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LCDI - IV - Spirale infernale

Par Delorfilia le 13/10/2002 à 12:04:06 (#2326908)

Assise sur un banc de bois, menottée, un garde impérial de chaque côté, j’attendais mon tour pour entrer en scène. Au bout du corridor, la porte dont je n' arrive pas à détacher les yeux, celle qui mène à la salle d'audience de la cour d'assises. Je dois bien l'avouer, j'ai peur, je donnerais n'importe quoi pour être ailleurs avec elle.

L'un des deux gardes, sympathique, presque paternel, m'a expliqué comment les choses se passeraient. Je veux bien rendre des comptes, mais comment leur expliquer tout ça ? C'est un engrenage dans lequel je suis tombée toute entière, une suite de hasards, une passion subite. Tout s'est passé si vite, en quelques jours à peine. En me remémorant les faits, j'ai du mal à m'y reconnaître. Pourtant, c’était bien moi. Il faut croire que j' étais folle, ou ensorcelée.

Elle était d'une beauté exceptionnelle. Pas simplement belle, comme toutes ces femmes aux traits réguliers et à la silhouette harmonieuse. Non, elle, elle était tout simplement exquise. On s’est rencontrés sur une plage, un matin d’août. Je me souviens du choc que j'ai ressenti quand je l'ai vue. Un éblouissement. Aujourd'hui encore, j'ai l'impression de l'avoir toujours connue, ou plutôt de n' avoir vécu que dans l' attente de notre rencontre.

J'étais arrivée la veille, et m'étais rendu à la plage dès le matin, bien décidée à ne pas perdre une miette de mes vacances. Je lézardais sur ma serviette, un coude sur les yeux pour me protéger du soleil, l’autre main caressant le sable tiède, quand une ombre passa devant moi. Mon instinct me dicta d'ouvrir les yeux, et mon visage roula pour suivre la naïade qui longeait la grève. Auréolée par le soleil pâle, elle m'apparut comme une déesse. Une cascade de cheveux blonds tombait mollement sur ses reins cambrés. Un corps lisse et doré qui ondulait gracieusement, à peine couvert par un petit maillot de bain deux pièces.

Cette femme qui passait, qui s’éloignait, était la femme de ma vie. Celle pour laquelle je me damnerais. Je ne croyais pas si bien dire. Mais, même si à l'époque j'avais su jusqu'où cette rencontre allait me mener, je ne crois pas que j'aurais été assez forte pour résister à la tentation. Ebahie, soufflée, terrassée, je restai étendue sur ma serviette. Mes dix dernières années de séductrice assidue et triomphante s’étaient effacées de ma mémoire. Je n'étais plus que désir et timidité. En regardant la mince silhouette s’évanouir au loin, je songeai que, sans elle, j' avais raté ma vie. Il fallait que je la revoie, que je lui parle. Comment la convaincre que je rêvais d'elle depuis toujours, comment l'obliger à m'aimer ?

Subitement, l'angoisse me serra le cœur, je retrouvai la détresse sourde et irraisonnée des nuits de solitude. Je fermai à nouveau les yeux, tentant de reprendre le fil de mes pensées, interrompues en vain. J'ouvris mon livre. Quelques minutes plus tard, je pliai mes affaires et rentrai à l'auberge. J'avais perdu le goût du soleil et du farniente sur le sable. Déjà, je ne pensais plus qu'à elle.

Je n' attendis pas longtemps avant de la revoir. La nuit suivante, alors que j' étais sur le point
de me coucher, elle frappait à ma porte. Toujours aussi légèrement vêtue, n'ayant pour couvrir son corps que sa chevelure ébouriffée et un drap de l’auberge dans lequel elle s’était enroulée. Je n'eus pas le temps de m'étonner, elle s’était déjà ruée dans la chambre. Le dos contre la porte, les mains crispées sur le drap froissé, elle murmura :


- Je vous en prie, laissez-moi rester quelques minutes, je ne vous dérangerai pas longtemps. Et surtout, ne dites à personne que je suis là, si on frappe.

