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Retour à Trandling - 94ème partie

Par Dodgee MIP le 4/1/2003 Ă  23:29:37 (#2946202)

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Dernières lueurs

-En arrière ! En arrière ! Repliez-vous !

Au-dessus de la clameur des combats, la voix de Treyan Karyl essayait de rassembler les troupes restantes. Sous les coups de bélier, la porte avait finalement cédé, le bois rendant l’âme dans un craquement sinistre. Bientôt, ce furent les premiers morts vivants qui pénétrèrent par l’ouverture, aussi promptement abattus par les défenseurs que remplacés par d’autres. Centimètres par centimètres, pas à pas, le fléau charognard s’était introduit dans la place forte. Incapables de tenir davantage la position, les hommes de l’ost avaient été contraints à la retraite. Le commandant Karyl avait alors sacrifié les dernières réserves d’huile pour embraser l’entrée, espérant gagner suffisamment de temps pour le repli des troupes dans le cœur de la ville.

Depuis, la situation était devenue chaotique. Au sud, les murailles étaient tombées également, et déjà les légions se déversaient dans la cité. Plusieurs groupes d’hommes s’étaient portés volontaires pour mener la guérilla dans les rues, se condamnant d’eux-mêmes à gagner du temps pour leurs compagnons. Tout en guidant les survivants vers l’ancienne tour qui surplombait la ville, Treyan pouvait entendre ça et là les échos des combats qui un à un se turent… A chaque combattant qui tombait, c’était un peu plus d’espoir qui sombrait sous le raz de marée de la non-vie. Il n’y avait plus de temps pour les larmes ou pour la peur, il n’y avait plus que cette formidable envie de vivre, coûte que coûte. Les derniers foyers d'espoir, les dernières braises étaient étouffées par les ténèbres.

La tour était un imposant bâtiment, taillée d’épais blocs de pierre qui avaient vu défiler les âges. La seule entrée était bloquée par une lourde porte à double-battant renforcé de métal, et les fenêtres situées en hauteur permettraient aux archers de faire feu sur n’importe quel assaillant. Mais même pareille bâtisse ne saurait tenir les morts en échec bien longtemps. Les hommes ne se faisaient plus guère d’illusion. Une cinquantaine d’hommes d’armes capables de se battre, autant de blessés, quatre prêtres du monastères de Tornheim et une demi douzaine d’archers, c’étaient là tous les hommes qui avaient réussi à retraiter. Au sommet de la tour, un mage du nom de Herbie Hancock livrait une terrible bataille face à la dracoliche. Comme cela leur semblait loin ! Les morts vivants se massaient déjà au pied de la tour. Les premiers coups résonnèrent contre la porte. Les mains squelettiques frappant de leurs phalanges, les armes se levant et se rabattant contre le métal. A l’intérieur, les hommes se tenaient prêts. Bientôt ce serait la fin.

L’attente… Enfin la porte céda, le dernier cri du métal et du bois sonnant comme une délivrance. Anxieux, trop anxieux, les hommes se jetèrent en avant pour repousser les premiers cadavres ambulants, les empêchant d’entrer, de prendre pied dans la tour. Avec courage, les combattants de l’ost essuyèrent vague après vague, se tenant en rang serré devant l’entrée. Devant la tour, les cadavres s’amoncelaient, lorsque les morts vivants cessèrent leurs assauts. Incrédule, Treyan Karyl s’interrogea sur la raison de cet arrêt, n’osant croire à un quelconque espoir. Sans bouger de leur position, les hommes se regardaient l’un l’autre. Ils étaient là, fatigués, épuisés par les combats, la peur leur tiraillant les entrailles et l’adrénaline leur prodiguant ces dernières forces. Ce fut alors que les prêtres se mirent à s’agiter, ressentant soudain la noirceur qui s’approchait et les noirs maléfices qui allaient s’abattre sur la bâtisse. Les armures noires rehaussées d’argent avançaient sur la tour. A leur tête, celui que l’on nommait Jailisir.

Ils chargèrent.

Le premier choc fut terrible, plusieurs hommes n’ayant pas eu le temps de se reprendre, de réagir face à l’assaut. Déjà les derniers hommes de l’ost reculaient, pressés par les armures noires qui irradiaient peur et terreur. Treyan Karyl sut à cet instant qu’il n’avait qu’un va-tout à jouer. Parant une nouvelle attaque, il se dégagea de son adversaire du moment pour se déplacer vers celui qui menait l’assaut, vers cette armure noire qui inspirait tant de crainte. Se débarrassant d’un adversaire d’un moulinet de sa lame noire, Jailisir se tourna pour faire face au fou qui venait le défier.

