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Odric Chapitre 5 : La bataille d'IronCloud 'enfin !

Par ULTRAPANDA le 5/10/2001 à 13:40:00 (#333938)

Bon, j'ai enfin fini.
Un effacement de fichier
un format c
quelques autres merdes mais je l'ai enfin fini.

Juste un truc, la saga n'est pas fini , vous comprendrez enlisant la fin.

Je vais le chercher, je reviens.

Par ULTRAPANDA le 5/10/2001 à 13:41:00 (#333939)

Chapitre cinq
La bataille dIronCloud

La peur déforme les perceptions. Quand on voit des milliers dhommes se diriger vers vos fortifications, on imagine quils veulent tous tuer la même personne. Celui qui vit la peur voit une armée contre lui seul. Cest sans doute la raison pour laquelle on renforce le groupe et on diminue la valeur dun individu au combat. Ainsi on évite la peur mais il faut être formé à cela et les habitants dIronCloud ne le sont pas. La plupart des volontaires sont déjà morts dans leur tête, ils ont abandonné lidée de vaincre et de vivre. La bataille pour IronCloud avait commencé ainsi. La marée noire se serra autour des murs, elle semblait vouloir étrangler la pierre. Des grappins, des cordes, des échelles surgirent de nulle part. Cette première vague était expérimentée. Il ne fallut pas beaucoup de temps pour apercevoir les premiers casques ennemis au sommet de nos murs. Les premiers instants furent dramatiques pour nous. Les habitants qui avaient insistés pour se retrouver à la défense des remparts furent massacrés. Les mages les secondaient mais doù nous étions, nous entendions les complaintes et les cris de pitié de ces gens qui ne trouvèrent comme seule réponse une mort rapide. La surprise passée, les magiciens saffairaient à repousser les assaillants. Toutes les murailles de la ville crépitaient des énergies magiques déployées. Le feu, la glace, la foudre balayaient sans cesse nos murs et lennemi commençait à reculer. Lord de Nuit fit chanter la corde de son arc et ses compagnons le suivirent dans cet effort. Il est impossible de discipliner cet homme épris de liberté, il nen fait quà sa guise et ses compagnons lappuie sans cesse dans ses choix. Pendant ce temps, Sobert le Bon déversait sur les BloodSkull toute sa puissance guidée par son esprit pervers tout en déclamant des vers à la gloire du Mecquetrex. Malgré sa magie nécromantique, Sobert oublia quil était au combat et pas dans un abattoir. A trop sexposer, on devient une cible. Linsolence na pas sa place à la guerre car elle ne paie pas. Ainsi, ce fou reçu une volée de flèches. Dabord surpris par cet événement, il refusa dy croire puis en voyant son sang, il bascula du mauvais côté de la muraille et tomba derrière nos murs. Personne ne le vit mourir mais nous ne faisions guère dillusions. Cet homme aurait pu mieux servir cette cause si son orgueil et son fanatisme ne lavaient poussé à commettre une faute aussi grossière. Aesandilas combattait vaillamment aux côtés dun vieux magicien qui sappelait Durnik le Sage. Cétait un vieil homme ronchon qui passait la moitié de son temps à aider son prochain et lautre à pester contre les voleurs et autres bandits. Aesandilas appréciait beaucoup cet érudit mais aussi savant soi-il, cétait sa première bataille comme beaucoup ici. Malgré cela, je dois reconnaître que ces hommes en robe me surprenaient. Je les connaissais arrogants, prétentieux et vains, jen découvre certains braves, courageux, fiers, combatifs. Oui, je reconnais que si lon excepte leurs tenues inadéquates, quelques-uns uns mériteraient dêtre des guerriers. Ma Geldriia et le petit Krak remplissaient leur rôle avec la bravoure que jespérais. Le sang des innocents coulait sur nos murs, il se mêla à celui des BloodSkull. Lodeur du sang était très forte, elle laissait un goût de métal dans la bouche de ceux qui la respiraient. Nous les guerriers brûlions de ne pouvoir participer à cette première passe darmes. Nous étions retranchés derrière la seule porte de la ville et nous contemplions le désastre de cet assaut. Riseheart commençait à perdre patience. Il serrait de plus en plus fort, le manche de sa hallebarde et semblait prit de démangeaisons.
_ Par Thorgun, Muldan laisse-nous défendre ces remparts !
_ Non, pas encore, le combat sera long, il nous faut attendre.
_ Regarde les choses en face, nous devons combattre ! Si cela continue, il ny aura plus rien à défendre.
_ La vraie bataille na pas encore commencé, je te promets que ce soir, tu seras saturé par les combats à venir.
_ Maudite stratégie, moyens de lâches !
_ Vu le nombre, nous navons pas le choix, mon ami, lennemi est venu en nombre et nous devons nous battre comme des chiens et pas comme des chevaliers.

Sullivan supportait mal certains dentre nous.

_ Le roi est devenu fou, Muldan. Confier les murs à des fervents du Mecquetrex
_ A qui dautre, Sullivan ?
_ Pactiser avec les démons est une infamie, rien de bon ne peut en sortir.
_ Sigwald et Belladonne préfèrent nous avoir comme ennemis plutôt que les BloodSkull.
_ Certes, il y a toutefois un bon côté à cette situation.
_ Lequel ?
_ Sobert est tombé et sans doute que dautres fervents tomberont.
_ En effet, jespère que beaucoup tomberont mais quils tombent le plus tard possible si leurs présences peuvent sauver des vies.

Les magiciens avaient repris lavantage sur la horde ennemie, les complaintes changèrent de camp. Les BloodSkull tombaient, ce bataillon tombait et personne ne vint à leur secours, le gros des armées de WildFist observait la scène sans intervenir. Le général ennemi voulait seulement évaluer le potentiel défensif de la ville. Peu importe le nombre de morts, WildFist voulait savoir, il savait à présent. Il avait sans doute deviné quelle était notre stratégie défensive. Il prit donc les décisions qui simposaient. Avant la vague suivante, les Skunk entreprirent de descendre des remparts pour piler les cadavres. Ils furent immédiatement abattus par les archers. Chez les BloodSkull on ne touche pas un mort, cela porte offense aux vivants. Leurs croyances sont dures, un mort est un lâche, un faible et on na aucune considération pour lui. Peu de BloodSkull accepteraient de poser la main sur un cadavre de peur de récupérer la faiblesse du mort. Parfois des prêtres exposent les corps pour humilier certaines familles. Aux yeux de ce peuple, personne ne doit toucher la honte, même pas un ennemi. Je nai pas souvenance que quiconque se soit plaint du décès des membres de ce clan de voleurs assassins. Le roi naurait jamais du les mander.

