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Souvenirs ...

Par Caepolla le 19/11/2001 à 18:48:00 (#162437)

Vu que le forum RP (Ezboard), de mon ancienne guilde, efface automatiquement les messages trop anciens ... je me permets de reprendre ici les récits que j'y avais autrefois laissé.

Seule règle commune entre tous : faire intervenir un maximum de personnages amis rencontrés dans Everquest et cadrer le récit autour d'un joueur apprécié ...


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Caepolla, ancienne paladine au service de la Légende Celte et d'Armonia - Karana.
R.I.P.

Par Caepolla le 19/11/2001 à 18:51:00 (#162438)

Salut l'artiste ! (pour le départ de Wata et Jorelle)

Trois coups frappés à la porte de ma cellule me tirèrent de la douce torpeur dans laquelle j'étais plongée (Marr prend pitié de ton serviteur, mais essaye de comprendre comme les tâches administratives au fief des Chevaliers de la Vérité de Port-Franc peuvent être soporifiques).

- oui ? qui est-ce ? questionnais-je d'une voix où se mêlait l'agacement d'être ainsi dérangée et la reconnaissance pour la personne qui n'avait pas ouvert la porte sans frapper, lui épargnant la vue d'une paladine endormie sur sa table de travail.

- Tenshinan ! (la voix était inhabituelle, légèrement cassée ...)

Un rapide geste de la main pour me recoiffer (marque d'une coquetterie que des années de discipline et de vie militaires n'avaient pas réussi à m'enlever) et je me dirigeais vers la porte.
Le moine avait le teint livide ; son attitude et les cernes ornant son visage étaint la marque d'une grande fatigue. Ses yeux exprimaient une détresse évidente et lorsque nos regards se croisèrent, je compris qu'il était ici pour tenir le rôle du mauvais augure.
Inquiète, je m'empressais de le questionner sur le motif de sa visite. Se redressant, et arborant de nouveau la dignité qui lui était coutumière, il m'annonça : "Wata et Jorelle sont morts !".
La nouvelle me fit l'effet d'une lame qui me traversait le corps : je ressentis une douleur intense et brève ; puis mes forces m'abandonnèrent, m'obligeant à faire un pas en arrière pour ne pas choir.

Puis la douleur laissa la place à l'incrédulité :
- mais c'est impossible ! Comment ont-ils pu se faire prendre ? Est-ce qu'un clerc ne pourrait pas ...

- Non, un clerc ne peut rien ! (il m'interrompit sur un air visiblement désolé). Les corps sont trop mutilés pour que la magie puisse être d'aucun secours ...

Je ne l'entendais déja plus. Je ne percevais plus l'environnement physique, et je me réfugiais dans ma rêverie, mon esprit se concentrant sur leur image : tentative vaine et desespérée pour les faire survivre, au moins dans ma mémoire.


J'avais rencontré Wata dans les chemins sinueux qui mènent à la forteresse du "Haut Col". Les bruits d'un combat opposant un groupe d'aventuriers à une escouade d'orques m'avaient attiré (ces êtres maléfiques profitant du relief pour tendre des embuscades aux voyageurs imprudents qui tentaient de faire le voyage entre Qeynos et Port-Franc sans une bonne escorte). Les rapports humains ont toujours quelquechose de plus chaleureux qu'à l'ordinaire lorsque la mort a été vue de près : la conscience que chaque seconde de vie est une bénédiction doit-être plus grande, et les relations n'en sont que plus intense. Je sympathisais donc avec eux, quand mon regard fut attiré par le médaillon que le moine portait autour de son cou.
Il consistait en trois spirales divergentes à partir d'un point central unique. Pour l'initié, il symbolisait les trois éléments, la répartition de la société en trois classes, les trois cercles de l'existant. Il était aussi et surtout la marque de reconnaissance des membres d'une des Guildes qui écumaient Norrath : les Celtes. Et je ne pouvais manquer de l'ignorer, ayant à mon cou un médaillon similaire. Et je le saluais donc, comme j'avais coutume de le faire pour ceux de mon groupe : ramenant mon épée devant mon visage, le plat de l'arme rencontrant mes lèvres.
Il était de taille moyenne, les cheveux blonds et pas forcément vilain homme. Il avait cette absence de pudeur qu'ont la plupart des moines et avaient des habits qui lui dévoilaient une grande partie de son corps. Le prétexte était de ne pas être gêné dans ses mouvements : l'art du moine étant d'esquiver les coups, m'expliquait t'il, ce que j'avais peine à croire en voyant le bandeau noir qui cachait l'oeil qu'il avait perdu.

Mais il avait surtout un caractère rieur et sympathique, et pour tout dire son côté bonhomme me plaisait.
L'entente était bonne et il fût décidé de faire un petit bout de chemin ensemble : mais du petit parcours, c'est finalement la route de la vie que nous avons cheminé tous les deux.
A son contact, j'appris une chose essentielle : rien d'important ne se déroule sur le monde de la surface. Celui-ci n'est que pour ceux qui ont besoin de la lumière pour se rassurer. La vérité de Norrath est sous la terre, enfouie, aux plus profonds des cavernes creusées par les anciens dragons pour se protéger dans leur sommeil. La vérité de Norrath est sur d'autres plans d'existence, là où sont les avatars des Dieux, accessibles uniquement grâce à l'aide de la magie des plus puissants sorciers.
Je me souviens avec émotion de tous ces lieux que nous avons exploré ensemble, étapes d'une longue quête dont même le but nous était inconnu : Soluzek, Permafrost, ruines de Guk, Temples de Kaesora et Karnor, vestiges de Chardok ou de Sébilis ...
Lui s'illustrait à chaque fois comme un des plus brillant maître de son art, aux côtés de Vélamon, Méluzine, Tokimasa, Yakada ou Saoshaï ... Moi j'apprenais modestement les rudiments du mien au contact de ce valeureux frère d'armes, profitant des conseils que lui avait transmis son propre maître : Jorelle !

Jorelle que je devais rencontrer bien plus tard, était un demi-elfe, paladin de Tunare, dans les plus hauts rangs de l'ordre. De corpulence moyenne, il avait un visage rond, des cheveux et une barbiche grisonnante, mais surtout le regard de celui qui en a trop vu. Lassé, il ne sortait qu'épisodiquement de la demeure où il s'était retiré : essentiellement pour aider ses amis ou prêter main forte à son bouillant élève. Sa rencontre fut pour moi une illumination, à l'image de son bouclier doré et étincelant, aux motifs richement dessinés. La noblesse du personnage m'avait frappé. Mais en même temps, son attitude générale trahissait un certain désarroi qui m'inquiétait.

Aujourd'hui, j'ai le sentiment que l'élève a rejoint le maître, et les dernières paroles que nous avons échangées s'éclairent désormais pour moi.
Nous avons cherché et cherché encore ... Pour trouver quoi ? Des leurres ! Les objets magiques que conservaient les anciens dragons ou les avatars des dieux dans leur antre si ils pouvaient satisafaire les esprits cupides et mercenaires qui nous accompagnaient, ne répondaient pas à la question qui avait animé notre quête. Nos rires, nos moments de joie n'avaient été qu'une façon de se cacher l'horrible vérité : tout cela n'a aucun sens, de vérité il n'y en a point. Notre quête était vaine. Notre humour fut la politesse du désarroi.


