L'empire des ténèbres II : Le retour du paladin, ou au delà de la porte du tonnerre

Par Daevel Galliano le 24/10/2002 à 6:25:19 (#2394717)

Cest donc là bas, loin à lest que ma jeunesse devait me mener à ce que je suis aujourdhui.
Je grandis dans une quiétude démunie et loin de la tourmente de mes origines, à lombre paisible de la porte du tonnerre

Javais été recueilli par cet Hermite à la longue barbe et au sourire chaleureux qui mavait trouvé près du palais du sultan. Ignorant son nom, je lappelais simplement « maître » jusquau jour où nous dûmes nous séparer.
Je men souviens encore comme dune journée que le soleil journalier navait pas suffit à réchauffer.
Mais avant cela, voilà que je rencontrai cet étrange voyageur, ce vieil homme à la stature robuste qui se présenta comme Garold Astrobald. Il moffrit tout dabord un repas et quelques pièces dor, puis mavoua quil me cherchait. Je ne sais trop comment, il me suivait, et manifestait pour mon devenir lintérêt le plus vif
Il se mit à retranscrire la moindre de mes aventures, de mes rencontres galantes au clair de lune avec quelques courtisanes du palais que javais réussi à piéger lespace dun soir, de mon regard si exotique au leur
Il savait cependant faire preuve dune discrétion et dun respect absolu, si bien que je ne le remarquais quelque fois plus.

Jai consigné ici les récits quil a bien voulu me communiquer, malgré son goût prononcé pour le secret

Voilà dix années que Daevel sétait échoué sur les plages du sultanat, vêtu de loques et mystérieusement épargné par les monstres marins autant que par la tempête.
Il était fort, désormais, bien que de taille modeste. Son regard ténébreux reflétait la passion qui lanimait, et il était devenu puissant et rapide. Il rasait régulièrement son crâne, arborant au grand public méfiant les tatouages dont lui-même ignorait la signification, et qui parcourait néanmoins son corps bronzé. Nous étions dans une époque de prospérité, et le Sultan Abdul III, un seigneur éclairé des mystères de tous les savoirs, sentourait des plus grands savants du monde connus. On considérait Daevel comme un de ces excentriques venus des contrées barbares, rien de plus. La poésie avait remplacé les combats et on ne connaissait la guerre que par les récits fantastiques des bardes. Bien que mendiant la plupart du temps, il vécu loin de la faim et du besoin. On ne connaissait pas le froid dans cette contrée généreuse. Quant au jeune elfe noir, un sourire et une révérence lui ouvraient les portes des tavernes aussi bien que des maisons de plaisir. Il sadonna à toutes les joies que la jeunesse se plaît à explorer. Insatiable, il passait de longues heures à la bibliothèque de la cité, et de longue nuit à aimer et à rêver.

Il rencontra plus tard le chef de lordre dAjimurad, le nom quon donnait là bas au dieu des justes et de ceux qui vivent dans la lumière de la vérité. Il apprit beaucoup de lui, si bien quil devinrent disciple et maître, mais plus encore, deux amis.

Cest ainsi que Daevel grandit dans un bonheur sans failles, qui lamena sur le chemin de lordre et de la justice. Ce bonheur navait pour seul prix que loubli de ses origines

Jusquau jour de son départ. Celui où il repartit affronter les démons quil avait laissés aux côtes barbares dAlthéa. Je me souviens de ce jour.
Daevel, vêtu comme à son habitude dune tunique sans manche et accompagné de son cimeterre, souriait avec mélancolie à son maître.

-« Que me demandez-vous là, mon maître, mon ami ? Que je laisse cette terre que jaime pour me plonger dans le chaos dune autre, arriérée, dont vous prétendez quelle me vit naître ? »

Le maître était fatigué, affalé sur sa simple couche de paille.

-« Il est temps pour toi de faire ce quun paladin doit faire, mon enfant. Trouve tes ténèbres et affronte les Tu ne peux ignorer ce que tu es l héritage des elfes sombres et des Galliano la promesse de lalbinos »

Il sétait fait sombre. Daevel naimait pas ça. Le chagrin pouvait se lire sur son visage dune beauté dure et adolescente tout à la fois. Ce nom, Galliano, résonnait en lui comme un appel muet, venant dau-delà des mers. Quant à lalbinos, il ignorait de qui il sagissait. Mais le maître semblait savoir. Comme toujours, tout était clair, tout était limpide et écrit pour lui.

