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Chaoitre 2 : Odric le berserker

Par ULTRAPANDA le 6/10/2001 à 23:32:00 (#320390)

Chapitre deux
Fous dhumains.


Rien ne va comme on le voudrait. Les batailles se succédaient, jétais toujours en première ligne avec Mordak et Grunt. Je pensais être considéré comme un orc à part entière mais avec les combats, jétais devenu plus quun orc et étais cité en exemple. Je nétais plus lhumain méprisé ou lorc respecté mais le démon berserk. A ce titre, je ne faisais pas partie des orcs, jétais au-dessus des orcs. Je nétais plus Odric, ils mappelaient tous Rage. Rage le démon berserk qui détruit les ennemis des orcs dun simple regard foudroyant. Les bardes exagèrent toujours mais on les écoute. Mordak mavait parlé de cela, le guerrier de légende. Je pensais quil voulait mencourager, je ne croyais pas cela possible.
Déjà deux ans de combats incessants contre les Sung Lung, les petits hommes de lEst. Il nous a fallu du temps pour connaître leur nom, le temps den capturer un vivant et de comprendre ses mots. En deux ans, personne na vraiment cédé. Nos armées respectives ont traversé tout le pays dans tous les sens. Tantôt nous reculions, tantôt nous avancions. Personne ne sait exactement combien de morts résultaient de ce conflit. Les armées brisées se reconstituaient toujours avec des troupes fraîches venues don ne sait ou. Jétais plutôt content de constater que la guerre ne finirait pas, il y avait encore beaucoup de combats à mener et à gagner. Mordak revient de plus en plus souvent marqué et blessé. Ce nest plus quune question de jours à présent.

_ « Mordak
_ Ah, assieds-toi, Rage.
_Non, je ten prie, pas toi.
_Désolé, Odric.
_Cest pour quand ?
_Demain, je crois. Je nai plus la force de tenir ma hache correctement et les Sung Lung deviennent expérimentés après ces deux années de guerre. Je vais tout donner demain pour mériter ma place à GrunWald tant que jen ai encore la force. Dis, moi, Odric, quel age as-tu, maintenant. ?
_ Vingt deux années.
_ Mmmh, bien, je ne pensais pas que tu vivrais si longtemps, tu es désormais capable de survivre seul. Je vais te donner ta dernière leçon. Bientôt, tu devras errer parmi les humains. Quand cette guerre sera finie, tu quitteras la tribu et devras suivre ta voir parmi les chétifs. La seule chose qui te manque, cest le code.
_ Le code ?
_ Oui, notre code, les préceptes que tu devras suivre tant chez nous que chez eux. Jusquà présent, tu as vécu dans le cocon de la tribu, tu étais protégé.
_ Le « cocon » ma distribué nombre de rossées.
_ Mais tu étais sous ma responsabilité, demain, tu seras seul.
_ Tu vas vraiment mourir alors.
_Oui, ça ne fait aucun doute, mais ne sois pas triste, je vais pouvoir mourir à la guerre, comme un héros. Prends ma dague. Tu devras me la planter en plein cur quand je serais mort pour que mon esprit puisse atteindre GrunWald.
_ Mais, cest un acte sacré.
_Lhonneur ten revient mon fils.
_Merci, Maître.
_Je te considère comme mon fils, mon seul regret est que tu ne sois pas né orc.
_Je le suis dans mon cur.
_Je le sais, mais noublie pas ton humanité, cest aussi un trésor.
_Tu me manqueras, Père.
_Alors écoute ma dernière leçon. Voici les lois de survie :
1 Tu nas pas damis.
2 Ceux qui se disent tes amis, sois prêt à les tuer.
3 Ceux qui se disent tes ennemis, tue les sans attendre.
4 Nécoute pas les conseils, ils ne servent que ceux qui te les prodiguent.
5 Ne suis pas les règles des autres, seules les tiennes comptent.
6 Ne donne jamais dordre, tu nes le chef de personne.
7 Naccepte jamais dordre. Si on ten donne, tue celui qui voudra te dicter ta conduite.
8 Ne regrette jamais tes actes, il ne sert à rien de te tourmenter, la vie est là pour çà.
9 Ne bluffe jamais, chaque menace que tu profères doit être une promesse sacrée.
10 Nai jamais peur, çà nempêche pas le péril de te frapper.
11 Ne renonce jamais à tes buts, ce sont tes seules raisons de vivre.
12 Rejette la fourberie et la médiocrité, vois plus loin que les étoiles.
Si tu suis ces conseils, tu pourras aller voir ton Thorgun, le cur pur.
_Je les suivrais tous, sans faillir.
_Laisse-moi seul à présent, je dois faire le deuil de mon âme.

Cette nuit, là, je nai pu trouver de repos. Mon ami Mordak, celui qui a plus de valeur à mes yeux que mes parents va disparaître. Jaimerais lempêcher de combattre mais ce serait lui causer une humiliation sans borne. Il va donc mourir, je ne peux rien y faire, je dois respecter ses choix. Et depuis le temps que je le vois saffaiblir, peut-être va-t-il remonter la pente.

Laube, je prends ma place aux cotés de Grunt. Mordak est déjà en position. Il porte ses habits de cérémonie. Nous avons tous compris. Il me sourit en voyant que je porte sa dague. Depuis tout ce temps, je navais réalisé la douleur de perdre un être cher. Jévite de regarder Mordak pour ne pas pleurer. Je scrute le lointain et je suis sur quil va mourir aujourdhui. Les loups sont revenus, ils mobservent au loin, comme dans la forêt quand Mordak partait au camp me laissant seul dans les bois. Les loups ont toujours veillé sur moi, ils savent que ce soir, je serais seul, alors ils sont revenus. Je naime pas linéluctabilité du destin. Ce jour là, mes hurlements se sont entendus par delà les montagnes et je décidais du moment de la charge. Je ne me suis jamais résigné et au lieu de frapper le premier, je ralentis la course pour ne pas distancer mon ami orc, je le protégerai. Je nai que faire de la décision des dieux, de GrunWald et du reste. Mordak ne mourra pas et les loups repartiront hanter les forêts. Au début, tout se passa bien, je gardais si bien la vie de Mordak quil navait pas loccasion de frapper les petits hommes de lEst. Personne ne lui fera de mal. Puis, une violente douleur me bloqua lépaule, il ny avait aucun Sung Lung derrière moi, seulement Mordak. Quel choc ce fut de voir que la lance que javais reçue était la sienne. Par ses yeux, je compris quil voulait mourir aujourdhui, le lendemain devait lui sembler insurmontable. On dit que nombreux sont les guerriers qui décident de cesser de vivre par lassitude. Mon ami en a peut-être trop vu, peut-être a-t-il le sentiment davoir vécu tout ce quil avait à vivre et quil est temps de sen aller.
_ « Souris, Odric, cest un jour magnifique pour mourir . »
Mordak se détacha du groupe, il couru seul vers les généraux Sung Lung. Il partira mais pas seul. Il doit montrer quil est un brave dentre les braves, il mérite une place de choix en GrunWald. Les chefs Sung sont différents des nôtres. Ils pensent le combat mais ny participent que de loin. Ils sont là, sur leurs chevaux, brillants comme des bijoux, escortés par des soldats délite qui seraient plus utiles sur le champ de bataille. Quelques archers tentent de stopper Maître Shen, ils ne le ralentissent même pas. Les lanciers freinent son allure mais il est encore capable de tuer. Il est hérissé de pics, de flèches comme un chardon mais il avance toujours malgré le sang, la douleur, la fatigue. Il ne lui reste que quelques secondes de vie. Il se redresse, crie le nom de son dieu et lance sa hache pour la dernière fois. Tout ce qui lui restait de force est dans cet ultime lancé. Son arme tournoie comme le jour ou il a sectionné la branche sur laquelle jétais perché. Un général est décapité et larme continue sa course pour se planter dans la poitrine dun autre général. Il a bien calculé son coup, il a gardé sa lucidité jusquau bout. Mordak ne vit pas les résultats de ce baroud dhonneur, il perdit vie juste après le lancé. Il est inerte, les lances qui lui ont transpercé le corps maintiennent son corps debout. Seule sa tête penchée vers le sol montre quil est parti. Les combats cessèrent pendant un instant et chacun salua la bravoure de cet orc, se réjouit de sa mort, cacha la douleur de perdre un si vaillant allié ou un adversaire aussi téméraire. Les troupes se séparèrent et chacun rejoignit son camp pendant quelques instants silencieux. Les deux camps décidèrent de se battre de nouveau en évitant dapprocher du corps de Mordak. Il devait voir le combat mais on ne devait pas le bousculer. Sa dépouille toujours debout faisait penser à un totem, une dimension sacrée imprégnait ce lieu. Jaimerais mabandonner à la tristesse mais le démon est revenu. Je pleurerai plus tard.