Sa voix se brisa, elle tremblait de peur. Refoulant ma surprise, je ramassai ma robe de chambre et lui en couvris les épaules.

- Calmez-vous, vous ne risquez rien ici. Venez vous asseoir, vous allez m'expliquer.

N'osant lui proposer mon lit, je débarrassai l'unique fauteuil de la petite chambre de mes vêtements, et la fit asseoir. A travers l’étoffe de la robe, je sentais ses bras frémir. Elle était terrorisée. Je m'agenouillai devant elle, une main sur chaque accoudoir.

- Qu' est -ce qui se passe ?

- Parlez plus bas, il pourrait nous entendre. Il est capable d' écouter derrière chaque porte
jusqu'à ce qu'il m'ait retrouvée.

- Qui?

- Mon mari.

J'avisai l' anneau qui brillait à sa main, et cette nouvelle ne me déconcerta même pas. A cette minute, et pour les jours qui allaient suivre, je n'avais plus qu'un but dans ma vie: la protéger. Elle eut un frisson, serrant spasmodiquement les pans de la robe autour d'elle. Une larme glissa sur sa joue. Je l'essuyai du bout des doigts.

- Tant que vous êtes avec moi, vous ne risquez rien, dis-je de ma voix la plus tranquille.

Elle écarta la mèche bouclée qui tombait sur son visage, plongea ses yeux verts au fond des miens, et m' adressa un sourire timide qui creusa ses joues de fossettes. Il n' en fallait pas plus pour me faire chavirer. Elle passa la nuit avec moi. Je m'étais retournée, le temps qu'elle laisse tomber son drap pour passer une robe de nuit au préalablement prêtée, et durant ces quelques secondes, mon cœur battit furieusement la chamade. Elle se laissa convaincre de prendre mon lit. Je lui donnai un oreiller et m' installai de l’autre côté.

Elle parla peu, juste assez pour me tracer un tableau succinct de la situation. Elle avait peur de son mari. Il s’énervait vite et avait le coup de poing facile, particulièrement quand il avait bu. Un bréhanite comme les autres. Ce soir, après un dîner bien arrosé, ils s’étaient disputés. La dernière fois qu'elle l'avait vu dans cet état, il lui avait infligé un tel traitement qu'elle avait dû être alitée trois jours. Révoltée, je l’avais écoutée raconter cela de sa voix douce, en faisant de mon mieux pour cacher ma colère.


- Ça ira mieux demain, m'assura-t-elle comme pour me consoler, ou plutôt pour se rassurer elle-même. Il n'est pas méchant quand il est à jeun. Il faut juste laisser passer le gros de la tempête.

Elle ferma les yeux et je pus admirer à loisir son visage parfait, magnifique et fragile à la fois. Je m’enivrai de ses joues rondes, de ses longs cils soyeux frôlant le velouté de ses pommettes. Ses lèvres charnues s’entrouvrirent, sa respiration devint plus profonde.

- Comment vous appelez-vous ? murmurai-je juste avant qu' elle ne s’endorme.

- Valentine.

C'était un prénom à son image, gracieux et tendre, doux comme une promesse. Je la regardai longtemps, fasciné par sa respiration légère qui soulevait le drap, par sa main fine ouverte en étoile de mer, par ses cheveux d'or ondulant sur l'oreiller. Qu'une brute épaisse ose s'en prendre à tant de beauté, tant de grâce, me soulevait le cœur. Si, à ce moment-là, elle m'avait demandé de traverser le couloir et de supprimer son bourreau, par Sélène, je l’aurais certainement fait. Plus rien ne comptait qu'elle, sa sécurité, son bonheur. En souhaitant de toutes mes forces qu’elle le trouve avec moi. Juste un mot de sa part.

