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Rêve?

Par Kyriane Feals le 24/9/2002 à 17:23:11 (#2224112)

Une grande étendue d'herbe verte ondulant sous le vent.

Au milieu, une rivière coulait librement. Etincelante, elle reflétait le soleil, Roi d'un ciel si azur qu'il en était presque aveuglant. Son flot était lent mais elle était si pure qu'on pouvait sans peine en distinguer le fond et les multiples poissons aux écailles translucides qui en parcouraient son lit, oisifs et repus.

Seul le coulis de l'onde se faisait entendre dans cet Eden paisible et les parfums entêtants et hypnotiques frémissaient aux narines de l'homme qui se tenait là debout, et de la femme assise sur l'autre rive. La prairie était si grande qu'on ne parvenait pas à en distinguer la fin. Seul la ligne de l'horizon était visible quelque soit la direction où l'on regardait.

Les longs cheveux entremêlés de la femme flottaient autour de son visage baissé. Ils semblaient avoir été recouverts d'or fin et le soleil pouvait vraisemblablement y admirer sa beauté narcissique et véritable s'il avait daigné y poser son regard. Ils contrastaient avec la sombre chevelure de l'homme coupée court, qui était rythmée par les mouvements agités de l'air et encadrait son visage triste et fermé. Ils étaient tous deux vêtu d'une ample tunique entièrement blanche plissée au niveau de la taille et maintenue par un cordon de lin. Pieds nus, ils pouvaient sentir les doux picotements de l'herbe qui se frottait à leur peau. Mère Nature savait parfois se montrer conciliante et leur offrait ce spectacle somptueux, les laissant apprécier.

Un oiseau de grande taille passa entre les deux personnes, aigle majestueux et rapace solitaire. Il poussa un cri déchirant qui sembla s'étendre à l'infini, nulle barrière ne l'arrêtant. La plaine répondit par un léger tréssautement qui fit vaciller l'homme et lever la tête de la femme. Dans leurs yeux, tristesse et amertume pouvaient s'y lire. Amertume d'un amour qui s'enfuit, tristesse de ne pouvoir changer l'Histoire... Tout n'était pas joué pour autant, mais l'idée avait germé au fond de leur deux cerveaux et la plante qui en résultait les poussait inexorablement vers cette fin probable. Le monde a ses mystères qui se doivent de le rester et les sentiments en faisaient partis. Qu'étaient-ils devenus, ces pauvres pions d'un échiquier de la vie devenu trop lourd à porter pour leur frêles épaules?

La femme se leva et observa l'homme, un sourire fugace éclairant son si doux visage. Jamais elle n'était parue aussi belle, pensa-t-il dans un moment de lucidité. Mais que s'était-il passé?

Au-dessus le ciel s'était peu à peu couvert, réduisant le lumière ambiante à sa plus simple expression. Le soleil sembla se révolter mais que pouvait-il contre ceux qui lui étaient supérieurs. Les nuages s'amoncelaient maintenant sur leur tête et déjà, quelques éclairs zébraient le ciel de leur fuyant éclat. Le temps changea en quelques secondes passant d'une beauté parfaite à un tumulte perceptible et tonitruant. Le tonnerre répondit aux éclairs de sa voix grondante qui faisait trembler le sol.

Puis vint la pluie. Elle se mela aux larmes des deux jeunes gens qui se faisaient maintenant face, silencieux face à la fureur des éléments qui s'armaient contre eux deux, faisant fi de leurs attaques. L'aigle revint et se posa sur l'homme. Là, il secoua ses plumés mouillées et reclama d'un cri une pitance qu'il n'aurait sûrement jamais. Yeux dans yeux, comme dans un miroir à la réalité étrange, ils se murmurèrent des paroles, couvertes par le tumulte environnant. Déjà, les flots de la rivière commençaient à charrier plus d'eau qu'il ne l'aurait fallu et commencer à monter dangereusement. Mais ils restaient debouts, chacun se regardant, les cheveux collées contre leurs visages de poupée, la tunique devenue transparent laissant entrevoir la forme de leur corps.

Celui de l'homme était plutôt maigre, mais quelques muscles saillaient néanmoins, signes d'une pratique de l'aventure qui s'avérait profitable. La femme, elle, avait un corps parfait. C'est du moins ce qu'il ressentait à sa vue et il s'émeut un peu plus à l'idée de la perdre, corps et âme s'éloignant à l'unisson dans ce qui semblait être devenue une histoire sans lendemain.

La femme avança un pied et la rivière, maintenant sortie de son lit, l'avala affectueusement. L'homme voulu crier quelque chose, mais l'aigle l'en empêcha de son regard jaune qui lui transperça le crâne et l'obligea à rester immobile. Il détourna à nouveau son regard vers la jeune femme et celle-ci avait désormais de l'eau jusqu'à la taille. Elle ne paraissait pas le moins du monde effrayée par le sort qui l'attendait et cela soulagea quelque peu l'homme. Au contraire, elle souriait... si elle était heureuse comme cela, c'est ce qui importait le plus pour lui. Faire passer le bonheur de celle qu'il aimait de tout son coeur avait toujours été son mot d'ordre.

Puis la rivière l'emporta loin de lui. Et sitôt disparue, le ciel redevint clément, retrouvant peu à peu la couleur bleu qu'il n'aurait jamais du perdre. L'homme était là, la tunique séchant sous les rayons du soleil revenu à son zénith. Il se caressa les cheveux, chassant les surplus d'humidité sur le sol que la terre s'empressa d'absorber, malgré toute la quantité dont elle venait de s'empiffrer. L'aigle s'envola pour ne plus revenir. La rivière avait retrouvé son court normal et les poissons étaient redevenus paisibles et tranquilles. Il semblait ne s'être rien passé... sauf qu'elle n'était plus là.

Et la plaine, assaillie par le vent, s'étendait à l'infini...


[Edité pour corrections d'orthographe et de fautes de frappe.]

Par Caithness Galliano le 24/9/2002 à 17:46:12 (#2224281)

:lit: :eek: :amour: :amour:

Cf Caith

Par Tirésias de Calis le 24/9/2002 à 19:03:43 (#2224786)

Mais c'est triste quand même... bouh... :(

Rêve!

Par Kyriane Feals le 25/9/2002 à 0:43:45 (#2226646)

Un instant le magicien observa ses alentours immédiats, qu'il ne reconnut pas sur le coup.

Un bureau en bois massif sur lequel était posé quantité de parchemin et un encrier en forme d'aigle. Il s'accommodait d'un tabouret en osier garni de deux coussins. Plus loin, deux armoires et une bibliothèque sombraient dans les ténèbres qui envahissaient la chambre.

Kyriane était dans son lit et venait de faire une énième fois ce rêve qui devenait de plus en plus réel à chaque fois qu'il l'affrontait. Il passa sa main sur un front en sueur et se leva pour faire quelques pas. Il n'arrivait pas à comprendre qui étaient les personnes présentes dans son imaginaire. Il savait les rêves parfois prophétiques mais s'agissait-il de l'un de ceux-là? Seraient-ce donc Ely et lui? Voilà plusieurs jours qu'il tentait vainement de s'expliquer le pourquoi d'une telle hantise et cela lui accaparait ses pensées.

S'habillant, Kyriane décida d'aller faire un tour sur la plage de HurleVent pour y voir plus clair...

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