marche avec le Capitaine m’attendait.

Par Pandora le 22/1/2002 à 14:48:43 (#762568)

[ehlp] :lit:

Par Démone Layn le 22/1/2002 à 15:18:35 (#762711)

(La suite j'adore :) )

Par Laya de Malkesh le 22/1/2002 à 16:36:46 (#763133)

Le temps se couvrait quelque peu, le froid se faisait sentir de plus en plus, notre respiration créait des petits nuages de fumée régulièrement. L’hiver semblait approcher à grand pas cette année. Le Capitaine & moi marchions à grands pas, je désirais plus que tout écourter notre marche & éluder toute conversation avec lui. Mes pensées m’assaillaient, la peur m’envahissait. Je ne cessais de rajuster ma capeline de peur qu’elle ne tombe, montrant ainsi mes ailes au grand jour & révélant ma vraie nature. Alors que la bâtisse était visible au loin, le Capitaine m’attrapa par le bras & m’empêcha de continuer plus en avant.

"Je sais que ma conversation n’est pas des plus passionnantes, mais je vous ai adressé la parole à plusieurs reprises & vous n’avez même pas fait mine de me prêter attention. Que vous arrive-t-il ? Y a t-il un problème dont vous voudriez me faire part ? Vous pressez le pas comme si un démon était à vos trousses..."

Au moment même où il prononçait ces mots, une lame lui transperça le corps. L’extrémité de la lame se tenait face à mes yeux, recouverte de sang. Les yeux écarquillés par la surprise & l’effroi qui m’envahissait, je me dégageai aussi rapidement que je le pouvais de la poigne du Capitaine, tandis que la lame ressortait de son corps. Le sang coulant de ses lèvres, une plaie béante au thorax, il marcha en ma direction, me tendant une main suppliante. Je me tenais à l’écart de lui, le regard terrifié, reculant à chaque pas qu’il faisait. Je vis alors la lame ensanglantée se dresser dans les airs & d’un coup vif & rapide lui trancher la tête.

Terrifiée par ce spectacle, je courus aussi vite que je le pus vers la tour d’Orakio, seul refuge apparent contre le meurtrier. Même si je méprisai le Capitaine au plus haut point pour ce qu’il avait fait & pour ce qu’il représentait à mes yeux, je ne lui aurai jamais souhaité une mort aussi cruelle & soudaine. Peut être à l’époque que les dogmes de mon Père s’étaient malgré moi ancrés dans mon inconscient pour me faire penser une telle chose, alors que j’aurais tôt fait d’exécuter moi-même ce pleutre si j’avais l’occasion de remonter le temps.

Dans ma course, ma capeline tomba & mes ailes se déplièrent d’elle-même. Le souffle court, trébuchant à plusieurs reprises, je m’approchais de plus en plus de mon hypothétique salut, jetant quelques rapides coups d’œil derrière moi. La silhouette marchait calmement en ma direction, puis se mit à courir dans un élan soudain & remonta la colline à une vitesse impressionnante. Alors que j’allais ouvrir la porte, je sentis une vive douleur au bras & je fus tirer en arrière. Un fouet s’était agrippé à mon poignet & je faisais désormais face à notre assaillant. Il me plaqua contre la porte, sa main posée contre mon cou. La peur emplissait tout mon corps, je tremblais, observant la lame dans sa main encore couverte de sang, n’osant pas regarder dans les yeux celui qui me tenait à sa merci. Le sang coulait de la garde de sa lame & tombait sur l’herbe verte. L’attente me semblait interminable, j’étais comme prête à mourir mais rien ne vint.


" Laya !"

Cette voix... Elle m’était familière. La curiosité me donna du courage & je me décidai à enfin fixer la Mort qui était venue m’emmener. La vue de son visage me laissa sans voix. Mon Père se dressait en effet devant moi...

Par Crimson le 22/1/2002 à 16:53:14 (#763245)

:lit: http://jppetit.free.fr/smileys/thefingerred.gif

Par Démone Layn le 22/1/2002 à 17:01:19 (#763288)

:lit: :amour: :) la suite ..... ;)

Par Laya de Malkesh le 23/1/2002 à 0:39:33 (#766509)

Je fixais le visage de mon Père, je ne comprenait plus. Je l’avais vu brûler devant moi. Je le dévisageais, quelque chose semblait étrange dans son regard, comme si il était vide de toutes émotions.

"N’aie pas peur, je ne te veux aucun mal, j’ai simplement voulu nous débarrasser de ce pauvre Capitaine..."

Un sourire malsain se dessina sur son visage alors qu’il jetait un bref coup d’œil sur le bas de la colline où gisait encore le cadavre. Des corbeaux commençaient à se poser sur lui & picoraient la chair encore fraîche.

"J’ai à te parler, nous devrions rentrer..."