L' aube irisa le ciel, le parfum des fleurs pénétra lentement la chambre par la fenêtre ouverte, je m'endormis enfin. Je m'éveillai dans la matinée. Le lit était vide, seul un léger creux marquait la place que son corps avait occupé. Un bruit d' eau me parvenait de la salle de bains. Je frappai trois coups légers puis, n'entendant aucune réponse, j'entrouvris la porte. Elle faisait une brève toilette, sa chevelure relevée en un chignon fixé par un de mes crayons. Elle ne m’avait pas entendu. Je ne pus m'empêcher de caresser son corps des yeux, quelques instants à peine, puis refermai la porte sans bruit.


- Vous voulez déjeuner ? demandai-je lorsqu'elle reparut.

- Non, merci. Il faut que je retourne dans notre chambre, S'il est déjà debout il va s'inquiéter.

- Vous êtes sûre que ça va aller ?

- Oui, ne vous en faites pas.

Elle s’assit au bord du lit, sa cuisse nue frôlant la mienne. De son chignon s’échappaient quelques mèches mouillées.

- Je vous remercie, dit-elle en baissant les yeux. C'est une situation très gênante. Mais vous avez été parfaite. J'aurais aimé qu'on se rencontre dans d'autres circonstances.

Je me levai pour cacher mon trouble. Ma gorge était bizarrement nouée.

- Il faut trouver quelque chose de décent à vous mettre sur le dos, vous ne pouvez pas sortir comme ça.

- Oh non, surtout pas ! Je vais repartir comme je suis venue, dans mon drap, répondit-elle en esquissant un sourire gêné.

Mais ses fossettes disparurent aussitôt, lorsqu'elle dut m'expliquer.

- Si je rentre avec des vêtements, il va devenir fou. Je lui dirai que j' ai passé la nuit dans un couloir ou dans un placard à balais, il n'a pas besoin d'en savoir plus. Il s'en voudra, s'excusera, et tout ira bien.

C'est ainsi qu'elle repartit, nue sous son drap blanc, avec le même visage anxieux que la veille. Tant de résignation et de douleur me mirent hors de moi, mais que pouvais-je y faire ? I1s occupaient une chambre à deux portes de la mienne, à côté de l’escalier. Chaque fois que je passais devant mon estomac se nouait. Oubliés la plage, le sable et le repos, oubliées les jolies filles sur le port. A dater de ce jour, je pris tous mes repas à l’auberge, et passai mes après-midi assis à la terrasse, un livre à la main, à les guetter. Je n'allais à la plage que lorsque j’avais vu Valentine descendre avec son sac en raphia et son paréo. Elle était mon unique préoccupation. Ma vie avait basculé. Irrémédiablement.

A mon grand dam, je ne la croisai jamais seule. Toujours, à son bras, cette espèce de force de la nature qu' était son mari, un grand blond aux cheveux coupés en brosse, aux épaules larges. Il était généralement souriant, détendu, mais ses mâchoires larges lui donnaient en permanence un air féroce. Et moi qui savais de quoi il retournait, je ne me laissai pas prendre à l'image de petit couple tranquille qu'ils affichaient, même si Valentine donnait le change avec brio. Je le haïssais.

Enfin, deux jours plus tard, je la vis seule, étendue sur la plage, lisant un roman à l’ombre d'un rocher. Je me laissai tomber à côté d'elle dans le sable.


- Vanessa !

La joie avec laquelle elle prononça mon prénom me combla. Mais, immédiatement, elle jeta des regards inquiets autour de nous.

- On ne fait que discuter, il n 'y a rien de mal à ça. Comment ça s'est passé, après la nuit où vous avez dormie dans ma chambre ?

- Bien. Il culpabilise toujours, les lendemains de fête. Il n 'y a pas eu de problème depuis.

Cette dernière phrase me blessa comme si un couteau me remuait les entrailles. Je ne sus que répondre.

- Ecoutez, me dit-elle vivement, nous ne pourrons rester seule bien longtemps ici. Mais on peut se voir en fin d'après-midi. Je lui dirai que je vais me promener en ville, il a horreur de ça. Je m’arrange pour sortir seule, et on se retrouvera là-bas, d'accord ?

