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Retour à Trandling - 95ème épisode

Par Galadorn le 30/1/2003 à 21:40:37 (#3137231)

- Index -

La Porte des Morts n'était plus loin. Ils avancaient avec hâte, sans sacrifier à la prudence, progressaient avec précaution au travers du dédale dépourvu de lumière. Les entités de cauchemar étaient sur leurs traces, incapables de les sentir, mais fouillant les couloirs et les avenues du labyrinthe à leur recherche.

"- Vous croyez qu'il s'en sortira? Seul, il n'a aucune chance de s'échapper. Il ne peut même pas se déplacer..." Qwineth avait murmuré sa remarque, mais Acyde haussa un sourcil comme si l'adolescente venait de sonner un gong pour avertir les gardes noirs de leur arrivée.
"- Qwineth, nous reviendrons le chercher lorsque nous en aurons fini avec la pierre." chuchota Palan. "De toute manière, si nous échouons, ce sera la fin de tout ce qui vit. L'emmener avec nous nous aurait seulement ralenti..." De sa main libre il lui serra brièvement le bras, à la fois pour lui signifier qu'il partageait ses sentiments et qu'il fallait garder le silence. Lui aussi avait eu des remords à abandonner celui que leur maitre avait demandé de sauver. Dans son état, il eut été plus charitable de l'achever.

Non, se dit il, il y avait eu assez de morts, de sang versé. Avant la fin, il y en aurait encore plus. La moindre étincelle de vie préservée était une victoire, un espoir de plus. Il baissa les yeux.

En dépit des sens mystiques empruntés à la nécromancienne, il ne parvenait pas à distinguer les détails de sa main. Il fit passer la lame blafarde d'un coté à l'autre, et il serra le poing. C'était cette main qui avait tenu l'épée, la main qui avait trahi son maitre. Zeed, cependant, lui avait pardonné. Peut être parce qu'il savait qu'il l'aurait abattu, lui, si son élève ne l'avait pas frappé d'abord. Peut être parce qu'il s'était souvenu qu'il avait failli le tuer déjà, il y avait quelques semaines. Peut être parce qu'il avait combattu le M'rulorch, et que sa rage avait fait vaciller la volonté impie qui avait pris possession de son corps. Le paladin, ses deux lames blanches levées, avait hésité. Une fraction de seconde, l'instant d'un battement de paupière. Cela avait suffi au jeune disciple pour lui saisir le poignet et retourner l'arme contre le Berseker.

Palan finirait il ainsi, de la main d'un être aimé? Il ne pouvait imaginer pire souffrance, ou, ironiquement, meilleur choix. Les dieux savaient combien il se sentait parfois seul, isolé. Etre un berseker, c'était ne pas craindre la mort. C'était craindre la solitude. La solitude, sous peine un jour de tuer ses proches, ou de lire dans leurs regards la peur et le rejet. La solitude... Son maitre avait il été seul?

Pour Zeed Mithror, des nations entières avaient rassemblés leurs soldats. En lui elles avaient placés leur espoir. Mais dans son dos les gens l'appelait le démon de Trandling. Ils le craignaient comme ils craignaient l'ouragan qui s'abattait sur leurs récoltes, comme une force primordiale qu'aucun d'eux ne pouvait comprendre ou arrêter.

Palan secoua la tête. Non, Zeed n'avait pas été seul. Il avait eu une épouse et des enfants qui l'aimaient, des amis qui l'avaient accueilli au sein de leur ordre valeureux. Ce Galadorn avait tout risqué à sa demande. Beaucoup d'hommes de l'armée avaient éprouvé pour lui plus que de l'admiration. Ils avaient donné leur vie non seulement parce qu'ils savaient que leur cause était juste, mais aussi parce que la paladin blanc les avait guidé. Quoiqu'en dise son maitre, il était devenu plus qu'un homme. Il avait dépassé sa condition de berseker pour devenir un modèle, un archétype.

La Mort, pourtant, était venu le chercher, comme tout un chacun, sans plus de considération pour la Légende. Oui, il avait été plus qu'un homme, et rien qu'un homme. Mais pas isolé. Ruminant ces sombres spéculations, ses yeux se portèrent sur sa gauche, sur la silhouette gracile de Qwineth. Palan, héritier des gardiens de Trandling, ne voulait pas rester seul.