L’épée s’abattit, parée de justesse par le bouclier, faisant jaillir une gerbe d’étincelles. Treyan tenta une riposte, détendant son bras pour prendre de vitesse son adversaire, en vain. A nouveau l’épée noire heurta la lame, et Treyan se recula pour éviter une contre attaque. Ses yeux bleus semblaient rivés sur le heaume de son adversaire, comme pour deviner le regard sombre qui s’y cachait. Les premières passes d’armes achevées, les deux hommes avaient pu éprouver leur habilité. Toutefois, Treyan haletait déjà, éprouvé par les combats incessants, tandis que son adversaire ne montrait aucun signe de fatigue. Ses gestes se faisaient moins précis, et il devait se montrer plus vigilants que jamais pour ne pas laisser une opportunité à son adversaire. Encore une fois, les épées s’entrechoquèrent, une nouvelle attaque suivant la riposte, la parade. Aucun des deux hommes ne laissait un moment de répit à son homologue, et avec une hargne inhumaine, ils se jetaient tour à tour en avant pour tenter de trouver une faille. Alors que l’affrontement se prolongeait, Treyan pouvait sentir son adversaire s’impatienter. Malgré lui, la perspective qu’il puisse rivaliser avec un des plus redoutés gardes noirs le fit sourire.

Alors que le combat faisait rage, Treyan sentit soudain un étau le comprimer comme l’enserrant dans une gangue de froid. Reculant, se plaçant sur la défensive, il vit les prêtres noirs postés en retrait avant de comprendre. Voyant qu’il faiblissait, deux autres combattants s’étaient portés à ses cotés, empêchant Jailisir de profiter de sa faiblesse. Un geste qui leur fut fatal. Le premier ne vit pas partir le coup d’un garde noir qui avait suivi leur mouvement, tandis que le deuxième succomba à la lame noire sous les yeux de Treyan Karyl. Un instant plus tard, il se serait retrouvé dépourvu, mais heureusement pour lui, un prêtre avait vu le maléfice à l’œuvre, et bientôt une douce lumière enveloppa le corps du commandant de l’ost, tandis que les ténèbres s’éloignaient de lui. Un pas sur le coté, et la lame noire s’abattit dans le vide, sillon sombre qui ne trouvait sa proie. Pivotant instinctivement, Treyan s’était porté sur le coté de son adversaire, là où il avait deviné une blessure sous l’armure d’encre, et dans le même mouvement tournoyant, se baissa pour assener un terrible coup de côté. La lame heurta l’armure avec un bruit sinistre, arrachant un grognement chez Jailisir qui recula en titubant. La hache de Gohr l’avait heurté au même endroit, et bien que la magie noire lui évite normalement les désagréments habituels des blessures, le coup ne l’avait pas laissé indemne. Le regard noir n’était plus que haine, et loin de laisser le combattant de l’ost poursuivre, Jailisir choisit d’attaquer, malgré la douleur qui venait de se réveiller plus forte que jamais.

D’un geste rageur, il fit jaillir la lame noire en avant, tranchant l’air devant lui. Le bouclier se leva, déviant le coup à grand peine. Sans perdre de temps, Jailisir devait recommencer, laissant exploser sa colère alors que son adversaire s’accrochait à la vie. Retraitant sous les assauts, Treyan tentait tant bien que mal de résister, quand un dernier coup plus violent encore fractura l’écu qui le protégeait jusqu’à présent. Saisissant l’occasion, il abandonna le bouclier où s’était fichée l’épée sombre pour tenter une riposte. Poussant sur l’écu, il déséquilibra Jailisir avant de charger en avant l’épée la première. Alors que son adversaire reprenait son équilibre, la lame s’enfonça profondément dans l’armure. Jailisir jeta un regard hagard à la lame qui venait de le transpercer avant de relever des yeux chargés de hargne vers son adversaire. Il se força à lever son arme. Sans hésiter, Treyan empoigna sa lame à deux mains, l’enfonçant encore davantage dans le corps de son adversaire. Une dernière fois, leurs regards se croisèrent, avant que la main de Jailisir ne lâche l’épée noire, qui chuta au sol. L’armure noire s’affaissa, l’épée fichée dans le ventre.

Treyan Karyl recula lentement, surpris lui-même d’avoir survécu à l’affrontement. Devant lui, les gardes noirs affichaient un air surpris, un instant de stupeur en voyant leur meneur tomber. Derrière lui, une clameur nouvelle s’éleva, tandis que les hommes redoublaient d’ardeur au combat, essayant de profiter du battement provoqué par la mort du chef des gardes noirs. Devant pareille rage, les morts vivants refluèrent, battus, ébranlés. Les hommes de l’ost parvinrent à les repousser jusqu’aux portes, qu’ils refermèrent comme ils purent. Déjà certains s’affairaient à ramener des meubles et autres objets afin de réparer et consolider les battants. Un instant, ils auraient pu se croire victorieux en voyant l’ennemi battre en retraite. Mais aussitôt l’exaltation retombée, les regards devenaient plus sombres, plus durs, comme pour attester de la fatalité qui se dessinait chaque instant davantage.

Il ne restait qu’une poignée d’hommes en état de se battre, un seul prêtre d’Artherk avait survécu, et la plupart des hommes blessés ne pouvaient même plus lever leur arme. Lorsque les morts vivants reviendraient, ce serait la fin.

Par Elae le 5/1/2003 Ă  17:29:10 (#2950522)

UUUUP

Par L'âme de Zeed le 6/1/2003 à 10:44:53 (#2955017)

Le 94... le 94... je me rappelle pas l'avoir remonté celui-ci... hmm allons, au travail !

*Attache une corde spectrale autour du post et peine comme un damné pour le remonter*

L'âme de Zeed.
Paladin défunt avant d'être déchu.

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