Je repris :
- non, ils n'ont pas été tués ! Ce sont eux qui ont cherché leur salut dans une mort glorieuse !

Tenshinan hocha la tête affirmativement, manifestement pour ne pas me contrarier en cet instant pénible.

- à propos, Chipie et Joyeuse le savent-elles ?

- je crois que oui, même si ce n'est pas de ma bouche.

Il s'esquiva alors, avec l'air soulagé de celui qui a pu partager un fardeau. Je le remerciais dans un dernier sourire.
Puis, masquée par la porte, je demandais à la sentinelle dans une voix entrecoupée de sanglots à n'être dérangée sous aucun prétexte.

Par Caepolla le 19/11/2001 à 19:07:00 (#162439)

Pour Kristion Dragonblood

Quand le soir approchait, j'allais volontiers m'asseoir au bord de l'océan, sur le quai. Là, le bruit des vagues et l'agitation de l'eau fixaient mes sens et, chassant de mon âme toute autre agitation, la plongeaient dans une rêverie délicieuse où la nuit me surprenait souvent.

C'est au retour d'une de ces escapades que mon regard fut attiré par un chevalier débarquant du frêle navire assurant la liaison entre Port-Franc et la lointaine cité des nains : Kaladim. Cet inconnu était un demi-elfe assez trappu, ses oreilles de forme effilée et ses cheveux de couleur paille comme la plupart de ceux de sa race, avec des grands et ronds yeux noirs sous ses grands sourcils, comme des soleils sous des arcs de triomphe.
Son armure était des plus sobres : des jambières et un plastron moulés dans un alliage argenté sur lesquels les rayons du soleil couchant venaient se réfléchir et illuminer le bout de la jetée ; avec un heaume constitué d'une demi-sphère métallique, le cou et la nuque étant protégés par un filet de mailles d'acier. La réalisation aurait pu sembler grossière car l'artisan qui l'avait forgée n'avait pas jugé bon d'ajouter la moindre ciselure sur son ouvrage : mais les légères déformations et marques de coup sur le buste ne laissaient pas de part au doute, son porteur arborait cette cuirasse avant tout dans un souci de protection au combat et non pour la vanité de la parade. D'ailleurs, deux détails ne manquaient point de rappeler sa condition noble. D'une part, un large bouclier sur lequel était représenté son blason : un motif de gueules avec une croix d'argent. D'autre part, l'épée qui pendait à son côté et dont seuls la garde et le pommeau dépassaient du fourreau, mais qui n'en était pas moins facilement identifiable. Il s'agissait de cette fameuse arme sainte, fruit des meilleurs forgerons et de la bénédiction des Dieux, que les Chevaliers nommaient, avec une pointe de malice : Fléau de la Goule.
En le voyant, me revinrent à l'esprit les mots du poète :
"Et ces grands chevaliers mêlaient à leurs blasons
Toute l'immensité des sombres horizons."

Je m'amusais à l'observer : il semblait indécis, tournant la tête de gauche puis de droite, visiblement à la recherche d'un indice. Je m'approchais timidement et lui demandais si je pouvais lui être utile en quoi que ce soit. Il me répondit, encore perdu dans ses pensées et sans m'accorder une réelle attention, qu'il cherchait en effet la Commanderie des Chevaliers de la Vérité. Puis il se tourna vers moi, son visage affichant un large sourire et me fixant de ses yeux rieurs : "Ne me tenez pas rigueur pour ma grossièreté, Damoiselle. Je ne me suis même pas présenté : je suis Kristion, chevalier de Tunare et envoyé en mission par la commanderie de Felwithe. J'ai ici un pli que je dois remettre au sénéchal Valéron Dushire." Puis après une courte pause : "Excusez-moi encore pour mon attitude un peu froide, mais mes supérieurs m'ont laissé entendre que la milice locale pourrait me faire quelques difficultés."
Je lui expliquais que je me rendais au même endroit et me proposais de l'accompagner en lui faisant éviter les indésirables dans la partie de la ville qui échappait à la juridiction de la Commanderie. Il accepta sans hésiter et sa confiance me toucha. En chemin, nous bavardions joyeusement : lui me relatait, sur un ton plein de modestie, le récit de ses aventures et la raison de sa venue à Port-Franc ; moi, je lui exposais, avec une passion dont j'ai honte avec le recul, mon désir de suivre une route similaire à la sienne. Il était d'une conversation si plaisante, que je m'ingéniais à augmenter la durée de notre trajet en choisissant un parcours le plus long possible, tout en prenant garde de ne pas passer deux fois par les mêmes lieux. J'ignore encore si il avait remarqué mon stratagème, mais il ne laissa toutefois rien paraître.

A mon grand regret, au détour d'une rue, les pâles contours du bâtiment des chevaliers se dressèrent devant nous : grande masse inerte trônant au sommet de la colline et faiblement éclairée par les reflets de la lune. C'est à ce moment qu'une voix grave derrière nous interpella mon compagnon. L'homme qui l'avait appellé était d'une taille inhabituelle, vêtu d'une lourde armure métallique aux couleurs d'azur et de ténèbres, le visage recouvert d'une légère peinture bleue. Il s'agissait manifestement d'un de ces guerriers barbares vivant dans les lointaines contrées enneigées au nord du continent, et dont on chante les exploits dans les tavernes : je n'avais encore jamais eu l'occasion d'en rencontrer et, jusqu'à ce jour, ils n'étaient pour moi que personnages de légende. Les deux hommes s'élancèrent dans les bras l'un de l'autre, se donnant de chaleureuses tapes dans le dos et se manifestant leur amitié par toute une série de gestes qui m'apparaissait folklorique. Je me sentais un peu intruse, et j'essayais de me faire la plus discrète possible. Mais ma pudeur ne leur échappa pas, et après les échanges de civilité et les bonnes comme les mauvaises nouvelles annoncées, Kristion se sentit obligé de nous présenter : "Caepolla, je vous présente Hurgan, mon plus fidèle ami!". Et souriant : "Hurgan, je te présente ma disciple!" Puis se tournant vers moi : "Si vous acceptez bien évidemment ...".
Je balbutiais un oui en hochant de la tête, noyée sous le sentiment de joie qui me submergeait.


