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Le sang maudit. (Suite de l'histoire d'un petit fleuriste.)

Par Kain Heinlein le 15/12/2001 à 16:57:30 (#557643)

Il avait beau encore trembler d’euphorie, il pleurait. Le sel de ses larmes venait épouser la douceur du sang de son fils, qui s’épandait selon le tracé capricieux d’un pentacle cerclé. Il dessinait, fébrile, râpait le morceau de chair à la pierre pour en finir le cabale magique. Pour lui ne comptait plus que le pentacle, le pentacle et aussi pervers que cela puisse paraître, son fils, qu’il mourrait déjà d’envie de soigner. Il se tortillait au sol, la main crispé sur le vide qui béait à son bras, alors que sa raison tentait de coaguler la folie qui lui vrillait la conscience.
« Mère ?Mèèèèère ! » Son cri de douleur s’était mué par les mots en cri d’inquiétude panique. Sa souffrance ne faisait qu’accentuer sa peur enfiévrée. Son géniteur succomba à sa faiblesse et revint au côté de la folie de sa folie.
« Fils. » Murmura t’il en appliquant sa main sur sa plaie. « Merci…et… » Sa main se referma sur celle qui comblait avec spasmes la blessure, et s’encycla d’une lueur nacrée, pulsant et jaillissant de ses doigt pour aller soigner le bras meurtri. Le saignement stoppa, et les chairs s’élargirent rapidement pour aller couvrir la plaie. « S’il te plait, maintenant, reste tranquille. » Il parlait avec douceur et mélancolie, avec un timbre qui donnait tout le poids de ses larmes. Il souleva son enfant et le coucha près de sa mère inanimée.
« Dis lui que tu l’aimes : elle a voulu te sauver. Tu peux lui en être reconnaisant.. » Il s’aggravait peu à peu alors que la flamme de la folie se ré intensifiait dans ses yeux. Il s’écarta rapidement de sa famille avant de replonger dans les méandres de ses envies vicieuses. Kain était à son désespoir et enserrait fébrilement la dépouille en sursis de sa mère, qui respirait encore faiblement. « Mère, ne me laisse pas…Je t’en prie…je t’en prie ! » Gémit il en enfouissant son visage dans sa robe.

Le père ouvrit le grimoire qu’il avait tenu en main tout le long, et entama les psalmodies avec ferveur, au fur et à mesure que sa libido recouvrait sa peine. Son chant était funeste, tellement grave que les murs eux mêmes résonnèrent de concert pour venir l’appuyer d’un chœur silencieux. Alors que l’incantation attendait un crescendo, le sol sous le sang devint incandescent, évaporant le liquide en volutes rougeaudes.
« Ah !Aaaaaaah ! » Glapit le noble, en voyant le succès de son rituel. « Enfin !ENFIN ! »
Les volutes entamèrent un ballet lancinant, s’appliquant d’un consciencieux factice pour former des cercles concentriques.
« Ogrimar !Envoie moi ton serviteur ! » Il était maintenant à genou, baisant le pentacle à s’en brûler les lèvres, s’abandonnant à sa frénésie.
La fumée finit par se concentrer en une forme solide, vraisemblablement humaine quoique ailée, pour finalement s’incarner en démon. Il était largement plus anthropomorphique que ses congénères, mais rien ne pouvait en aucun cas permettre aux spectateurs de douter de son origine démoniaque. Il piaffa d’impatience, soufflant de ses narines un air vicié et fumailleux d’une irascibilité difficilement contenue.
« Que me voulez vous, humain ? » éructa t’il à l’intention d’Heinlein, qui se contorsionnait au sol d’allégresse. Le démon, rapidement à bout l’empoigna et le tint à bout de bras pour le sommer d’un ultimatum rapide. « Pourquoi m’as tu appelé, créature ? ».
Kain était toujours à prier sa mère de rester avec lui. Il se fichait de son père, de l’incube et de sa frayeur, il ne voulait que sa mère…que cette femme. Il la vit lentement reprendre conscience et essayer de se relever, mais il ne reconnu pas la détermination qui se lisait sur son tendre visage.