Avant de lancer le gros de ses troupes, WildFist ordonna les archers. Nous affaiblir un peu plus avant le second et dernier assaut na pas de prix. Les traits noirs envahirent le ciel et plantèrent leur dard au cur de notre ville. Combien tombèrent ? Un petit nombre, mais beaucoup furent blessés contraignant ainsi les prêtres à user de leurs réserves magiques pour soigner nos alliés. La pluie noire cessa et les tambours entamèrent un nouvel appel de la faux. Cette fois, WildFist allait lâcher tout le potentiel offensif de ses armées sur nous. Parmi les bannières ennemies, nous reconnûmes les fanatiques de Thorgun, les fous GoldSkull, toute lélite des armées de ce peuple de fous qui avaient fait trembler nombre de royaume et qui avait fait dune province inhospitalière un empire riche et puissant. Il ny avait aucun doute sur la nature de lassaut, les béliers et les flèches enflammées nous confirmaient dans lidée que cet assaut serait le seul et que WildFist lancerait cette fois toutes ses forces dans la bataille. WildFist fit un geste et les hurlements de guerre de ses hommes couvrirent les sinistres tambours. Des petits coups résonnèrent aux portes, les flèches de feu frappaient. Malgré les énergies magiques qui redoublaient de puissance pour défendre nos murs, nous entendions le martèlement sourd des béliers sur le bois, lultime rempart avant la furie des guerriers. Nous trépignions tous à lidée de combattre et les vibrations des coups sur les portes stimulaient notre ardeur. Parmi nous, un homme avança vers la porte avec une hache de bûcheron, il sappelait Horiuk et son métier consistait à abattre des arbres.
_ Par Thorgun, ce combat est des plus appétissants, je ne veux rien en perdre.
Sullivan lui signifia les dangers de la première ligne.
_ Rentre dans le rang, pauvre fou, tu es un bûcheron, pas un guerrier, les hommes sont plus difficiles à abattre que les arbres !
_ Que tu dis, je vis en pleine forêt, là où les arbres bougent et tuent les orcs. Aucun arbre ne ma jamais résisté, tous ceux qui ont levé les branches sur moi ont fini dans une cheminée. Mais rassure-toi, je ne brûlerai pas mes victimes cette fois.
_ Tu es bien un fou et on ne discute pas avec les fous. Pars rejoindre Riseheart, vous avez beaucoup de points de communs tous les deux.

Imperceptiblement, nous étions plusieurs à nous être approché du futur lieu des combats, comme si nous voulions réserver une place. Nous étions si excités que le fait de défendre cette ville passait au second plan. Je savais que cétait le cas pour moi mais des guerriers plus raffinés vivaient cela aussi bien quils sen défendaient. Muldan était venu en personne pour se battre, il avait beau être noble et délicat, cétait avant tout un guerrier et il voulait faire chanter la lame de son cimeterre. La danse de mort nest pas mon seul apanage. Les premières fissures apparaissaient sur la porte, elles sagrandissaient et se transformaient en trous et nous pouvions contempler les visages de nos ennemis pour la première fois depuis cette bataille. Le baron Sdol se posta près de Sullivan, la plupart dentre allait travailler en équipe de deux. Jaurais voulu combattre avec Muldan mais je préférais être seul à cause de Rage. Je ne savais quand il allait venir mais il avait déjà menacé le Vicomte. Il valait mieux que je sois seul. Les premiers ennemis arrivèrent et nous les accueillîmes comme il convient. Le brutal contact des armes sur les casques produit toujours un bruit étrange. Quand les lames pénètrent les chairs, cest toujours en silence. Celui qui na jamais vécu de bataille ne peut comprendre ce que lon ressent dans une telle situation. Il est impossible de décrire la joie grisante de savoir ce que lon vaut et dêtre de nouveau prêt à le prouver et peut-être aller plus loin encore. Dans une bataille un homme seul peut faire toute la différence, on les appelle des héros, et chacun dentre nous rêve den être un. Jouer avec la mort, lui faire croire quon va lui céder pour la renvoyer ensuite chez elle na pas de prix. Défier les dieux et leur volonté, changer le destin, il ny a pas plus grisant que cela. Je nai jamais couru derrière un titre ou un trône, je nai jamais cherché les honneurs, je nai jamais voulu commander au monde mais je dois reconnaître que dans un combat, je me sens plus grand et plus puissant quun empereur. Au champ de bataille, je suis le roi.

Quand deux animaux se battent, cest souvent celui qui a le plus à perdre qui remporte la victoire quelle que soit sa taille ou sa force. Cest un peu le cas pour les humains, les BloodSkull nont quune bataille de plus à gagner, nous, nous avons tout à perdre et ce sans doute ce qui fit la différence dans les premiers affrontements. Malgré leurs qualités, les ennemis subissent notre loi, nous sommes frais et motivés. YoshiYuki et les autres prêtres nous protégent des coups mortels grâce à leurs sorts de protection magiques. Je souriais à lidée de penser que cétait à larrière la place dun mage au combat. Rien ne semble pouvoir nous arrêter. Plus nous voyons le sang, plus nous en faisons couler. Chacun sest attribué une zone de combat et jadmets avoir jouer des coudes pour obtenir une zone de non-vie plus grande que les autres en faisant tournoyer ma hache et mon épée. Muldan a aussi entamé sa danse de mort de manière impitoyable et gracieuse, rien ne semble pouvoir résisté à son art. Horiuk et Riseheart combattent avec des haches gigantesques et semblent être comme des frères jumeaux tant leur manière de plier et de trancher les corps est semblable. Des haches si lourdes quil suffit de les laisser tomber sur lennemi pour le tuer, je dois reconnaître quils ont une sacré santé ces deux là et ils me plaisent. Horiuk a gâché son talent en faisant bûcheron, il est évident quil est un guerrier né. Talador essaie dorganiser les combattants inexpérimentés et sacquitte fort bien de sa tâche. Je me demandais comment allait se débrouiller Sdol Keen. Je fus très surpris de voir la manière de combattre du baron. Il est difficile de dire quil combattait mais il était en première ligne avec nous et risquait sa vie comme nous tous. Il singéniait à entraver les lames ennemies avec son fléau du soleil pour permettre à Sullivan de les abattre. Je ne sais si on peut appeler cela combattre mais son équipe remplissait son rôle au-delà de ce que lon espérait. Même si jai du mal à le considérer comme un guerrier, je dois admettre quil ne manque pas de courage. A ce moment de la bataille, je navais pas besoin de libérer Rage, je voulais ce moment pour moi seul et le flux ennemi était bien maîtrisé. Je ne pensais que nous allions gagner cette bataille mais il nous fallait gagner du temps et peut-être quavec la nuit, nous recevrions des renforts qui ne seront pas un gage de victoire mais un espoir supplémentaire. Il fallait donc garder son calme et tenir le plus longtemps possible. Cest vrai, ce nétait pas une vraie bataille et je ne pus mempêcher de penser quavec la horde orc de Mordak et de Grunt linvincible, nous aurions balayé cette ville en une journée avec plus defficacité que les BloodSkull mais je ne suis plus un orc et pas encore un humain. Je ne suis plus un assaillant mais un défenseur. Tout change, moi également.

