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Chapitre 4 Odric le berserker

Par ULTRAPANDA le 6/10/2001 à 23:34:00 (#320455)

Chapitre quatre
La furie.



Je navais jamais eu de femme comme compagnon darmes. Javais du mal à prendre la mesure exacte de cette magicienne. Je pris donc le parti de la laisser combattre pendant que je moccuperais du reste. Combattre des nécromanciens est un exercice difficile. Au fur et à mesure que lon avance sur eux, on se vide de nos forces vitales et souvent on manque de force au moment de frapper. Le seul moyen de sen sortir pour un guerrier et de séconomiser en faisant le moins de mouvements possibles et de se placer dans une trajectoire où il est difficile de servir de cible. Je naime pas ce genre de bataille, il ny a aucun prestige. Geldriia, de son coté na pas bougé dun pouce. Elle semble assez sûre delle. Elle reçoit les impacts magiques sans sourciller et réplique avec des sorts très puissants. Sa confiance en elle semble justifiée. Jai peu lhabitude de voir une femme combattre. Chez nous, elles sont à labri de tout mais je dois reconnaître que cette furie mimpressionne énormément. Sans trop savoir pourquoi, jessayais de limpressionner en pratiquant des mouvements rares et complexes durant ma bataille contre les nécromanciens. Si Mordak était encore vivant, il me dirait que ma conduite est stupide et quil faut dabord songer au résultat plutôt quà la manière de lobtenir mais mon enthousiasme prit le dessus. Le combat tourna court et Zalus prit la fuite en jurant que Belladonne, la chienne du Mecquetrex ne ly prendrait plus. Nous nous retrouvâmes seuls. Malgré la puissance de ses sorts, jétais fier davoir tué plus de mages quelle. Rien ne vaut une hache maniée par un bras résolu.

_Cela ne fait aucun doute, guerrier, tu sais te battre.
_Toi aussi, je veux dire, pour un mage.
_Ce WildFist doit vraiment être très fort.
_Son démon est plus fort que le mien, pour linstant.
_Ton démon ? Tu parles des esprits Sang-Noirs de Briim ?
_Cest possible en effet, jignore. Muldan vient de men parler et je ne sais quoi en penser.
_Alors un jour, il faudra payer ta dette.
_Je ne dois rien à personne.
_Un démon Sang-Noir a investi ton corps pour te rendre vaillant et invincible, il réclamera un tribut.
_Je ne lai pas appelé, mon corps nappartient quà moi. Personne ne ma proposé de transaction. Si ce démon est assez stupide pour entrer chez moi sans autorisation, il nen sortira pas. Je ne lui appartiens pas, cest lui qui mappartient.
_Tu es un être borné, on ne peut rien contre un fou de Briim. Tu ne peux lui résister, cest impossible.
_Impossible ? Alors je vais le faire.
_Tu as déjà vu ton démon ?
_Oui, je combats parfois avec lui depuis plus de neuf années à présent.
_Ta-t-il déjà forcé à combattre contre ton gré.
_Non, jamais, je le laisse agir quand je le décide. Mais, je combats souvent, jai fait la guerre et il est fréquent quil sexprime.
_As-tu déjà tué des innocents ?
_Quest-ce quun innocent ?
_Quelquun qui navait rien à voir dans tes combats.
_Non, je ne crois pas. Mordak fut un bon maître.
_Mordak Shen, lorc ?
_Oui, en effet.
_Alors tu dois savoir.
_Savoir quoi ?
_Mordak Shen fut un grand guerrier jusquau jour où il ne put contenir son démon.
_Jignorais.
_Il ne ten a rien dit ?
_Je ne lui ai pas demandé de me raconter son passé alors il ne ma rien dit..
_Lhistoire est tragique. Il revenait dune bataille avec sa tribu, mais ne parvenait pas à se calmer. En entrant chez lui, il a massacré toute sa famille. Personne ne pouvait larrêter. Ensuite, la tribu craignant sa fureur le nomma chef et le laissa seul avec ses remords.