LEcho de la reprise de conscience, la bataille est finie et jai sans doute massacré, comme dhabitude. Je ne veux pas ouvrir les yeux, Mordak nest pas à mes cotés comme toujours mais il le faut. Jai un dernier devoir à remplir envers mon ami, je dois lui faire rejoindre GrunWald. Je quitte ma paillasse et sors de ma tente. Toute la tribu mattendait dehors. Ils forment un couloir qui mène au corps de notre chef. Je dois lui planter cette lame dans le cur pour libérer son âme et crier son nom pour le présenter aux cieux afin quon ne le confonde pas avec un mécréant. Je ne dois pas pleurer devant lui, il regretterait son départ. Comme le veut la tradition, les objets que le défunt veut remettre à ses proches se donnent devant le cadavre, ainsi, lesprit qui est encore dans le corps peut vérifier que l on respecte ses dernières volontés. Les Sung ont rendu la hache de Mordak, on me la remet à présent. Je frapperai avec elle demain. Il lui avait donné un nom : Bragène la buveuse de sang. Elle boira encore entre mes mains désormais. Je me recueille encore quelques secondes et je frappe.
_ « Mordak Shen, Chef des tribus de la région de Shinka !
Son corps sera brûlé cette nuit et nous nous battrons demain encore mais nous irons au-delà de nos forces en son honneur. Sa mort fut belle, à nous de faire en sorte en sorte quelle ne fut pas vaine. Les humains pensent que les orcs nont pas de cur, les idiots ! Jentends au loin la plainte des loups, elle traduit si bien ma peine. Jai passé la nuit devant le bûcher et le lendemain, je me suis battu comme un lion sans passer par la fureur berserk. Le démon navait pas le droit de parler pour moi ce jour là, pas le droit de se mêler de mes affaires de famille. Les Sung furent déchiquetés, toute larmée fut décimée et les hurlements de douleur des petits hommes de lEst hanteraient ce lieu pour léternité, nous avions remporté notre plus grande victoire. Brinko remplaça Mordak aux cotés de Grunt et la guerre continua. Chaque matin, les loups me saluaient de loin et hurlaient chaque nuit. Ils voulaient que je les rejoigne pour accomplir mon destin mais javais une guerre à gagner, alors ils attendaient en sachant que je finirais bien par les retrouver. Cela dura trois ans. Nous avons fini par gagner la guerre et pas un seul Sung ne survécu. Alors vint lennui, le désuvrement, je devais quitter cette tribu et rejoindre les humains comme je lavais promis à Mordak. Les adieux furent brefs et Brinko prit le commandement de la tribu. Je me retrouvais fort, expérimenté, reconnu comme un grand guerrier, libre, mais terriblement seul. Je décidais de repasser par la forteresse Shinka pour voir les petits mages. Là ou tout avait commencé.