L'apprentissage se révéla beaucoup plus délicat et long que prévu. Je comptais un peu trop sur ma bonne volonté pour suppléer mes connaissances lacunaires.
Le métier des armes ne se résumait pas, comme je l'imaginaisalors, à frapper l'adversaire du plus fort qu'il était possible. Je devais d'abord intégrer les longues phases d'attente et de préparation, puis d'observation de l'adversaire pour pouvoir ensuite contourner sa défense et m'engager dans la faille qu'il ne manquerait pas de créer. Puis ce fut l'enseignement du jeu négatif, des parades et des esquives pour contrer les attaques. Ecole de la patience, où mes nerfs furent mis à rude épreuve. Enfin, il menseigna les techniques d'assaut pour fondre sur l'ennemi après avoir, par feinte et préparation interposées, préparé le geste final.
Et pourtant les efforts pour m'approprier la discipline de l'escrime ne furent rien à comparer de ceux qui allaient s'avérer nécessaire lors de mon initiation aux mystères des arcanes. La magie que je connaissais se résumait aux tours de passe-passe que réalisaient les bardes dans les tavernes de la ville pour s'attirer les rires de la foule, les bonnes grâces de l'aubergiste ou les regards dune personne qui ne demandait quà être séduite. J'imaginais que mon maître allait me faire étudier de grands grimoires poussiéreux dont la lecture était réservée à de petits groupes d'initiés, et à apprendre des formules ésotériques qu'il suffirait d'incanter pour produire l'effet voulu. Or, il n'en était rien. Patiemment, il m'expliqua que la magie des clercs n'était pas celle des sorciers. La magie de ces derniers repose sur la connaissance du monde. Leur art est basé sur l'étude et la recherche et vise à la compréhension des lois cachées et la découverte des noms sacrés des substances : les noms ésotériques étant connus, il est possible de parler le langage des Dieux, et de modifier la réalité en prononçant ces noms et en permutant l'ordre des lettres les composant. Au contraire, la science des clercs repose sur la possession. Il s'agit, par méditation, de se laisser gouverner par un autre que soi, rendre le Dieu propriétaire de son corps pour en devenir le bras et être le canal par lequel la puissance divine va s'écouler brièvement dans le monde.
Si j'appréciais tous ses discours, je dois bien reconnaître qu'ils ne m'aidaient pas. Malgré la force de mon désir, malgré les longues heures où j'étais restée assise en cherchant à atteindre cette communion : rien ! Et je paniquais à l'idée que ma magie ne se limite jamais qu'à des tours de prestidigitation. Désespérée, je me mis en prière dans le Temple de Marr, dont le bâtiment jouxte celui de la Commanderie : j'étais résolue à n'en sortir que lorsque j'aurais la sensation d'une énergie mystique coulant en moi, ou d'abandonner toute prétention à la Chevalerie si je devais échouer. On me retrouva endormie près de l'autel au petit matin, et c'est Kristion qui me réveilla en me secouant amicalement l'épaule. J'essayais de m'excuser pour cette situation honteuse, et j'expliquais en bredouillant que je m'étais sentie attirée par la grande pierre blanche dans la nef de l'édifice puis que mes sens sétaient brouillés et que j'avais du devenir inconsciente à ce moment là. Un geste de la main et un regard de mon tuteur me firent comprendre qu'il n'était nul besoin de continuer les explications : j'étais prête !

J'avais encore beaucoup à apprendre de lui, mais mon désir de partir pour Qeynos était trop grand : aussi, Kristion ne me retînt pas davantage. Mon départ fut fixé pour le lendemain de la grande fête qui devait avoir lieu pour les noces du Grand Maître des Templiers (personnage que je ne connaissais alors que de nom), Dyvimslorm, et d'une prêtresse de Tunare, Syléane.
Par inexpérience, je me sentis mal à l'aise lorsque le moment de la séparation arriva. Mais nos missions étaient différentes et après ce court chemin parcouru ensemble, nos routes devaient nécessairement diverger : les questions qui m'étaient posées ne pouvaient recevoir la réponse d'un autre.
Il me remit une grande épée, à la lame en acier finement travaillée, en signe de la relation qui nous avait unie, et pour me permettre d'affronter les dangers qui ne manqueraient point de se dresser dans ma quête. L'arme était d'ailleurs si grande que je devais employer mes deux mains pour la manipuler correctement. Gênée, je ne savais trop comment le remercier, et dans un élan, mélange de désir et de gratitude, je me surpris à lui donner un court mais tendre baiser. Acte que je devais regretter ensuite pour le feu qu'il devait allumer dans son coeur : ma jeunesse et mon goût de l'aventure m'empêchant de jamais tenir les promesses que mon geste signifiait.

Par Caepolla le 19/11/2001 à 19:15:00 (#162440)

Pour Gastel Desdichado

L'écuyer avait feint d'acquieser aux paroles de son maître, Gastel : le sujet semblait lui tenir à coeur, et il ne voulait pas le chagriner sur ce sujet sensible. Mais ces paroles rassurantes n'arrivaient pas à le satisfaire, et l'application qu'il mettait aux tâches qui lui avaient été confiées n'arrivait pas à lui faire oublier les inquiétudes à l'égard de celui qu'il avait fait voeu de suivre.

Plus il s'efforçait de chasser les idées que son imagination ne manquait pas d'inventer, et plus son esprit s'ingéniait à des élucubrations pires que les précédentes. N'y tenant plus, et acceptant les risques que comportaient sa démarche, il se décida à obtenir les réponses à ses questions auprès du bailli, Merco Tallis, homme droit et honnête, proche du sénéchal Valéron Dushire, et qui malgré son rang, n'avait jamais montré le dédain habituel qu'ont les nobles envers la roture. Si un homme pouvait répondre à ses questions, il ne pouvait s'agir que de lui.

Le seigneur Tallis l'accueillit avec un franc sourire. Notre brave écuyer se sentait honteux de sa question avant même de l'avoir posée, et c'est dans une voix exprimant la gêne qu'il osa demander :
- Messire, je suis ici car pour vous l'avouer, le comportement de mon Maître m'inquiète au plus haut point. Je crains qu'il ne soit victime de quelque enchantement ou sorcellerie, car voilà qu'il se met à défendre, en dépit du bon sens, cette soit-disant chevalier qu'est Caepolla. Car enfin, tout le monde sait qu'il s'agit d'une dame de petite vertu, et qui est soupçonnée d'entretenir des liens avec cette secte maçonnique de Kaladim dont le credo est l'alcool et la débauche.

Le visage de Tallis s'assombrit :
- oui, malheureusement, cela ne fait que confirmer ce que j'avais pu constater moi-même. Je crains hélas, que cette ... Dame (il parût hésiter à prononcer ce mot) possède certains documents qui accablent votre Maître dans une affaire de moeurs, dont il fut le jouet autant que la victime. Affaire dont je ne sais que peu de choses d'ailleurs, elle relève de la juridiction du Père inquisiteur.

- ainsi donc, elle le ferait chanter ? Mais, mon Maître n'a pas pu ...

Tallis le coupa net :
- non, non, bien sûr. Le seigneur Gastel est une personne à la moralité au dessus de tout soupçon (il semblait prononcer ces paroles sans en être véritablement convaincu). Et il n'est pas question qu'il soit mis aux bancs des accusés avec ce coquin d'Ilyanthiel. De toutes façons, nous ne pouvons nous permettre le moindre scandale qui attenterait à la réputation de l'Ordre.
Ces documents, certainement falsifiés ne doivent pas être portés à la connaissance du Père Ethmaël.

Notre pauvre écuyer était dubitatif. Pour le rassurer, Tallis crut bon de rajouter, avec une marque de réserve qui indiquait qu'il trahissait à regret ce qui aurait du rester secret :
- ne vous inquiétez pas, nous avons pris nos dispositions. Le chevalier Caepolla a été envoyé en mission contre les anciens dragons qui hantent les plaines gelées aux alentours de Halas. Et ...

L'écuyer hocha la tête pour signifier qu'il avait compris, ne voulant pas en entendre davantage sur les complots qui pouvaient se tramer. Il avait sa réponse et c'est cela qui lui importait plus que tout. Il partit alors après avoir salué son hôte.

Par Caepolla le 19/11/2001 à 19:20:00 (#162441)

L'adieu aux armes !