Jamais Mordak ne mavait montré ses talents berserks. Il savait comment le faire venir, il expliquait bien cela mais jamais je ne lavais vu en transe. Je comprends pourquoi, malgré son apparente faiblesse sur les derniers mois, personne nosait lui ravir son titre de chef. Si cet orc avait utilisé ses talents jusquau bout, il aurait été imbattable, plus fort même que Grunt linvincible, le chef suprême des tribus orcs unifiées. Pourquoi Mordak ma-t-il appris à me servir du démon si on ne peut y résister ? Jamais il ne fut malveillant envers moi. Peut-être a-t-il pensé que je garderais toujours le contrôle.
_Je saurais éviter les pièges.
_Ils disent tous ça. Ce que je ne comprends pas, cest pourquoi Krak ta choisi.
_Je trouve cela étrange également mais je ne suis pas un bon professeur pour lui, je crois.
_Krak na pas besoin de professeur. Il cherche une famille.
_Puisque tu as lair de si bien le connaître, tu nas quà en prendre la charge.
_Krak naime pas les endroits que je fréquente.
_Quels sont-ils ?
_Partout où je peux combattre des fervents du Mecquetrex.
_Tout le monde les déteste, je me demande bien pourquoi.
_Ils sont le mal incarné.
_Hum, les notions de bien et de mal me sont inconnues. Peux-tu méclairer ?
_Ce sont des assassins, ils tuent sans cesse.
_Moi aussi, je tue beaucoup, jai fait la guerre et nous venons doccire une dizaine de mages il y a peu..
_Ils font cela pour le plaisir.
_Je reconnais mêtre épanoui dans la guerre, une bataille a parfois quelque chose de grisant. Le combat est un plaisir et la mort en fait partie.
_Es-tu stupide ?
_Non, jai vécu selon dautres règles que les votres.
_Les fervents massacrent femmes et enfants.
_En situation de guerre, cest arrivé.
_Tu es irritant, Odric !
_Je veux juste que lon mexplique en quoi les fervents sont si terribles. Muldan, Sullivan, Keen ou Talador sont des guerriers, ils tuent et parfois, ils aiment cela bien quils sen défendent.
_Les fervents veulent la destruction totale de lhumanité.
_Si je ne mabuse, ils sont humain également. Dans quel but veulent-ils détruire ce quils sont ?
_Ils veulent honorer un dieu.
_Alors quils commencent la destruction des humains par eux-mêmes en pratiquant le suicide.
_Tu es amusant, guerrier.
_Ce nest pas lavis de tout le monde.
_Cest le mien.

Thorgun mest témoin, jappréciais la compagnie de cette magicienne. Elle était différente des autres mages et différente des autres femmes, surtout des femelles orcs à ma grande joie. Jai passé une semaine entière dans cette crypte sans manger ni dormir. Nous combattions de concert et une saine émulation nous poussait à prendre plus de risques. Nous étions heureux. Krak semblait tout aussi heureux davoir un simulacre de famille. Je finis par retourner au palais dIronCloud en promettant de revenir dans cette crypte où elle avait élu domicile. Le temps passa très vite. Jalternais des séances dentraînement avec Muldan, des combats contre la vermine qui assassinait les bonnes gens, laménagement dune grotte pour my reposer et mes rendez-vous à la crypte. Cela faisait bien longtemps que je ne voyais plus Geldriia comme un compagnon darmes mais comme une compagne. Je la connaissais depuis un an déjà et je ne savais pas comment lui avouer la profondeur de mes sentiments. Je voulais la prendre pour femme. Et si elle disait non ? Mais si elle disait oui ? Jétais effrayé par ces deux solutions. Enfin, je me souvenais que jétais un guerrier, que je navais pas à avoir peur de quoi que ce soit. Je pris mon courage à deux mains et rejoignit ma belle dans ce cimetière qui avait un sens tout particulier pour nous sans emmener Krak cette fois. Comme toujours, je lui racontais les ragots du palais, lui offrais quelques présents et nous repartîmes au combat. Jamais je ne laissais mon démon sexprimer devant elle, javais trop peur quil ne sen prenne à elle. A un moment précis, jai senti quil fallait que je me déclare, jattendais la bonne occasion. Puis ma bêtise moffra une opportunité. Après avoir occis un guerrier zombie elle bomba le torse, je ne pus retenir une ânerie.

_ Jai une vue merveilleuse dici.
La couleur de son regard changea. Jamais je navais eu ce type de réflexion à son égard et mon sourire la troubla. Rapidement elle répondit :
_Et ma main, tu la vois ma main ?
_Oui, je la vois, me laccorderais-tu ?

Voilà, cétait fait. Le procédé fut peu banal et nombreux furent ceux que cette anecdote fit rire. Mais nous ne rions pas, elle savait que jétais sérieux et jamais je ne lavais perturbé à ce point. Ce que je ressentais pour elle était plus fort que livresse du combat et je ne pouvais plus me taire. Elle prit brusquement la fuite en me laissant avec ces mots :

_Je.. Je dois réfléchir, reviens dans une semaine.

Je restais seul avec lécho de sa voix. Je ne savais si javais bien agi ou pas, si javais détruit notre amitié ou gagné son amour. Je regagnais ma grotte et fixais les parois rocheuses pendant une semaine entière puis je retournais à la crypte. Ce fut bien la première fois que jentrais dans cette grotte sans me soucier de mes adversaires morts. Je me rendais à lendroit habituel et constatais avec dépit quelle nétait pas là. Un guerrier maudit mattaqua mais je ne sentais pas ses coups. Je le balayai négligemment dun coup de hache sans conviction. Puis elle arriva. Elle était magnifique et je priai Thorgun de me pardonner daimer une magicienne mais je ne voulais personne dautre.

_Je te préviens, je peux être irritante au plus haut point.
_Ca ne fait rien.
_Je suis parfois colérique.
_Je suis un berserker, je connais cela.
_Je suis jalouse.
_Je lespère.
_Rien ne te fera changer davis ?
_Non, rien.
_Alors, je consens à devenir ton épouse, je taime depuis le premier jour où nous avons combattu les mages nécromanciens.
_Je taime depuis le moment où tu mas irrité. Je dois une faveur aux fervents du Mecquetrex, sans eux, je ne taurais jamais rencontré.
_Ils seraient fous de rage sils lapprenaient.