La main encore tremblante & n’osant pas montrer mon anxiété j’obéissais machinalement. Nous entrâmes, il posa son épée au pas de la porte et fit le tour de la pièce, scrutant les moindres recoins.

"Impressionnante bibliothèque... Je ne pensais pas qu’Orakio était si instruit, mais après tout pour vouloir se servir de toi, il a bien dû réfléchir au plan qu’il met à exécution actuellement.
- Qu’est ce que... Orakio ne pourrait pas faire cela, il m’a sauvé !
- Il t’a sauvée mais ne crois pas que cela soit par pure charité ou sous le fait d’une compassion sans borne ! Si il l’a fait & si il prend autant de risques, c’est par simple intérêt... Son goût du pouvoir comme bien des membres du Clergé Sylien n’est plus à démontrer. Ils sont lassés de devoir toujours rester en retrait, n’étant que les conseillers des Grands de ce monde & veulent maintenant aller au devant de la scène. Ce n’est un secret pour personne & le Roy les fait surveiller constamment... Il a même offert Lighthaven au Clergé Sylien pour tenter d’apaiser leur soif. Mais Orakio veut se servir de toi comme d’un focus, d’un outil pour assouvir ses attentes personnelles, ses envies de pouvoir. Et toi, ma chère fille, tu serviras à écarter ceux qui lui barreront le chemin. Il a autre chose en tête que de te faire découvrir le monde & te conter fleurète au coin du feu. Il te manipule."

Alors qu’il me disait ces quelques mots, sa main me caressait la joue. J’étais encore sous l’effet de la surprise de ce discours.

"Ne t’imagine pas qu’il te gardera près de lui, aussitôt aura-t-il eu ce qu’il voulait, aussitôt il te détruira... Voilà la vraie façon de faire des Syliens !"

Par Laya de Malkesh le 23/1/2002 à 12:06:50 (#767843)

La surprise passée, je repris mes esprits. Cette façon de parler, ces expressions... Cela ne ressemblait pas à mon Père ! Pas plus que ses ''ma chère fille'' ou sa main sur ma joue. Je posai mon regard sur lui pour tenter de détecter quelque expression, mais rien... Son visage semblait pâle & dur, comme si il était figé. Il passa une nouvelle fois sa main sur ma joue pour écarter une mèche de cheveux. Sa main était froide, rugueuse.

En dix ans je ne l’avais jamais vu faire un tel geste à mon égard. Il ne m’avait jamais caressé, encore moins serré dans ses bras. Il n’avait de Père que le titre qu’il avait bien voulu s’octroyer. L’homme que j’avais en face de moi n’était nullement celui que j’avais connu.

Il m’observa des pieds à la tête d’une façon étrange, mais je préférai ne pas laisser paraître ma méfiance à son égard, ne sachant pas qui il était vraiment & ce qu’il voulait.


"Vous êtes mort sur le bûcher devant moi, comment cela peut-il être possible ?!?
- Ogrimar, mon enfant ! Ogrimar... Il m’a fait revenir ici pour accomplir un dessein & tu en fais partie."

Voilà donc ce qui amenait vraiment cet étranger ici. J’étais le dos tourné à la cheminée et je sentais la chaleur du feu me parcourir le dos. Soudain une idée me vint.

"Un dessein ? De quoi parlez vous ? Vous m’avez toujours répété que ma présence ici bas était une erreur, que les Dieux avaient honte de moi & que je devais rester cachée pour ne pas m’attirer leur courroux !"

J’avais enfin trouvé ce que je cherchais... Le tisonnier ! Je posai ma main délicatement dessus, le soulevai légèrement & gardai mon nouvel allier derrière mon dos pour qu’il ne puisse le voir. J’étais certes moins forte que lui, mais l’effet de surprise pouvait jouer en ma faveur si il en venait à se montrer agressif envers moi.

Par Laya de Malkesh le 24/1/2002 à 6:52:25 (#774161)

"Qui n’a pas fait des erreurs ? J’étais dans l’ignorance, l’incompréhension. Je t’ai fait souffrir alors que tu ne le méritais pas. Ce sont les autres qui auraient du souffrir à ta place ! Ceux qui m’ont éloigné de toi, ces prêtres, ces paladins. Ce sont eux qui nous ont empêcher de partager une vie normale. Si leur morale stupide & leur prétendue vertu ne s’étaient pas immiscées dans mon esprit jamais tout cela ne se serait passé ainsi."

Que j’aurais aimé que mon Père me dise de telles choses... Je lui aurais tout pardonné, j’aurais été prête à damner mon âme pour que cela arrive... Mais ce n’était pas lui ! Plus le temps passait & plus j’en avais la certitude.

