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L'homme et les fées, par Vrittis (Harn)

Par aliain le 26/10/2001 à 18:25:00 (#285685)

(*tend des cookies et de la groseillade parce que c'est long*)

L'homme était roux comme l'automne, ses yeux gris comme l'ardoise, son visage formé de traits anguleux, comme taillé à coups de serpe. Il rentra dans la clairière doucement, comme un visiteur dans une maison qu'il visite pour la première fois, attentif à ne pas déranger les bibelots et à ne pas modifier l'ordonnance des menues affaires. Puis il s'assit à terre en tailleur, au milieu du cercle, ferma les yeux et laissa son esprit vagabonder en attendant que les propriétaires du lieu remarquent sa présence.
Derrière ses paupières closes, il voyait le soleil qui carressait son visage, les feuilles qui jouaient en chinant des ombres sur le sol. Ses oreilles entendaient le murmure d'un cours d'eau proche, les chuchottis du vent dans les arbres. Ses mains posées sur le sol sentaient les trépidations des insectes dans l'ombre, le doux chatouillis de l'herbe...
" Laisse nous "
La voix était menue, délicate, cristalline... Il ouvrit les yeux et vit la première fée devant lui. C'était une poupée faite de brins d'herbe entrelacés, le soleil brillant au travers d'elle en éclats d'émeraude.
" Non, je ne vous laisserais pas avant... "
Il ne termina pas sa phrase, volontairement. Les fées sont curieuses, nous le savons tous, et le meilleur moyen d'en obtenir ce que l'on veut, c'est de jouer sur cela.

" Avant quoi? " demanda une autre voix derrière lui?
- Avant d'avoir.... " répondit il en se retournant pour voir la seconde fée. Celle ci flottait dans l'air, poussières argentées flottant dans un rayon de soleil.
- Avant d'avoir quoi? Réponds nous humain, ou alors pars.
- Avant d'avoir ce pour quoi je suis venu.
- Qu'est ce donc? " demanda la créature d'herbe.
- Vous ne pourriez me le donner, vous n'ètes sans doute pas assez fortes.
- Pas assez fortes? " s'exclama une troisième voix, qu'il eut du mal à comprendre. Il regarda vers l'orée de la clairière et vit une forme liquide approcher, aussi petite que les deux autres mais plus masculine.
- Oui pas assez fortes.
- Quelle impudence! Herbe, va prévenir Titiana. Humain, pars immédiatement si tu ne veux pas qu'elle te punisse! " s'exclama la fée d'eau. Herbe sembla disparaitre dans une touffe d'herbe proche.
- Je ne partirais pas avant d'avoir ce que je voulais. "
Devant cette ténacité, la fée d'eau poussa un soupir de rage. Peu à peu émergèrent des ombres d'autres fées, certaines de terre, d'autres des arbres eux mêmes. Des ombres des rochers se détachèrent des créatures à la peau grise, étoilée de milliers d'éclats de mica. De l'air lui même apparurent les fées folatres qui se mirent à jouer avec les rayons du soleil.

Soudain, alors qu'il restait les yeux fermés, un grand silence se fit. Les rires cessèrent, et la clairière toute entière sembla vibrer d'une attente contenue. Il se mit à regarder autour de lui, attentif. Des arbres eux même provint un long soupir. Au milieu de la clairière commença à se dessiner une femme, aussi grande qu'une humaine. Elle prit de la consistance, occultant peu à peu le paysage derrière elle. L'homme sentit son souffle se couper devant sa beauté, puis il préféra baisser les yeux et les refermer.
Titiana apparut alors totalement. Elle regarda l'homme un moment, puis se tourna vers la fée d'eau qui l'avait fait appeller.
" Goutte, qui est il?
- Je ne sais ma Reine, mais il se refuse à partir avant d'avoir obtenu ce qu'il désire.
- Je vois... " dit elle en se retournant vers l'homme.
- Fils d'Humain, pourquoi viens tu troubler mes sujets?
- Je viens chercher ce que je désire.
- Et qui te dis que je te le donnerai? Je pourrais te prendre pour moi. Cela fait longtemps que je n'ai pas eu d'humain à ma disposition, et ils font de très bons jouets.
- Reine, je suis protégé par des liens que même vous ne pouvez couper. " et en disant cela, il tendait une mèche de ses cheveux, à laquelle était accrochée un mèche de cheveux noirs.
- Un Amoureux " dit la Reine en étrécissant les yeux " cela faisait longtemps. Vous n'avez donc pas tout oublié.
- Non Reine, nous n'avons pas tout oublié...
- Formules ta requète. "