J'estime que mon évanouissement dura une heure. Et lorsque je repris mes sens, j'étais à demi nue, n'ayant plus que la partie inférieure de mon armure. Les fortes secousses que me prodiguaient mes compagnons m'ayant sans doute ranimé, je parvins à soulever le haut du corps et à cracher les caillots de sang qui obstruaient ma gorge.
La patte du dragon avait arraché le plastron de mon armure, et la commotion produite par le coup avait amené une ecchymose si considérable que j'avais les épaules et la poitrine noires, tandis que le sang sorti de ma blessure au bras rougissait les autres parties de mon corps... Je roulais des yeux hagards et devais être horrible à voir car le clerc qui m'examinait détourna un instant la tête.
S'armant d'une courte lame, il creusa les plaies pour extirper les chairs mortes, absolument comme on enlève les parties pourries d'une pomme. Curieusement, je ne souffris pas, du moins jusqu'à ce que la lame arrive à la chair vive, et eut mis à découvert les muscles et les os dont on apercevait les mouvements ! La besogne faite, il essaya de désinfecter les blessures à l'aide d'un alcool que je reconnus au flacon : il s'agissait de cette fameuse et infecte eau-de-vie que le Père Ethmaël faisait distiller pour arrondir ses rentes. La personne qui me soignait versa le liquide au goutte à goutte dans le trou qu'il venait de creuser ; la douleur devint intolérable et je m'évanouis de nouveau.
J'imagine que mon soigneur continua son oeuvre malgré mon inconscience. Il dû panser les plaies à l'aide des bandages qu'il ne devait point manquer d'avoir dans sa besace. Puis, je suppose qu'il invoqua la puissance divine pour obtenir des soins qui, vu mon état, étaient inaccessibles à la science et à la main de l'homme. Cela se déroula certainement ainsi, et je rends grâce à Marr, car je me sentis rapidement capable de me tenir debout et de marcher avec le soutien d'une personne.
Ce nest quà cet instant que je compris que le combat contre le dragon sorcier qui hantait ces lieux était achevé : le cadavre de la bête reposait au fond de son antre. Mes sens étaient encore troublés, et je ne voyais quindistinctement. Il me semblait que les pertes dans nos rangs furent minimes, même si la mort dun seul compagnon est une chose horrible à supporter. Je ne pouvais encore mettre un nom sur les visages des camarades gisants, tout ce que je voyais étant baigné dans un léger halo. En revanche, jentendais distinctement les cris de joie et les chants, qui sous les voûtes de ces cavernes résonnaient comme les plus beaux churs durant les liturgies au Temple de Marr . A bout de force, je ne pus manifester mon émotion autrement que par une légère larme aux coin de lil.
Le voyage du retour depuis les cavernes volcaniques de Soluzek fut long et pénible : les séquelles étaient beaucoup plus importantes que je ne l'imaginais ou voulais le laisser paraître. Mes jambes ne me portaient que faiblement, et je dus m'appuyer sur Konhan et Covus comme on ferait avec des béquilles, passant mes bras sur leurs épaules pour ne pas tomber.
Arrivée à Port-Franc, je fus logée dans l'hospice attenant aux bâtiments de la Commanderie. Inquiète de l'impossibilité dans laquelle j'étais de me lever, et m'entendant me plaindre des douleurs qui me torturaient, Divine voulut m'examiner et retira les bandes enroulées sur les plaies. L'expression qui se dessina dans son regard était celle de quelqu'un qui vient d'avoir la confirmation de ses craintes, et je lus dans un mouvement presque imperceptible de ses lèvres la cause de mon mal, bien qu'elle tenta de ne pas prononcer le mot pour ne pas aviver mon inquiétude : "gangrène !"

Un combat malheureux remontant à quelques années auparavant était la cause de l'aggravation de mon état. Le clerc, dans l'urgence de la situation n'avait pas soigné en suivant exactement les règles de l'art, et la gangrène s'était déclarée sur une ancienne blessure.
Ironie ou clin d'oeil du sort, ces événements s'étaient déroulés alors que je rentrais d'une mission de reconnaissance dans les caves de Soluzek. Depuis ce lieu, il n'existe qu'une route connue pour rallier Port-Franc : la sombre forêt de Nektulos. Cette dernière est une vaste étendue sylvestre au fond d'une vallée encaissée, objet d'une sinistre réputation : véritable porte de l'Hadès, Nektulos est l'antichambre de la sulfureuse cité des Elfes noirs creusée dans les roches des massifs de l'est. La seule route sûre pour la traverser se situe à la lisière ouest, étroite clairière à flanc de montagne et surveillée par des patrouilles de hobbits.
Ce soir là, de façon assez stupide, j'avais opté pour un raccourci à travers la végétation. Malheureusement, le temps nuageux occultait les faibles rayons du soleil réfléchis par la pleine lune, ce qui m'empêchait d'avoir une source lumineuse suffisante pour que je puisse me repérer facilement dans le sous-bois. Très vite, les lieux dans lequel je passais me semblèrent étrangers, même si j'en avais une perception très intuitive à cause de l'obscurité ambiante, et je dus admettre que je m'étais égarée. J'essayais alors de maîtriser la panique qui s'emparait de moi, et tentait de revenir sur mes pas. Ma vue ne m'étant d'aucun secours, je me fiais à mon toucher, tâtant minutieusement l'écorce des arbres : je me souvenais en effet, ainsi que Pieny me l'avait appris, que les mousses et lichens sont plus importants sur la face nord des arbres.
Progressant lentement, entièrement absorbé par ma tâche, je perdais toute vigileance. C'est alors que j'entendis le bruit d'un branchage qui cassait sous le poids d'une personne. Ayant fait rapidement volte-face, je vis une silhouette noire se précipitant dans ma direction maintenant qu'elle était découverte, le bras droit levé, tenant une longue épée qu'elle avait manifestement l'intention d'abbattre sur moi. Les ténèbres m'empêchaient de voir mon agresseur autrement qu'en une masse sombre de taille moyenne : seule sa scintillante épée était clairement visible. Mais la corpulence, la taille, son évidente facilité à voir là ou tout n'était qu'ombres pour moi, les quelques interjections qu'il proféra : tout indiquait que j'avais en face de moi un elfe noir.
Le combat fut bref, et heureusement, car si il avait été plus long, l'issue en aurait sûrement été différente. Mon adversaire était manifestement fin bretteur et avait de plus l'avantage d'avoir une meilleure acuité visuelle ; mais il avait dû croire qu'il pourrait me surprendre et avait visiblement du mal à se concentrer après la déception d'avoir été découvert. C'est en profitant de cette chance que je lui portais rapidement le coup fatal. Mortellement touché, il bascula en avant et s'agrippa à mon vêtement pour ne pas choir. Du moins, c'est l'intention que je lui prêtais, bien à tort. Il essaya de dire quelques mots dans ma langue, effort qui me surpris, mais qui restèrent inaudibles car sa voix était cassée par les spasmes et les accès de sang dans sa gorge. Le seul mot que j'identifiais clairement fut le dernier : "Innoruk". Cest alors que sa main droite, qu'il tenait à hauteur de ma poitrine, s'illumina et fut baignée dans un halo rougeoyant ; l'instant d'après je ressentis une affreuse décharge traversant mon corps. Je survécus à sa tentative de toucher mortel, mais ivre de douleur je basculais sur le côté, ayant encore son corps agonisant dans les bras. La suite m'étonna : l'autre ne chercha pas à se dégager, bien au contraire, on aurait dit qu'il cherchait une position plus confortable dans le creux de mon épaule, comme un enfant avec sa mère ou un homme avec l'être aimé. Et c'est dans cette position qu'il rendît l'âme, en supposant qu'il en avait encore une malgré ses crimes.