Le mariage fut célébré en grandes pompes grâce à Sdol qui voulu que cette cérémonie soit grandiose. Nous choisîmes BlueWind pour célébrer nos noces. La ville où je suis devenu un humain et où le culte de ma Geldriia était le plus présent. Krak renonça très temporairement à son vu de nudité pour être présentable au temple. Aesandilas passait le plus clair de son temps à se moquer de moi. Mais jétais heureux. Je me sentais humain pour la première fois. Elle était si belle que jaurais renié Thorgun si elle me lavait demandé. Je me demandais quel genre de vie jallais pouvoir lui offrir. Elle est si différente. Melchior nous chanta une uvre de sa composition :

La douce fureur.

Geldriia est comme la rose.
Belle mais si dure à cueillir.
Quaucun de nos chevaliers nose.
Vers son cur pur se blottir.

Seul il est épouvantable.
Avec elle il est fréquentable.
Seule elle est inapprochable.
Avec lui elle est formidable.

Odric est un féroce guerrier.
Avec les femmes peu cavalier.
Il pensait vivre seul pour toujours.
Avant de rencontrer lamour.

Seul il est épouvantable.
Avec elle il est fréquentable.
Seule elle est inapprochable.
Avec lui elle est formidable.

Le destin les a rapproché.
On pensait tous quils saffronteraient.
La vie leur a joué un tour.
Des plus beaux qui sappelle lamour.

Seul il est épouvantable.
Avec elle il est fréquentable.
Seule elle est inapprochable.
Avec lui elle est formidable.

Il y a un sombre berserker.
Qui lui a offert son cur.
Il y a une belle furie.
Qui lui a donné sa vie.

Seul il est épouvantable.
Avec elle il est fréquentable.
Seule elle est inapprochable.
Avec lui elle est formidable.

Alors trois ans passèrent. Trois ans dans une grotte entre nos combats et nos retrouvailles, trois ans qui me paraissaient très courts. Comment le temps a-t-il pu passer si vite ? La plupart des hommes mariés se résignaient à une vie de cocagne mais avec elle cétait différent, elle aimait lhomme mais le guerrier lui plaisait tout autant et elle aurait été déçue de me voir poser Bragéne pour toujours. Nous nous épanouissions au combat et nombreux furent les assassins et les voleurs occis par nous. Elle était mon aimée, mon amante, ma meilleure amie, ma compagne darmes et rien nentacha ce bonheur. Même les loups métaient devenus indifférents. Ce fut ma première erreur.

Tout commença par ces matinées fraîches comme il y en a chaque été. Il y fait presque froid mais cest avant tout la promesse dune journée chaude et magnifique. Geldriia dormait encore et jétais parti combattre des arbres démoniaques. Les plus vaillants dentre eux étaient encore présents à laube. Depuis le temps que je vivais dans cette grotte, la nature avait appris à ne pas approcher mon logis sous peine de destruction. Les loups ne traînaient jamais très loin et je me demandais ce qui les motivait à me suivre ainsi. Le groupe avança vers moi, mais cétait différent de dhabitude, ils étaient plus près, plus présents.

_Shingr loglar mateyeb sonshü.
Ces mots, je les connaissais. Je ne sais ce qui me surpris le plus, que les loups parlent ou quils me parlent en langue Sang Noir.
_Rends-nous son âme.
Ainsi, ils voulaient récupérer le démon. Celui que les orcs appelaient Rage. Le loup qui semblait commander fit quelques pas en avant. Il était plus grand que les autres et son regard navait rien dun loup, mais plutôt celui de WildFist ou celui que jai quand le démon sexprime.
_Ce démon est mien.
_Nous le reprendrons de force sil le faut.
_Jaimerais voir ça.
_Jétais sûr que tu me dirais ceci. Je peux lire dans ton esprit. Tu es vide, tu nas pas la force de nous résister.
_Laisse-moi le loisir dessayer.
_Le démon a investit ton corps pour se nourrir de ton esprit, il na plus rien à te prendre, il doit partir.
_Tout ce qui entre chez moi mappartient. Ce démon a fait une erreur en me prenant pour une auberge.
_Alors meurs.