Nos mages commençaient à être à bout de ressources et attendaient de se faire relayer par dautres enchanteurs moins aguerris mais indispensables. Nos archers étaient à court de flèches et la fatigue commençait à se ressentir parmi les guerriers, nos prêtres aussi nous protégeaient et nous soignaient plus lentement. Sans nous en rendre compte, nous reculions à lintérieur de nos murs pour ne défendre quun espace dérisoire. Je rangeais ma hache devenue trop lourde et repartis à lassaut afin de faire reculer cette horde sans cesse renouvelée. Nous nous sommes laissés endormir par ce combat idiot et nous ne pouvons faire reculer davantage les BloodSkull. Je reconnais que WildFist a eu la bonne idée de nous faire croire que nous pourrions défendre cette place indéfiniment. Nous sommes piégés dans notre propre défense, dans notre propre ville. Les espaces se resserrent autour de nous et il devient de plus en plus difficile de bouger et de manuvrer lennemi, nous allons mourir, serré les uns contre les autres. Le rouge me monte au front pour mêtre laissé berner de cette façon. La mort des lâches, de ceux qui se regroupent en espérant être sauver par un autre, voilà notre mort et elle mest insupportable, il nous faudrait un miracle pour sortir de cette situation et les sorts de soins de Frère YoshiYuki avaient leurs limites. Les dieux aiment se jouer de nous, de nos destins, de nos vies et cette fois encore ils nous jouèrent un tour qui ne me déplut pas dans les effets mais lironie de la situation ne méchappa point. Elle néchappa à personne.

Dabord il y eut une explosion dénergie juste devant les portes de la ville, un explosion si puissante quelle annhila toute vie dans les trente pieds autour du centre de limpact. Cela coupa les forces ennemies en deux et nous pûmes nous dégager de cette nasse. La fumée se dissipa emportant avec elle les odeurs des corps calcinés par une telle chaleur. Lironie des dieux nous confirma dans lidée que lissue de la bataille les intéressaient. Au milieu de la zone de mort se trouvait un homme qui boitait et qui peinait pour se maintenir debout. Il était difficile de croire quun être si faible avait pu dégager une magie si puissante. La silhouette montrait des signes de douleur rien quen essayant de respirer. Quand la fumée disparut, nous reconnûmes Sobert le Bon que nous pensions mort. Tout son corps réclamait le repos sauf ses yeux qui brillaient dune folie encore plus prononcée et dune perversité sans borne. Voyant quil avait attiré lattention de tout le monde, ses talents dorateurs ne demandaient quà sexprimer :

_ Le Mecquetrex ne ma pas soutenu, mais je vis
Il leva les yeux au ciel.
_ Le Mecquetrex a souhaité ma mort Je vis. Le Mecquetrex ma trahi mais jai vaincu sa volonté.
Il leva les bras comme il pouvait et hurla :
_ Je suis plus fort que le Mecquetrex, je méprise la faiblesse de sa volonté, je vais au-delà ! Je suis au-delà ! Pour avoir oser te jouer de moi, je détruirais tes temples et tes fidèles ! Qui pourra me défier à présent ?
Du haut des remparts, Sigwald le Boiteux et Belladonne enjoignèrent Sobert le Bon de se reprendre :
_ Sobert, tu blasphèmes, retiens tes paroles !
Sobert eut un sourire malicieux.
_ Vraiment, mon bon Sigwald ?
Sans faire le moindre geste, un pieu de glace apparu aux cotés de ce fou et partit se loger dans la poitrine de Sigwald à la vitesse de la pensée. Le grand prêtre du Mecquetrex seffondra en crachant du sang dans les bras de sa compagne.
_ Sobert, tu paieras pour ce crimes, tous nos disciples te traqueront sans relâche !
_ Tiens, Belladonne, ne donne pas cette peine à tes fidèles, jirais les trouver moi-même pour leur faire subir le sort que mérite ces chiens. Après tout, votre mission consiste à détruire lhumanité à la gloire de votre dieu. Jen ferais de même en mon nom, et je commencerais par vous.
Sobert était au-delà de la folie et sa puissance sen était trouvé décuplée. Peut-être est-ce manière dêtre un berserker pour un mage ? Les soldats BloodSkull sétaient rapprochés pour ne pas perdre le terrain rasé par Sobert. Celui-ci lança des vagues de flammes pour brûler les impudents et disparut dans un maelström déclairs violets en riant du plus profond de son âme perverse. Lécho de son rire se prolongea encore pendant quelques instants. Lodeur des corps brûlés emplissaient nos narines, nous pouvions profiter de cet instant pour regagner quelques pas sur lennemi qui nous avait fait reculer. Malgré la fatigue, nous entamions une percée pour regagner la porte. Nos adversaires étaient frais et dispos, pas nous. Nous pouvions voir le nombre de soldats à abattre et il était évident quil était impossible den venir à bout surtout que les corps darmées à venir étaient des fanatiques de Thorgun. Progressivement, nous perdions de vue lobjectif de protéger la ville. Nous ne pensions plus quà tuer le plus grand nombre et à mourir dignement armes à la main. Les combats reprirent rapidement, WildFist avait donné des ordres pour que la reprise des combats soit rapide et violente, il y avait à ce moment là une possibilité de faire basculer lissue de la bataille mais nous tenions bon et le chant des agonisants reprit de plus belle sous nos coups. Le combat tournait à la folie, le sang, les tripes, les cris, tout cela navait plus aucun sens. Les heures se succédaient et nous commencions à sentir les premiers corps qui pourrissaient sous nos murs. Cette odeur de mort excitait davantage notre soif de sang. Muldan découpait ses adversaires avec une grâce toute particulière qui me paraissait ironique. Comment une si belle danse peut-être une danse de mort ?