Elle attendait ma réponse, lèvres entrouvertes, yeux brillants. Comment ne pas accepter une
telle proposition ?

Notre rendez-vous ne dura qu'une heure, mais ce fut la plus belle heure de ma vie. Elle me rejoignit à la taverne de la place, pimpante dans une robe blanche à petites fleurs pâles. Après que nous eûmes mangé à deux une énorme glace, nous partîmes visiter le centre-ville. Il n'y avait pas grand-chose à voir, mais peu importe, nous étions heureuses. Elle avait glissé son bras sous le mien et se laissait guider. Elle était radieuse. J'avais l'impression qu' enfin elle se laissait aller, sans arrière-pensée, sans appréhension. Je pris sa main, délicatement. Je faillis lui dire que je l'aimais. Nos yeux se cherchèrent, et il ne fut plus nécessaire de parler. Nous nous étions compris.

Mais l’heure passa en un éclair, et il fallut rentrer. Je repris ma place à la terrasse de l'hôtel, un livre et un verre près de moi. Elle arriva quelques minutes plus tard. Elle monta les marches prestement, ralentit en passant à ma hauteur. Elle frôla mon épaule, je respirai son parfum. Pas un clin d'œil, pas un sourire, elle avait trop peur. Mais j'avais lu dans ses yeux qu'elle m'aimait. Et j'étais la plus heureuse des femmes.

Bien sûr, aujourd'hui, tout le monde s'accorde à dire qu'elle m'a manipulée, que je n'ai été qu'un jouet entre ses mains. Pour le reste du monde, c’est une certitude, les événements l'ont prouvé. Mais personne ne m'enlèvera l'idée qu'elle m'aimait, au moins un peu. Il s'est réellement passé quelque chose entre nous, un coup de foudre, une magie qui n'arrivent qu'une fois dans une vie.

Ce même soir ils sortirent. Je les vis rentrer plusieurs heures plus tard alors que j'étais accoudé à la fenêtre de ma chambre. Il marchait d'un pas plus lourd que d'ordinaire, s'appuyant sur elle, un bras passé autour de ses épaules. Pas réellement saoul, mais suffisamment éméché. Valentine, le visage sérieux, tentait de lui faire accélérer le pas. Elle était pressée, non pas de se retrouver seule avec lui, mais de cacher sa honte. J'eus mal pour elle. Quand on gratta discrètement à ma porte tard dans la nuit, j'ouvris aussitôt, et la prit dans mes bras avant même qu'elle ait eu le temps de parler. J'avais espéré cet instant depuis leur retour, désirant plus que tout la voir enfin avec moi. Je la serrai contre moi, caressai ses cheveux, mais elle me repoussa. Je remarquai alors son visage hagard, le désordre de ses cheveux, la bretelle arrachée de la petite robe blanche.


- Ce n'est pas grave, dit-elle aussitôt.

Je l'obligeai à s'asseoir, à me montrer où elle était blessée. Un bleu au-dessus du sourcil, une épaule écorchée. Et, pire que tout, la peur dansant au fond de ses yeux. Je vis rouge. Mais elle se mit soudain à pleurer, et ma colère retomba aussitôt. Elle se serrait éperdument contre moi.

- Il n'est pas toujours comme ça, vous savez. Parfois, tout va bien pendant des mois. Il a
essayé d' arrêter de boire, il fait des efforts, mais il n'y arrive pas toujours. C'est dur pour lui,

- Vous plaisantez ? S'il se comporte ainsi avec vous, c'est qu'il ne vous aime pas.

Je l'obligeai à me regarder.

- Je sais que vous l'aimez, continuai-je, mais il ne vous rendra jamais heureuse. Toute votre
vie vous aurez peur de lui, de ses colères imprévisibles. Toute votre vie vous redouterez le geste de trop, celui qui sépare une scène de ménage d'un crime passionnel. Ça me désespère de vous voir vous sacrifier ainsi pour cette brute.

- Vous avez pitié de moi ?