Tout se passa très vite. La meute se jeta sur moi avec férocité. Jétais prêt. Ils nétaient quune dizaine et je savais que si je voulais gagner, je devais dabord accepter dêtre submergé par le groupe, mordu, blessé. Ils voulaient le démon, ils ne le verraient même pas. Je peux men sortir sans Rage, ce ne sont que des loups, ils sont vulnérables. Mes hurlements de douleur et de colère se mêlèrent aux leurs. Dans un combat si rapproché, mes armes ne valaient rien, je les lâchais et utilisais les mêmes atouts que mes adversaires : Mes dents. Mordak me disait souvent : Peu importe ce que tu endures si ton adversaire en endure plus. Joubliais leurs morsures pour leur infliger les miennes. Planter ses dents dans lennemi et serrer jusquà ce que la mâchoire se referme complètement avait quelque chose dagréable. Pour la première fois, je pris plaisir à tuer. Sentir la vie qui quittait un corps est très étrange. Pendant un instant, je ne me suis pas reconnu dans ce massacre. Puis je réalisais que le démon ne mhabitait plus mais que je devenais le démon. Mais je ne pus définir si cette sauvagerie venait de moi ou de Rage.
Les fins de combats sont toujours lassantes. Il ne me restait que trois loups à tuer et ma soif de sang était étanchée, elle était nécessaire pour sauver ma vie mais le danger était loin. Je saisis mes ennemis pour les cogner contre des troncs darbres inertes. Mon sang coulait abondamment et il ne restait plus que le chef de la meute.
_Tu es comme les Sung, tu envoies tes laquais mais tu ne participes pas au combat.
_Nous ne désirons pas ta mort, nous voulons seulement que tu nous rendes le démon.
_Ny comptez pas, il est mien pour toujours.
_Alors nous devrons te tuer pour cela.
_Jattends.
_Pas aujourdhui.
_Capon !
_Nous navons pas le droit de te tuer, ainsi est notre règle.
_Vous avez pourtant essayé.
_Non, nous voulions réveiller le démon pour le faire venir à nous. Mais les choses ont changé, tu désires un combat mortel pour libérer le démon, alors tu lobtiendras.
_Je suis prêt.
_Nous allons chercher un champion pour taffronter.
_Quel genre de champion ?
_Un démon comme toi, le choix est restreint mais je pense que nous ferons appel à WildFist.
_Merveilleux, il me tarde de laffronter de nouveau.
_Méfie-toi, WildFist ne possède pas un démon berserk mais plusieurs.
_Comment est-ce possible ?
_La force de son âme était bien peu de chose comparée à sa soif de combat et de puissance, il fut rapidement corrompu par son démon. Il est notre esclave à présent.
_Mais qui êtes-vous ?
_Nous sommes les guetteurs de Thorgun.
_Thorgun ? Le dieu de la guerre et du combat ?
_Oui, nous sommes chargés de surveiller les âmes de ceux qui refusent de mourir pour continuer de combattre.
_Qui refusent de mourir ? Depuis quand avons-nous le choix ?
_La rage du combat est lun des sentiments les plus forts chez un être vivant. La volonté de ne jamais renoncer fait parfois quune âme refuse de mourir car la mort représente le renoncement suprême. Alors il arrive parfois quune âme refuse de gagner les portes de GrunWald pour continuer à se délecter de futures batailles.
_Mais ce nest quune âme.
_Oui, cest pourquoi lâme errante cherche à investir un corps, de préférence un guerrier qui lui donnera des opportunités de combat. Il arrive parfois quand lesprit du guerrier est faible, que lâme errante prends un contrôle total et permanent de son hôte. Ce fut ainsi pour WildFist.
_Pourquoi toujours des furieux de Briim ?
_Parce que dans la tradition des furieux, la mort nest acceptable que pour les autres. Ils ne pensent quà vivre pour combattre un jour de plus. Pour eux, la mort ne fait pas partie du cycle de la vie. Ils ont la mort en horreur. Ils ne la craignent pas, mais ils pensent quune fois mort, ils erreront pour léternité sans pouvoir combattre. Ce refus viscéral du repos éternel se traduit par une volonté hors du commun et quand un Sang Noir refuse la mort, il erre sur le plan astral en quête dun hôte, un guerrier de préférence qui lui fournira des occasions de se battre.
_Jétais loin dêtre un guerrier quand le démon est venu à moi. Daprès Mordak, il était déjà là quand javais dix années.
_Le démon a vu en toi ton désir dêtre un guerrier et a exacerbé ton goût de la bataille. Aujourdhui, tu es une bénédiction pour un furieux. Regarde ce que tu es devenu.
_Bien, va chercher ton champion, je suis disposé à le combattre.
_Ce nest pas aussi simple.
_Quoi encore ?
_Le combat doit avoir lieu la nuit en terre sainte. Chacun des adversaires doit être équipé de la même manière et le perdant doit offrir son âme à Thorgun sans discussion.
_Bien, jaccepte tes conditions mais si je croise WildFist avant, je loccis quoi quil advienne.
_Rassure-toi, il y a plus fort que ce démon dépravé.
_Tu mintéresse, continue.
_Non, il est temps de partir à présent, nous te ferons part du moment de ce combat en temps voulu. Nous devons faire-part de la situation à Thorgun. Jespère pour toi quil ne sera pas offensé par ton comportement.
_Je laffronterai également, je suis las de vos petits jeux.
_Nous verrons cela.