Dés les premiers jours de marche, les loups se sont manifestés. Ils marchaient près de moi, plus près quavant. Quand des humains ou des orcs étaient proches, ils disparaissaient. Je ne comprenais ni leur discrétion, ni leur patience à mattendre mais jamais ils ne furent menaçants alors jacceptai leur présence, cela trompait ma solitude. Sur la route de la forteresse, je fis une étrange rencontre. Je marchais déjà depuis quelques semaines et je nétais plus quà quelques heures de la forteresse de magie de Shinka. Je profitais de la rivière pour me rafraîchir. Je vis un homme en robe qui méditait paisiblement. Il ne semblait pas sinquiéter de ma présence. Alors que je lobservais, un brigand tenta de me soulager de quelques hypothétiques trésors. Il était rapide mais pas assez. Par réflexe, ma hache lui entailla le corps et il tomba sous le coup de Bragène. Le voyant se vider de son sang et de ses tripes, je décidai de continuer ma route. Le mage cessa sa méditation et lança un puissant sort de guérison sur le voleur qui se releva frais et dispos. Furieux de mêtre fait voler ma victoire, je frappais de nouveau. Le mage soigna encore.
_ « Arrête de soigner cet homme, tu me voles mon combat.
_ Je dois soigner ceux qui souffrent, cest mon devoir. Je fermerai les blessures de cet égaré tant que cela sera nécessaire. Ne men veut pas, Frère. »
Pendant quelques secondes, je fut surpris de voir un homme ressemblant aux Sung, sa manière de parler me rappela aussi les prêtres de leurs temples. Le voleur profita de la situation pour essayer de me planter un dard empoisonné dans la gorge. Cen était trop, ce combat devenait ridicule. Il me restait une solution. Je decapitai le voleur et sa tête roula pour finir par être emporté par les flots.
_ « Alors, comment vas-tu lui recoller la tête ?
_ Ce que tu as fait est mal, jespère que les dieux te pardonneront.
_ Tu nauras quà leur demander, tu vas les rejoindre immédiatement. En garde !
_Impossible, je ne me bats pas.
_Tu as peur ?
_Non.
_Tu ne sais pas te battre ?
_Je sais le faire, mais je ne me bats pas.
_ Pourquoi ?
_Je ne dois pas me battre, je suis un prêtre.
_Dans ce cas, il ne fallait pas prendre parti pour ce voleur.
_Je nai pas pris parti pour lui.
_Tu las soigné pourtant.
_Pour moi, la vie, cest la vie, je ne cherche pas plus loin, jai un devoir de compassion pour les malades, les blessés, les égarés. Jai même un devoir de compassion envers toi, cest dire létendu de ce devoir.
_Donc si nous devions nous battre
_Je tai dit que je ne me battais pas.
_Cest juste une supposition. Imaginons que nous nous battons et que tu gagnes. Que feras-tu ?
_Je te soignerais et te présenterai mes excuses pour avoir user de violence. »
Je ne pus mempêcher de rire.
_ « Tu soignerais tes victimes et tu regretterais ? Cest ridicule, autant ne pas combattre.
_Cest ce que je fais, je refuse le combat.
_Hélas pour toi, tu nes pas seul dans ce choix. Tu mas volé ma victoire, je dois te combattre.
_Un orc ma dit ça un jour, tu trouveras ses ossements un peu plus au nord.
_Je suis chef de guerre orc.
_Tu nen a pas lair, tu nes pas assez vert.
_ Il suffit !
Je me rue sur le prêtre avec ma férocité habituelle. Je frappe de toutes mes forces mais mes coups rebondissent. Ce capon sest réfugié sous un puissant sort de protection. Un sort que je nai jamais su apprendre à la forteresse de magie. Il devrait être invulnérable mais dans lincapacité de combattre. Ce sort a une durée limitée, je le sais. Je vais continuer à frapper pendant quelques minutes et ma hache finira bien par latteindre. Pendant ce temps, lhomme en robe continuait de parler sans avoir lair ni inquiet, ni fâché.
_ « Un humain chef de guerre orc, tu dois être Rage le démon berserk. Des Sung Lung blessés mont parlé de toi pendant que je les soignais.
_Mon vrai nom est Odric.
_Je me disais aussi que ce nom collait trop bien à ta réputation. Ton parcours est étrange. Jimagine que tu dois être en disgrâce pour téloigner des orcs.
_Non, la guerre est finie, nous lavons gagné, je cherche dautres combats.
_Je vois quil te reste beaucoup dénergie. Tu nen as pas assez de taper sur ma barrière de protection ?
_Silence !
_Tu es quelquun de très acharné, mais je gage que dans quelques heures, tu seras suffisamment épuisé pour renoncer à ce combat idiot.
_Je ne renonce jamais.
_Alors cela risque de durer longtemps, ne men veut pas si je massied, je vais continuer ma méditation.
_Ne me méprise pas, je sais que ton sort va sestomper.
_Dans ce cas, je fuirais, mais jai encore quelques heures avant dy penser. Ainsi, tu cherches dautres défis ? Je connais un royaume qui en regorge. Si tu le souhaites, je peux ten indiquer le chemin.
_Pourquoi maiderais-tu ? Nous combattons.
_Non, tu combats tout seul. Je taiderais car cest mon devoir daider tout le monde.
_Comment sappelle ce royaume ?
_Cest le royaume de RedSun.
_ Ah, oui, le royaume des îles humaines.
_Cest un monde en proie au chaos, les humains essaient de survivre dans ce monde sans cesse attaqué par des gobelins, des orcs, des êtres maléfiques et magiques. Un guerrier tel que toi aimerait sûrement relever le défi de survivre dans ce monde.
_Si ce monde est comme tu le décris, dis-moi comment y aller.
_ Un bateau part ce soir de la forteresse de Shinka vers Shakras, je peux ty emmener à condition que tu cesses de frapper.
_Bien, tu mas convaincu, javais lintention de me rendre dans cette forteresse mais je te préviens, ninterviens plus jamais dans mes combats.
_Même si tu es en danger ?
_Surtout si je suis en danger mais çà ne marrive plus guère. Quel est ton nom ?
_Je suis le Frère YoshiYuki.
_Hum, ton nom ressemble à un nom Sung Lung.
_Suis-moi.
Je ne peux pas le tuer, mais il ne peut mattaquer, je ne risque rien à le suivre. Nous approchons de la forteresse Shinka, elle me semble moins impressionnante quavant. Jai pris des forteresses dassaut pendant la guerre, et avec une bonne armée, celle ci est bien vulnérable. Revenir dans ces lieux me renvoient des souvenirs que je croyais disparus. Jai du mal à croire que trois ans de ma vie sont passés derrière ces murs. Jai grand plaisir à revenir ici. Lenfant que jétais, le mage médiocre, le paysan des terres du Nord nest plus. Il ne reste quOdric, le guerrier, celui qui gagna une guerre et dont la puissance ne peut être mise en doute par les mages arrogants et vieillissants de cet endroit. Cela ressemble fort à une revanche, et peut-être en est-ce une. YoshiYuki me laisse visiter la forteresse pendant quil va soccuper de notre embarquement. Je suis dhumeur joueuse, aujourdhui, on ne joue pas quand on est orc et cela ma beaucoup manqué. Jai bien envie dasticoter un mage. Jobserve les apprentis en cherchant quelquun à la hauteur, puis, je vois le Maître Aldebarran. Jai toujours détesté cet homme, il fut mon pire bourreau. Son mépris navait dégal que sa cruauté. Jai trouvé ma victime. Cela fait quinze années que jai quitté cette école, il ne me reconnaîtra pas, je vais lui rafraîchir la mémoire. Javance vers lui et mets sur son chemin. Quand il cherche à me contourner, je lui barre le passage. Il me regarde droit dans les yeux cherchant à comprendre mon comportement. Je devais toujours lever la tête pour lui parler, maintenant, cest le contraire.
_ « Poussez-vous, Messire.
_Non, tel nest pas mon bon plaisir. »
Le regard dAldebarran se durcit.
_ « Que cherchez-vous à obtenir de moi ?
_Un combat. »
Le mépris hautain que je connaissais sexprima par sa voix.
_ « Méfiez-vous de ce que vous demandez, vous pourriez lobtenir.
_Je vous écraserai sans me servir de mes armes. Utilisez vos sorts si vous le souhaitez, ça ne changera rien. »
Nous y voilà, javais suffisamment vexé cet imbécile pour quil entre dans mon jeu. Aldebarran fit un large geste circulaire.
_ « Reculez tous, je vais donner une leçon à ce guerrier ignorant. »
Je range ma hache, je ne veux pas me servir de mes armes, je ne veux pas le tuer, juste lui faire mal pour lui faire payer les humiliations de mon enfance. Il faut quil vive avec çà. Je connais la magie même si je ne la pratique pas. Lui ne sait rien des guerriers. Je recule de quelques pas et comme prévu, il dépense beaucoup dénergie à se créer toutes sortes de protections magiques. Je connais le secret de ces protections, je savais moi-même les faire avec une efficacité moindre et je sais comment les transpercer. Il ny a que le sort de Frère YoshiYuki que je ne peux contourner mais impossible de frapper avec ce sort, Aldebarran doit combattre. Il est devant ses élèves et ne peut pratiquer la nécromancie comme il lutilisa sur lenfant des Terres du Nord. Il absorbais mon essence vitale jusquà ce quil me reste à peine de quoi respirer. Ces suffocations effrayantes, je ne les ai pas oubliées. Bien sûr, il se gardait de pratiquer cet art devant des témoins, mais il pratique secrètement cet art noir. Aujourdhui, les éclairs et le feu parleront pour lui.