Le père de Kain avait entre-temps réussi à suffisamment reprendre ses esprits pour forumler sa quémande. « J…je veux que tu mettes fin à la malédiction de notre famille !Je …je veux que…Que tu…tu ». Le démon semblait déjà fort au courant de la nature de la demande, et n’en attenda pas moins : il aboucha la gorge de sa victime, y planta ses crocs effilés et la déchira d’un rapide mouvement du bras. Il n’avait même pas eu le temps d’hurler sa souffrance, il était déjà mort, négligemment décapité…et à voir le regard de la créature, Kain allait être le suivant. Il s’avança avec hâte, dans la ferme intention d’en finir avec une tâche qu’il savait nécessaire quoique dégradante.
La mère,qui s’était relevée, tituba pour se jeter sur le démon, dans l’espoir de donner à Kain l’occasion de s’enfuir.
« Je t’aime, Kain…tu …dois …vivre, même si tu es…maudit ! Ne devient pas… » Elle n’eut le temps de finir sa phrase que le main du démon était déjà dans ses entrailles, enserrant ses organes de sa main griffue. Elle mourut aussi rapidement que son époux : sans avoir le temps de se rendre compte qu’elle souffrait.
« Quel gâchis » cracha t’il en suçotant sa main. « Petit, tu n’as vraiment pas de chance d’avoir été le fils de ce déchet. » ricana t’il en désignant d’un mouvement d’épaule la dépouille de son paternel. Il leva sa main griffue pour se débarrasser du jeune homme tétanisé, mais ne put terminer son mouvement : une dague en argent s’y était plantée avec force, faisant jaillir le sang noirci de sa plaie récente.

Guren se tenait à l’entrée de la salle, la mine résolue. Il n’attendit pas que le démon réalisa qu’il était blessé pour décocher une volée de carreaux dans son torse. Il attendit encore moins pour laisser tomber son arbalète au sol et dégainer son épée ornée de runes étincelantes.
« On est habitué à combattre mes frères, à ce que je vois, petit guerrier. » sourit le démon en arrachant calmement la dague de son poignet.
« Maître d’Arme, jeune impoli.» Corrigea t’il avec un léger sourire. « Et plus habitué à les combattre que tu n’le souhaiterait. ».
Le quinquagénaire regardait les carreaux fichés dans la poitrine de la monstruosité avec amusement. Cette plaie apparemment bénigne était son Joker : sans le savoir, le démon s’imprégnait de démonicide, poison extrêmement rare que Guren avait appris à bénir au long de ses dangereuses pérégrinations. Après quelques coups d’épées rapidement détournées par la patte de son adversaire, le guerrier vit bien tôt qu’il avait devant lui un adversaire de premier ordre, peut être son meilleur opposant. Mais le poison fit rapidement son office et vint tarir la force et la fluidité de l’être. L’ancien chevalier s’amusa quelques temps à entailler le démon ci et là. Oscillant entre la prudence et le jeu, sous le regard vide d’un Kain parcouru de spasmes.
Le démon courba un instant l’échine, laissant là à son ennemi la possibilité d’une victoire nette sur sa nuque découverte. Mais jamais jusqu’à maintenant Guren n’avait laissé l’occasion à son ennemi d’être rusé …et il se laissa prendre au piège. Armant ses bras et levant son épée au plus haut, il fut frappé de plein fouet au torse par un démon revigoré. Il avait été certes atteint par le poison mais il avait feint rapidement la paralysie avant que le plus gros des dommages n’aient été fait, et, c’est la barbe gorgée de sang que l’homme se rendit compte de sa stupide erreur. Le coup l’avait désarmé et propulsé contre le mur. Sans son armure maintenant disloquée, il aurait été tué sur le coup.
Il resta quelques temps abasourdi et médusé, voyant l’incube s’approcher, jusqu’à ce que, résigné, il prit une dague à sa ceinture pour l’appliquer sur sa gorge. « Mieux vaut le suicide que le déshonneur, vieil homme ? » Ricana le démon. Il était maintenant à quelques centimètres de lui et lui soufflait l’air chaud de sa colère au visage, le toisant de toute sa majesté.
« Non, mieux vaut le legs. » Sourit il en lançant la dague au pieds de Kain, qui avait eu suffisamment le temps de reprendre une ébauche d’esprit. Le démon regarda la lame choir aux pieds de l’adolescent en se retenant à grand-peine de rire. Il n’en fallut pas plus à Guren pour lui donner l’occasion de planter un couteau de lancer également imprégné dans la jambe de l’être, au prix d’un dernier effort qui lui fit malheureusement baisser sa garde. Le démon lui broya le crâne avec irritation, sous le coup de la surprise, avant même d’avoir eu l’envie de le faire souffrir un peu.