Je ne sais comment nous avons pu tenir jusquà présent, nous étions si épuisés quil devenait difficile de soulever les armes. Nous étions condamnés à suivre le chemin de la Perfection dans nos gestes et nos choix pour rester en vie. La moindre erreur serait sanctionnée par la mort. Jusquà présent nous avions été chanceux. La chance finit toujours par tourner. Horiuk tarda à retirer sa hache du corps dun soldat ennemi, il fut immédiatement sanctionné. Une lame traîtresse lui traversa le dos et lui ressortit par le ventre. Dans les yeux de ce bûcheron, on pu lire la surprise, la stupeur, lincrédulité puis la résignation vint. Cet homme était monté au combat sans envisager de mourir, il ny avait pas trop penser. Voir que la mort était là, juste devant lui, maintenant, le désempara quelques peu. Soudain, il comprit que tout sarrêtait pour lui à ce moment là. Une petite lueur de détresse scintillait dans ses yeux, une expression de déception transpirait de son être comme une voix qui dirait : Non, pas comme ça, pas maintenant ! Tout cesse ici pour moi ? Beaucoup de guerriers ont ce désarroi et il est toujours pénible de voir un ami tomber ainsi. Je ne sais comment fut sa vie mais sa mort le déçu profondément. Sercille, la jeune amie de Lord de Nuit reçut un poignard en pleine gorge. Elle recula tout dabord sous limpact puis elle resta debout le plus longtemps possible pour tomber à genoux. Elle ne séteint pas de suite, elle bougeait comme elle le pouvait et des bulles de sang lui sortaient de la bouche et du nez. Pour ses compagnons sur les remparts, ce fut un moment très difficile. Ils ne pouvaient la sauver, juste entendre les gargouillis horribles que faisait le sang dans sa gorge. Son agonie dura bien deux minutes. Deux minutes atroces pendant lesquelles il fallait continuer à combattre. Lord de Nuit hurla sa colère et son désespoir :
_ Encore un de nos frères qui tombe pour cette larve de Childéric ! Que ce nom soit maudit entre tous !
Les larmes lui masquaient un peu la vue et il rata quelques tirs.
_ Sercille ! Nous vaincrons ce soir et tueront la larve plus tard en ton nom ! Sur cette flèche, jen fais le serment.
Lord, sortit de son carquois une flèche en métal, un objet unique. Il se concentra et tenta un tir à plus de deux-cent coudées. Sa précision fit merveille, la flèche partit droit vers la gorge de WildFist. Pendant un instant, tout le monde retint son souffle. Pour ma part, jétais déjà prêt à tuer larcher sil me privait de ce duel en tuant mon ennemi. WildFist ne bougeait pas, il semblait attendre, comme sil défiait le meilleur archer de RedSun. Au moment de toucher le général, celui-ci fit un geste rapide. Il leva sa main et la flèche sy planta. Sa pointe ressortait et sarrêta devant la gorge de WildFist. Cet homme est fou. Sans avoir lair de souffrir, il retira lobjet de sa main et croisa les bras. Pendant un instant, il semblait invincible et presque de nature divine. Lord serra les dents. Jamais personne ne pouvait stopper ses flèches mais cette fois, un monstre le fit. La détermination de WildFist en découragea plus dun. Nous navions pas besoin de cela. La bataille continuait de plus belle et Riseheart, privé de son partenaire, reçut un coup de masse sur son casque. Le coup était trop fort, le casque pas assez solide, il seffondra sur le sol. Un de nos meilleurs atouts sombra dans linconscience. Talador, son ami de toujours, perça la mêlée pour lui porter secours. Il tenta de le relever mais cétait peine perdue.
_ Ne bouge plus, Riseheart, nous allons te sortir de là.
_ Jen suis sûr, je ne sens pas la douleur, ce doit être de peu dimportance.
_ Ne bouge plus te dis-je, les prêtres vont temmener.
_ Talador, est-ce si grave pour que tu prennes cet air paniqué ?
_ Plus un mot, soldat !
Riseheart perdait du sang par les oreilles ce qui signifiait que le coup de masse lui avait brisé le crâne. Les prêtres accouraient pour le secourir et Talador en oublia sa sécurité. Un guerrier dexpérience comme lui naurait jamais du mépriser sa sauvegarde. Lémotion qui fit commettre cette erreur na pas sa place à la guerre. Nous étions condamnés à la perfection. Cest ainsi que Talador fut proprement et sèchement décapité par un fanatique de Thorgun. Un grand guerrier était tombé en voulant en sauver un autre. Sentant la fin proche, certains mages utilisèrent leur magie pour fuir ce lieu. Les puces quittaient le chien mourrant. Krak, mon fils adoptif tomba des remparts et se brisa une jambe. Jallais accourir vers lui quand mon sang se glaça. Geldriia avait reçu une flèche sur le flanc. Le sang abondait et sétalait généreusement sur son vêtement. Je fus plus bouleversé quà la mort de Mordak Shen. Peu à peu, je perdais le contrôle. Mes émotions ouvraient la porte à Rage. Non, pas maintenant, pas tout de suite, jai besoin dêtre lucide pendant encore quelques heures. Le démon ne doit pas intervenir si tôt.
Geldriia qui se meurt.
La ville en flammes.
Geldriia qui saigne.
Horiuk mort.
Geldriia qui souffre.
Sercille morte.
Geldriia qui a besoin de moi.
Talador décapité.
Geldriia qui a peur.
Riseheart mourrant.
Geldriia
Rage est libéré !

Je suis de plus en plus conscient des agissements de Rage quand il prend le contrôle de mon corps, jespère un jour pouvoir interférer dans ses actes. Ils nauraient jamais du toucher ma Geldriia. Ils paieront tous pour ça ! Ils paieront tous ! Je me rends compte que mon esprit se mêle à celui de Rage et quil est parfois difficile de distinguer Odric du démon. Je réfléchirais à cela plus tard, pour lheure, je dois châtier ces vermines et en tuer le plus possible. Dabord il y les hurlements que même une bête ne pourrait pousser. Ces sons tétanisent tout le monde, puis je me rue sur lennemi, mes forces sont décuplés, Rage a admis dutiliser mes armes et la hache du maître orc est ressortie de son étui. Je réalise pourquoi je suis presque invincible dans cet état. Je ne suis pas seulement plus fort, plus rapide mais les coups ne matteignent pas, ma peau est dure comme de la pierre. Comment tuer un adversaire qui ne souffre ni ne tombe ? Oui, cest cela le cadeau de Rage. Je ne pus mempêcher de me demander quel en était le prix. Mais pour lheure, il fallait vaincre, et se venger du mal quils avaient osé faire à mon épouse et à mon fils. La bataille est grisante mais elle lest davantage avec ce démon. Je suis seul au milieu de la mêlée, je me suis enfoncé trop loin dans les lignes ennemies mais je ne crains rien, je désorganise les fanatiques de Thorgun sans crainte. Je suis la mort.