L'homme prit une inspiration et se mit à parler. Il parla longuement. Il parla de son aimée, de la grandeur de l'amour qu'il éprouvait pour elle. Il parla des larmes qu'il avait versé pour cette femme, et des larmes qu'elle avait versé pour elle. Et en racontant son histoire, les larmes coulaient à nouveau sur ses joues. Les fées pleuraient aussi, et même Titiana sentit son coeur se serrer à l'évocation de ces sentiments...

Lorsque l'homme s'arréta, la clairière fut un instant plongée dans un silence profond. Puis Titiana parla: " Je te donne Feuille, elle veillera ton aimée. Je te donne aussi Goutte et Baie, qui la nourriront et la désaltèreront. Enfin je te donne Pierre, elle protègera ta douce. Quand au paiement...
- Je reviendrais quand tout sera fini...
- Très bien. N'oublies pas ta promesse. "

Titiana regarda l'homme disparaitre entre les arbres, escorté par les quatre fées. Puis elle soupira doucement et disparut comme elle était venue, par petites touches successives. La clairière fut un instant peuplée des fées qui avaient écouté l'histoire, puis celles ci disparurent à leur tour...

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Alors qu'il s'éloignait, l'homme entendit les murmures excités des fées tout autour de lui. Sans les voir, il percevait leurs éclats de rire, leurs *chuts* étouffés.
Feuille, Baie, Goutte et Pierre marchaient, voletaient, sautillaient, toutes fières d'avoir été choisies. Elles jettaient parfois des regards mécontents autour d'elles, ne voulant pas que les autres leur volent leur rôle. Toutefois l'homme sentit certaines des fées venir jusqu'à lui et le toucher, l'une lui caressant la joue, l'autre lui effleurant la main...
La curiosité... les fées vivaient de leur curiosité, les évènements rares, l'excitation de la découverte étaient pour elles des moteurs puissants. Alors qu'il se faisait cette reflexion, il sentit une des créatures se poser sur son épaule. Il ne voulut pas regarder, de peur d'attirer l'attention de son escorte sur la fée surnuméraire.

Et c'est ainsi qu'ils poursuivirent leur route, au milieu des lances vertes que le soleil lançait des voûtes des arbres; les quatres fées ouvraient le chemin, l'homme marchait derrière, la passagère clandestine sur l'épaule...
Ils dépassèrent les eaux perdues ou ne boivent que les dernières licornes, et Goutte se prosterna à cet endroit.
Ils passèrent près des rochers moussus ou se cachent les Lithiennes, et Pierre se prosterna à cet endroit.
Il passèrent près du plus vieil arbre de la forèt, qui se mourrait et renaissait à la fois, ensemençant les esprits de ses contes, et Feuille se prosterna à cet endroit.
Ils passèrent près des buissons de ronces éternelles, dont on dit qu'ils abritent un chateau mystérieux, et Baie se prosterna à cet endroit.
La fée sur l'épaule de l'homme ne se prosterna nulle part, mais elle chantonnait doucement, et l'homme se surprit à marcher en rythme avec son chant.

Ils sortirent au bout d'un moment de la forèt. Procession peu commune.
Goutte marchait de son allure virile, le soleil jouant au travers de son corps transparent et lançant des arcs en ciels tout autour de son corps. Son corps ne projetait pas d'ombre, juste une tâche de lumière qui oscillait follement à chaque mouvement.
Feuille tantôt glissait, tantôt se mettait à voler au dessus du sol, bruissante et insaisissable. Elle projetait une ombre parfois verte, parfois noire, et sentait la chlorophylle ou la poussière.
Baie sautillait, sa peau noire reflétant au soleil des profondeurs succulentes. Son ombre était normale mais elle dégageait une odeur sucrée et envoutante derrière elle, attirant de nombreux papillons et abeilles qu'elle repoussait en agitant ses bras minuscules.
Pierre marchait d'un pas lent et sûr, le soleil faisant éclater à sa surface grise des constellations de cristaux toujours changeantes. Son ombre était noire comme l'obscurité des cavernes les plus profondes.
Quand à la fée sur son épaule, l'homme ne savait toujours pas à quoi elle ressemblait. Elle continuait à chanter, et s'étant saisie de quelques cheveux, avait commencé à les natter. L'homme la sentait tirer parfois pour bien serrer la natte, mais pas une fois il ne tourna la tète pour regarder.
L'homme lui même marchait du pas assuré et rapide de quelqu'un de pressé, ses pieds nus frolant le sol et déplaçant la poussière à chaque pas...