La jeune femme triaient ses pensées, comme le lui avait appris le danseur de guerre. Elle avait recherché en elle ce point autour duquel tournoyaient ses passions, ses questions, ses doutes, et s'y était installée tel un roc au milieu d'un maelström.
L'homme pour qui elle s'était battu toute sa vie, l'idéal qui avait forgé sa destinée, qui avait tracé sa route parmi les multiples chemins de la Danse, était mort. "- Zeed Mithror", avait dit son maitre Telanath Sed Zarul," est pour moi une énigme. Un poète dans un corps de guerrier, une arme meurtrière scellée autour d'un coeur meurtri."

C'est ainsi qu'il l'avait décrit, c'est comme cela qu'elle l'avait découvert. Elle avait cru suivre un guerrier implacable, une épée de justice dans un monde de haine et de destruction. Elle avait trouvé un homme blessé par le poids des responsabilités et la charge de ses devoirs, hanté par ses visions sanglantes. Dès leur première rencontre, ils s'étaient affrontés. Elle, si égoistement sûre d'elle même, et lui, si soucieux d'emmener une enfant à la guerre. Ils ne s'étaient pas compris, et l'image qu'elle avait de lui s'était fissurée.

Mais il avait eu raison. Alors que les soldats tombaient les uns après les autres autour de sa Danse, froide et impersonnelle, elle avait compris que nul par la guerre ne devenait grand. Le Champion de Cymod ne trouvait aucune gloire à mener ses hommes au combat, à la mort. Elle lui avait demandé de lui parler de la chute de Trandling, de ses actions héroiques. Il lui avait souri, la fixant de ses grands yeux doux. Il lui avait répondu que sa rage berseker lui faisait perdre la raison, et alors que tout homme sain d'esprit se serait enfui face aux hordes barbares, il demeurait à frapper, frapper encore jusqu'à ce qu'il ne restait plus que lui sur les remparts. Qu'il n'y avait rien eu d'héroique à fuir par les souterrains de la forteresse, tandis que les derniers défenseurs de la cité tombaient.

Elle se rendait compte qu'il avait parlé par modestie, par égard au courage de ces soldats qui n'avaient pas son don pour les armes, mais qui étaient restés sur les murs de Trandling tout comme lui. Ce que d'autres auraient pris pour de la faiblesse, elle l'interprétait comme de la sensibilité. Son adoration pour lui n'en était que plus forte. Elle s'était prise à l'aimer. Et elle s'était prise à aimer l'homme qui était comme un fils pour Zeed, l'homme qu'elle avait failli tuer.

Elle s'était trompée sur ses intentions, comme elle s'était trompé sur les intentions du paladin blanc. Leur rencontre aurait pu être fatale. Sans Herbie Hancock, elle lui aurait tourné le dos, aurait continué sur une route aride, aigrie et perdue, qui les aurait mené à leur perte. Elle n'aurait pas réalisé que Palan et elle partageaient la même solitude. Qwineth sourit en pensant au magicien dégringandé, et se demanda brièvement comment le mage se débrouillait à la surface, face aux hordes de mort-vivants. Elle se demanda si Palan la voyait sourire.

Malgré son allure flamboyante et sa popularité, le seigneur guerrier était quelqu'un d'aussi sensible que Zeed. En l'un, elle voyait le reflet de l'autre. Les deux bersekers avaient compris son isolement, par bien des cotés semblable à leur ancienne vie, et essayé de la rapprocher des soldats qui chaque jour versaient leur sang pour leurs compagnons.

Grâce à Palan, elle avait compris que si la Danse demandait un détachement de soi, une concentration de tous les instants, elle n'exigeait pas l'abandon de tout sentiment. Un danseur de guerre ne devait pas être une machine à tuer dénuée d'émotions, mais un artiste qui maitrisait ses passions pour porter son art vers la perfection. Ses techniques avaient encore gagné en vivacité et en audace, et sa créativité était devenu le fil sur lequel elle valsait.

Les membres du Kraal étaient tombés sans même avoir pu saisir leur armes. En silence les trois guerriers et la nécromancienne s'étaient glissés dans la grande salle, dissimulés par la sorcellerie de la vassale d'Ogrimar. Dans une petite antichambre qui y débouchait, ils s'étaient débarrassés des soldats avant qu'ils n'aient pu réagir, et se précipitaient déjà vers la forme qui se tenait dressée devant le brasier verdâtre, à plus d'une centaine de pas à l'intérieur de la grotte gigantesque.