Le loup dominant disparu lentement comme un voile de brume, ses compagnons morts et blessés en firent autant. Je commençais à craindre leur magie quand je maperçu que mes blessures disparaissaient de la même manière. Cétait comme si rien de ce qui sétait passé navait existé. Mais ça avait existé, cela seul comptait. Je rentrai à la grotte pour y retrouver mon épouse et mon fils adoptif. Muldan attendait devant ma demeure, il avait lair grave. Il nétait pas venu seul, une puissante escorte laccompagnait. Ses chevaux avaient lair fatigués, ils avaient du galoper toute la nuit.
_Muldan, il nest pas venu le moment de nous entraîner ensemble, reviens demain.
_Je suis pas venu pour cela, hélas, mon ami.
_Que se passe-t-il donc ?
_BloodSkull va attaquer IronCloud demain.
_La guerre continue ?
_Elle na jamais cessé. Malheureusement, la plus grosse partie des troupes royales est en territoire BloodSkull, des espions nous ont révélés que WildFist avait prévu de débarquer et de raser IronCloud en une journée.
_Demain ?
_Oui, il a promis de ramener la tête de Childeric XI, notre roi bien aimé.
_Hum, je nai que faire de ton roi mais jai fini par aimer IronCloud et je ne refuse jamais un combat, surtout pas un combat contre WildFist.
_Tu devrais faire tes adieux à ton épouse rapidement, nous partons sur-le-champ.
_Inutile, elle voudra certainement venir avec moi.
_Vous êtes fous, tous les deux.
_Jai une requête en ce qui concerne la défense dIronCloud.
_Laquelle est-ce ?
_WildFist est à moi.
_Je ne le voyais pas autrement mais jai aussi le désir de laffronter. Si tu meurs sous ses coups, je le combattrai avec joie. Je ne te souhaite pas la mort mais je pense que tu me comprends.
_Oui, le code du guerrier prime.
_Je compte sur toi pour maider à défendre la ville, je dois réunir dautres combattants. A bientôt.
_Je réveille mon épouse et jarrive, compte sur moi.
La troupe séloigna. Le tumulte des chevaux fit sortir ma bien-aimée de son sommeil. Sa longue chevelure dansait avec le vent, son regard ne put dissimuler une certaine inquiétude.
_Un nouveau combat, mon amour ?
_Oui.
_Contre qui ?
_Les BloodSkull, WildFist, Thorgun et moi-même.
_Tu as lair grave.
_Les loups, ils mont parlé.
_Ils veulent Rage ?
_Oui.
_Je savais que ce jour arriverait mais jespérais
_Thorgun veut Rage mais Rage est à moi.
_Je taiderai à le garder.
_Il y a autre chose.
_Muldan ?
_Oui, il est venu me demander de laider à défendre IronCloud contre les BloodSkull et cest WildFist qui mènera lassaut.
_Je taiderai également.
_Surtout pas, je dois le tuer seul, cest important pour moi.
_Vous les guerriers et vos codes dhonneur infantiles, je vous déteste. Tu sais que je ne te survivrai pas.
_Je nai pas lintention de perdre ce duel. Je dois le gagner seul.
_Il ta déjà vaincu une fois, il pourrait recommencer.
_Non, jai perdu par excès de confiance, manque de préparation et de sagesse, jai beaucoup changé et progressé. Il mourra, mais jai besoin de le faire seul.
_Jai le sentiment que tu ne me dis pas toute la vérité.
_En effet, une bataille difficile sannonce pour défendre cette ville. Je vais avoir lopportunité de combattre WildFist et
_Tu vas libérer Rage ?
_Oui, je nai pas le choix.
_Je nai pas peur de Rage.
_Tu devrais. Ecoute moi bien. La dernière fois que je lai libéré devant un ami, le démon a provoqué Muldan. Je crains quil ne recommence avec dautres. Si Rage entre dans le combat promets-moi de téloigner le plus vite possible, je ne voudrai pas te tuer.
_Tu ne le feras pas, tu maimes trop pour ça.
_Oui, je taime, mais Rage nest pas moi, Rage ne taime pas. Promets !
_Bien, je te le promets. Tu ne mas jamais montré Rage. Cela fait trois ans que nous vivons ensemble mais tu ne libères ton démon quà laube quand je dors encore.
_Je ne veux pas que Rage pose les yeux sur toi et puis Je ne souhaite pas que tu me voies dans cet état. Je suis capable des pires atrocités dans ces moments. Je pourrais effrayer un fervent du Mecquetrex.
_Non, mon amour, ce nest pas toi, cest Rage.
_Que faisons-nous pour Krak ?
_Cest presque un homme à présent, je vais lemmener à la bataille, cela lui apprendra certaines réalités de la vie. Je veillerais sur lui puisque je dois te laisser seul.
_Ma douce
_Je sais, ce nest rien, je comprends.

