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Le bouffon morbide...

Par Boreale le 9/4/2001 à 11:38:00 (#341328)

La pénombre, les géoles du chateau de SilverSky... Ces fameuses prisons du Roy, ou disparaissent ceux qui lui déplaisent dit on, ou où la garde expédie tout indésirable. Une silhouette menue, qui se fond dans les ombres comme si c'était une seconde nature, avance pourtant au milieu des cellules, esquivant le regard des gardiens de la prison plus occupés avec leurs prisonniers qu'avec les aventuriers de passage. Le récit de Samuel avait de quoi l'intriguer, cette histoire de bouffon morbide qui hanterait les sous sols les plus profonds du palais, vers les géoles ou nuls garde n'osait plus aller. Si ce racontard est vrai, qui sait quel maléfice retient encore et toujours ce non-vivant au palais? Les paroles du tavernier lui revinrent en mémoire... Un bouffon du roy Theodore VII, en désaccord avec ce dernier. Une sombre histoire d'un rituel magique qui se serait mal passé, une nuit d'épouvante qui se serait alors abattue sur la capitale et le chateau avant que des héros ne parviennent à repousser les morts et arrêter le bouffon, et une terrible malédiction qui pèserait depuis lors et encore maintenant...

Le crépitement des torches est le seul son qui perturbe le silence à présent. On distingue encore au loin les râles de certains prisonniers, ainsi que les pas des gardiens qui résonnent sur le sol de pierre, mais aucun signe de vie n'est visible dans ce dernier sous sol. L'état de décrépitude en dit long sur la fréquentation de ces cellules. Ici et là, des ossements, des corps sans vie... Au travers des portes, on croit distinguer un mouvement, comme si le prisonnier enfermé depuis des lustres bougeait encore. Au fur et à mesure qu'elle progressait dans les ténèbres de la prison, Boreale avait ressenti une energie noire, une sombre puissance bien habituelle pour elle, qui était maintenant plus présente que jamais. Il ne faisait aucun doute à présent que la magie des ténèbres était à l'oeuvre sous le palais du roy lui même, et que le bouffon morbide n'était pas une légende.

Un cliquetis d'os, et soudain un rire dément qui emplit les salles. Le bruit semble provenir de partout à la fois, agressif et déroutant. Enfin il s'arrête, laissant place à ce bruit des os sur la pierre, alors que le bouffon morbide approche. Un squelette, dont la machoire s'agite frénétiquement comme pour rire continuellement, et dont on devine sans peine le rictus perpétuel. S'il ne peut plus rire, Boreale est pourtant sure que c'était son rire qu'elle a entendu, ce même rire que l'on peut deviner de temps en temps, même dans le palais. Sur le crane blanc repose même une parodie de couronne, comme un chapeau de bouffon usé par le temps et les ages... Les orbites vides du bouffon se posent à présent sur celle qui a osé venir le déranger. Puis le combat s'engage, sans prévenir, sans parole. Le bouffon tente d'absorber cette vie, cette oasis de vie qui vient troubler la mort ambiante, mais déjà la riposte arrive, sèche, cinglante, sous la forme d'une multitude d'éclats de glace qui viennent geler, casser et pulvériser ces os animés par les ténèbres. Et le silence se fit, aussi vite qu'il avait disparu.

Et le ricanement repris de plus belle, alors qu'un tas d'ossement se relevait. Boreale esquissa un sourire, le rituel liant le bouffon était puissant, et lui serait certainement très utile...

Par Myriame le 13/4/2001 à 22:49:00 (#341329)

Ainsi que l’avaient dit les prêtre du temple d’Artherk, le vieux Samuel avait bien quelque tâche à lui proposer. Immédiatement, à son œil amusé et à son ton de celui qui renouvelle pour la centième fois son explication, Myriame devina qu’il voulait plus la mettre à l’épreuve que lui demander un service utile. C’était de bon matin, et le vent doux qui pénétrait par la fenêtre présageait un jour beau et ensoleillé, aussi Samuel ne sembla-t-il pas chercher à inquiéter outre mesure la jeune fille, et il lui causa de ce bouffon morbide comme il l’eût fait d’une vieille chose à la cave. Et effectivement, il s’avéra que l’auteur peu discret de ces sempiternels ricanements était bien une vieille chose à la cave. Myriame, un peu étonnée par cette mission singulière, suivit les instructions de l’homme, tourna quelques moments en rond dans les couloirs du château et finalement parvint à une volée de marches d’où montaient déjà des odeurs putrescentes. Cela suffit presque à la faire renoncer, mais d’entendre une fois encore cet être – quel était-il, au juste ? – rire à gorge déployée de cette façon si macabre la décida à poursuivre.

