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Chronique du Sage - 4 : Sphodros, Aneir d'Ogrimar

Par Iryamar le 21/9/2002 à 23:48:14 (#2205992)

C'est un écrit ancien que j'ai retrouvé. J'y ai ajouté la liturgie du mariage, telle qu'a pu la célébrer Son Eminence Vargus.



L’Admission


La destruction du bouclier protégeant le monde de l'île maudite, ou la verte, pierreuse et secrète StoneHeim de la pollution extérieure, a révélé aux hommes, vivants et morts, le dieu ancien, le dieu Noir, Ogrimar l'Oublié. Frappés par le justesse et la pertinence des objectifs du dieu puissant, se sont levés parmi les mortels des hommes pour le suivre à nouveau. Celui qui prendra le nom de Sphodros en fait partie.

Comme tous ceux qui demandent le sacerdoce d'Ogrimar, le véritable nom de Sphodros, celui qui lui a été donné par les hommes à sa naissance, a été effacé du temps. Sphodros a suivi le parcours habituel des récentes vocations, qui restent toutes, bien entendu, le secret exclusif du clergé d'Ogrimar.


Lorsque Sphodros, ressentant l'appel du dieu, se rendit malgré les dangers sur l'île maudite, il tenta de trouver le lieu mythique du temple d'Ogrimar, pensant y trouver un prêtre. Après la traversée des forêts et de tous les obstacles environnants, Sphodros s'arrêta devant la Porte du Temple. Le cœur battant, l'émotion le submergea, l'émotion de voir, enfin, le lieu consacré au dieu… à son dieu… à Celui pour lequel il s'était mis en chemin. N'entendant aucun bruit à l'intérieur, il avança la main pour pousser le battant. La texture de le porte et le noir mat l'attiraient. Il hésita un instant, avant de poser sa main.

Un éclair lui traversa le bras et l'atteignit au cœur. S'effondrant sur le seuil, il eut tout juste le temps de voir la porte s'entrouvrir, avançant de s'évanouir sous la douleur. Lorsqu'il se réveilla, la nuit était passée, et le jour bien avancé. Il discernait au-delà des cyprès voisins le zénith froid du bas soleil d'hiver. Malgré la lumière présente, des loups au pelage noir encerclaient le temple. Lorsque Sphodros, se levant brusquement, grimaça sentant la morsure de la foudre encore dans ses chairs, un des loups le regarda d'un air étrangement intelligent. Bouche bée face au sentiment d'un lien effectif avec l'animal, Sphodos tenta de se rapprocher de lui. Le loup pencha la tête de côté, puis il grogna légèrement, avertissant ses congénères. Une douzaine se détacha de la meute, rejoignant le loup. Poursuivant son approche, et tendant une main fascinée, l'homme s'avançait toujours. Il ne se rendit compte que trop tard qu'il se mettait dans une position dangereuse. En prenant son élan, le loup bondit, suivi des autres. Sphodros tomba à terre, et eut la force de prier Ogrimar. Bien sûr, cela n'eut aucune conséquence, enfin, du moins pourrait-on le croire. Il perdit à nouveau connaissance. Cette fois-ci, c'est un coup de fouet qui le fit revenir à lui. Le visage tuméfié, il ne voyait que la robe floue d'un homme se tenant devant lui. L'esprit toujours embrumé, il leva la main vers lui, et reçut un autre coup de fouet. - " Que viens-tu faire ici ? "

Sphodros ne put répondre, mais il désigna le repli de sa robe et en sortit avec difficulté une lettre. L'homme la saisit, repoussant Sphodros du bout du fouet. L'ouvrant puis la refermant presque simultanément, il la glissa dans sa propre robe. - " Je suis Vargus, va-t-en, ou tu sais que tu mourras. " Vargus pénétra dans le temple, dont il referma la porte. Sphodros se traîna vers le seuil, mais les loups se massèrent devant la porte en grognant. Alors Sphodros remarqua que deux bêtes avaient des blessures manifestement récentes autour des yeux. Avec le reste de volonté que lui laissait sa vocation, il continua jusqu'à sentir l'haleine des animaux sur le sang frais de son visage. Il ne fut pas surpris lorsque les loups s'écartèrent, le laissant parvenir au seuil. Posant sans hésitation la main sur le bas de la Porte, il se préparait à fournir un effort dépassant ce qui lui restait de force, mais la Porte s'ouvrit toute grande, à la première poussée.