Ils marchèrent ainsi trois jours et trois nuits ils se reposèrent. La première nuit les quatre fées furieuses découvrirent l'intruse, en même temps que l'homme. Il fut surpris car elle n'était pas semblables aux autres, mais ressemblait à un minuscule bout de femme. Lorsqu'il lui demanda son nom, elle murmura quelque chose qu'il n'entendit pas, mais il fut incapable de lui faire répéter, tant les autres fées la mettaient mal à l'aise...
A l'aube du quatrième jour, ils passèrent sous une arche de pierre ou s'encadrait le soleil, et l'homme dit qu'ils rentraient dans son pays. Les fées montrèrent un peu d'appréhension, sauf la fée qui était restée sur l'épaule de l'homme qui commença alors une nouvelle natte...
Ils pénétrèrent tous les six dans le pays de l'homme...

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Ils n'eurent pas à marcher longtemps avant d'arriver à la maison de l'homme. En la voyant ce dernier pressa encore le pas, les larmes commençant à couler silencieusement sur son visage. Il parcourut les dernières foulées en courant presque et ne s'arréta qu'un instant sur le seuil, hésitant. Puis il poussa la porte et rentra dans la maison.
Son premier regard se dirigea vers un coin de l'unique pièce ou était assise une vieille femme à coté d'un lit. Dans le lit, une jeune femme pale comme la mort était étendue, sa respiration presque inaudible dans le silence de la pièce. Ses cheveux étaient noirs comme le jais, et sur son visage seules ses lèvres roses trahissaient encore un restant de vie. L'homme s'approcha du lit et regarda la vieille femme, interrogateur. Elle leva vers lui un regard mauvais: " Tu es revenue de tes chimères? Elle se meurt à présent, et tu n'as pas été là. Es tu fier à présent?
- Ce n'étaient pas des chimères. J'ai ramené avec moi les fées...
- Ou donc... " demanda la vieille femme avant de remarquer la minuscule créature sur l'épaule de l'homme. Elle la regarda, incrédule avant de plonger son regard dans celui de l'homme. " Tu as... réussi...
- Et ce n'est pas la seule. " dit l'homme en faisant un geste de la main vers les autres fées qui attendaient à la porte. " Voici Goutte, Baie, Pierre et Feuille. "

Chacune des fées en entendant son nom rentra dans la maison. Elles s'approchèrent du lit ou était étendue la femme, et chacune à son tour grimpa sur le lit. " C'est pour elle que nous sommes venues? " bruissa Feuille. " Elle est bien malade " gronda Pierre. " Titiana nous a demandé de la sauver, nous le ferons " assura Goutte. " Que lui arrive t'il? " murmura Baie.
La fée qui était sur l'épaule de l'homme se leva, et voleta jusqu'à la femme. Elle se posa près de sa tète et l'examina, sérieuse. Puis elle chuchotta à chacune de ses soeurs quelque chose que ni l'homme ni la vieille femme n'entendirent.

Les jours passèrent... La vieille femme était repartie, sa tâche accomplie, et ne restèrent que la femme, les cinq fées et l'homme. Ce dernier passait ses journées à veiller la femme, pendant que les fées vaquaient à leurs occupations.
Baie faisait murir des fruits sur les arbres sauvages à proximité. Feuille s'était prise d'affection pour un vieil orme et passait ses journées dans les branches, à parler sur un ton amical. Pierre disparaissait chaque matin dans le sol, et n'en ressortait qu'à la tombée de la nuit, les yeux brillants. Goutte discutait longuement avec un ruisseau proche, et elle riait parfois à une chose qu'elle seule comprenait. La cinquième fée dont l'homme ne connaissait toujours pas le nom passait ses journées près de la femme, et lui parlait doucement à l'oreille.