"Ogrimar m’a ouvert les yeux. Il m’a parlé & m’a renvoyé ici pour t’apporter son message & pour me permettre de t’assister dans ce qui t’attend désormais.
- Ogrimar est un Dieu destructeur, je ne veux pas le servir ! Je veux juste mener une vie normale ! Je me moque de ce que les Dieux attendent de moi.
- Tu ne le peux ! Tu es une élue, tu dois accomplir sa volonté. Tu sais au font de toi-même que tu as vu le jour pour semer chaos, peine & destruction. Tu es supérieure à toute cette engeance qui règne ici bas. Montre leur ton véritable visage ! Fais toi craindre d’eux ! Ecrase les tels les insectes qu’ils sont ! Brûle, pille, tue ! Voilà les mots qui doivent te revenir à l’esprit ! Voilà ta vraie raison de vivre ! Voilà ce qui représente ta vraie raison d’être ! Tu es une Néphilim. Tu dois te battre pour la Gloire d’Ogrimar ! Tu dois...
- ASSEZ !"

Je n’en pouvais plus. Je me jetai sur lui et le frappai de toutes mes forces avec le tisonnier en plein visage. Il s’effondra sur le coup. Je m’acharnai sur lui, le visage crispé par la colère, le souffle court. Je m’arrêtai soudain, lâchant mon arme & observant ce que je venais de faire. La rage m’avait poussée dans une frénésie incroyable.

Les mots qu’il avait dit m’avaient affectée même si je me refusais à y croire. Il avait réussi à toucher un point sensible que je ne connaissais même pas. Un côté que j’avais refoulé en moi, une rancœur, un dégoût des autres. J’avais étouffé cette rage inconsciemment mais lui avait réussi à la faire surgir en quelques minutes. Le discours qu’il avait tenu me semblait trop vrai, il semblait avoir tout dit. Je n’avais pas pu supporter davantage ses paroles. Elles étaient désormais gravées en moi & je sentais tous mes repères se troubler.

La porte s’ouvrit tout à coup... Orakio était de retour.

Par Démone Layn le 24/1/2002 à 15:24:43 (#775847)

Très joli Laya

(J'aime beaucoup) :)


*:lit: *

Par Pandora le 24/1/2002 à 16:14:46 (#776106)

[ehlp]

Par Cassie le 24/1/2002 à 16:28:31 (#776256)

Cassie, seule chez elle, consulte un livre à la reliure déchirée.
Laya... Quelle histoire fascinante... Ou est elle à présent ? A t elle trouvé la paix ?
Ou du moins sa paix... Je le lui souhaite...
*sourit en reprenant sa lecture*

Par Laya de Malkesh le 9/2/2002 à 14:56:42 (#892776)

Je pouvais lire dans son regard une incompréhension manifeste. Il voyait cet homme étendu sur le sol, baignant dans son sang & moi, l’arme du crime à mes pieds, terrifiée par ce que je venais de faire, tétanisée par l’acte horrible que je venais de commettre. J’avais beau essayer de lui exprimer ce qui s’était passé, je ne parvenais à émettre aucun son. J’étais devenue à ses yeux en un instant le monstre que tout le monde dépeignait : violente, sauvage, cruelle. A quoi bon tenter de le convaincre du contraire !

"Orakio, je... Ce n’est pas ce que tu crois ! Il a... "

Un rire éclata & transperça l’atmosphère pesante qui imprégnait la pièce. Mes yeux se portèrent sur Orakio, mais je réalisai bien vite que ce n’était pas lui. Ce ricanement provenait de la dépouille de mon ''Père''.

"J’ai cru un instant que tu ne te déciderai jamais à me tuer."

Il se releva comme si rien ne s’était passé, le sang coulant toujours sur son visage. Il s’essuya légèrement du revers de sa manche. On pouvait voir la chair à vif apparaître, des lambeaux de peau pendant dans le vide. Il me sourit, montrant ainsi sa mâchoire à demi fracturée.
A quoi tout cela rimait ? Orakio me tira vers lui, voulant me protéger de notre opposant.


"Oh ne t’en fais pas pour elle, elle n’est pas aussi faible qu’elle n’en à l’apparence. Ces jolies marques sur mon visage peuvent en témoigner. Elle n’a pas besoin de ta protection.
- Qui êtes vous ?
- Son Père, son défunt Père même devrais je dire !"