Dans l'immense cathédrale aux lueurs maladives, le tourbillon de flammes éructait les hurlements des créatures sur le Seuil, transportant avec lui les effluves nauséabondes de chairs gangrénées et pourries. Découpé par le feu, le profil s'était fait plus précis, l'ombre s'était faite humaine, et l'homme à la peau étirée, maltraitée par le temps et la sorcellerie, aux yeux brûlants comme des charbons, s'était retourné. Sur son torse nu, une gemme rouge pulsait au rythme sanglant d'un coeur qui avait depuis longtemps cessé de battre.

Tandis que le groupe s'élancait vers sa cible, les gardes postés sur le pentacle avaient bondi pour se regrouper autour du sorcier, et les prêtres habillés de noir avaient surgi d'une multitude de couloirs, accompagnés de leurs esclaves deux fois nés. Le rugissement des entités de cauchemar répondait au son d'un lugubre tambour, rappelant en hâte les patrouilles du labyrinthe auprès de leur maitre.

Alors qu'ils courraient à toute jambe, piétinant le sable de leurs solides bottes, convergeaient vers eux les redoutables guerriers en armure de nuit. Leur course interrompit la leur, le fracas des armes se répercuta sur les cristaux géants, laissant aux zombies et squelettes le temps de rejoindre la mêlée.

"- Pour la Vie! Pour Zeed!" cria Palan, et d'un mouvement violent pénétra la défense de son deuxième adversaire pour lui trancher le bras. Protégeant son dos, Qwineth avait tracé de ses jambes une arabesque sinueuse dans l'arène de verre, tout en repoussant les assauts de trois gardes noirs. L'index et le majeur à la pointe de son sabre, elle prit position au centre d'un idéogramme de la Danse.
"- La Terre appelle le Ciel, l'Eau répond au Feu!". Entrainant le premier guerrier dans son mouvement, elle pivota au sol pour balayer le second avant de transpercer le dernier alors qu'il tentait d'éviter la chute de son camarade.

Tessa était en difficulté. Elle avait tenu en respect un garde noir mais lorsque les squelettes avaient pris part au combat, elle s'était retrouvé avec plus d'ennemis qu'elle ne pouvait gérer. Pendant que les mains cliquetant se saisissaient de ses jambes, gênant ses mouvements, que les épées émoussées s'abattaient sur son armure, elle sut que la prochaine attaque de son adversaire aguerri ne lui laisserait aucune chance.

C'est alors que les charognes cessèrent leurs mouvements, figés dans des postures grotesques, en même temps que les gardes autour d'elle et d'Acyde se tenaient amorphes, paralysés, impuissants. La femme aux ailes noires avait soufflé dans ses mains, déclenchant une bourrasque dans l'Autre Monde, une tempête invisible qui n'avait aucun effet dans ce plan mais si terrible dans l'autre que les esprits avaient été arrachés à leur réceptacles, les âmes libérées du joug des rituels nécromantiques. Un instant désorientés, certains ectoplasmes revenaient à leur hôtes, mais beaucoup se retrouvaient éparpillés dans les limbes. De nombreux prêtres perdirent le contrôle de leurs mignons, qui se retournèrent contre eux ou s'écroulèrent ici et là. Le chaos avait rallié la bataille.

Le corps à corps attirait toujours plus de protagonistes, et si les armures de nuit tombaient il en venait d'avantage. Le sorcier, à une trentaine de mètres, observait le déchainement des forces provoqué par les nouveaux venus. Ainsi, le Berseker était mort. Ainsi, la prophétie était accomplie... Qui étaient ils donc, pour espérer le vaincre?
D'un geste, il indiqua aux deux entités de cauchemar qui planaient au dessus du combat de le débarrasser de ces futiles interrogations.

Quand la chimère s'abattit sur lui, le blessant de ses serres glaciales, Palan fut jeté au sol, esquivant presque l'attaque soudaine et mortelle. Qwineth l'avait fauché, et virevoltant autour de ses autres adversaires, les avaient propulsés entre lui et l'abomination. Elle restait concentrée, mais un mot s'échappa de ses lèvres serrées, trahissant son angoisse et l'urgence de la situation: "Palan".