Soudain, les forces BloodSkull reculent sans raison apparente. Ils ont reçu un ordre de repli. Pendant un instant, tout sarrête. Les soldats se retirent en bon ordre et le silence reprend ses droits à lexception de quelques râles provenant des mourants. WildFist a donné un ordre de repli pour se battre contre moi. Pour lui, me défier semble plus important que de gagner cette bataille. Cest le cas aussi pour moi. Il entre dans la ville sans escorte et personne ne tente de le stopper. Je lui fait le salut orc en croisant mes armes au-dessus de la tête. Il me rend le salut cette fois en mimant une décapitation avec son sabre. Je Rage va combattre. Un grand cercle sest formé autour de nous. Le fou BloodSkull et moi-même sommes disposés à en finir une fois pour toute. Dabord, il y a une phase dobservation pendant laquelle chacun examine la posture de combat de son ennemi en cherchant une faille. Lui comme moi, cherchons une lueur dinattention dans le regard de lautre. Le temps sarrête et tout ce qui nest pas indispensable, disparaît de notre champ de vision, il ne reste que lui et moi. Sa lame représente tout ce quil est, elle est noire comme son âme. Sans aucun signe avant coureur, laffrontement démarre. Je lis dans ces yeux et je devine dans le mien la rage et le plaisir de combattre. Nos armes sentrechoquent, son sabre est vif et puissant, je ne commettrais pas les mêmes erreurs que lors de notre dernier combat. Jai eu le loisir danalyser la manière dont Muldan se servait de son cimeterre. Je sais combien cette lame peut être rapide. Son armes est meilleure que la mienne mais jai aussi ma Bragéne. Je frappe de toutes mes forces mais son sabre bloque mes assauts sans se briser et me renvoie des ripostes des plus dangereuses. Le coup porté est pourtant très puissant, ses pieds se sont enfoncés dans le sol mais la lame a tenu bon. Dhabitude, ma force fait le plus gros et lennemi ny résiste pas. Cette fois, mon ennemi est au moins aussi fort et beaucoup rapide. Il ne me reste plus quà mener laffrontement sur un terrain technique mais là aussi ce diable de WildFist maîtrise bien son sujet. Le combat dure et personne ne prend le dessus, nous prenons de plus en plus de risques pour rien. Chacun de nos gestes défensifs est également un geste offensif mais même ainsi rien de significatif nen sort.

Le combat dure depuis un moment et nos fureurs ne se sont point estompé, au contraire. Las de ne parvenir à rien, WildFist jette son sabre au sol et pointe son doigt vers moi :

Myliaky nerdoch !

Je sais ce que ces mots veulent dire. La part du démon en moi comprend parfaitement le langage des furieux de Briim. WildFist exige un règlement du conflit à mains nues. Je ne peux lui refuser cela. Je jette mes armes et accepte de montrer lequel de nous est le pire des démons. Le seul duel qui nous replace au rang danimaux. La sauvagerie pure, celle qui nest pas pervertie par des rites humains. Larme des roturiers, les poings, mon arme favorite, celle qui ma bouleversé la première fois que jai vu un orc en transe berserk quand jétais un enfant. Pour mettre la situation à égalité, le général enlève son armure et se retrouve à demi-nu comme moi. Son corps est un résumé de la douleur, de tout ce quun homme peut endurer. Cicatrices, brûlures, fracture, cet homme a tout subi, comme moi, plus sans doute. Il est parfaitement idiot et prétentieux de vouloir me battre sur ce terrain. A peine la dernier morceau darmure tombé, je me jette sur lui avec toute la férocité de Rage et de mon enseignement orc. La combat démarre de fort belle manière, chacun de nous a suffisamment de sang froid pour se souvenir des techniques de combat les plus raffinées. Je lui donne un coup de coude à assommer un ours, il me renvoie la politesse avec un coup de poing qui fait trembler tous mes os. Le choc me tétanise quelques instants, il en profite pour me rouer de coups. Le rythme des impacts baisse, il veut frapper fort en un seul coup, je me redresse et lui saisi la gorge. Jy plante mes crocs avec toutes les forces quil me reste. Son sang me gicle dans la bouche, quel merveilleux nectar. Il se débat mais il est trop tard, je lui arrache un copieux morceau de chair et replonge les dents dans son cou. Cette fois WildFist est vaincu, jexulte. Les loups, les guetteurs de Thorgun voulaient un combat en terre sacré pour que je leur cède Rage, quils aillent se faire voir, je tue qui je veux quand je veux. Je suis le maître de mon destin. Je suis invincible, je suis le roi ! Sans comprendre pourquoi, je macharne sur ma victime, je lui crève les yeux, lui arrache la langue, lui brise tous les membres et ma soif nest pas étanchée. Je lui ouvre le torse et lui ôte le cur. Enfin, je lui broie le crâne, je suis invincible, je suis le plus fort, jirradie la victoire ! Jirradie la puissance ! Je suis Rage le démon berserk ! Vive moi !


Le silence règne dans les murs dIronCloud. Tout le monde est effrayé par cet odieux spectacle. Quand jai vaincu WildFist, jétais un héros, deux minutes plus tard, jétais un monstre, une bête malade à abattre mais je ne regrettais rien et cest ce qui meffrayais le plus. Je dévisageai la foule avec un semblant de défi dans le regard puis japerçu Geldriia. Rage la contempla, il eut une pensée qui transperça par son sourire. Il voulait faire comprendre à mon aimée quil avait le contrôle dOdric et quil finirait bien par effacer le mari pour une brève entrevue avec elle. Quand je saisis la nature perverse de son âme et que je compris la nature de ses projets, une grande peur sempara de moi. Cette pensée me révulsa, cétait tout ce que javais toujours craint. Tout mon être lutta contre le démon. Je meffondrai à demi conscient comme après chaque transe. La bataille nétait pas finie et malgré leur moral atteint par la mort de leur chef, les BloodSkull voulaient vaincre.

Le deuxième miracle de la journée arriva. La Légion Noire de Shen Ker dévala les collines sur des puissants destriers. Bien que peu nombreux, ils étaient fiers et ardents et une cavalerie, même légère, peut venir à bout dune puissante troupe de fantassins. Cette lueur despoir emplit le cur de chacun de courage. Certains habitants seffondrèrent en larmes à la vue de ces cavaliers. Les voilas, les héros dIronCloud. Un cri de joie fit trembler les murs de la ville et chacun trouva la force de retourner au combat. Il ne faudrait pas longtemps pour que lennemi soit en déroute. Pour la première fois, je renonçais à me battre, jétais allé au-delà de lépuisement, je madossais à un mur et meffondrais. Jétais spectateur passif de la défaite des BloodSkull. Cette bataille avait cessé de mintéresser, je sombrais dans le sommeil.

