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Futur inconditionnel

Par Vrittis le 16/12/2002 à 11:30:38 (#2800911)

Vrittis ouvrit ses yeux gris pour la première fois dans ce monde, les referma à cause de la lumière, et se mit à pleurer...

Ce n'était pas une naissance habituelle. Y manquait l'affairement de la sage femme, la claque sèche qui précède les hurlements, la satisfaction épuisée de la mère, serrant contre elle son nouveau né.
Lui avait été précipité par la destruction vers ce monde subtilement différent, y était rentré poussé par ce désir de survie qui l'avait retenu au bord du gouffre de sa folie... Pendant tout ce temps...

Dix ans auparavant, il s'était échappé des rèves de Harn, contemplant pour la deuxième fois la destruction d'un monde, pour la deuxième fois flottant pendant ce qui lui avait semblé une éternité... Il y a dix ans, il avait contemplé le non-temps une fois de plus, et était réapparu dans ce nouveau monde, serrant toujours contre lui une sphère qu'il n'arrivait plus à briser...


Il rouvrit les yeux et bougea la tête afin que le rayon de soleil se contente de caresser l'oreiller. Une odeur plaisante se répandait dans la chambre. Il se leva et alla se planter nu devant le miroir. Un corps frippé par les privations, les mutilations qui avaient suivi ces années de folie. Des yeux grisatres qui ne pétillaient plus que de joie, et non sous l'effet de la rage... Des cheveux roux veinés de blanc, un des prix les plus visibles pris pour le spectacle de deux mondes qui mourraient.
Il sourit, et s'amusa à contracter des muscles qui n'existaient plus vraiment. Les guerres continuelles n'avaient pas lieu ici. Oh il viendrait bien un moment ou cela arriverait, mais pour l'instant il savourait la paix. Il s'habilla rapidement, et ouvrit la porte de la chambre.

Les premières servantes qu'il croisa étaient fort affairées. Leurs employeurs les envoyaient faire du bon travail, pour le bien de la communauté, et elle ne ménageaient pas leurs forces...
Puis il arriva dans la cuisine, ou il interpella le cuisinier: "Avez vous vu ma femme aujourd'hui, Benost?
- Pour sur non, monsieur, vous savez comment elle est.
- Encore disparue sans se nourrir, sans doute pour une "affaire importante" " ricana Vrittis, imitant un air affairé. Le cuisinier rit avec lui et regarda alentours. "Je peux vous proposer du pain et du lard, c'est tout. Tout le reste a été rangé pour ce soir. Ce midi ce sera un potage simple, comme ça tout le monde aurra faim pour la fète de ce soir...
- Ce sera très bien. Très très bien... " répondit Vrittis en s'emparant des victuailles que lui proposait Benost...

Il sortit des communs du Temple, salua un des jardiniers et partit vers la place Hen'frynya. Tout en machant, il remuait des pensées légères. Les gens le saluaient souvent, en raison de son statut de compagnon de la Prétresse. Et les jeunes hommes étaient fort empressés de plaire au père d'une des plus belles filles de la ville...

Mekere et Miya, femmes pour lesquelles il avait tissé ce moyen de voyage entre les mondes, pour lesquelles il avait sacrifié tant de son esprit. Aujourd'hui encore il se savait un peu simple par rapport à ce qu'il avait été. Son niveau avait culminé dans sa folie, quelques temps après son arrivée dans ce monde. Il se souvenait avoir pris le contrôle de tout le royaume des rèves... personne n'avait révé avant un mois...
Toute cette force avait été modelée en arme contre cette graine renfermant deux vies... puis le noir alors que la graine se brisait, détruisant une partie de ses connections mentales...

Il arriva sur la place et s'assit. Son retour à la conscience avait été lent. Trois années avant de pouvoir se débrouiller seul pour manger. Cinq années avant ses premiers mots. Sept années avant de se souvenir qui il était. Neuf années avant que la mémoire revienne totalement... Il n'était plus que l'ombre de lui même. Ses pouvoirs... disons que ses pouvoirs avaient disparu... Plus jamais il ne risquerait de les utiliser. Trop dangereux. Trop risqué...

Mais dans ce monde, nul besoin de pouvoirs. Tout allait bien... il sourit au soleil... nulle besoin d'une fin à la Vrittis ici... après tout, être heureux avait du bon parfois. Une femme qui réussit dans son ordre religieux, une fille qui s'apprète à travailler sous l'apprentissage de sa mère... la vie serait belle...
Il fronça les sourcils en voyant s'approcher au loin deux personnes appartenant à une des familles les plus cul-bénies de la ville... et disparut au regard... le couple passa devant le banc, et tourna au coin d'un rue.
Vrittis réapparut.
Ne plus jamais utiliser ces pouvoirs se sermonna t'il...



L'homme s'étire sur le banc et semble clignoter un peu, devenir plus transparent et revenir à la normale... mais ce n'est que votre regard qui est fatigué sans doute... Après tout les illusions n'existent pas...

Par Mekere le 16/12/2002 à 12:31:40 (#2801663)

- Miya? ma chérie dépèche toi, ton père nous attend!
- oui maman j'arrive

Je regarde en souriant ma fille courir vers moi, les bras chargés de fleurs, ce n'est plus une enfant, pas encore une adulte mais je suis fiere d'elle, ses cheveux semblent briller de mille flamme sous le soleil, ses yeux gris petillent de malice. Elle est ma fierté, ma joie. je lui tend a main

- maman tu crois que papa aimera ces fleurs?
- ho mais bien sur! il va les adorer, aller hatons nous d'aller lui montrer ce magnifique bouquet

MA fille me raconte gaiment sa journée, elle est si pleine de vie, elle semble danser plus que marcher, Sélène lui a accordée l'agilité, la légereté, la discretion. C'est une enfant bénie des dieux, je souris mais ne peut m'empecher de penser a Arcken, a Subota... ils me manquent, c'etait mes enfants aussi

- maman maman papa est la bas!

Je sens sa main se detacher de la mienne et je la vois courir, ma vue n'est plus ce qu'elle etait, mais je la vois arriver vers son père, je la vois se faire soulever de terre et je l'entend rire, je m'approche, ralentissant mes pas pour mieux profiter du spectacle, Vrittis... mon coeur se serre toujours en le voyant, cet homme que j'ai toujours aimé, malgré ses abscences, malgré sa folie, malgré tout. Je l'aime, voila tout ce qui compte, et etre avec lui suffit a mon bonheur. Je souris en voyant Vrittis couvert des fleurs que Miya lui a apporté, il me regarde, me souris, et alors que Miya partait chercher un vase pour y recueillir ses fleurs, je profite de cet instant de bonheur supreme. Je me refugie dans les bras de celui que j'aime, et nos levres se rejoignent en un baiser

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