A la nuit tombée, l'homme faisait un grand feu puis s'asseyait à la table, dos à la cheminée. Les fées se regroupaient autour du lit, et semblaient ne rien faire d'autre que de fermer leurs yeux. L'homme les regardait toute la nuit, tombant à moitié de sommeil. Dans sa fatigue il lui semblait que les ombres dansantes projetées par les flammes étaient des êtres curieux, spectateurs avides du pouvoir des fées. Et le matin, à peine avant que le soleil ne jette ses premiers rayons, les fées se relevaient et secouaient la tète devant son air d'espoir avant de retourner à leurs occupations diurnes.

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Pierre fut la première...
La femme se laissait glisser dans le noir, sans résister. Elle avait tenté de combattre au début, lorsque l'ombre avait tout balayé sur son passage. Puis, les souvenirs s'effilochants sans qu'elle puisse les rattraper, comme une main incapable de retenir l'eau qu'on y verse, elle avait perdu espoir. Peu à peu elle avait cessé de se débattre, et s'était abandonnée...
Cependant quelque chose changeait. Elle s'aperçut soudain que l'ombre refluait autour d'elle. Sous ses pieds elle sentit soudain la caresse de l'herbe et, en dessous, le battement sourd de la Terre. Le contact, si solide après une eternité de non-sensations, la choqua par sa simplicité, sa ruguosité. Elle s'allongea et se laissa bercer par l'absence de mouvement.
Ce matin là, Pierre ne sortit pas au lever du soleil. Elle resta près de la femme toujours endormie, et lorsque l'homme interrogea du regard les autres fées, elles lui dirent que Pierre l'avait trouvée.

Feuille fut la deuxième...
La femme se reposait sur le sol, n'osant pas se remettre debout, de peur de perdre le contact. Au dessus d'elle l'obscurité était toujours présente, et lorsqu'elle avait peur, elle plaquait son visage contre le sol pour sentir quelque chose d'existant. Le sol était rassurant, maternel, présent...
Cependant quelque chose changeait. La Terre frémit soudain, comme déchirée par des tremblements. La femme regarda autour d'elle et vit, sortant lentement de terre, un vieil orme. L'ombre se tortilla brusquement, comme soufrante, et recula un peu plus. D'autres arbres commencèrent à apparaitre à leur tour, leurs feuillages se déployant lentement, comme des danseurs immuables. Elle se mit à pleurer de joie, et courut jusqu'à l'orme dont elle étreignit le tronc de toutes ses forces.

Ce matin là, Feuille ne sortit pas au lever du soleil. Elle resta près de la femme toujours endormie, aux cotés de Pierre, et lorsque l'homme interrogea du regard les autres fées, elles lui dirent que Feuille l'avait trouvée.

Baie et Goutte arrivèrent en même temps...
La femme étreignait l'arbre de toutes ses forces lorsqu'elle sentit soudain les changements. Lorsqu'elle détacha son visage de l'écorce et qu'elle se retourna, elle vit le ruisseau qui coulait devant elle. Ne pouvant en croire ses yeux, elle avança lentement vers le chant liquide. Elle plongea ses mains dans l'eau et eut le souffle coupé par le froid qui s'empara d'elle. Mais c'était un froid qui se définissait par opposition à la chaleur, et elle en fut heureuse.
Lorsqu'elle redressa la tète, elle vit que du ruisseau sortait des milliers de papillons et de guèpes qui s'egayèrent dans le ciel déjà moins noir. Les arbres qui avaient poussé se couvraient de fleurs, et certains portaient même des fruits murs dont elle sentait l'odeur.

Ce matin là, ni Baie, ni Goutte ne sortirent au lever du soleil, mais restèrent au coté de la femme, de Pierre et de Feuille. L'homme regarda la dernière fée. " Elles l'ont trouvée " fut sa seule réponse à la question muette.
La journée passa terriblement lentement pour l'homme. Il ne sortit pas une seule fois, fou d'espoir. Quand vint le soir, la dernière fée s'approcha de ses soeurs immobiles et regarda l'homme: " Je vais la trouver ce soir. Je vais la ramener. Ne t'inquiètes pas...
- Comment t'appelles tu?
- Je me nomme Conte. " répondit elle avant de fermer les yeux.