A mon réveil, la nuit était tombée. Jespérais naïvement quune fois sorti de mon sommeil, rien de tout cela ne serait arrivé. Cest arrivé, il faut laccepter et vivre avec à présent. Je me rappelais la blessure de mon épouse, mais sans trop savoir pourquoi, je nosais aller la chercher. Sans doute la peur que son regard ait changé sur moi ou la honte davoir montré Rage. Aesandilas pourrait me conseiller, mais jai besoin dêtre seul pour supporter ce que je suis ou ce plutôt ce que je suis devenu. Nof me raille :
_ Je céderais mon poste plus tard, car to aussi tu mérites le titre de fou. Sois drôle, ça aidera ta carrière.
Je ne réponds même pas. Les cérémonies funéraires se succèdent à grand rythme, la ville pleure ses morts et brûle les cadavres de ses ennemis. Japerçois Geolandis qui a été spécialement dépêché depuis Shakras pour soccuper des morts.

_ Dis-moi, fossoyeur, tu brûles nos ennemis et seulement nos ennemis, je ne comprends pas.
_ Tiens, tu es réveillé toi ? Et bien oui, je les brûle.
_ Nas-tu pas une oraison à déclamer pour le salut de leurs âmes ?
_ Quils soient maudits pour léternité !
_ Tu nas pas le droit de faire fi du salut de leurs âmes.
_ Quas-tu dis ?
_ Euh
_ Je nai pas le droit, cest bien ça ?
_ Et bien
_ Alors écoute bien ce que jai à te dire. Beaucoup de gens ici sont morts. Il ny a pas une famille qui ne soit endeuillée en cette funeste journée. Nombre de mes amis sont morts aujourdhui.
_ Mais ils se sont battus avec honneur et bravoure et les guerriers BloodSkull également, ils ne méritent pas dêtre damnés.
_ Oh ! Tu veux mapprendre qui mérite dêtre damné et qui ne le mérite pas ! Pour qui te prends-tu ?
_ Je veux dire que
_Je sais très bien ce que tu veux dire ! Tu penses que parce quun homme a bien tué, on doit le recommander à Thorgun.
_ Oui.
_ Je nai cure de leur bravoure, ils ont blessé le cur de notre royaume. Toi, tu peux jouer les seigneurs et faire preuve de respect à leur égard parce que tu nas rien perdu ici. Tu es venu jouer à la guerre et cest tout. Tu te moques de nos valeurs, tu nas aucun respect pour le chagrin de ces pauvres gens. Leur sort tes parfaitement indifférent. Ta femme est encore en vie, ton fils marchera de nouveau dans peu de temps mais tu ne sais ce que cest que de perdre un parent dans de tels conditions.
_ Non, je
_ Il suffit ! Nos ennemis étaient des barbares assoiffés de sang, tu es comme eux, il est normal que tu prennes leur défense.
_ Je ne suis pas comme eux !
_ Dis cela à WildFist.
_ Cest différent.
_ En quoi est-ce différent ? Tu es une grosse brute. Tu nhéberges pas un démon, tu es un démon.
_Non, il prend parfois le contrôle de
_ Tu lui laisses le soin de prendre le contrôle. Avoue que cela tarrange bien dêtre un monstre avec une conscience propre. Tu éventres un ennemi mais ce nest pas de ta faute, cest le démon. Comme cest commode !
_ Tu ne peux comprendre.
_ Détrompe-toi, je ne comprends que trop bien. Quant à ces BloodSkull, quils soient maudits. Si tu veux quils soient enterrés selon tes rites absurdes, fais le toi-même ! Maintenant, laisse-moi, je dois recommander des âmes qui navaient pas choisis de mourir.