Pour la première fois, elle eut un sourire forcé. Elle était peinée. Nous ne combattions jamais séparément. Cétait un amour guerrier qui est difficile à expliquer à quelquun qui na jamais pris les armes. Lutter ensemble était un moyen parmi tant dautres dexprimer nos sentiments. Je sais quelle comprend mais mon cur me reproche davoir failli à notre tradition. Nous fîmes nos préparatifs rapidement et nous prîmes le chemin dIronCloud immédiatement. Nous nétions pas les seuls à prendre la route. Tout ce qui tenait debout partait défendre la ville. Les vieillards, les paysans, les enfants, ils allaient tous défier larmée expérimentée de BloodSkull. En voyant ces gens, je fus très mal à laise. Ils navaient rien pour combattre mais ils le faisaient quand même. Je réalisais à quel point javais été égoïste ces dernières années. Je donnerai le meilleur de moi-même pour défendre cette ville. Je nai pas le droit de me plaindre, ces gens ont le droit mais ne le font pas. Lhumilité Voilà bien ce qui me manque. Jentrepris daider ces braves improvisés en portant leurs affaires. Jétais chargé comme un mulet mais je me sentais un peu heureux de pouvoir payer une dette dhonneur à ces soldats de fortune. Geldriia et Krak se joignirent à mon effort par solidarité sans vraiment comprendre pourquoi. Il me paraissait clair que je perdais ma nature orc au contact des humains. Depuis que les trois années pendant lesquelles jétais sur cet île, je ne suis jamais parti en terre orc, je sais pourtant ou ils sont Chez les orcs on naide pas les faibles, on les finit.

En arrivant prés de la capital de RedSun, on sentait lambiance des veilles de batailles. Comme ces moments mont manqués. Tout le monde saffairait dans tous les sens. Les forgerons travaillaient sans relâche, les menuisiers construisait des barricades et des renforts pour les portes de la ville, personne nétait inactif. A ma grande surprise, je croisais Lord de Nuit qui se préparait comme les autres.
_Lord de Nuit, quelle surprise de te voir ici.
Larcher eut un sourire malicieux.
_La surprise est également pour moi, Odric. Depuis quand combats-tu pour autrui ?
_Jai des enjeux personnels dans cette bataille.
_Je comprends, comme nous tous.
_Je croyais ta tête mise à prix.
_Elle lest mais Childeric la Larve a levé une trêve pour défendre sa peau.
_La peau du roi, tu vas la défendre ?
_Oui.
_Je pensais que sa mort tarrangerait.
_En temps normal, oui, mais je sais que lEmpereur de BloodSkull est pire que la Larve. Je préfère avoir limpotent comme ennemi plutôt que ces fous sanguinaires qui sont beaucoup plus dangereux.
_Sullivan doit être furieux de cette situation.
_Oui, je le crois, je bataillerai avec mes troupes sous ses ordres.
_Quelle chose étrange que le destin.
_En effet, je naurais jamais pensé pouvoir entrer dans cette ville sans fers aux pieds. Les dieux aiment se jouer de nous.
_Ya-t-il dautres criminels recherchés parmi les défenseurs de cette ville ?
_Oui, presque tous, même les Skunk sont là mais je suppose quils vont se contenter de piller les cadavres.
_Jai tué quelques Skunk, ce sont de piètres combattants.
_Et de piètres voleurs, ce sont des animaux.
_En effet, je te souhaite bonne chance pour cette bataille, si tu meurs, je veillerais à ce que ta dépouille soit traité avec respect.
_Veille à ce que je ne meurs pas, cela me satisferait davantage. Adieu, mon ami et si tu meurs, je te promets de rendre ton épouse heureuse.
Cette remarque ne me plus guère mais je savais Lord de Nuit joueur et insolent. Je pris donc le parti den sourire mais le cur ny était pas. Toute le monde avait été mobilisé, il y avait même la pire racaille de RedSun. Sobert le Bon était là, avec ses amis du Mecquetrex. Il fanfaronnait à la grande colère de Muldan qui se pliait à la volonté du roi. Geldriia prit en charge la défense des remparts de la ville. Cétait pour elle un bon moyen de protéger la ville tout en ayant un angle de vue suffisant pour me surveiller. Je rejoignais donc Muldan, Talador, Riseheart, Sullivan et tous les braves et fiers guerriers du roi. Sdol était là aussi et je me demandais sil allait vraiment combattre ou invoquer une douleur de dos. Tout RedSun était là pour conserver le droit de sentredéchirer plus tard sans les BloodSkull.