Vargus se tenait dans l'allée centrale, sans bouger, tournant le dos. Sphodros jeta un œil derrière son épaule. Il constata que les loups reculaient, la queue basse, le regard fixé, sans doute, sur l'autel. Vargus ne bougeait toujours pas. Sphodros rampa, plutôt qu'il ne marcha jusqu'à lui, et tenta de l'accrocher par le bras, ce qui lui valut un nouveau coup de fouet, ainsi qu'un regard dur et agressif. - " Que veux-tu encore ? " lança Vargus. " Veux-tu vraiment mourir ? " ajouta-t-il, plissant les yeux et agitant le fouet. Un cri de douleur retenu ; Sphodros parvint à articuler : " Oui, j'y suis prêt… pour le dieu ". Vargus hocha la tête et lui fit signe de le suivre. Arrivé à l'autel, Vargus se remit en prière et invoqua le nom de l'Oublié, à son habitude. Un jet de lumière sombre surgit de ses doigts, fusa à travers sa paume, et forma un arc à travers l'air jusqu'au cœur du jeune homme. Sphodros perdit connaissance pour la troisième fois.

Cette fois-là, il ne se réveilla pas. Du moins, pas exactement lui, mais le loup dont il venait de prendre la forme. Le coup vint alors qu'il ne s'y attendait plus. Le fouet lui rongeant les côtes, il courut hors du temple. - " N'entre pas, loup. Tu mourrais. Garde le Temple dehors, jusqu'au jour choisi. " Vargus désigna un loup de son sceptre et lui montra l'arrière du temple. L'animal s'y précipita. Quant à Sphodros, hagard, il ne savait plus rien de lui-même. Ce qu'il savait, c'était qu'il protégeait le lieu consacré à son dieu, Ogrimar. Il rejoignit les autres loups qui l'accueillirent, en silence. Les loups se mesurèrent du regard sans se préoccuper davantage de la présence du nouveau venu. Puis, tous reculèrent, sauf un.

La meute avait un nouveau chef. La Porte du Temple se referma.

Les lunes passèrent et Sphodros le Loup garda le Temple avec les siens. Contre les créatures nocturnes de l'Ile maudite, contre les créatures du Chaos relâchés par les démons, contre les rares humains qui s'aventurent jusqu'au temple, sorciers pour la plupart, s'affichant tant disciples d'Artherk que de l'Oublié, mais présents pour les secrets sacrés du lieu. Parfois, arrivaient d'autres humains, jeunes lui semblait-il. Ils posaient leur main sur la Porte du Temple. L'éclair qui les foudroyaient résonnait en écho douloureux dans le cœur de l'animal, confus de cette sensation, déjà éprouvée, mais il ne savait plus quand… Souvent, l'homme apercevait les loups, auquel cas il s'en approchait, et immanquablement, il était attaqué. Le maître du Temple sortait alors. Parfois l'homme était déjà mort, parfois non. Parfois il parvenait à suivre le maître, souvent il expirait auparavant. Les loups ne le revoyaient alors jamais, non qu'ils n'en conçussent de l'inquiétude.

Ils entendaient les bruits mats du temple, ils sentaient les flux magiques. Les cris, la douleur, la souffrance. Ils avaient appris à craindre le maître du Temple. Tout au long des nuits, ils encerclaient l'édifice de leurs hurlements. Jamais, au-delà de la Porte qui s'ouvrait neuf fois entre deux zéniths de la lune, ils ne voyaient d'autres humains que le maître de Temple. Pourtant, d'autres odeurs leur parvenaient. Leur instinct les incitait à croire à la présence diffuse de silhouettes, glissant silencieusement dans l'aura obscure du Temple. Toutefois, leur instinct les poussait par ailleurs, par un sentiment confus de crainte et de vénération, à s'avancer vers la nef centrale. Le maître du Temple veillait : ceux qui dépassaient le seuil étaient consumés.