Pendant tout ce temps, Kain s’était accroché aux derniers mots de sa mère, et à l’image de la mort de son père qui venait de concert revigorer son âme. Telle une sentence de mort, le jeune homme se dressa, la dague à la main. Le temps de se redresser, son regard était devenu l’hôte de la détermination, et il serrait à présent la dague magique de son maître avec force, au point d’en risquer la crampe.
« Je dois vivre…Je dois vivre… « répéta t’il pour ne pas s’effondrer sous la pression.
Le démon riait moins alors que l’effet du poison s’était décuplé suite à la nouvelle blessure, mais il ne faisait toujours pas de doute quand à une victoire facile sur sa prochaine victime.
« Tu as de la chance que je DOIS te tuer, vermine, sinon je t’aurais appris le vrai sens du mot souffrance… » Grogna t’il en chancelant vers le jeune homme.

Le sang maudit de Kain se mit à bouillir, malheureusement pour le démon…

Par Reis Tahlen le 15/12/2001 à 19:57:15 (#558729)

Bon, j'attendais pour le remonter, mais puisque tu m'as gavé sur le chat...*PAF*

Et pas la peine de dire que c'est bon! Ce serait comme dire que le soleil est chaud, c'est débile! :D

...

Par Kain Heinlein le 15/12/2001 à 20:07:13 (#558786)

Un grand penseur grec disait : "La meilleure des meilleures qualités de l'être humain sera de savoir discerner le plus grand et le plus divin des génie lorsqu'il se montrera face à l'humanité, et ce génie, c'est "Le Joueur Derrière Kain Heinlein"
Il suffit de voir la clairvoyance et le discernement de ce vieux qui prévoyait déjà l'existence d'un être comme moi à son époque obscure et reculée pour tomber en pamoison devant la justesse de ses paroles.
C'est pour ça, Reis, que je peux maintenant dire que t'es un mec bien...pour rendre hommage à ce sage penseur.

Par M-V Anovel le 15/12/2001 à 21:12:48 (#559252)

Paradoxe.

démonstration.

Fin.

Comme disait l'autre :rolleyes:

Par Miyu le 15/12/2001 à 23:57:56 (#560539)

:chut: :lit: :chut: :eureka: :doute: :lit: :bouffon:

:)

Par Euryale le 16/12/2001 à 2:10:08 (#561724)

"Connais-toi, toi-même" c'est aussi d'un penseur grec, je me trompe? Enfin, si je te le rapelle, c'est juste pour que tu y reflechisses serieusement. :ange: :ange:

Bon jeu à toi...le génie :D :D :D

Par Feoline le 16/12/2001 à 2:12:48 (#561745)

Connais toi toi-meme, c'est pas dans Matrix aussi?:eek: :ange: :eek: :ange: :eek: :ange: :eek:

ooooooooops

Par Feoline le 16/12/2001 à 2:13:29 (#561753)

*a oublié de poutouter Kain pour son texte*

bravo ;)

...

Par mirea le 16/12/2001 à 9:24:55 (#562921)

:lit: :amour:

rien a ajouter ....

heu si: *paf le post*

Par M-V Anovel le 16/12/2001 à 11:30:10 (#563550)

Le génie, il n'est pas encore à l'aboutissement de sa croissance le pauvre.

Je me demande de quel engrais et quel eau se nourrit ce génie.

(Tchen-tche-tcheeeen!)

Par Kain Heinlein le 16/12/2001 à 13:28:59 (#564568)

MV : Pour l'instant, il se laisse affamer lorsqu'il ne trouve pas quelques restes des jours passés. Encore heureux qu'il ne vomit pas que des déchets, Momo...;)
Mais je te rassures, si déjà je suis génial alors que je n'en suis qu'à mes balbutiements, imagines (si c'est dans l'étendue de tes capacités simplement humaines) ce que ce sera quand je me dirais qu'il faudra que je m'y mette...!:D *réajuste sa couronne, se gratte la nuque avec son sceptre*

Euryale : Bien dit, mais rassures toi, si je dis que je suis un génie c'est bien parce que je suis au pied de la lettre cette injonction si sensée.

Féoline : *poutou bien sûr aussi*

Miyu : hihi!:)

Mirea : :amour: (Ca, c'est Kain qui m'l'a d'mandé...;) )

Par Delyna Vald le 16/12/2001 à 18:50:43 (#566907)

Texte magnifique :)

*attend la suite avec impatience*
*vient de se faire avoir en voyant que Kain avait répondu :p*

bla, bla bla bla

Par Ya le 17/12/2001 à 9:02:49 (#571029)

Et paf le post

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