"Mais enfin, reprends toi ! Rien n'est perdu ! Accroche-toi ! Lutte ...Tu dois vivre !" C'était la voix tonnante de Konhan qui me sortait de ma torpeur. Très délicatement Divine l'interrompit et lui glissa quelques phrases à l'oreille. J'imagine qu'elle lui expliquait ce que je venais de comprendre : la blessure du dragon, la gangrène trop avancée pour que la médecine ou l'amputation puisse me sauver, la nécromancie et la malédiction du chevalier de l'ombre qui était restée comme des braises sous la cendre et empêchaient aujourd'hui l'efficace de la magie des clercs.
Je voulus les rassurer, autant que le permettait ma voix hâletante : "oh certes, je veux bien lutter. Mais lutter contre qui ? Nous avons une quête, mais nous n'avons pas d'ennemis... Lutter contre la mort ? elle est inéluctable, l'heure seule est inconnue ..."
En fait, mes paroles n'était pas habiles et Konhan reprit de plus belle : "Mais justement, l'heure n'est pas encore venue. Nous avons encore tant à faire ".
Je répondis, le souffle légèrement coupé : "Oui, l'heure de la Guilde n'est pas encore venue. Elle est superbe de promesses et a tout l'avenir devant elle... Quant à moi, je sais que le temps est arrivé. Ce fut une joie immense que d'être à vos côtés, mais quand le temps est accompli il serait impoli de chercher à lesquiver. Peut-être que le courage est de savoir rire quand ..."
Les mots me manquaient. Konhan et Divine me regardèrent avec un air qui signifait qu'il n'était pas besoin d'en dire plus, et arborèrent tous deux un large sourire. J'essayais de mon mieux de leur répondre de même : il fallait encore une fois célébrer cette amitié qui nous avait portés ...

Mes forces m'abandonnèrent de nouveau et je sombrais dans une dernière rêverie. Me revint à l'esprit le conte que m'avait autrefois narré Dyvimslorm alors que je finissais mon initiation :
"Un roi cruel ordonna un jour aux plus déshérités de ses sujets de partir dans la forêt qui ceinturait son royaume, d'y vivre et de lui signaler toute approche d'armées ennemies.
Les pauvres hères s'enfoncèrent dans la forêt. Ils n'avaient rien compris à l'ordre qui leur avait été donné, ils étaient tous sourds-muets. Ils n'avaient vu que l'épée tendue, le regard cruel de leur seigneur et il valait mieux ne point désobéir. Certains pensaient qu'on voulait seulement se débarasser d'eux, d'autres croyaient avoir lu quelque chose sur les lèvres souveraines mais aucun de ceux-là n'étaient d'accord sur le sens de ce qu'ils avaient cru comprendre.
Ils s'enfoncèrent dans la sombre forêt. Ils traînèrent, incertains, sans presque jamais voir le soleil, courbés sur le sol, disputant leur subsistance aux bêtes sauvages. Ils souffrirent, ils gémirent, ils rirent même parfois. Le soir ils se serraient autour de leurs feux en proie à toutes les terreurs de la nuit. Ils interrogeaient les flammes, les étoiles, le vent ; ils attendaient un signe, incapables de trouver par eux-mêmes un sens à leur exil dans cette forêt.
Les années s'écoulèrent, et un grand nombre de ceux qui survécurent oublièrent qu'il y avait eu un ordre du roi, et pensèrent qu'ils étaient la par hasard, qu'il ne fallait rien attendre, ni espérer ; mais ils ne furent pas plus heureux pour cela.
Un matin, cependant, trois dragons pénétrèrent dans la forêt ; de leurs têtes sortaient du feu, de la fumée et du soufre. Et la horde des sourds-muets, ceux qui croyaient à l'ordre du roi et ceux qui n'y croyaient plus, s'enfuirent épouvantés vers le royaume, préférant affronter la colère de leur tyran que les trois monstres abominables.
Le roi entendit leurs grognements terrifiés et le bruit de leurs courses. Il sut qu'un danger approchait.
"
Je pense qu'à moi aussi, des ordres, des instructions ont été données dans une langue incompréhensible. Je ne saurais jamais si j'ai failli à ma mission ou si je l'ai remplie ; mais la seule pensée qu'il y ait eu une mission m'apporte un puissant réconfort alors que les heures me sont désormais comptées.

Adieu, ou plutôt : à Dieu !

Par Caepolla le 19/11/2001 à 19:29:00 (#162442)

Pour Feeldary et Clémence

La question de l'instruction militaire des futurs prêtres de Marr fut une question récurente parmi les hauts dignitaires du Temple de Port-Franc. Les temps où seuls comptaient la sagesse et le savoir théologique étaient révolus : les beaux sermons n'avaient aucunes prises sur les bêtes sauvages des contrées avoisinantes ; et à défaut de conversion, c'est les armes à la main qu'il fallait faire cesser les menaces à la vraie foi (expression pudique des clercs pour désigner les massacres planifiés des populations qu'un prédicateur sénile avait désigné à leur vindicte).
Les paladins se refusaient à donner une telle instruction : estimant que le combat et la protection des prêtres étaient leur devoir autant que leur prérogative. La solution officieuse fut donc d'engager des guerriers mercenaires, étrangers à la ville et à ses intrigues. Le premier à qui échoua cette charge fut un fier guerrier de la lointaine Halas. Hélas, le rugueux barbare succomba bien vite aux tentations de la voluptueuse cité : l'argent de sa solde servait à financer de scandaleuses orgies, et l'homme passait plus de temps avec les filles de joies de la maison de tolérance voisine que dans ses quartiers. Les dévôts s'en émurent et, acculés, les pères se résignèrent à congédier l'instructeur (cette mitoyenneté des lieux de dépravation avec les Temples saints était d'ailleurs un autre sujet de débat récurrent : est-ce parceque les roses poussent plus facilement sur le fumier ? ou parceque les ronces cherchent à faire passer leur épines pour celles des roses ?).
Finalement, ce fut un guerrier nain de Kaladim qui lui succéda : Hédrier Moulinex, un ivrogne impénitent au remplacement d'un débauché (mais ce vice était plus facilement toléré, les pères ayant d'ailleurs une consommation de vins de messe peu en rapport avec le nombre de lituriges célébrées). Il fut choisi grâce à l'entregent qu'il entretenait avec les Templiers de la cité, et notamment, leur ancien Grand-Maître Dyvimslorm.

La leçon du jour portait sur les rudiments du maniement de la masse d'arme et de l'esquive. L'exercice consistait à galoper en direction d'un mannequin mobile autour de son axe vertical. Une fois à portée, le novice devait frapper violemment le bouclier du mannequin : ce dernier tournait alors rapidement autour de son axe et portait un puissant coup avec un fléau qui devait être évité.
Notre brave nain avait craint que tout ne se passe pas pour le mieux. Cela fut pire que ce qu'il avait imaginé : tous les jeunes clercs furent désarçonnés les uns après les autres par le choc du fléau dans leur dos.
Cette déconvenue n'était pas du tout du goût d'Hallowin Kigueriben, le prélât aujourd'hui chargé de l'inspection : et il ne manqua pas de le faire comprendre. A quoi, notre nain répondit qu'il restait encore une novice qui n'avait point encore tenté sa chance : il ne croyait évidemment pas à sa réussite, mais au moins cela lui accordait un léger sursis.