Les propos de ce fossoyeur me rappelèrent ceux de Muldan. Ils semblaient tous me prendre pour un fou qui ne voulait regarder la réalité en face. Je nai jamais eu besoin de me donner bonne conscience. Pourtant, je sais que jai eu tort de laisser Tage prendre le pas sur moi à ce point. Pendant un moment je ne savais plus lequel des deux commandait. Le doute sest emparé de moi. Peut-être que Rage me permet daller au-delà de ce que ma morale minterdit. Peut-être ne suis-je quun pauvre fou qui nest habité par rien dautre que la folie. Peut-être que Rage na jamais existé et que cest une invention de mon esprit. Malgré mes efforts, je me rendais compte à quel point jétais seul parmi les humains. Je ne trouverais de réconfort auprès de personne. Ceux qui pourraient maider, je ne veux les voir et les autres ne maiment pas ou me craignent. On voyait Frère YoshiYuki assister les survivants dans leurs derniers cris, les grands guerriers mévitaient désormais. Jerre seul dans les rues dIronCloud encore couvert des marques de la bataille. Le sang séché sur ma peau tire ma peau, mes muscles froid hurlent leur douleur à chacun de mes pas, mon âme est vide et mon cur saigne. Cest dans cet état quAesandilas ma rejoint près de la fontaine.
_ Tu vas bien ?
_ Non. Je suis désolé.
_ Désolé de quoi ?
_ Toi qui voulait faire de moi un héros
_ Il est vrai que la manière que tu as eu de tacharner sur la dépouille de ton ennemi a sérieusement entachée ta réputation. Mais ne texcuse pas auprès de moi, je connais tes motivations et elles étaient bonnes.
_ Si ce nétait que cela.
_ Geldriia ?
_ Oui, je crois que le démon la veut et je crains de ne pouvoir larrêter.
_ Il est si fort que ça ?
_ Quand il est libéré, je ne peux le stopper. Mais pourtant, aujourdhui jai pris toute la mesure de son esprit destructeur, il ne peut perdre et je ne suis pas assez fort pour le combattre.
_ Il faudrait ten séparer.
_ Oui, mais je crains quil ne soit trop tard.
_ Trop tard ?
_ Oui, des envoyés de Thorgun mont proposé une solution que jai décliné.
_ Laquelle était-ce ? Peut-être quil y a un moyen de revenir sur ta décision.
_ Oui, il y avait un moyen.
_ Lequel.
_ WildFist.
_ Ceci est en effet fâcheux mais il existe toujours un moyen de revenir sur ses choix, surtout quand ces choix sont contraires à la volonté des dieux.
_ Que me conseilles-tu ?
_ Dabord, il y a une partie des solutions que tu dois trouver en toi-même. Tu as voulu garder ce démon en toi, il y a bien une raison à cela.
_ Oui, la victoire.
_ Odric est incapable de gagner un combat seul ?
_ Non, mais je suis invincible avec lui.
_ Beaucoup ici ont survécu à la bataille et ils navaient ni ta force, ni ton talent, ni démon berserk.
_ Cest grisant dêtre Rage.
_ De quoi as-tu peur ?
_ De rien, je suis un jétais un orc, souvient t-en.
_ Tu as peur de nêtre quOdric. Quy a-t-il de si effrayant à nêtre quOdric ?
_ Odric nest quun humain, il ne peut rien changer.
_ Cest la peur ou lorgueil qui te pousse à garder ce démon ? Il ny a rien de dramatique à rester à un niveau humain.
_ Les humains sont faibles.
_ Cest exact. Cest à cause de cette faiblesse que leurs exploits ont de la valeur. Un invincible fait son ouvrage mais il ny a aucune gloire à faire le possible. Tu nes pas un héros.
_ Je suis un guerrier.
_ Non, tu es un joueur, un enfant qui ne veut pas perdre. Avec Rage, tu ne risques rien et tu le sais.
_ Tiens ta langue !
_ Tu ne veux pas perdre.
_ Insulte-moi encore de lâche et tu tâteras de ma lame.
_ Tu nas pas peur de perdre, tu refuses la défaite.
_ Je suis le code orc.
_ Pour gagner, tu triches. Mordak tas enseigné autre chose.
Rejette la médiocrité. Vois plus loin que les étoiles.
_ Le code orcOui, je lai trahi, jen suis indigne.
_ Ne te mortifie pas, cest inutile.
_ Oui, il faut trouver des solutions et corriger mes erreurs. Dabord, je dois régler cette histoire de démon avant tout.
_ Es-tu prêt à te débarrasser du démon ?
_ Si je ne peux le contrôler, je le détruirai.
_ Ne perds pas trop de temps à chercher un moyen de le dominer.
_ Tu peux maider à trouver une solution. Il doit bien y avoir quelque écrit dans tes grimoires que tu tobstines à transporter avec toi.
_ Non, je dois partir dans les terres du Nord pour rejoindre ma famille, ma formation de mage est terminée, je vais essayer dêtre utile à mon peuple.
_ Tu nous quittes ?
_ Oui, je nai que trop tarder sur RedSun, je dois rentrer chez moi. Je connais quelquun qui peut taider, un vieux mage.
_ Ce Durnik ? Ce vieux bouc ronchon que tu accompagnes régulièrement ?
_ Oui, cest un érudit, il connaît beaucoup de choses et a certainement un moyen de sortir un ancien orc dune panade dans laquelle il sest lui-même fourré. Va le voir de ma part, il taidera.
_ Tu pars quand ?
_ Ce soir. La bataille daujourdhui ma convaincu de me retirer.
_ Moi, elle minciterait à rester.
_ Regarde ou tu en es et dis moi si cest une bonne chose. Pour ma part, je taime bien Odric. Tu es un fou, parfois un idiot mais ton cur est pur. Puisse-t-il le rester. Ta femme sinquiète, ton fils souffre, va les voir, tu leur manques.
_ Bon voyage, mon ami. Je naime pas les petits hommes en robe mais toi, cest différent.
_ Adieu, Odric.
_ Aesandilas ?
_ Oui ?
_ Merci.


Le jeune mage sourit et séloigna dans lobscurité. La ville semblait vide et la plupart des criminels recherchés de RedSun avaient pris le large. Je ne métais pas complètement résolu à me débarrasser de Rage mais jétais convaincu quil me fallait trouver un moyen de régler une situation qui ne pouvait plus durer. Mais dabord je devais retrouver mon aimée. Jarpentais les rues sombres en quête dun asile pour blessés et ils étaient légions. Je laperçus dans une forge où de nombreux pauvres diables rendaient leur dernier souffle. Lendroit était bien éclairé et la vision dhorreur nen était que plus frappante. Les chirurgiens amputaient à un rythme effréné. Nos regards se croisèrent et je pus discerner de la joie dans ses yeux. Dans les miens, il ny avait que de la honte. Elle était hors de danger et notre conversation fut longue. Je lui expliquais que je devais quitter cet endroit au plus vite pour détruire le démon. Elle protesta mais se trouva rapidement à court darguments. Elle qui était toujours si éloquente savait que je devais en finir avec cette malédiction. Elle obtint tout de même la promesse dun retour rapide. Krak avait quitté la ville pour se reposer dans notre demeure. Ce fut plus facile pour moi de ne pas avoir à lui expliquer les raisons de mon départ. Je partais le cur lourd mais avec la certitude de revenir et de vivre sans entrave mon bonheur. Je nosais me retourner en méloignant de la forge, jaurais sans doute pleuré et un guerrier ne le doit pas en aucune façon. Je passais le reste de la nuit dans les arbres de la forêt avoisinante en attendant le jour qui balaierait cette odeur de chair brûlée. Je craignais davoir offensé Thorgun et je mattendais à un châtiment divin. Peu importe, si un dieu veut punir, il punit et on ne peut rien contre. Il est inutile de craindre son courroux puisquon ne peut léviter. Alors pourquoi suis-je si mal à laise à la simple idée dentrer dans un temple de Thorgun ? Les réponses viendront.


Laube déjà et cette pestilence na pas daigné quitter la ville. Jai réfléchi toute la nuit, je dois suivre les conseils dAesandilas et tuer Rage. Durnik le Sage pourrait my aider. Il nest pas difficile de trouver ou habite un vieux mage ronchon. Ils ont la vieille habitude de vivre soit dans une hutte minable, soit dans un donjon. Le roi étant le seul possédé des tours dans la ville, je recherche la plus misérable des masures. Les rues sont encore pleines de cadavres et Geolandis continue brûler les corps BloodSkull. Une petite cabane au toit de chaume à moitié troué campe fièrement parmi les hautes maisons des bourgeois et nobliaux locaux. Durnik est forcément là. Je mattends à tout voir quand cela concerne les petits hommes en robe mais je mattends à davantage quand ils sont vieux. Jentre dans la chaumière et suis surpris de ny trouver personne. Seul un fou laisse sa porte grande ouverte avant de partir en balade. Tout à coup une bûche vient à sécraser sur mon crâne. Le coup aurait pu me tuer sil avait été porté correctement. Jentends des hurlements, cest sûrement lui.