La femme sentit soudain le ciel s'éclairer au dessus d'elle, et lorsqu'elle leva les yeux, elle s'aperçut qu'il n'était plus noir mais bleu. Et un soleil éclatant y brillait. Elle sentit la chaleur s'emparer de son corps, réveiller cette partie d'elle qui était mourante. Elle éclata de rire. On était si bien ici...
Une voix lui murmura à l'oreille des paroles... des paroles qu'elle connaissait bien... Cette voix lui raconta... et devant elle apparut un homme: les cheveux d'automne, les yeux gris ardoise, les traits taillés à la serpe...

Sous les yeux incrédules de l'homme elle ouvrit les yeux, et lui sourit faiblement...

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P.S. : oh je ne viendrai pas mettre mon grain de cookie dans ce message. Voilà simplement une réaction finale du serveur Harn qui me paraissait toute meugnonne alors je la rapporte également.
Merci du temps que vous aurez passer à lire ce récit et à rêver grâce à lui.
Le papa d'une petite fée luttant contre le malheur et la banalité

Glenaa
posté 25 octobre 2001 18:38
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*sourit, tout en gardant ses yeux fermés... puis, s'envole vers d'autres mystères et d'autres cheveux à tresser ...*
~ Glenaa ~
Fée Clochette de T4C

Par mekere le 26/10/2001 à 18:31:00 (#285686)

chut... ne lui dites surtout pas que c'est ici.. il est tout timide et ca le gene beaucoup

n'empèche je suis heureuse que sa prose soit venue jusqu'ici

mekere venue tout droit de harn et fiere de son ami vrittis

Par Ezechiel_CdS le 28/10/2001 à 16:20:00 (#285687)

C'est si beau que ca merite amplement de remonter le post

Par Moire le 29/10/2001 à 8:20:00 (#285688)

les hommes et les fées.. malheureusement, ils ne font que dénicher de viles sorcières...

Par Una Mag Mell le 29/10/2001 à 8:42:00 (#285689)

De fée à fée...
Remonte, toi !

Par Moire le 30/10/2001 à 6:39:00 (#285690)

*une vieille sorcière s'approche et d'une coup de baguette fait remonter le.... * rhoooo ! *paf* le post !!!! non mais !

Par aliain le 30/10/2001 à 16:15:00 (#285691)

Déguisement de sorcières...
Elles sont malignes ces fées, pfiou...

Par Ezechiel_CdS le 31/10/2001 à 0:04:00 (#285692)

GNIIIIII HAN! *ouf il est en haut*

Par mekere le 1/11/2001 à 12:11:00 (#285693)

heu je veux pas dire mais il a ecrit la suite

et pour pas changer la fin est magnifique

enfin moi ce que j'en dis hein

pour ceux que ca interresse ben c'est par ici

voili voilou

mekere harn membre officieux du fan club de vrittis mais chut faut pas le dire

Par Ezechiel_CdS le 1/11/2001 à 20:43:00 (#285694)

euh je me permet de mettre la suite ici


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La femme et l'homme se jetèrent dans les bras l'un de l'autre, elle ne parlant pas et pleurant silencieusement, lui murmurant des paroles entrecoupées de sanglots. Elle caressait ses joues, suivait la ligne de sa machoire de ses doigts. Lui caressait les cheveux noirs, se plongeait dans les yeux sombres qu'il n'avait pas vu ouverts depuis si longtemps. Ils restèrent longtemps ainsi, jusqu'au moment ou l'aube vint dorer les alentours. La femme remarqua alors les cinq fées autour d'elle.
" Qui sont elles? " demanda t'elle. L'homme lui indiqua les noms de chaque fée, puis fronça les sourcils en remarquant que les fées ne bougeaient pas, bien que l'aube soit là. Il se pencha légèrement vers elles et les examina.
Le soleil illumina soudain l'intérieur de la pièce, et dans les rayons les fées semblèrent se dissoudre. Pierre disparut dans une poussière grise, Feuille s'effrita en flocons brunâtres, Baie se racornit soudain et s'émietta, Goutte s'évapora dans les airs, et Conte s'éparpilla en une poussière dorée. L'homme avala difficilement sa salive, puis parla d'une voix un peu étranglée: " Ce sont elles qui t'ont aidé, qui t'ont ramené...
- Tu regrettes le prix qu'elles ont payé?
- Non... " dit l'homme en regardant la femme. Mais il ne lui parla pas du paiement exigé par Titiana.