Il s’agissait d’anciennes geôles, on ne pouvait s’y méprendre, et aux cris qui s’échappaient de la première des cellules, il se pouvait fort qu’elles ne fussent pas totalement désaffectées. L’entrée de la jeune fille dans cet univers sombre et méphitique fut un étonnant contraste. Elle irradiait une puissante lumière blanche qui repoussait les ombres à distance plus que respectueuse, éclairant comme au plein jour la texture ancienne des murs, vainement cachés derrière les abat-jour doux et soyeux des toiles d’araignées. Le frou-frou discret de son habit de feuilles s’immisçait de façon intrusive dans les râles lourds et les grognements fauves, trop aérien pour seoir au vacarme ambiant. A mesure qu’elle suivait le corridor, jetant de temps à autre un coup d’œil aux cachots fermés, elle s’interrogeait sur les raisons qui poussait le Roy à faire maintenir de tels lieux en l’état. Elle pensait plus qu’elle ne prêtait attention à son chemin et elle se laissa surprendre par le mur qui terminait le couloir sur une petite salle, vide si l’on faisait exception de l’infecte pile de crânes qui en encombrait l’un des coins.

Elle avait traversé ces caves malpropres pour rien, et elle se morigéna d’avoir si aisément cru la plaisanterie de Samuel. Sa naïveté sembla d’ailleurs amuser certains, puisque dans son dos éclata un rire tonitruant et rauque. Elle se retourna sans humour, prête à reprocher au nouveau venu le mauvais tour dont elle était victime. Elle n’en fit rien, et choisit même d’avoir peur et de lâcher un cri. Face à elle ricanait une apparition tout à fait démente, une créature non pas décharnée mais bien squelettique, l’assemblage mort-vivant d’ossements plutôt crasseux, paré d’une cape vermillon et coiffé d’une couronne fantasque. Dans une pose insolite et drôle, il s’appuyait sur une faux rouillée et la scrutait de ses orbites vides et goguenards.

Myriame esquissa un sourire avenant, que l’être infernal lui rendit sous la forme peu aimable d’un projectile de glace. A la seconde salve, et comme les blessures n’avaient plus rien de la plaisanterie, elle comprit enfin que la vieille chose au tempérament si rieur avait la ferme intention de lui prendre sa vie. Elle soigna alors prestement ses meurtrissures et cru bon de mettre en pratique ses derniers enseignements, très adaptés à la circonstance. Tandis que son adversaire semblait jouer par sadisme avec des alternances de boules de feu et de glace, elle ferma les yeux et murmura la prière à Artherk, censée repousser la magie animant les morts-vivants. Dès que le miracle prit effet, le rire s’interrompit et Myriame s’estima heureuse d’avoir survécu à un tel combat. Un peu trop vite, sembla-t-il, car si ce bouffon squelettique ne manifestait plus l’envie de rire, il était toujours là pour chasser cette intruse et il fit appel à l’infâme recours de la nécromancie pour remettre en place ce que la prière avait endommagé. Le duel repris avec sérieux ; c’était la vie qui se battait contre la mort – ou l’inverse – et, pour l’un comme pour l’autre, il n’y aurait qu’une issue. Il ne fallut pas moins de trois prières pour désosser définitivement l’être morbide, et dès que la cape chut sur le sol de briques, sans plus rien pour la retenir, Myriame l’imita et tomba à genoux, exténuée.

Par Lana. le 16/11/2001 à 11:55:00 (#341330)

*aide à la rétrospective de Conrad*

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