_Odric, tu es arrivé, jen suis heureux.
_Javait dit que je viendrai, Muldan.
_Tu as fait la guerre contre les Sung, tu dois être de bon conseil pour la défense dune ville.
_Je nen suis pas sûr, je nai défendu aucune ville mais jen ai attaqué beaucoup.
_Ca nous servira. Jhésite à mobiliser des troupes pour la défense du palais.
_Cest inutile, le palais est beau mais il ne vaut rien, il est facile à prendre. Si les BloodSkull franchissent les remparts de la ville, ils atteindront le château sans peine. Il faut les empêcher dentrer à tout prix.
_Nous avons déjà murés Toutes les entrés de la ville, il ny aura quun seul passage possible.
_Rétrécis cet accès au maximum. Le flux ennemi sera faible et nous pourrons les jugulés. Mais lassaut sera long à défaut dêtre intense.
_Jai posté Frère YoshiYuki et les prêtres derrière nos guerriers, nous pourrons tenir plus longtemps ainsi.
_Oui, nous avons de bonnes chances de protéger cette ville mais nous ne connaissons pas le nombre des effectifs ennemis. Des renforts sont-ils prévus ?
_Rien avant deux jours. La troupe la plus proche est la Légion Noire de Shen Ker, ils mettront du temps à se rassembler et les Templiers dAldur dOniris sont trop loin mais ils ont promis darriver toutes affaires cessantes dans les plus brefs délais. WildFist aime frapper en force et je pense quil aura une armée puissante en nombre. Il na pas digéré sa défaite à BlueWind, il sait quil doit frapper plus fort quà laccoutumé.
_Alors nous avons peu de chance, tout se décidera devant la porte principale.
_Tu vas appeler Rage ?
_Oui, je nai pas le choix. Le roi a demandé laide de tout le monde, jai croisé Lord de Nuit et Sobert le Bon.
_Sa majesté fut mal avisé de requérir les bras de ses pourceaux. Mais il est le roi et ses décisions ne peuvent être contestées.
_Quoi quil arrive, ton roi sera redevable envers ses ennemis, je ne sais si cest une bonne chose.
_Moi non plus, nous avons encore beaucoup de travail, peux-tu organiser la défense des remparts, je dois superviser notre plan de riposte.
_Comme tu le souhaites, mais je doute que nous puissions riposter à un assaut de WildFist. Nous pourrons tenir tout au plus mais pas autre chose.
_Il faut tout envisager, mon ami. Jai foi en notre combat.

La journée fut longue, les défenseurs les moins qualifiés furent placés sur les remparts avec des arcs, des marmites de chaux bouillante et des pierres. Des fossés furent creusés tout autour de la ville. Je navais jamais vécu une situation dassiégé. Pendant lassaut de BlueWind, je nattendais quun duel avec WildFist et ne me préoccupais pas de sauver la ville. Cette fois cest différent. Je dois admettre que la situation dattente est angoissante et je repensais à ce que pouvaient ressentir les Sung quand la horde orc dont je faisais partie sapprochait de leurs villes. Les veilles de batailles sont peu propices au sommeil, cétait mon cas et celui de Sdol.

_Odric, te sens-tu prêt au combat ?
_Je le suis toujours, Baron Keen. Je me demande si tu les.
_Non, je ne suis pas prêt mais je ne dois pas faillir, je fais partie de lordre des Kralliés et à ce titre je dois protéger RedSun.
_Ton arme ne me semble pas indiqué pour demain.
_Jespère que tu plaisantes, cest le fléau du soleil, une arme unique forgée par des maîtres armuriers avec des métaux uniques. Le métal de cette arme vient dun astre qui sest décroché du ciel, il a une valeur sacrée.
_Un astre dis-tu ? Ce serait-il écrasé sur tes chausses ?
_Ho ! Je vois que tu as parlé à Sullivan. Oui, la malchance me poursuit mais demain, nous gagnerons, jen suis sûr.
_Jaimerais y croire.
_Allons, guerrier, pas de découragement, nous nen avons pas besoin. Tes armes sont bien étranges aussi.
_Quont-elles de particulier ?
_Ton épée est loin dêtre une lame prestigieuse.
_Cest une arme solide, on me la offerte pour mon entraînement, elle est robuste et très utile.
_Certes mais ta hache
_Elle est parfaite.
_Elle est surtout immense et beaucoup trop lourde.
_Non, Mordak Shen la portait comme moi dune seule main, il la faisait tourner entre ses doigts et la lançait très vite également.
_Je ne la trouve pas très maniable.
_Viens tentraîner avec moi ou Muldan et tu pourras la porter.
_Non-merci, je nai pas envie de ressembler à un buf, je plais aux femmes avec mon physique délicat.
_Peut-être mais tu ne sais porter un hache de guerre.
_Cest inutile, jai mon fléau du soleil.
_Puisse ton fléau te sauver demain.
_Puisse ta hache te paraître légère demain.
Sdol était un être étrange mais charismatique. Je ne le trouvais pas guerrier dans lâme mais il avait réussi à me convaincre quil se battrait vaillamment. Pendant toute la nuit, nous errions en quête de réconfort. La plupart des gens présents avaient peur. Ces moments seront sans doute les derniers pour nombre de ces gens et une ambiance de folie régnait dans cette ville comme une course folle pour avoir un dernier moment de liberté avant la mort. Nof, le bouffon royal contribua à sa façon à leffort de guerre en amusant tout le monde par ces récits, ses tours de magie et de jonglerie. Nof était en train de provoquer en duel un cadran solaire et lambiance insouciante et euphorique était créée. Puis en un instant, tout cessa. On entendait au loin, les tambours des BloodSkull.