Le dernier clerc entra alors en lice : plus exactement, la dernière, car il s'agissait d'une jeune humaine. Un premier fait agaça Hédrier : elle ne montait pas un destrier, comme il est de coutume, mais un coursier, cheval plus léger et plus rapide.
Ensuite, elle ne s'élança pas en direction du mannequin, mais fit faire un pas de côté à sa monture et l'immobilisa. Hédrier s'étonnait de ne pas lui voir son arme : les deux mains tenaient la bride. Mais avant d'être revenu de cette énième surprise, la clerc prit un arc court qu'elle avait mis dans son dos, le banda et décocha un puissant trait qui vint se ficher dans le sac qui figurait la tête du mannequin. La flèche fut tirée avec une telle force que le casque de la cible en fut arraché.

L'instructeur murmura à l'adresse de celui qui se tenait à côté de lui : "inhabituel, mais efficace, n'est-ce pas ?". Mais, il ne croyait pas un mot de sa phrase : il savait parfaitement que l'usage d'une telle arme était prohibé parmi les serviteurs du Temple de Marr, et que ce n'était pas seulement une flèche qui venait de s'envoler, mais aussi sa charge et sa solde. Pourtant la colère du prélât n'explosa pas. Au contraire, il demanda calmement au nain s'il n'avait rien remarqué d'anormal.
Comprenant de moins en moins, ce dernier hocha négativement la tête.
Hallowin expliqua : "N'avez vous point remarqué sa façon de positionner ses doigts ? Habituellement, pour tirer la corde de l'arc, on dispose le majeur et l'annulaire sous la flèche et l'index dessus. Eventuellement, ces trois doigts dessous. Mais je n'ai jamais vu quelqu'un n'utiliser que deux doigts comme elle vient de le faire ...".
Il marqua un instant d'hésitation puis continua : "En fait si, j'ai autrefois connu une personne qui armait de cette manière. C'était une rôdeuse autrefois au service des Templiers, elle s'appellait Feeldary ... mais j'ignore ce qu'elle devenu depuis. J'ai même eu des échos selon lesquels elle serait aujourd'hui disparue."

Avant de s'équiver, il crut bon d'interroger le nain sur le nom de ce clerc. Clémence, répondit-il.

Par Caepolla le 19/11/2001 à 19:35:00 (#162443)

Pour Danna Silverymoon

Falain cherchait la distraction dans la boisson, comme un moyen d'échapper à lui-même : un ivrogne joyeux est une créature heureuse. Le verre d'absinthe devant lui était le confident de son désarroi. Ce puissant alcool est d'ailleurs le fidèle compagnon des pochetrons mélancoliques qui l'avaient surnommé avec malice " Notre Dame de l'oubli". L'elfe noire était morte : et quoi qu'il n'eut rien pu faire, il se sentait responsable ; quoiqu'il ne la connaisait pas, il se sentait affecté par sa disparition.
Une légère tape dans son dos le tira de la torpeur dans laquelle les effluves d'alcool l'avaient plongé. Il s'agissait d'un hobbit qui venait de s'asseoir à la table qu'il occupait solitairement dans le coin de la taverne, et semblait inquiet de sa mine déconfite. L'être avait un visage jovial, incitant notre malheureux à immédiatement lui prêter confiance. Réjoui d'avoir trouvé un interlocuteur de chair et de sang, il repoussa son verre, et lui narra en détail ses récentes péripéties ainsi que son dénouement tragique. Le hobbit écoutait d'une oreille distraite, plus par charité qu'autre chose. Mais lorsque le guerrier mentionna le nom de l'elfe noire, il ne put s'empêcher de manifester que l'histoire le touchait profondément.
Arrivé à la fin de son récit, Falain retint une larme : ses émotions le submergeaient, mais sa fierté reprenait le dessus et il ne voulait pas laisser paraître son état de faiblesse. Cette pudeur n'échappa pas à l'autre qui essaya de le rassurer. D'une voix lente, il lui expliqua : " Mon ami, tu ne pouvais rien. Son heure était arrivé, et elle l'acceptait lucidemment". A ces paroles, Falain hocha négativement la tête et répliqua que le destin était une croyance pour les faibles, tout malheur pouvant être empêché.
Le hobbit sourit légèrement et reprît : " Un jardinier qui rentrait des champs vit la Mort qui se tenait en avant sur le chemin. Le voyant, cette dernière fit un signe dont notre pauvre jardinier ne comprît pas le sens. Mais paniqué, il s'enfuit et alla trouver son maître : il le supplia de le laisser aller se réfugier à l'autre bout du monde, dans la lointaine Erudin, pour échapper à celle dont il était sûr qu'elle était là pour lui. Le maître lui accorda cette faveur. Mais courroucé, il fit convoquer la Mort afin qu'elle s'explique sur le tourment qu'elle avait causé chez son serviteur. A quoi cette dernière répondit qu'elle ne lui avait voulu aucun mal, elle s'était juste étonné de voir le jardinier ici alors qu'ils avaient rendez-vous le lendemain à Erudin.
On n'échappe pas à son destin. Danna le savait ...".

Falain commença à montrer de l'agacement : " es-tu en train de me dire qu'il faut subir passivement les évènements ?".
Et le hobbit de redire en substance ce qu'il avait déja dit : " Que nenni. Simplement, Danna était au terme de sa route. Elle le savait et personne n'y pouvait rien. Ce n'est pas en étant désespéré comme tu l'es que tu honores sa mémoire".
Comme son auditeur ne semblait pas vouloir comprendre, il chercha une bourse dans son manteau. Il l'ouvrit et en tira un superbe diamant, scintillants de mille feux tour à tour jaunes, verts, bleus, selon l'effleurement de la lumière sur son cristal. Doctement, il lui dit que cette superbe pierre n'était à l'origine qu'un vulgaire charbon qui avait été soumis à une formidable pression dans les entrailles de la terre, et qu'au terme de cette altération il était devenu cette gemme indomptable, si dur que ni le feu ni le fer ne parvenaient à l'altérer.
Pour couper court à l'hébétude de son auditeur, qui ne saisissait pas la métaphore, il annonça fièrement : " Cette pierre, c'était Danna ! Elfe à la peau noire, semblable au charbon : issue d'une race vile et méprisable comme l'est la houille. Elle fut haïe à cause de cette origine, qui lui causa maints tourments. Mais elle ne répliqua jamais à la haine par la haine. Elle sut, tout au contraire, se forger un caractère pur, généreux et inaltérable : sous la pression, elle sut se faire diamant !".
Et lui de conclure : " Cesse les pleurnicheries inutiles ! Honore sa mémoire et vit de son exemple ... ".

Falain eut un sursaut de lucidité et voulut demander au hobbit comment il se faisait que, celui qu'il avait pris pour un voyageur anonyme connaisse si bien la défunte. Mais à l'instant où il allait formuler sa question, un vacarne assourdissant près de la porte de la taverne se fit entendre. Le brouhaha fit place à un grand silence et tous les visages se tournèrent en direction de l'entrée. Un marchand (dont la grasse bedaine indiquait l'opulence) accompagné de deux hommes d'arme venaient d'entrer avec fracas.
Le bourgeois agita un poing menaçant et vociféra : " Taspoff, espère d'ordure ! Je suis venu reprendre le diamant que tu m'as dérobé !".
Falain se retourna rapidement pour voir la réaction de son compagnon ; mais ce dernier avait déja disparu, évaporé dans l'ombre ...