Il est temps de commencer, javance et immédiatement, il lance une boule de feu. Il ma sous estimé, il aurait pu marquer un avantage en me lançant des vagues de flammes. Quand sa boule de feu est sur le point de matteindre, je lui tourne le dos et me jette en arrière. Les lames de ma hache encaissent le feu et limpact me remet sur mes pieds. Le temps que la fumée sestompe, Aldebarran attends de voir les résultats de son assaut. Moi, je nai pas attendu, je suis déjà sur lui. Les mages sont ridicules au corps à corps et je sais où frapper pour que ses boucliers magiques soient obsolètes. Alors, je prends plaisir à le malmener et lui broyer le plus dos possible. Ses hurlements de douleur paieront ce quil minfligea pendant mon enfance. Je savoure cette vengeance pendant quelques instants, puis je marrête, ce nest pas aussi drôle que je lespérais. Lenvie de jouer mest passé, je le vois étendu au sol, brisé comme un pantin, je nai plus plaisir à lui faire mal. Je magenouille prés de son corps, saisit sa chevelure et porte son oreille près de ma bouche.
_ « Tu mas traité pire quun chien quand jétais ton élève. Tu me disais bon à rien. Tu as été vaincu par un bon à rien. Alors révise ton jugement ou méprise-toi plus que tu ne me méprisais.
_Odric ? Tu es le même Odric que celui des orcs ?
_Oui, le bon à rien est devenu un guerrier plus puissant que tu ne le seras jamais.
_Alors, je me moquerais de toi jusquen enfer, un berserker fini toujours par devenir un démon. Tu es damné pour léternité.
_Tu ny connais rien, le démon était déjà là à ma naissance et tu nas su le voir.
_Quelle déception pour tes parents.
_Ceux qui mont fait naître ne sont pas mes parents, ma famille a la peau verte.
_Heureusement, ils ont »
Aldebarran vient de sévanouir, la conversation est terminée. Je me relève et regarde les hommes en robe avec un sourire de défi. Tous baissent les yeux sauf un. Un jeune apprenti au physique gracile mais au visage dur ne semble pas être impressionné par ma démonstration. Lui aussi semble venir des terres du Nord.
_Tu sembles mécontent, petit mage.
_Pourquoi tant dacharnement ?
_Jai des raisons personnelles dagir ainsi, des raisons qui ne te concernent pas.
_Rien ne justifie cette cruauté.
_Tout le justifie, tu nas pas assez vécu, cest tout.
_Tu nas rien dun humain.
_Je nen suis pas un. Pour les orcs, je suis un démon, pour les Sung, je suis un orc. Tu viens des terres du Nord ? Quel est ton nom ?
_On mappelle Aesandilas.
_Si tu passes sur Shakras, nous nous reverrons peut-être.
_Je my rends ce soir, jai fini ma formation ici.
_Alors nous nous reverrons. »
Je méloigne et rejoint le Frère YoshiYuki qui a vu une partie de laffrontement.
_ « Je suis heureux de voir que le comportement que tu as eu avec moi navait rien de personnel. Tu es toujours aussi violent ?
_Je suis ma voie, celle de Thorgun et du code orc.
_Tu es un très mauvais compagnon. Jirais bien soigner Aldebarran mais je préfère éviter que lon pense que je taccompagne. De toutes façons, il y a bien assez de mages pour le soigner. Je ne voudrais pas influencer tes choix mais as-tu déjà pensé à faire preuve de sagesse ?
_ La sagesse ? Pff, la sagesse est le nom que les lâches donnent à leur lâcheté. Je méprise les sages.
_Jétais sûr que tu me répondrais de la sorte. Jespère que tu seras raisonnable sur le bateau, je nai pas envie dêtre jeté par-dessus bord ou de devoir manuvrer le bateau.
_De quoi parles-tu ?
_ Evite de tuer léquipage, eux seuls savent manier lembarcation.
_Nai crainte, je serais calme tant quon ne magressera pas.

De nombreuses personnes embarquent sur ce navire. En ce qui me concerne, ce fut bref, je ne possède que ce que je peux porter sur moi. Je vois le petit Aesandilas peiner pour emporter avec lui ses précieux ouvrages de magie, il a trop de savoir pour ses muscles on dirait. Les loups sont là, sur la berge. Comment vont-ils pouvoir me rejoindre cette fois ? Je nen ai cure. Les candidats au voyage sont nombreux et par manque de place, nous sommes tous logés avec le grain. Les cabines sont sans doute réservées à des invités de marques comme des nobles ou des ambassadeurs. Heureusement le voyage ne dure que quelques jours. Cette traversée fut lun des pires moments de ma vie. Je ne supportais pas dêtre enfermé dans cette embarcation, quand je sortais au dehors, lair était nauséeux et il ny avait que de leau à perte de vue. Ce bateau qui semblait si grand me paraissait minuscule. Pas de place pour courir, sentraîner et surtout il fallait manger ce quon nous donnait. Il ny avait rien à chasser. Chez les orcs, on nourrit les femmes, les enfants et les malades, sinon, on trouve sa nourriture soi-même. Je navais pas confiance en leur gruau douteux qui sentait si mauvais. Je renonçais donc à manger pendant ces quelques jours. La faim me rendit irritable et je cherchais à misoler mais ou peut-on sisoler dans un bateau ? Jai donc passé le plus de temps possible dans le poste de vigie après avoir convaincu loccupant de cette nacelle que cet endroit ne valait pas la peine que lon meurt pour lui. Je fus le premier à voir Shakras, la première île du royaume de Redsun. Nous approchions de Lighthidden, la ville où tout est possible. Mon cur battait de nouveau à mesure que nous approchions. Je revoyais de la verdure, des forêts et des odeurs familières me revenaient dans les narines. Voilà la terre de mes défis ou jinfléchirais mon destin.


Dés notre arrivée, je vis le Frère YoshiYuki partir au temple pour aider son prochain et Aesandilas traîner son fardeau jusquà une bibliothèque. Jallais visiter cette ville pour la première fois. Tout dabord, je rencontrais beaucoup de mendiants. Il me semblaient quils navaient pas besoin de ce quils demandaient, comme si le fait de mendier était maladif. Ils suppliaient machinalement pour obtenir tout et nimporte quoi, de lor, des protections magiques, lappui dun puissant, tout ce quon pouvait imaginer. On devinait aussi beaucoup de commerces douteux, des gens séchangeaient des objets rares sous cape. Il y avait de nombreuses catins proposant leurs services pour quelques pièces. Cet aspect de lhumain me dégoûtait, je décidais donc davancer plus loin dans la ville. Je rencontrai un orc, je fus étonné de voir un orc dans un territoire humain, il proposait denseigner lart du combat aux aventuriers pour quelques rafraîchissements à la taverne. Cela me peina. La déchéance a de nombreux visages, celui-ci me faisait mal. Près de lorc, il y avait un immense dragon dans un enclos. Peut-être cela sera-t-il mon premier défi. Je nétais pas seul à contempler le dragon, un homme richement vêtu le regardait aussi, il était assis sur le rebord dune fontaine et semblait porter toute la misère du monde sur ses épaules.

_ « Dis-moi, jaimerais tuer ce dragon, pourquoi est-il dans un enclos ?
_Tu veux tuer FireStorm ?
_Jai traversé locéan, jai très faim.
_Je crois que cest plutôt lui qui te dévorera. Tu nes pas dici, pas vrai ?
_Non, je viens de loin.
_Jen étais sûr, quiconque ne connaît ni Firestorm, ni moi, nest de Shakras.
_Et qui es-tu toi ?
_Je suis Messire Sdol Keen. Baron de Lighthidden, Chef Commandeur des troupes de Lighthidden, serviteur du Roy Childeric XI. Et toi ?
_Odric.
_ Seulement Odric ?
_Oui, dis-moi, pourquoi tu nes pas dans ton château ? Ou est ton escorte ?
_Chaque semaine, je prends une journée pour être disponible pour les habitants de cette ville.
_Pourquoi personne ne vient te voir ?
_Ils se soucient de mes malheurs, ils ne veulent pas me déranger. Mais je crois quils ont peur dattraper ma malchance.
_Fous dhumains.
_ Tu devras me saluer avec une révérence la prochaine fois.
_Ny compte pas, je ne te reconnais pas comme mon chef, à moins que tu puisses me vaincre dans un combat singulier.
_Je sors dune grave maladie, ce ne serait pas prudent. Mes forces ne se sont point reconstituées et je ne possède pas de hache aussi grosse que celle que tu portes.
_Joubliais que chez les humains, le chef nest pas nécessairement le plus fort. On ma dit quil y avait de nombreux défis à relever par ici.
_Certes, le royaume de RedSun est impitoyable avec les faibles. Déjà, il y a les Fervents du Mecquetrex, ces religieux fanatiques. Je lutterais jusquà ce quils disparaissent tous.
_Quont-ils de si terribles ces fervents ?
_Ils vénèrent un dieu maléfique qui veut exterminer tout ce qui vit. Ils sont cruels, violent et sacrifient des enfants pour leur sombres cérémonies.
_Parfait, cest ce quil me faut. Ou est leur cachette ?
_Cest là le problème, on ne sait pas. Mais dis-moi, tu veux les combattre ou les rejoindre ?
_Je les aurait rejoint sans les sacrifices denfants et le dieu maléfique, jaime les situations critiques.
_Je vois, dans ce cas, si tu veux un défi immédiat, il y a toujours Arthax.
_Arthax ?
_Oui, cest un démon géant qui hante les sous-sols du temple, il possède un hache deux fois plus grosse que la tienne.
_Continue.
_Il ny a pas grand chose à en dire, il est puissant et gigantesque.
_Merveilleux, je reviens dans quelques minutes, le temps de le tuer, après tu mindiqueras dautres défis de ce genre.
_ A ta guise, O Thorgun, pourquoi menvoies-tu toujours des fous ? Quai-je donc fait pour que tu méprouves ainsi ? Je dois sans doute payer les fautes dune vie antérieure.

