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Fin de soirée ...

Par Merrick Nurien le 16/1/2002 à 11:17:29 (#724506)

Il se fait tard. La nuit est tombée depuis longtemps, et seuls quelques clients restent encore dans l'auberge, la plupart trop saouls pour oser faire un pas vers la sortie. Tous ses amis ont quitté la table, et Merrick se lève, s'avançant vers la porte. Son pas assuré ne reflète pas la grande quantité d'alcool qu'il a absorbé.

"Bonsoir messires" dit-il à la cantonnade, comme tous les soirs, en sachant très bien que comme tous les soirs, personne ne répondra. Les seuls qui auraient pu répondre ont quitté les lieux quelques heures auparavant.

Le froid extérieur essaie de s'engouffrer tant bien que mal dans son manteau épais, et n'y arrivant pas, se venge sur son visage et sur la main qui tient son baton usé par les années. Bientôt, sa maison est en vue.

La pièce principale qui fait office de salon et de cuisine est sombre et froide. Comme tous les soirs, son baton s'agite vers la cheminée et vers des lampes à huile, qui émettent la lumière et la chaleur suffisante pour que cette pièce devienne agréable. Une table est posé sur le sol en parquet usé. Dessus, un protrait. Une jeune femme aux grands yeux verts et à la chevelure blonde comme les blés. Religieusement, il s'approche du portrait et le prend dans ses mains.

L'artiste n'a pas su rendre à ce portrait la joie de vivre qu'on pouvait lire sur son visage, les crises de fous rires régulières, et il manque son corps. Son corps tellement beau, ses hanches, ses mains. Merrick est encore une fois surpris que malgré tout ce temps passé, une larme essaye encore de perler à ses paupières. Encore une fois, il mettra ça sur le compte de l'alcool, tout en ayant conscience de faire le pire des mensonges. S'avouer qu'il l'aime encore serait pour lui un coup de poignard supplémentaire, bien que cela soit un évidence. Alors, il lève le portrait à ses lèvres, l'embrasse, et le repose doucement.

"Dors en paix ma chérie."

Puis il va vers sa chambre. Tout seul, il va se coucher dans ce grand lit froid, comme d'habitude. Comme le bourreau s'habitue à la mort, comme le mendiant s'habitue à la misère, comme le guerrier s'habitue au sang et le médecin est blasé de la douleur des familles, Merrick s'est habitué à la solitude. On finit toujours par s'habituer au pire. Toujours. Le temps fait son oeuvre sournoise, enlevant à chqaue jour qui passe toute l'humanité qu'il peut nous voler. L'alcool l'aidera a avoir un sommeil sans rêves, sans cauchemars où il verra pour la centième ou peut être la millième fois le corps sans vie de sa bien-aimée, tuée sans raison dans un rixe, un jour où il n'était pas là.

Demain sera un autre jour.

Peut-être.

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