Les jours passèrent, puis les semaines et les mois... L'homme et la femme vivaient tous deux en harmonie. Et jamais ils ne reparlèrent des fées. Cependant l'homme regardait parfois dans la direction d'ou il était revenu de leur Royaume, et soupirait. La femme ne disait rien dans ces moments, mais elle sentait son coeur se serrer.

Un an jour pour jour après son réveil, la femme vit la fée. Elle était transparente et brillante, presque métallique, et le soleil lui même semblait couper ses rayons à la caresser. Ses membres étaient hérissés de tranchants étranges, comme une étrange armure. La fée parla d'une voix étouffée, infiniment triste: " Je suis Larme, je suis venu le chercher. " La femme ne répondit rien, fit juste signe à la fée d'approcher. Celle ci s'éxecuta, avança jusqu'aux cotés de la femme. Elles repartirent toutes deux vers la maison.
Lorsqu'il les vit rentrer, l'homme ne posa pas de questions. Il se leva, embrassa la femme longuement, évitant ses yeux remplis de larmes, et partit en direction de la porte. La fée le regarda l'ouvrir: " Porte moi ". L'homme la contempla un moment puis abaissa la main à terre. La fée monta sur la main, et ses membres coupants ouvrirent la peau, laissant échapper de minces filets de sang. Il la posa ensuite sur son épaule ou elle s'installa.
Sans un mot, l'homme et la fée repartirent. Ils franchirent à nouveau l'arche de pierre ou s'encadrait le soleil, et parcoururent le pays des fées pendant trois jours et trois nuits.

Larme restait sur son épaule et mélait des larmes froides et blessantes au sang qu'elle faisait couler. Ils revirent les buissons de ronces éternelles ou Baie s'était prosternée. Ils revirent le plus vieil arbre de la forèt, qui se mourrait et renaissait à la fois, ou Feuille s'était prosternée. Ils revirent les rochers moussus ou se cachent les Lithiennes, la ou Pierre s'était prosternée. Ils revirent aussi les eaux perdues ou ne boivent que les dernières licornes, ou Goutte s'était prosternée.
Ils arrivèrent enfin à la clairière. L'homme regarda autour de lui, incrédule. Il y avait encore plus de fées qu'auparavant... et non loin de lui il revit Baie, Feuille, Pierre, Goutte et Conte. Alors qu'il les contemplait, ahuri, la clairière sombra peu à peu dans le silence.

Comme la première fois, l'homme ne regarda pas lorsque Titiana apparut. Même lorsqu'elle parla il garda la tète baissée...
" Tu es revenu pour payer.
- Avais je le choix?
- ... " Titiana approchait lentement de l'homme. Elle tendit les mains et caressa son visage, remarquant la disparition du charme qui l'avait protégé lors de leur première entrevue.
" Alors enfant des Hommes, es tu prèt à payer les services qui t'ont été rendus?
- Ou... oui...
- Très bien... Je prends donc mon prix..." Titiana redressa la tète de l'homme et déposa un baiser léger sur ses lèvres...
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Le conteur s'arrète un moment, les yeux perdus dans les flammes. L'assistance s'échauffe, grommelle: " Alors qu'a t'elle demandé comme paiement? " demande un gaillard plus audacieux que les autres. Le conteur le regarde, comme absent: " Comment voudriez vous le savoir? Comment pourrais je le savoir? Un simple baiser? Son âme? Son coeur?... Comment pouvons nous juger à notre aune ce qui ne l'est pas? ". Le conteur se lève, et dédaignant les grommellements s'enfonce dans la nuit...
Dans la foule qu'il vient de quitter, la majorité gronde contre l'histoire non finie, mais certains sourient tout bas, et leurs yeux brillent sur des chemins qu'eux seuls explorent.

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(en tout cas mekere remet a vrittis les felicitations des caernites, qui adorent la poesie :) )

Par Ezechiel_CdS le 2/11/2001 à 14:35:00 (#285695)

*remonte-post*

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