Je ne tins pas compte de la remarque de Messire Keen. Combattre un démon, voilà un défi inespéré. Et peut-être devrais-je faire combattre mon démon contre celui là. Je couru au temple émoustillé et enthousiasmé. Après avoir secoué quelques personnes, on mindiqua la direction des sous-sols, de simples escaliers de pierre. Peu importe, je menfonçais dans le monde souterrain. Il y avait peu de résistance dans ces caves, quelques rats affamés, des chauves souris désorientées, rien de dangereux. Dans mon empressement, javais oublié demporter quelques torches. Il faisait de plus en plus sombre. Je croisais alors un jeune enfant qui éclairait les ténèbres de sa présence. Un, jeune mage, je naime pas la magie mais jaurais besoin de lui. A mesure que je mapprochais de lui, je remarquai un air étrange chez cet enfant. Il me semblait ne pas avoir toute sa tête et puis, il était presque nu.
_Holà, magicien !
_Hé hé, salutations guerrier, on cherche Arthax ?
_En effet, guide-moi, jusquà lui, je veux le tuer.
_Cest toi qui mourra, mais de toutes façons quelle importance, la vie na aucun sens, seule la mort en a un.
_La mort na pas de sens, ce nest quune conséquence.
_Si la mort a un sens, elle démontre que la vie nen a aucun.
_Mène-moi vers Arthax, je repenserai à cela plus tard.
_ Bien, tu as une religion ?
_Oui, je vénère Thorgun.
_Evidemment, quelle question idiote, pourquoi veux-tu combattre Arthax ?
_Pour le plaisir de combattre.
_Hé hé, le guerrier dans toute sa splendeur, il part au combat sans réfléchir.
_Réfléchir, est le début de lhésitation, lhésitation, le début de la lâcheté, la lâcheté na pas sa place chez un guerrier.
_Et il en est fier, jai hâte de voir si tes principes de courage tiendront devant Arthax. Quel est ton nom ?
_Odric, et toi ?
_On mappelle Krak le Déchu.
_ Le Déchu ?
_Oui, jai fait vu de pauvreté et de nudité pour affronter ce monde.
_Ah, je croyais que tu tétais fait détrousser par des brigands.
_Non, ça ne marrive jamais, les brigands ont pitié de moi, parfois, ils me donnent de quoi mhabiller.
_Je vois, tu es fou.
_Ce nest pas moi qui cours affronter Arthax, qui est le plus fou des deux ?
_Ne te soucie pas de çà, je vaincrai.
_Et pourquoi, donc ? Tu as le cur pur, la foi ? Tu as eu un rêve divinatoire ? Un dieu ta parlé pendant que tu vidais des chopes à la taverne ?
_Non, jai toujours vaincu.
_Il y a un début à tout. Si tu meurs, je pourrais te prendre ta dague ?
_Je croyais que tu avais fait vu de pauvreté.
_Jai quand même besoin de me défendre et je nai pas les moyens den acheter une.
_Cest daccord.
_Lantre dArthax est après ce couloir, nai crainte, cest éclairé, je tattends ici.


Ainsi ce démon est puissant et possède une grosse hache, je ne devrais pas avoir de mal à le trouver. Je sens une tension combattive au bout de couloir, comme à la guerre. Javance lentement, Bragène à la main. Jentre dans la pièce éclairé et là, je vois. Sdol Keen ne mavait pas menti, cest un vrai démon. Il doit mesurer dans les dix pieds de haut, même Grunt ferait minable à coté de lui. Il est ailé mais ne semble pouvoir se servir de ses ailes pour voler. Il a les muscles épais et noueux et sa peau rouge semble rappeler le sang quil a fait couler. Il se repaît des restes dune de ses victimes et semble jouer avec des viscères. Jai trouvé un adversaire digne de me tuer. Je linterpelle dun hurlement, il se retourne, je tends mon arme dans sa direction. Le monstre pourpre semble amusé. Il se redresse, se met en position. Après le salut rituel, je prends position et tourne lentement autour de lui. Par quel coté vais-je lattaquer ? Il semble invulnérable, mais linvulnérabilité est une vertu et comme toutes les vertus, elle a ses limites. Lassé de me voir tourner sans prendre de décision, Arthax prend linitiative, il se déplace très vite malgré son poids et sa taille. Il frappe verticalement, je bloque le coup mais limpact me fait poser un genou à terre. Il est vraiment très fort. Jentreprends desquiver ses assauts mais à chaque fois le déplacement dair de ses mouvements me font perdre léquilibre. Jutilise alors une vieille technique orc, je frappe sans trop de force mais souvent la main qui tient larme pour lui faire perdre en précision et le forcer à avoir une attitude défensive. Peine perdue, il a le cuir trop épais. Je tente alors de lui sectionné les tendons de chaque membre avec des coups puissants. Parfois il est déséquilibré mais je ne suis pas parvenu à faire couler la moindre goutte de sang. A force de tournoyer autour de lui, je commence à fatiguer et la respiration du démon est toujours la même, il est encore frais et dispos. Soudain, une main griffue me projette en lair, jai fait une erreur dappréciation, je percute un des murs de la pièce, jai mal, je saigne, jen ai assez. Arthax samuse de ma combativité, il prend son temps avant de me rejoindre. Il a envie de jouer. Il me saisit par les cheveux et me fait voler à lautre bout de la pièce. Le sang inonde mon visage, puisque cest ce quil veut, cest ce quil va avoir. Lodeur du sang maide à appeler lours blessé. Mais cette fois, je ne rangerais pas mon arme, mon démon frappera avec Bragène. Les tremblements sont là, le voile rouge me couvre les yeux, mes oreilles se bouchent, la bave sécoule de ma bouche, je hurle, joublie qui je suis, que jexiste, je ne sais si je me réveillerais. Etre un berserker cest vivre des centaines de petites morts, en voici un de plus.