Elle baissa la tête, comme honteuse. Je réalisai ma maladresse, et la pris tendrement contre moi. Je lui parlai doucement, la consolai comme une enfant. Elle passa la nuit avec moi, et ce fut purement merveilleux.

En me quittant au petit matin, elle me donna rendez-vous pour le soir même. J'étais folle de joie. Rien d'autre ne m'intéressait qu'elle, l'avenir n'existait plus au-delà de notre prochaine rencontre. Au point de rendez-vous, je l'attendis durant d'interminables minutes, me rongeant les sangs au fur et à mesure que le temps passait. Au bout d'une demi-heure je rentrai rapidement à l’auberge. Après avoir parcouru tous les couloirs dans l'espoir de l'apercevoir, je montai à ma chambre. J’entendis ses cris. Ils se disputaient violemment. En un éclair je revis son visage, la plaie qui marquait son épaule menue. Je me ruai dans ma chambre, fouillai ma besace et en sortis enfin ma dague. Un long poignard effilé qui me venait de mon père. Je retournai dans le couloir et ouvris leur porte à la volée. Valentine était debout, dos au mur, son mari campé devant elle. Il se retourna en m'entendant, et son visage furieux se décomposa soudain. Je le regardai quelques instants, n'en croyant pas mes yeux. Le tyran surpris en pleine scène par un étranger avait honte de son comportement, preuve pour moi qu'il savait parfaitement qu'il n'était qu'un salaud. Il me dit d 'un ton mal assuré :


- C'est bon, on va faire moins de bruit, allez-vous-en maintenant.

Je crevais de rage et de mépris. Je me jetai sur lui et le ceinturai. La colère dut décupler mes forces, car, bien que l’homme fit une bonne trentaine de kilos de plus que moi, je le mis à terre sans peine. Après un bref échange de coups de poings, je parvins à m'asseoir sur sa poitrine et le poignardai.

Chaque fois que j'y repense, j'en frissonne de dégoût. Pourtant je l'ai fait, et sur l'instant j'y trouvai presque du plaisir. Il hurla, puis gémit un ton plus bas. Lorsque sa voix ne fut plus qu'un faible râle, je sus que j'étais arrivé au point de non-retour dès lors que son cœur cessa enfin de battre. C'est alors que deux employés de l’auberge, alertés par les cris terrifiés de Valentine, me saisirent par les bras et m’obligèrent à le lâcher…

La porte s'ouvre, un uniforme apparaît. Mes cerbères se lèvent aussitôt, me prennent par le bras pour que j' en fasse autant. Mes jambes flagellent, le couloir me semble interminable. Elle sera là, j' en suis sûre, et malgré ma peur, je suis heureux. J'entre dans la salle d'audience, je la cherche des yeux. Je trouve son regard, et elle ne baisse pas les yeux.

Après le meurtre, ils ont dit qu'elle s'était servie de moi. Que rien ne prouvait que son mari la maltraitait, qu'il dormait paisiblement les nuits où elle m'avait rejoint dans ma chambre. Mais les charges réunies contre elle n' étaient pas suffisantes pour l'inculper. D'autant plus que je refusais de témoigner contre elle. Jamais elle ne m'avait incité à quoi que ce soit à l'encontre de son mari. J'étais la seule responsable.

Je me tiens fasse au juge. Est-ce la tendresse qui fait briller ses yeux ainsi ? Ou est-elle venue voir l’acte final de sa machination ? Je penche pour la première hypothèse, mais je ne suis pas objective. Je ne peux m'empêcher de revenir en arrière, à cette unique nuit d'amour où je l'ai tenue entre mes bras. Je revois son corps tiède et parfumé abandonné contre le mien avec confiance. Je peux encore caresser sa peau du bout des doigts, sentir son souffle contre ma poitrine, jouer avec la soie de ses cheveux blonds. J'aurais au moins connu quelques instants de félicité…

Par Sombre Lune le 14/10/2002 à 18:27:18 (#2334886)

*fan de Delorfilla*

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