Par Caepolla le 19/11/2001 à 19:40:00 (#162444)

Pour Chassagne et Gkaar

La nuit avait recouvert de son manteau de tenèbres la petite colline qui servait de cimetière à la cité de Port-Franc.
Une brève résonnance métallique vint un instant rompre le silence du lieu : deux grandes silouhettes se dressaient près de la grille d'entrée, et l'une d'entre elle tenait encore dans ses mains le cadenas qu'elle venait de fracasser. Les deux ombres glissèrent rapidement à l'intérieur de l'enceinte, puis ralentirent le pas : peut-être car elles savaient que nul ne viendrait en ce lieu avant l'aurore, peut-être à cause de l'épaisse croûte neigeuse qui s'était accumulée pendant les jours précédents et rendait la progression hasardeuse dans l'obscurité.

Les deux compères s'arrêtèrent devant une modeste pierre dressée à même la terre. Les noms inscrits étaient à demi effacés, victimes de l'oeuvre du temps. Seul le dernier nom était clairement lisible, celui de la défunte récemment ensevellie : Caepolla Erud (ce fut sa dernière lubie d'être mise au caveau famillial, quoique ce dernier fut de la juridiction de la milice, ce qui rendait les visites par les paladins du nord de la ville ... quelque peu délicates).
L'une des ombres posa un bouquet de trois roses devant la petite stèle pendant que son compagnon récitait une formule liturgique : "Requiem aeternam dona eis, Domine : et lux perpetua luceat eis".

Celui qui avait déposé les fleurs se forca à tousser, comme pour signifier à l'autre qu'il était temps de penser à autre chose. Puis il lui annonça :
- savez-vous que les matrones de Nériak ont décidé reprendre leurs tentatives de noyautage des principaux ordres combattants ?
- c'est une rumeur qui circule en effet. Connaissez-vous leur prochaine cible ?
- selon les dires de nos espions, il s'agirait de la Guilde ..."Armonia".

La nouvelle procura visiblement un certain effet sur son auditeur, qui ne put s'empêcher un mouvement des bras, invitation pressante au locuteur pour qu'il finisse de dire ce qu'il savait.
L'autre continua :
- et bien, le vers est déja dans le fruit depuis fort longtemps. Une joueuse d'osselets, une certaine Chassagne, fut chargée de pénétrer les instances de la guilde et mise en sommeil en attendant le grand jour ... Et aujourd'hui, il semblerait qu'elle cherche à placer ses pions sur l'échiquier.
- comment cela ?
- son but serait de faire entrer un maximum de gens à sa solde, puis de faire disparaître discrètement certains officiers pour obtenir une minorité de blocage au sein du conseil ; et de là, faire pourrir l'ordre de l'intérieur. Ce que les matrones ne peuvent avoir, elles le détruisent. Elle semble même si sûre de sa réussite qu'elle fait recruter ses valets de ferme au grand jour : dernier en date, un bretteur du nom de Gkaar. D'ici peu, Armonia sera le plus grand repaire de mercenaires au service des matrones que Norrath n'ait jamais vu.

L'autre retint un petit rire sarcastique, et lança dans un ton de défi : "nous verrons bien !". Et pour signifier sa détermination, il déplaça bruyamment son épée dans son fourreau.
Puis, en silence, les deux hommes s'en allèrent par le même chemin. Non sans avoir remis au préalable un cadenas similaire à l'ancien sur la grille d'entrée.

Par Caepolla le 19/11/2001 à 19:45:00 (#162445)

Pour Chassagne et Justyss

Arrivé discrètement dans le dos de Chassagne, Taspoff mît d'un geste rapide ses mains velues sur les yeux de celle-ci en demandant :
"Coucou c'est qui ?"

La nécromancienne sursauta vivement sous le coup de la surprise, et se retint de proférer les divers jurons qui lui venaient à l'esprit.
La salle de la bibliothèque de la guilde des voleurs de Port-Franc ne possédait pas de serrures ; et le voleur, profitant de l'obscurité de la pièce, avait pu se glisser derrière elle silencieusement. D'ailleurs, une serrure dans les bâtiments de la guilde des voleurs auraient été perçue comme une provocation (c'est pour la même raison que la guilde ne comptait pas non plus de trésorerie, les trois derniers préposés étant partis avec le coffre).

Assez fier de son tour, le voleur reprît : "tu sais que le gros moustachu s'est mis dans le crâne d'épouser notre porte-cierge ?"
A quoi, une voix provenant du fond de la pièce répondit : "La-men-ta-bleuh ! ! !". La voix au timbre clair était celle d'Arnoo, qui s'était dissimulé dans un recoin de la pièce pour mieux écouter leurs conversations.
Chassagne se jura qu'elle ferait payer les milles et une farces que les deux compères lui faisaient sûbir lorsqu'elles n'aurait plus besoin d'eux. Quant à la question de Taspoff, elle avait très bien compris quelles étaient les personnes à qui il faisait référence. C'était d'ailleurs la raison de sa présence dans cette bibliothèque.

Bibliothèque était un bien grand mot, car la pièce ne comportait aucun ouvrage. Il s'agissait plutôt d'une pièce où étaient déposées toutes les informations que les voleurs de la cité jugeaient pouvoir leur être utiles, obtenus le plus souvent grâce aux vastes réseaux de corruption qu'ils entretenaient. Ces informations étaient le plus souvent utilisées comme arme de chantage : le silence contre monnaie sonnante et trébuchante. La réputation du lieu n'était plus à faire. Et, après de longues tractations, les nécromanciennes de Nériak avaient pu obtenir un droit de consultation, y voyant une arme idéale pour leurs desseins de propagation du chaos.
Des esprits bien informés savaient que les disputes entre Claedus et Espersia avaient pour origine des informations contenues sur ces parchemins ... Tout comme la rumeur scandaleuse sur la liaison entre Monas et Divine avait pu être lancée par les matrônes de Nériak grâce au parchemin tenu à propos de la clerc (Chassagne rougissait encore en pensant à ce qu'elle avait pu y lire, bien que son caractère soit à l'opposé de toute pudibonderie).

La nécromancienne feint de ne pas comprendre la question du hobbit, cherchant à faire croire qu'elle ne voyait pas de qui il voulait parler. Et, le fixant dans les yeux, elle glissa rapidement les deux parchemins qu'elle consultait dans son manteau. La manoeuvre ne lui échappa pas, et il eut le temps de lire le nom des personnes concernées par les deux documents : Aneker et Justyss.
Ce n'était pas tant le fait du mariage qui exasparait l'elfe noire, que les déclarations du bouillant paladin annonçant qu'il irait délivrer Danna des griffes de Cazic. Et elle comptait bien l'en empêcher en trainant leur honneur dans la boue.

[ 19 novembre 2001: Message édité par : Caepolla ]

Par Jet le 28/11/2001 à 13:40:00 (#162446)

ceci est un post subliminal : carotte

Par Curistel le 28/11/2001 à 18:12:00 (#162447)

/clap
/bow
/say Caepolla, sans tes récits, la vie nous paraitrait bien morne.