Dhabitude, quand je sors de mes transes destructrices, cest après mêtre évanoui, les dépenses en énergie sont énormes et mon corps est vidé. Cette fois, je suis encore debout sur la dépouille dArthax et je me vois lui arracher le cur et men nourrir. La frontière entre mon démon et moi est de plus en plus ambiguë, je suis passé dun état de fureur à un retour à la conscience directement sans mévanouir entre deux. Je ne sais quoi en penser. Pour une fois, je peux voir les conséquences de mes actes. Il est difficile de reconstituer le combat. Ses membres sont tous coupés, son tronc ouvert de bas en haut, sa tête est plus loin, les yeux crevés ses ailes sont éparpillées, mais je ne sais dans quel ordre cela sest passé. Ce dont je suis sur, cest quil est mort.
_ « Bravo, Odric, cétait impressionnant.
_Que fais-tu là, Krak ? Je croyais que tu attendais dehors.
_Cest ce que jai fait mais les hurlements étaient si forts que la curiosité la emporté. Je ne te croyais pas capable de le tuer mais tu las déchiqueté et tu criais plus fort que lui aussi. Nentendant pas les suppliques habituelles, je suis venu voir. Dommage, jaimais bien ta dague, je vais devoir y renoncer. Tu sais que tu es marqué à présent ?
_Marqué ?
_Oui, avant de mourir, un démon souille ton âme, cest pour cette raison quun chasseur de démon devient un démon lui-même.
_On peut enlever cette marque ?
_Oui, mais il faut une magie guidée par un cur pur.
_Tu peux faire çà ?
_Non, je nai pas le cur pur, je suis fainéant, vicieux et lâche. Nous trouverons bien un moyen, remontons, tu es couvert de sang.
_Ce nest pas le mien.
_Aucune importance, il salit de la même façon. Que vas-tu faire à présent ?
_ Je vais chercher dautres combats. Sdol Keen men indiquera un en attendant de tuer FireStorm.
_Je serai surpris de te voir le tuer, il est invulnérable, il protège le village en échange de victuailles. Personne na pu le vaincre, et pourtant, ils sy sont mis à plusieurs. FireStorm peut tuer dix Arthax en un seul coup, sans se fatiguer.
_Pourquoi ne la-t-il pas fait alors ?
_Cest évident, jamais le dragon ne pourra entrer par ces escaliers, il est trop gros pour çà. A ton avis, pourquoi Arthax ne sort jamais à lair libre ? FireStorm le tuerait sur-le-champ. Finalement, Arthax était bien sage dans sa cave. Ce sont les aventuriers comme toi qui viennent le déranger et le provoquer.
_Tu es fou, petit, je prends la hache dArthax pour prouver mes dires, après je la vendrai et te donnerai la moitié de largent, tu pourras tacheter une dague et des vêtements. Ensuite, je repartirai au combat.
_Profite aussi de la fontaine pour te laver.
Nous remontons lentement les escaliers du sous-sol. Une fois au temple, les murmures et cantiques cessent à notre arrivé. Toute lassistance voit le sang et surtout larme dArthax qui , je dois lavouer, et bien plus lourde que Bragène. Rapidement des murmures envahissent ce lieu saint. Frère YoshiYuki vient à ma rencontre.
_ « Magnifique, je suis ravi que tu aies trouvé un moyen de canaliser toute cette énergie.
_Oui, ce fut divertissant, à bientôt, prêtre.
_Paix et félicité, Frère. »
Je me rends à la fontaine, le petit Krak a décidé de me suivre, je vois le Baron Keen toujours seul, perdu dans ses pensées. Je laisse tomber la hache maudite devant Sdol qui sursaute. Pendant quil reprend un pouls normal, je profite de la fontaine pour me laver.
_ « Oh ! Mais cest la hache dArthax !
_Oui, quy a-t-il damusant à faire encore dans cette ville ?
_ Euh, je navais pas prévu que tu reviendrais vivant et victorieux, laisse-moi réfléchir quelques instants.
_Tu ne mavais pas parlé de la marque dArthax.
_Je te lai dit, je ne pensais pas que tu en reviendrais. Mais naie crainte, jintercéderais pour te faire enlever la marque, mais cela prendra du temps. Cest le seul démon que tu rencontreras avant longtemps alors ce nest pas grave.
_Je peux toujours défier le dragon.
_Ny pense même pas. Je taurais bien envoyé à la crypte qui regorge de mort-vivants mais il y a trop de monde là bas. Par contre, tu pourrais sécurisé le pont gobelin. Les gobelins veulent nous faire payer des taxes pour franchir ce pont, nous avons refusé, alors ils bloquent constamment le pont.
_Jai mieux à faire que de tuer des gobelins, ce sont des êtres faibles et sans intérêt.
_ Vas-y, tu seras surpris, je te promets quaprès quelques minutes dobservation, tu mesureras lampleur du défi.
_Bien, je vais y aller demain. Ce soir, je vais vendre cette arme et me reposer.
_Adieu, mon ami. »

La hache me rapporta deux mille pièces dor, je laurais bien gardé mais elle est trop lourde pour moi et puis elle na pas la même valeur que celle que Mordak ma donné. jen donnais la moitié à Krak le Déchu et dépensai le reste à la taverne. Mes blessures se refermaient très vite, je commençais à comprendre pourquoi. La marque dArthax a renforcé le pouvoir de mon démon. En rage berserk, jai toujours récupéré plus vite de mes blessures mais cette fois, je continue de guérir rapidement alors que je ne suis pas en fureur. A présent, je peux passer dun état à lautre sans transition. Cest une force supplémentaire mais il y a sans doute un prix à payer. La frontière me séparant de la bête est de plus en plus floue. Je crains quun jour je ne devienne quun animal furieux à abattre.
Jécoute discrètement les conversations de la taverne. Japprends que le bouffon royal est poursuivi par des maris trompés et quil finira bien par payer ses frasques avec des femmes mariées, que les fervents du Mecquetrex ont pris dassaut une prison pour libérer un des leurs, que le pont gobelin fut encore un bain de sang. Cet endroit mintrigue, je quitte discrètement Krak le Déchu qui semble vouloir madopter et je me rends au pont gobelin. Tout semble parfaitement calme, on y voit toutefois des traces de combats sanglants. Je grimpe au sommet de larbre le plus proche pour observer les événements de demain. Jai lhabitude de dormir dans des arbres, lair y est plus respirable quen ville. Et, au loin, jentends les loups. Je ne sais comment ils sont parvenus à traverser locéan. Je me demandais si je les reverrais mais je ne suis pas surpris, jai toujours pensé que ces loups nen étaient pas vraiment. Leur manière de se comporter, de veiller sur moi mont toujours fait penser quils étaient dorigine surnaturelle, jen ai la preuve à présent. Il faudra bien que je sache un jour ce quils me veulent. En attendant, je dois être prudent avec eux, peut-être sont-ils mes ennemis.
Laube, le moment où tout se décide, le soleil voit et sait qui mourra aujourdhui. Les candidats au voyage commencent à investir le pont et les gobelins attaquent sans cesse. Dans un premier temps, je ne vois pas lintérêt de sécuriser ce pont, les voyageurs se défendent correctement et des entraides improvisées sorganisent. Je continue dobserver et peu de temps après, je comprends où est le danger. Les gobelins sont négligeables, mais les hordes dassassins qui viennent tuer et piller font un véritable massacre. Je retrouve le jeune Aesandilas défendant chèrement sa peau contre une horde dassassins sans âme. Je nai rien contre ce jeune mage, je nai rien pour non plus mais ces coupe-jarret ont éveillé mon intérêt. Je saute de mon arbre et me rue sur les assaillants dAesandilas, des gibiers faciles, ils ne valent pas les Sung. Je nai pas encore accompli de danse de mort pour Thorgun aujourdhui. Celle ci, bien que peu prestigieuse, fera laffaire. Dans la mêlée, je croise une archère peu sympathique, je nai jamais frappé une femme. Peu importe, si elle est armée cest quelle veut se battre, je la pourfendrai également. La bande fut rapidement désorganisée et la plupart prirent la fuite.
_ « Merci, Odric.
_Ce nest rien, cétait facile.
_Maintenant, tu es sur leur liste noire.
_Liste noire ?
_Oui, la bande de Sire Wisch ne pardonne pas les affronts. Ils nauront de cesse de te combattre.
_Merveilleux, je cherche des combats, jespère quils seront plus longs et plus difficiles. Combattre une telle vermine déshonore Bragène.
_Je me rends à BlueWind, cest une ville difficile daccès, la route est périlleuse et la ville pourrait être prise dassaut par les troupes de BloodSkull.
_RedSun est en guerre contre BloodSkull ?
_Oui, on dit que WildFist va mener un assaut sur BlueWind. Je dois porter des grimoires au bourgmestre.
_Alors, je viens, WildFist est un guerrier de légende, je dois le combattre.
_Du calme, nous ny sommes pas encore, il y a le chemin à faire, une route dangereuse pleine de gobelins, dorcs et autres infâmies.
_Donne-moi tes grimoires, nous allons courir, je suis impatient dêtre à BlueWind.