Lappel de la faux, une mélodie que tout le monde connaissait. Les tambours battaient une mesure toute particulière, elle signifiait la même chose pour tous les peuples de ce monde. La bataille serait menée sans trêve ni quartier. Il faisait encore nuit et nos derniers préparatifs nétaient point achevés. La peur se lisait sur tous les visages, lobscurité était trop forte pour que nous les apercevions mais nous entendions lappel de la faux. Les troupes étaient loin mais nous ne doutions plus du nombre, WildFist était bien sûr de lui pour sannoncer de si loin. La stupeur passée, tout le monde gagna son poste en priant un dieu. Moi-même, javais changé, je ne me régalais plus autant du combat. Je nétais point lassé par le goût de la bataille mais je savais que ma mort avait des conséquences sur la vie de Geldriia et de Krak. Mourir nétait plus un choix, il fallait donc gagner et vivre. La peur était si palpable quelle en devenait paralysante. Muldan décida de prendre la parole.
_ Braves gens, soldats et criminels de RedSun, aujourdhui nous allons lutter pour sauver nos vies. Nous allons lutter pour sauver notre royaume, honorer nos dieux et nos ancêtres. Cest une épreuve dont nous sortiront grandis. Peu importe que nous vivions ou pas à lissue de ce combat. Nous devons montrer à tout ce qui nous est cher que nous sommes prêts à tout sacrifier pour la liberté, la dignité lhonneur. En face de nous, il y a des soldats, des hommes capables de tout mais surtout, ils sont là pour piétiner ce que nous sommes. Vivez ou mourrez mais combattez dignement. Nos dieux savent reconnaître les curs braves. Peu importe les raisons qui vous ont amenés à venir combattre. Aujourdhui, nous allons faire trembler les cieux. Nous allons montrer quon nattaque pas le cur de RedSun sans en payer le prix fort. Pour Thorgun ! Pour le roi ! Pour la vie !
La foule reprit ce cri pendant de longues minutes. Muldan avait su trouver les mots pour changer la peur en agressivité. Cest la grande qualité des chefs, des meneurs dhommes de savoir motiver une troupe. La peur était toujours là mais elle était devenue un moteur. En réponse au message des BloodSkull en résonnait un autre, le nôtre. Evidemment, Lord de Nuit avait du mal à scander un vive le roi correct et Sobert sabstenait de louer la vie mais malgré cela, il y avait une osmose. On commençait à apercevoir au loin, les navires BloodSkull qui éclairaient la mer de leurs lanternes. Il devait bien y avoir deux-cent bateaux mais nous ignorions leur taille et cela semblait un chiffre prévisible. Des feux de camps apparaissaient dans toute la vallée mais il était alors impossible de quantifier le nombre dennemis.

Laube se leva, nous pouvions enfin avoir une estimation de la rudesse de la bataille. Les herbes vertes avaient disparues. Pas un seul pouce de terre nétait visible. Larmée de WildFist était incroyablement vaste. Les soldats BloodSkull étaient là, immobiles, prêt à combattre. Au loin, on voyait les campements dans lesquels se reposait la seconde armée pour laprès-midi. Ils voulaient en finir une fois pour toutes en une seule journée sans se soucier des pertes. Dans ma vie de guerrier, je nai jamais vu darmée aussi puissante. A la vue de cette horde, les chants sestompèrent. Sullivan serra la mâchoire, Riseheart se grattait la tête en cherchant une solution de bataille, Nof le fou avait un air grave comme jamais il nen avait eu. Sdol caressa son fléau en priant à voix basse. Maintenant, cétait sûr, nous allions perdre cette bataille. Un silence terrible simposa pendant plusieurs minutes. WildFist, le général des troupes BloodSkull arriva sur le champ de bataille. Il était à bord dun char tiré par deux immenses chevaux noirs. Il passa devant ses troupes et observa longuement les remparts dIronCloud. Il leva le bras et les troupes commencèrent à avancer lentement au pas cadencé. A chaque pas, la terre tremblait. Le nuage noir se dirigeait vers nous lair résolu. Les visages des défenseurs dIronCloud se décomposèrent. Lord de Nuit navait plus le sourire et bandait déjà son arc. Sobert le Bon recommanda son âme au Mecquetrex et changeait sa peur en plaisir sadique de tuer. Geldriia se concentra pour rassembler ses énergies, Krak serrait machinalement la manche de sa mère. Jétais là, je pensais à ma femme et mon fils, à leur sort. La bataille était perdue, je le savais, il fallait penser à sauver la vie de mon aimée, je ne savais si je le pourrais mais je me battrai pour ça. WildFist, ce sera une autre fois Ou peut-être jamais. Larmée ennemie sarrêta à une centaine de pas des remparts. Linstant de lassaut allait être donné. Les animaux se turent, le vent fit silence, la tension était à son comble. Le chef des armées BloodSkull hurla, la charge était donnée.

Du haut des remparts, Muldan supervisait la défense de la ville avec ses aides de camps, ses amis. Ils allaient prendre position devant les portes de la ville quand le Vicomte posa cette question :
_Talador, le rapport de force nous est défavorable certes, mais dans quelle mesure ?
_Un contre vingt, Messire, peut-être plus.
Muldan serra le poing, rengaina son épée et regarda les troupes ennemies qui fondaient sur la ville. Pendant quelques instants, son regard se perdit dans cette marée humaine puis il déclara dun ton grave et solennel :
_Messieurs, nous allons mourir.

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