_ Encore un voleur ! Les pillages ont remplacé le deuil dans cette ville. A se demander pourquoi on voulait la défendre.
_ Ca y est tes calmé ?
_ Odric Je suis désolé, je vous avais pris pour un voleur, cest ridicule, chacun sait que vous êtes un assass Jen ai trop dit.
_ Je suis venu chercher un conseil.
_ Je técoute uniquement parce quAesandilas me la demandé. Parce que les fous de Thorgun jen ai soupé.

Je lui raconte tous ces avènements, toute ma vie en fait. Je me rends compte au fur et à mesure de la futilité de mon existence et comme mes choix et mes combats furent dérisoire. Jamais je naurais du faire de la sorte. Le vieil homme mécoute dune oreille distraite tout en rangeant ses grimoires sans aucun bon sens.

_ Donc tu as défié la volonté des dieux
_ Oui, cest grave ?
_ Grave ? non, cest catastrophique !!
_ Ah ?
_ Te rends-tu compte de ce que tu as fait ? Thorgun sera très fâché et il ordonnera des cataclysmes. Pluie de feu, torrent de lave, rivières qui débordent.
_ Tu exagères.
_ Le vin changé en lait, gobelins et orcs copulant ensemble ! Malédiction ! Tu vois ce que je veux dire ?
_ Je vois surtout que tu es fou.
_ Mais il reste un espoir de tout sauver.
_ Lequel ?
_ Tu regrettes certains de tes actes et tu sembles prêt à rendre Rage à ton dieu, cela peut taider.
_ Comment ?
_ Va dans le temple de Thorgun et dis lui que tu regrettes.
_ Je ne regrette pas vraiment.
_ Quelle importance ? Tu peux lui mentir.
_ Mécoutera-t-il seulement ?
_ Bien sûr, les dieux adorent les gens soumis qui implorent.
_ Cest que je nai jamais fait ça avant et..
Le vieil homme saisit par la gorge.
_ Tu veux sauver notre monde oui ou non ? Petit égoïste, tu ne penses quà toi. Nous ne paierons pas pour ton insolence.
_ Cest que
_ Tu veux empêcher les cataclysmes ?
_ Oui mais..
_ Tu veux réparer tes erreurs ?
_ Oui mais ce que je veux dire
_ Il y a un prix à payer, assume. Va au temple de Thorgun.

Chez moi, on disait quil ne fallait pas discuter avec les fous ni même les contrarier. Malgré son apparent désordre spirituel, il avait peut-être raison. Je quittais ce vieux fut en le remerciant de mavoir aidé et me dirigeais vers le temple de Thorgun. Les temples sont faciles à trouver, il suffit de chercher la statue de guerrier la plus grande. On dit que certains disciples fanatiques détruisent les édifices plus haut que les statues du dieu de la guerre. Jentre dans ce mausolée à la gloire du combat et il est vide. Je fus surpris de ne pas voir un seul guerrier ce recueillir surtout après la journée dhier. Près de lautel des sacrifice, se tenait un petit homme en capuche. Les moines de Thorgun ont parfois cet accoutrement. Javance vers lautel pour magenouiller devant la sainte relique du dieu guerrier.

_ Tu es Odric, nest-ce pas ?
_ Et toi, qui es-tu ?
_ Je suis un moine de notre dieu. Tu souhaites lui parler je crois.
_ Oui en effet.
_ Je tattendais, jai lu les signes de ta venue, il faut expier tes fautes, notre seigneur est très courroucé par ton attitude.
_ Quen sais-tu, petit homme.
_ Il ma parlé.
_ Serait-tu un prophète de Thorgun ?
_ Je suis plus que cela, je suis un de ses plus zélé serviteur. Je suis ici pour te faire expié tes crimes, vil maraud !
_ Jaccepte le défi.
_ Prends garde, je suis puissant.
_ Nous verrons cela.

Je me mets en position de garde, je ne sais ce que me cache ce nabot encapuchonné. Je ne sais de quoi est capable cet homme. Sa main rougeoie, un étrange ambiance emplit latmosphère, il va frapper. Je me rue sur lui, il tend le bras, un éclair me rouge me frappe en plein cur.

Par olgir le 5/10/2001 à 13:43:00 (#333940)

Tu fais un concours pour le post le plus long ???
*le lira quand il aura 3 heures devant lui* :D :D

Par st sebdead le 5/10/2001 à 14:09:00 (#333941)

Faut le lire depuis le debut pour comprendre,

ULTRA, il est ou le site ou y a le debut ?
Euh sinon la suite je la lirai a tete reposee...
mais je sais d avance que je vais me regaler...

*poutoupanda*

Seb
Fan du Panda

Par ULTRAPANDA le 5/10/2001 à 14:13:00 (#333942)

Alors, il est en ligne sur

http://www.mornelune.com

Et des fois Sdol le met dans t4c.free.fr

Par Drysis le 5/10/2001 à 14:20:00 (#333943)

En un mot : Terrible !!!
Quel combat !!!
Je l'ai dévoré ce recit...

La suite !!! Vite !!!

Thierry, le joueur de :

Par Sobert le 5/10/2001 à 15:21:00 (#333944)

sympathique

Par Frere YoshiYuki le 5/10/2001 à 16:11:00 (#333945)

Bien Panda !

Y'a moins de fautes qu'à tes débuts, tu as trouvé ton style.

La coordination est très bonne.

J'ai compté que 3 fautes, dont deux ne sont que des oublis de mots ou des inattention.

Très bien.

J'attends l'arrivage pour la correction mon Panda.

Par muldan le 5/10/2001 à 19:05:00 (#333946)

Comme d'hab, excellent : un vrai plaisir à lire. Bon, la suite ?...

Par Melchior le 5/10/2001 à 21:39:00 (#333947)

Vite Ultra... maintenant que je me suis replongé dedans, je veux la suiiiiiiittteeeee

Vraiment excellent... le résultat est à la hauteur des promesses que faisaient les autres chapitres déjà !!

Merci

Par Dame Sercille le 5/10/2001 à 22:22:00 (#333948)

Toujours aussi bon :)
Euh.. je ne trouve plus les 4 autre chapitres sur mon disque, et mornelune est down..

Une bonne àme me les enverrait ? :D

Merci d'avance :D

*en profite pour paffer le post*

Par ULTRAPANDA le 6/10/2001 à 9:43:00 (#333949)

*Le paf pour les retardataires qui m'ont reclamé la suite à l'irl*

Par Mere Allea le 6/10/2001 à 9:48:00 (#333950)

très bon !!


Une aphreuse de passage

Par Tirman MdA le 6/10/2001 à 13:10:00 (#333951)

Arf ça fait du bien, encore un bel épisode Merci Ultra, et comme d'hab, continue

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