WildFist, son nom faisait frissonner les orcs, cest le général le plus féroce et le plus combatif des armées de BloodSkull. Je veux savoir pourquoi les orcs le craignaient. Aesandilas me ralentit, je le laisserai bien mais il connaît le chemin. Nombreuses furent les occasions de combat mais je voulais rejoindre BlueWind. Jai rencontré des orcs, mais, ils étaient différents de mes frères darmes, je les combattrais plus tard. En arrivant à BlueWind, je portais Aesandilas sur mon dos, il est difficile de courir avec une robe. On voyait les navires de la flotte BloodSkull, les troupes ennemies ne devaient pas être très loin.
_ « Odric, voilà les remparts de BlueWind.
_Ils sont bien faits, lassaut sera difficile.
_Tu veux défendre la ville ?
_Non, je veux combattre WildFist.
_Je nai jamais vu quelquun courir si vite pour se faire tuer.
_Cest parce que tu nas pas connu la guerre. Nous courrons tous ainsi.
_Si tu renonces à te battre, tu feras un très bon cheval.
_Les guerriers nont pas le sens de lhumour, souviens-t-en. »
En entrant dans BlueWind, on voit immédiatement la différence avec Lighthidden. Ici, les mendiants sont moins nombreux et les guerriers et mages puissants sont très présents. Il règne en ces lieux la tension des veilles de batailles. Les troupes BloodSkull ont déjà débarqué, cest une question de temps, les portes de la ville se sont refermées et lattente sinstalle. WildFist nest pas de ceux qui pratiquent un siège dusure, il va attaquer rapidement. Les défenseurs de BlueWind ne semblent pas attendre de renforts, ils défendront la ville seuls. Je constate parmi certains humains le regard de bravoure et même si jai du mal à ladmettre, je retrouve cette expression sur certains mages. Jarrive à sentir lodeur des feux de camps au dehors de la ville, ils attaqueront à laube, pas cette nuit. En parcourant la ville, je découvre un temple de Stygia, si WildFist veut montrer sa victoire, il viendra ici. Je vais lattendre ici. Je plante mon épée et ma hache dans le sol et je madosse contre les murs du temple pour me reposer un instant. Les gardes de BlueWind semblent nerveux, ils attendent quelque chose. Au loin, je vois le sol se remuer seul, une main en sort, puis un corps. Malgré lobscurité, je reconnais une silhouette orc. Les gardes lont aperçu également et lordre dassaut est donné. Rapidement, les gardes sont submergés, il sort des orcs de partout. Les peaux vertes ont creusé des tunnels pour attaquer la ville. Je ne refuserai jamais une bataille. Je prends mes armes et part assister les gardes de BlueWind. Peu mimporte que ce soit un assaut orc, je ne connais pas ces tribus, je nai vu aucun de leurs blasons durant la campagne contre les Sung. Cette terre est vraiment une terre de combats. A mesure que je les combat, je comprends pourquoi ils nont pas fait la guerre, ils ne sont pas à la hauteur. Ils tombent facilement, leurs armes sont ridicules et nous en venons rapidement à bout. Les sorts de protections des mages faisaient merveille, leurs assaut magiques également et malgré quelques boules de feu qui volèrent trop prés de mon visage, nous étions invincibles. Mais les orcs sont acharnés et ils continuent dattaquer, je nai que mépris pour eux. Il est évident quils se sont alliés aux BloodSkull pour nous attaquer de lintérieur. WildFist est un homme avisé, il a du promettre aux orcs dattaquer en même temps queux mais rien ne se passe sur les remparts et les BloodSkull sont toujours en attente. Il a ainsi trouver le moyen de nous affaiblir sans payer son allié. La bataille dura une bonne partie de la nuit, nous sortîmes vainqueurs et fatigués. Cest à ce moment que les troupes de WildFist se mirent en marche. La défense des remparts fut molle. Personne ne voulait protéger les murs, la bataille devait avoir lieu dans la ville. Je retrouvais ma place devant le temple en attendant WildFist. Certains défenseurs de la ville me demandèrent de les rejoindre mais je déclinais loffre, jattendais mon adversaire, la défense de cette ville que je ne connaissais pas mimportait peu, javais une bataille plus importante. Les cris et le tintements des armes minformaient de la progression de lennemi, je nallais pas tarder à voir mon défi. Alors que je me préparais, je vis Krak le Déchu courir dans ma direction, il avait un soldat BloodSkull derrière lui. Lenfant se cacha derrière moi et je dus moccuper de son poursuivant.
_ « Que fais-tu ici, petit ?
_Je te cherchais, tu mas laissé à la taverne. »
WildFist, il est là !
_ « Krak, va au temple, je ne pourrais veiller sur toi pendant ce combat. »
Le général BloodSkull était là, il émanait de lui une aura de haine. Je devinais son regard plein de folie, je le saluai de mes armes, il fit un geste et son escorte se jeta sur moi. Ils tombèrent facilement sous mes coups, je fus surpris de voir son escorte si faible, je nétais plus fatigué, la stimulation de ce combat me revigorait. Je le saluai de nouveau pour lui faire comprendre que je voulais le combattre. Tout en avançant, il sortit son sabre et refusa de rendre mon salut. Plus il approchait, plus je sentais sa puissance, sa haine, sa folie, sa force. Il était plus grand que moi et son armure dissimulait mal sa puissance physique. La première passe darmes fut un test pour chacun, une manière de jauger ladversaire. WildFist commença à prendre les choses au sérieux et cessa sa marche pour prendre une posture de combat réelle. Nous avions compris que le niveau de ladversaire était élevé. La moindre erreur serait fatale. Nous restâmes immobiles pendant une éternité. Puis un déchaînement de fureur sempara de nous. Son arme était rapide et frappait durement, je compensais avec mon épée et ma hache. Il avait toujours un pas davance sur moi et semblait pouvoir deviner mes attaques. Mais aucun de nous ne voulait céder. Ce guerrier me surclassait dans tous les domaines que je croyais dominer. Je donnais ma pleine mesure dans un tourbillon de cris et de fureur en libérant mon démon tout en restant lucide sans parvenir à le toucher. Puis, je décidais de baisser ma garde pour quil me blesse, ainsi il se découvrira et je pourrais frapper. Impossible de remporter ce combat sans accepter une blessure. Il mentailla le flanc, je lui entaillais lépaule. La folie s empara de nous, nous renoncions à nous défendre, cest à celui qui frapperait le plus fort. Chaque estafilade se payait immédiatement. Oublier la douleur, ne penser quà celle que lon inflige à son adversaire. Le sang se mêla à la poussière et aucun de nous ne voulait céder. Pendant un instant, tout sarrêta. Nous étions brisés physiquement, incapables denchaîner un autre coup. Des flots de sang jaillissaient de nos blessures respectives. Il ne me restait que très peu de temps pour frapper avant de tomber évanoui. Je devais tout donner. Je levais mon épée en renonçant à lidée de porter ma Bragène. Même mon épée était trop lourde, je ne pus frapper et meffondrais au sol. Je vis WildFist lever son sabre et tout devint noir. Jallais mourir, je ne regrettais pas ce combat, il fut beau, il fut rude, ladversaire fut noble, Thorgun comprendra. Ma présence sur Shakras fut courte mais intense. Je navais quun seul regret : Mêtre évanoui avant le coup de grâce.