Par Laya de Malkesh le 10/2/2002 à 16:56:10 (#899442)

"Voyez vous une charmante divinité m’a proposé contre mon retour parmi les bons vivants de lui ramener ma tendre fille. J’ai des affaires à terminer ici bas & mon petit séjour dans les Lymbes m’a fait repenser à quelques individus méritant une petite visite de courtoisie de ma part, aussi ai je accepté sans la moindre hésitation. Allons, ne soyez pas déçu de m’avoir vu renié Bréhan ! Après tout je ferais un bien meilleur mort-vivant que pantin de sa chère Majesté. Plus de protocole à suivre, plus de gants à prendre avec certains ! Je peux laisser libre court à mon imagination en matière de vengeance... Et croyez moi, quand on reste un certain temps à errer dans les Abysses, on a tout le temps de penser à ce que l’on aurait aimé faire subir à ses ennemis avant de mourir.
- Je ne me tournerai jamais vers Ogrimar comme ma Mère !
- Je ne m’avancerais pas autant à ta place, ma fille... Je t’ai montré ce dont tu étais capable, j’ai révélé ta vraie nature et à mon avis tu y reprendras goût bien assez tôt ! Ce n’est pas moi qui tenait ce tisonnier, mais toi. Après tout en à peine une heure je suis parvenu à te pousser à bout. Les mois & les années se chargeront du reste. Le vieil adage ne dit il pas "Goûte rien qu’une fois au fruit défendu & tu y croqueras à pleine dent une seconde fois" ?"

Mon Père montrait sa pédance qui le caractérisait si bien de son vivant & riait à la moindre de ses propres réflexions, comme savourant le plaisir de m’annoncer ce destin funeste.

"Tant que je serai auprès d’elle, je me battrai pour empêcher cela d’arriver !
- Remarque intéressante... Et voilà bien le problème, vos jours sont comptés cher ami ! Je me demande comment réagirait l’Inquisition Royale & le clergé Sylien si ils apprenaient tous deux que vous avez sous votre toit une Néphilim. Après tout ils m’ont montré leur convivialité sur le bûcher."

Il éclata de rire de plus belle.

"Je tâcherai donc à ce que personne ne l’apprenne, en commençant par vous éliminer !
- Essayez donc... Mais même si vous parvenez à me vaincre avant que je ne mette mon plan à exécution, d’autres le feront à ma place, soyez en sûr."

Mon Père s’arrêta net de rire sur ces dernières paroles échangées & se précipita vers la porte.
Alors qu’il descendait en trombe la colline, courant vers les bois où il aurait trouvé refuge, Orakio incanta un sort, embrasant ainsi la carcasse de mon Père. Un râle retentit dans les environs alors qu’il disparût définitivement !

Par Igna suma le 10/2/2002 à 21:31:27 (#901470)

:lit:

Par Igna suma le 10/2/2002 à 21:32:20 (#901477)

:lit:

Par Laya de Malkesh le 13/2/2002 à 15:06:53 (#921367)

Plusieurs jours passèrent. Orakio s’enquérait d’informations auprès de ses divers contacts, soucieux de l'intérêt que certains pouvaient porter à la fois sur sa personne et sur sa "cousine". Il redoutait que la Garde ne vienne à faire fouiller sa demeure ou pis encore que l’on veuille m’interroger. Mais, même si étant la dernière personne à avoir vu le Capitaine en vie officiellement et le fait qu’il ait été assassiné non loin de chez Orakio, le Roy portait une confiance sans borne envers un de ses plus fervents serviteurs et conseillers.

La Garde était à la recherche d’un groupement de brigands, les meurtriers présupposés d’après les renseignements apportés par Orakio. Afin d’éluder une quelconque demande de témoignage de ma part, j’étais sensée être retournée auprès de mon époux, dans le but de regagner un peu de calme et de repos. Le meurtre sanguinaire dont j’avais été témoin m’avait selon ses dires causée un certain traumatisme. Même si le barbarisme de mon Père m’avait affectée au premier abord, cette scène n’était pas celle qui occupait mes pensées.

Je ne cessais de ressasser les paroles qu’il avait prononcé et de me remémorer le regard qu’il avait. Ce regard... Il me hantait. On aurait cru qu’il savait. Qu’une quelconque entité supérieure lui avait conféré des dons de prédictions & qu’il avait pu voir ce qui m’attendait dans les lunes à venir. Que j’aurais renié mes convictions les plus profondes, que j’aurais trahi mes sentiments envers Orakio & que chaos et souffrances auraient été les seules choses perdurant après mon passage.

Si cela était vrai, alors à quoi bon lutter ? A quoi bon tenter de changer le cours des choses si ma destinée était déjà tracée & devait arriver inéluctablement ? Le désespoir me gagnait peu à peu et je ne savais trop quoi penser ou faire. Orakio était peu présent, mais il savait malgré tout ce que je ressentais. C’était l’évidence même après tout... Peu auraient été en mesure de réagir avec sang froid à ma place. Il voulait m’apporter son aide, mais il considérait que la discussion devait venir de moi. Il ne voulait pas me forcer à aborder des sujets encore douloureux.

Puis, lassée de repenser à tout cela et d’être poursuivie jusque dans mes rêves par mon Père, je fis ce qui s’imposait.

Par Wolik le 13/2/2002 à 19:43:40 (#923329)

hrp up et coucou en passant

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