Il comprit et essaya de se relever. Les griffes n'avaient pas laissé de trace sur son armure, mais il sentait le venin se déverser dans son sang, le poison se répandre dans son corps trop rapidement pour qu'il puisse paniquer. Il ne craignait pas la mort. Il voulait juste ne pas mourir.

Il savait.
Il savait que lui non plus n'était pas seul... Ses yeux, embués de larmes, observaient la femme-enfant qui se tenait au dessus de lui. Elle se battait avec férocité, elle le défendait au péril de sa propre vie.
Il n'était pas seul. Il ne voulait pas mourir.

Une réalisation amère se fit pourtant dans son esprit, étouffant son coeur.

Il comprit.
Il comprit que tout le monde, à la fin, mourait seul.

Par Dodgee MIP le 30/1/2003 à 23:48:25 (#3137941)

*Avance au milieu des morts vivants qui l'entourent, certains morts depuis des siècles, d'autres tout simplement mort par lassitude à force d'attendre la fin d'une saga déjà fort longue*

Eh oh on se réveille! La voilà la suite!! *grand sourire*

*immédiatement englouti sous une foule de cadavre en décomposition qui arrachent les feuillets du nouvel épisode*

Aaaaaaaaaaaaahhhhh

Par Eoadrielle le 30/1/2003 à 23:53:10 (#3137961)

*Rêve toujours d'avoir son RàT relié sur sa table de chevet.*:D

Pour le centième, on fait une impression à tirage limité ? :p

Par -Darksoul Zenox- le 31/1/2003 à 0:03:41 (#3138015)

Provient du message de Eoadrielle
*Rêve toujours d'avoir son RàT relié sur sa table de chevet.*:D


*Pareil* :amour:

Avec reliure en cuir...rhaaaaa :amour:

Par L'âme de Zeed le 31/1/2003 à 1:01:02 (#3138247)

*ce qui doit justifier que la série s'arrête à 99 ;)*

Les auteurs pensent qu'il y a encore beaucoup de boulot à fournir sur ces textes pour en faire quelque chose d'imprimable et de reliable.

Pour ceux qui veulent tout avoir il y a le site ouaibe du
RAT.

De plus il est probable qu'une version "compilée" sorte d'ici peu de temps mais ce ne sera jamais qu'un vaste copier/coller dans un fichier RTF que vous serez alors libre d'imprimer pour votre usage personnel. Petit à petit, les épisodes du commencement sont retouchés mais nous sommes peu nombreux et la tâche promet d'être longue pour que tout soit un jour peut-être digne de vos beaux yeux ;)

Xav aka Zeed qui vient de se prendre une épitaphe longue comme un épisode dans la tête... :)

Par Tealc Feals Galikea le 1/2/2003 à 21:21:17 (#3150556)

(jai raté les 94 premiers volets... :/ )

Par GrandPa'Mini le 1/2/2003 à 21:21:58 (#3150561)

Provient du message de Tealc Feals Galikea
(jai raté les 94 premiers volets... :/ )


LOL

Par Leoll le 1/2/2003 à 21:37:45 (#3150683)

:lit: :amour:

Par TraF =) le 2/2/2003 à 6:22:17 (#3152750)

:lit:

Par Elae le 2/2/2003 à 21:30:44 (#3157118)

UP!
:( J'veux la suite...:amour:

Merci les auteurs!!!!!!!!!!!!!!

Par L'âme de Zeed le 2/2/2003 à 23:12:03 (#3157617)

Merci de me remettre en tête qu'il faut que j'envoie l'épisode suivant en post-prod d'ici demain ;)

Par L'âme de Zeed le 7/2/2003 à 22:30:02 (#3193664)

Vous savez pourquoi je remonte ce post ?

Par Bardiel Wyld le 7/2/2003 à 22:36:04 (#3193691)

Provient du message de L'âme de Zeed
Vous savez pourquoi je remonte ce post ?
Je t'écoute.

Par L'âme de Zeed le 7/2/2003 à 22:40:23 (#3193710)

Ben comme j'ai pas envie de me manger un averto pour flood aggggggravé (sisi, avec 6 "g"), je l'ai remonté pour que vous puissiez le relire sans avoir à le chercher afin de vous remettre en mémoire le début d'un combat dont la suite est en train de se poster lentement mais sûrement sur le même forum.

Vala. Rien que pour vous, bande de p'tits veinards :p

Zeedouille qui serait bien embêté pour poster la fin s'il se faisait bannir entre-temps... :D

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