Jouvre les yeux, je dois être à Stromgard, le lieu de repos éternel des guerriers. Je dois me lever pour être juger par Thorgun. Je nai pas la force de bouger, jessaie douvrir les yeux et japerçois Krak le Déchu. Il est évident quon accepte pas les mages à Stromgard, surtout pas celui-là. Je suis donc encore en vie. WildFist na sans doute pas pu porter le dernier coup, il doit être mort, jai donc gagné. Je suis au temple de BlueWind, mes blessures sont soignées mais pas encore guéries. A mes cotés, il y avait Krak, Aesandilas qui était également blessé et un homme étrange qui semblait très déçu de me voir ouvrir les yeux.
_ « Il est vivant, je me suis déplacé pour rien.
_Quiest tu ?
_Je mappelle Geolandis, je suis le fossoyeur de Lighthidden, Messire Sdol Keen ma envoyé ici pour préparer tes funérailles. Mais comme tu vis, je nai plus rien à faire ici, jai perdu une journée de travail par ta faute.
_Profites-en pour enterrer WildFist.
_Désolé, je nai reçu aucune commande ni aucun paiement pour le dénommé WildFist. Jai du travail, alors rappelez moi quand vous mourrez vraiment. Adieu Messire. »
Le fossoyeur prit congé de manière assez sèche et séloigna sans se retourner. Ses paroles mavaient troublé, WildFist était-il vraiment mort ? Je devais le savoir.
_ « Krak, WildFist.. son corps..
_Il est toujours en vie, Odric. Quand il a voulu tachever, je suis intervenu. Je lui ai lancé mon sort de glace le plus puissant, il a reculé mais il était assez valide pour me tuer. Alors Aesandilas est intervenu, il a attaqué sans relâche avec des sorts dont jignorais lexistence. WildFist le frappa plusieurs fois bien quil était de plus en plus faible. La garde intervint à son tour et il a du prendre la fuite. Ses troupes se sont repliées, la ville est sauvée, nous avons gagné.
_Non, jai perdu. Tu mas volé ma mort, il ne fallait pas intervenir, tu as sali mon duel, je suis déshonoré. »
Aesandilas se redressa en tenant ses blessures.
_ « La ferme, Odric ! Nous avons fait ce que nous pensions être la chose la plus juste, alors fais passer la mauvaise humeur de tes échecs sur quelquun dautre. Cest toi qui as cherché ce combat, pas nous, cest toi qui as perdu ce combat, pas nous, cest toi qui dois vivre avec çà, pas nous. »


Les paroles dAesandilas eurent un drôle décho en moi. Jaurais pu continuer de protester mais je nen avais plus la force et surtout, il avait raison. Toute mon existence de guerrier venait dêtre remise en cause. Chez les orcs, je nai pas appris à vivre avec le poids dune erreur et encore moins avec le poids dun échec. Pour nous, un échec équivaut à la mort, on ne se torture pas lesprit avec les échecs. Mais WildFist ma vaincu comme jamais je ne lavais été et il y a autre chose aussi : il a été plus fort que mon démon que je croyais invincible. Je mesure à présent linconscience dont jai pu faire preuve ces dernières années pendant la guerre. Je mesure également la chance que jai pu avoir de nêtre pas mort plus tôt. Toute ma science du combat et mon expérience de la guerre me semblaient bien dérisoires tout à coup. Ce que je sais, cest que jaurais du mourir et que je dois ma vie à un enfant à moitié fou et à un jeune mage, il faudra aussi vivre avec ça.
Ce qui me fait le plus honte, cest quentre les mains de WildFist, jai appris la peur. Je ne la connaissais pas et maintenant, elle me poursuit et entre les mains dun maître, jai appris la douleur. Rien de ce que mavaient fait subir mes années dentraînement et de guerre ne mavaient préparé à cela. Je croyais tout connaître et je réalise que je suis un ignorant. Je pourrais peut-être surmonté cet échec, mais je ne suis pas sûr de surmonter la peur, jamais je navais regardé mes armes avec tant de dépit. Il me faudra du temps pour guérir mes blessures physiques, mais il en faudra plus pour redevenir un guerrier sans peur, plein de fougue et avide de défis. Je commence à comprendre certains mages qui avouaient leur dégoût du combat. Que vais-je devenir ?
_ « Odric
_Oui, Krak, que me veux-tu ?
_Pourquoi tu mas laissé tomber à Lighthidden ?
_Je pensais que cela tétais égal.
_Moi, je trouve quon fait une bonne équipe, sais-tu pourquoi ?
_Parce que tu es un lâche et moi un idiot.
_Allons, remet-toi de ce combat, cest ta première défaite, tu en connaîtras dautres.
_Je te remercie, tu es dun réconfort exquis.
_Ne te moque pas, ces mots ont été dits par les plus grands guerriers de ce royaume. Malgré ta défaite contre WildFist, les habitants de BlueWind te considèrent comme un héros.
_Vous, les humains, vous êtes fous, vous adulez les perdants.
_Moi, je reste avec toi de toutes façons. »
Aesandilas prit la parole :
_ « Odric, tu as aidé les habitants de cette ville contre les orcs et ton combat contre WildFist a prouvé ta valeur. Tu as tué Arthax et maintenant, tu dois te comporter comme un héros.
_Je nai rien dun héros, je suis un guerrier. Je me moque des honneurs.
_Mais la première chose à faire cest te prouver à toi-même ce que tu vaux. Quand tu seras en état de te lever, tu reprendras tes armes et je temmènerais dans un combat terrible. Tu nauras pas droit à lerreur. En plus de ton ennemi, tu devras montrer que tu sais vivre avec une défaite et surmonter tes craintes.
_Qui te dis que jai peur ?
_Vu la combat que tu as mené, tu as peur. De plus, tu délires depuis des jours, tes cauchemars, je les ai entendus, je les ai partagé avec toi. Tu as peur.
_Bien, tu as de la chance de venir des Terres du Nord, sinon, je te ferais ravaler tes paroles.

Me voilà allié à deux mages, quai-je fait pour mériter ça ? Aesandilas mintrigue, je veux létudier. Krak le Déchu ma adopté, je pourrais le chasser mais il reviendrait toujours à la charge. Je ne sais quoi en faire mais Thorgun mest témoin, je laime bien. Il me rappelle lenfant qui a pris racine chez les orcs sans céder. Cétait il y a si longtemps. Les orcs mont donné une chance, jen donnerais une à Krak.

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