Par XuneVrinn le 30/11/2001 à 16:01:00 (#162448)

Qu'est-ce qu'on peut devenir nostalgiques avec l'âge... pfiou! ;)


Les rumeurs disent qu'au fin fond d'une crypte de Kaladim, une antique armure haute-elfe repose sur les ossements de celle qui fut Kaali El'Draco, paladine de Tunare et épouse de Ronsard El'Draco, ayant vécu bien avant que le continent de Kunark ne soit révélé.

Par zup le 5/1/2002 à 13:51:55 (#666116)

pas tres actifs ce forums!!!
vous n'avez pas d'exploit ou autres truc a raconter???
c'est bien dommage de voir un forum "mort".

Par Curistel le 15/1/2002 à 15:50:48 (#721456)

Provient du message de zup
pas tres actifs ce forums!!!
vous n'avez pas d'exploit ou autres truc a raconter???
c'est bien dommage de voir un forum "mort".

A toi l'honneur ! :D

Par zup le 15/1/2002 à 20:35:45 (#722879)

je ne suis pas du tout d'ici moi :).
je suis d'Apocalypse (T4c).
amicalement, zup.

Oups, j'avais oublié ce texte (pour Naëvis) avec un second perso

Par Caepolla amp; Ubaldis le 30/1/2002 à 10:55:48 (#817086)

Oloth plynn dos !

Ces trois mots me firent frémir.
La grande jetée en bois qui fait office de quai dans la cité de Port-Franc m'avait pourtant semblé déserte. Impression assez naïve il faut avouer, car la faible luminosité procurée par le soleil en cette aube naissante et le brouillard formé des embruns de la mer ne permettaient pas à la vue de porter très loin (même pour les sens aiguisés d'une elfe noir). De plus, les nombreux ballots qui jonchaient le sol dans l'attente d'un embarquement prochain fournissaient autant de cachettes potentielles.

Oloth plynn dos ! Les ténèbres sur toi !

De nouveaux ces trois mots terribles, cette courte phrase que prononcent souvent les drows à l'intention de leurs futures victimes ou de ceux qui ne sont pas de leur race. La voix était plus proche cette fois, les sons presque susurrés à mon oreille. Je me retournais rapidement, accompagnant ma rotation d'un pas de côté pour éviter un hypothétique coup.
En face de moi, à courte distance, se tenait une Tu'rilthiir protégée par une riche armure elfique alternant les teintes ambrées brillantes et fulligineuses mates. Son visage était laid, comme tous ceux de sa race : une fragile face triangulaire aux couleurs pâles dévorée par de grands yeux aux iris verts. Un léger rictus au coin des lèvres trahissait sa satisfaction de m'avoir démasquée malgré mes enchantements qui me faisaient apparaître sous forme humaine. Et j'ignore encore ce qui dans mon attitude avait pu me trahir.
Par quelques mots, mais dans la langue commune cette fois, elle m'invita à la suivre. L'idée ne me plaisait guère ; mais je la préferais à la perspective d'être dénoncée à la guarde locale et je lui emboitais le pas.

La descente d'un escalier aux planches vermoulues nous amena devant une porte dérobée située sous le bâtiment de l'auberge du port. Derrière s'étendait un vaste entrepôt faiblement éclairé par quelques torches qui finissaient de se consummer. Les nombreuses toiles d'araignées témoignaient de la faible activité du lieu. Malicieusement, l'elfe qui me guidait étendit le bras au travers d'un pan du mur qui ne présenta pas la moindre résistance : simple illusion qui cachait un passage secret dans lequel elle s'élança ensuite.
Au-delà s'étendait une vaste ville souterraine, le véritable centre politique de Port-Franc. Les voûtes de pierre abritaient une puissante armée des ombres rassemblant sous une même bannière haineuse brigands sanguinaires, brutes sadiques, hérétiques pourchassés et adeptes de la magie noire. Une drow mystérieuse était à la tête de ce réseau et accomplissait les volontés des Mères Matrones de Nériak : son nom véritable était inconnu et les gens la nommaient simplement Sombre épine. Tous les faits importants dans la cité de la surface étaient de sa volonté. La milice locale avait été infiltrée par ses sbires et son chef, sire Lucan, était manipulé comme un simple pion. Par ce biais, tout le commerce légal et illégal de la ville était ponctionné de lourdes taxes et dîmes qui tombaient en dernière instance dans les coffres des drows. Même les vaniteux paladins et clercs de Marr n'étaient qu'un jouet : ils auraient pu être balayé sans peine, mais étaient épargnés par les Matrones pour limiter la puissance de leurs vassaux. Ici encore, on divisait pour régner.
En revanche, comme il arrive souvent, les larbins crotteux en bas de la hiérarchie ignoraient qui étaient leurs véritables maîtres en haut de la pyramide. Raison pour laquelle ceux de ma race se déguisaient souvent pour traverser la cité et s'éviter ainsi les problèmes que n'auraient pas manquer de créer quelque ivrogne de la garde ou gros bourgeois bedonnant sûr de son fait.

Aussi inconcevable que cela puisse paraître, l'elfe qui m'avait amenée semblait familière des lieux. Chemin faisant, elle m'expliqua que le meilleur moyen de se faire accepter par la population locale était encore de participer au commerce et à la contrebande (ce qui en ces temps troublés était assez synonime). Et c'est ainsi qu'elle me présenta à Nestral T'Gaza qui cherchait une personne de confiance pour recouvrer des sommes auprès de débiteurs récalcitrants et sévèrement punir ceux qui tentaient de se soustraire au système. C'est au cours de la conversation qui s'engagea que j'appris le nom de ma guide : Naëvis.
Elle s'esquiva rapidement ensuite. Non sans un regard appuyé et quelques paroles pour me faire comprendre que nous n'en restions pas moins soeur ennemie. Elle n'expliqua pas, en revanche, pourquoi elle m'avait aidée alors qu'il lui aurait été si simple de me livrer. Peu importait de toutes façons. Si cela était de la pitié de sa part, ce n'était pour moi que faiblesse : attitude digne de mépris. De nouveau à l'aise parmi certains des miens, je ne lui montrais plus que dédain.

Et alors qu'elle s'éloignait, je grommellais : "Prie ton Dieu que nos chemins ne se recroisent pas ! Oloth plynn dos !".

Par Itengast le 30/1/2002 à 21:41:08 (#821759)

Caepolla et Ubaldis, vous êtes surprenants.

"pas tres actifs ce forums!!!
vous n'avez pas d'exploit ou autres truc a raconter???
c'est bien dommage de voir un forum "mort"."

J'en connait un autre qui tarde à mourir...:D

Par Ubaldis le 27/2/2002 à 14:58:58 (#1034937)

Hop, un petit bump discret pour les textes de copine ...

*sifflote*

Par Anaxagor le 1/3/2002 à 3:43:05 (#1042685)

Ubaldis, ton post aura au moins eu l'interet de me faire lire ces magnifiques aventures, merci beaucoup a toi pour le bump, et merci a Caepolla pour ces magnifiques recits.
Un seul mot a rajouter : encore ;)

Par Curistel le 1/3/2002 à 18:18:13 (#1045139)

Provient du message de zup
je ne suis pas du tout d'ici moi :).
je suis d'Apocalypse (T4c).
amicalement, zup.
Bonne réponse :)

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