-« Vous avez tant à mapprendre encore, apprenez-moi lamour de notre dieu, et celui des hommes. Vous ne pouvez me demander de vous laissez ainsi et de repartir vers les rivages brumeux dune terre ravagée par la guerre et la folie.. »

Le maître se releva dun bond, soudainement et étrangement enthousiaste.

-« Je le dois, mon enfant ! Peu importe le nom que lon donne à notre dieu Ajimurad ou Artherk là doù tu viens. Il est la seule vérité, et je mourrai pour lui sans ciller. Tu es paladin, désormais, et tu dois porter la lumière là où elle ne brille plus. Ton passé tappelle. »

Daevel tenta darticuler quelque chose, mais un simple gémissement séchappa de sa bouche, rappelant avec une clarté presque incongrue quil nétait encore quun enfant. Il se retint de verser les larmes dont son maître lui avait enseigné quelles étaient le signe de la défaite et de limpuissance.

-« Mais maître »

-« Silence, mon enfant. Tu dois savoir que je taime. Et je taimerai toujours. Comme mon fils et mon disciple. Mais tu as un père qui tattend, là bas. De plus tu ne peux plus rien pour moi. Il est trop tard. Mes frères sauront bien vaincre le mal qui ronge nos terres, car il nest rien comparé à celui qui habite les tiennes. »

Une larme roula le long de la joue de Daevel. Le maître esquissa un sourire attendri en posant une de ses mains brunes sur la joue de son élève. Il lui pardonna sa faiblesse, car il navait jamais connu le malheur.

-« De plus, mon fils, le sultan a promis de faire couper la tête, depuis quil a appris pour toi et sa fille »

-« Ce nétait pas la tête »

-« Les mains, alors ? »

-« Non, cétait plus bas.»

Le maître éclata dun rire généreux. La bouche de Daevel se déforma en un sourire mal assuré, troublé de larmes. Puis, trahissant mal son propre émoi, le maître le prit dans ses bras, à travers les barreaux de fer de sa cellule.

-« Allez va à présent. Et ne crains pas pour moi, je mourrai pour la vérité. Tu ne dois jamais cesser de croire que jai fait la justice, et que jai forcé à aimer ceux qui nen étaient pas capables. Nécoute pas ce quils te diront, et va maintenant, au-delà des mers suis Garold vers ton passéforce les à aimer. »
Daevel hurla de douleur lorsque les gardiens vinrent larracher aux barreaux de la cellule. Cétait l'heure de lexécution. Après tout, le maître avait écrasé la tête dun membre de la famille du sultan et seul Daevel pouvait témoigner quil était un fidèle des ombres
Il se débattit, envoyant un geôlier pourtant bien plus imposant que lui sécraser contre un mur. Mais la lutte était inégale. On le raccompagna fermement jusquaux portes du tonnerre, où je tentai en vain de faire sécher ses larmes.

Il croisa une dernière fois le regard de la fille du sultan. Esquivant les gardes du corps, il lui glissa un mot à loreille, exceptionnellement dépourvu de son éternel sourire. Elle lui adressa un signe plein despoir. Elle savait quil reviendrait au pays de la porte du tonnerre. Il le ferait pour elle, et victorieux.

Il prit le bateau, le soir même. Il vogua sur les eaux sombres, le vent emportant ses larmes à lécume amère.
Il les forcerait à aimer.
Car c'était la voie du juste. Celle du paladin.

Daevel Galliano

Ah c'était quelque chose, Indiana Jones :D

Par Caithness Galliano le 24/10/2002 à 15:25:37 (#2397643)

La dernière fois qu'elle avait vu son neveu, il n'était encore qu'un enfant.
Elle se rappellera toujours son air effaré qu'il avait, pleurant sur une tombe au cimetière.
Et encore plus la frayeur qu'elle pouvait lui causer à sa simple vue.

Il devait être un jeune homme maintenant, fort et droit comme son père.
Enfin, en espérant qu'il ait su prendre de lui.
S'il devait revenir et que son père ne serait pas là pour lui, du moins sa tante tenterait de l'aider, seulement s'il le veut bien.

Par Castor tout-terrain! le 24/10/2002 à 15:27:29 (#2397655)

!!! Je pensait pas le revoir lui! :eek:

Davaveeeeel!! Bavouilllle!! :)

:lit:

content de voir qu'il est toujorus la :p

Par Balkis Legend le 26/10/2002 à 20:54:09 (#2413908)

Dire que je n'ai jamais pu le rencontrer et que je le rencontrerai probablement jamais....