Ce matin-là, un autre humain était arrivé. Celui-là n'était pas mort à l'extérieur, malgré toute la souffrance que l'air avait porté jusqu'au loup. Ce-jour-là, il avait donc donné l'ordre à la meute d'attaquer l'humain. L'ordre… Il y avait trois lunes de cela, en effet, il avait gagné la conduite de la meute et en était devenu le chef, après la mort du dominant précédent, lors d'une lutte contre un démon mineur, venu une nuit pour dérober quelqu'objet liturgique. Le Temple n'avait rien à craindre pour sûr : le maître le défendait très efficacement à lui seul. Mais les loups ne se souciaient pas de tels questionnements. Protéger le Temple, rien d'autre. Sphodros allait se retirer avec la meute, sentant vaguement sans doute qu'un nouveau loup les rejoindrait, mais n'estimant plus sa présence nécessaire : les autres loups montreraient à l'arrivant, s'il venait, qui commandait. Cependant, avant que la porte ne se refermât, le maître apparut sur le seuil. Il pointa alors Sphodros lui-même. L'animal leva la tête, attentif. Le maître lui désigna l'arrière du Temple. Sphodros se souvenait que d'autres chefs de la meute avaient reçu le même ordre par le passé : ils n'étaient jamais revenus. Crainte et vénération le poussèrent, comme toujours, à obéir sans hésiter.

Le maître le rejoignit beaucoup plus tard, mais Sphodros veillait.





L'Office de Lycanthropie


Quelques silhouettes s'étaient avancées vers la Porte du Temple. On sentait leur présence à la vibration de l'air sur leur contour, un halo révélé par les torches régulièrement réparties sur les murs. Hommes, femmes, guerriers, mages qui, dans un murmure ininterrompu chantait la gloire de l'Oublié. La nuit se refermait sur l'édifice. Le maître entra. Sphodros s'arrêta sur le seuil, le regard craintif. Devait-il enfreindre la règle, pour obéir au maître ? Le maître s'arrêta à mi-distance de l'autel et se retourna. Observant silencieusement le dilemme de l'animal, il finit par déclarer : " Toi, loup, tu as été appelé par le dieu, il y a longtemps. Entre dans le temple aujourd'hui, car tu es appelé à nouveau ". Incrédule, le loup hésitait, puis finalement, il avança lentement. La souffrance réapparut, violente sans doute, mais… étrangement, elle était comme une aide, et, au lieu de le repousser vers l'extérieur, elle l'incitait à poursuivre vers l'autel. Le loup hurla, et les silhouettes remuèrent la tête, sans doute émue, même au-delà de la mort, par un souvenir semblable. Chancelant, le loup s'effondra au pied du maître, qui releva les yeux vers les présents : " Autrefois homme, mais, comme tous les hommes, et comme tous ceux qui veulent suivre l'Oublié aussi, au départ de leur cheminement intérieur, hommes indignes à la racine, il est devenu loup. Il fut donc jugé digne de garder le Temple, servant ici le dieu par son unique aptitude. Ogrimar et les Siens ont eu l'occasion d'être satisfait de lui. " Après un temps de silence, le maître remonta l'allée jusqu'à l'autel, le loup le suivant les yeux clos. Les silhouettes prirent place sur les bancs.

" Loup, comme d'autres avant toi, comme d'autres après toi, tu as été choisi pour servir le dieu. Es-tu aujourd'hui digne d'être à nouveau un homme, au service d'Ogrimar ? Ceux qui nous ont précédés vont le dire, assurant ainsi la succession apostolique. " Prononçant des paroles sacrées dans une langue inconnue pour l'oreille de l'homme, le maître fit appel à ceux qui le précédèrent. L'intensité de l'appel faisait exploser l'air autour de l'autel. Un squelette d'une blancheur immaculée apparut alors. Tournant la tête tout d'abord vers le maître, il porta son attention au loup, qui était à ses pieds. " A-t-il été jugé digne ? " demanda le maître. D'une voix éteinte et monocorde, le squelette répondit : " Oui, en vérité, nous l'avons jugé digne d'être un homme au service d'Ogrimar. " " Sois donc un homme " conclut le maître. Tous deux fixèrent alors le loup et lancèrent sur lui les sorts de Lycanthropie. Le mana diffus dans l'air se concentrait désormais en sphères colorées et étoilées autour de l'animal. La lumière succédait aux ténèbres, et le loup disparut progressivement du regard de l'assemblée. Puis l'homme apparut. Son corps était marqué par des coups, des morsures et des blessures. Une grande fatigue se lisait sur ses traits. Le maître Vargus le recouvrit d'un tissu noir.

" Autrefois loup, tu as été jugé digne de devenir un Aneir d'Ogrimar, c'est-à-dire un homme au service d'Ogrimar. Marqué par la violence, tu en prends le nom. Aujourd'hui, tu prends donc le nom de Sphodros, Aneir d'Ogrimar. Ta charge sera faible, faisant offices mineurs, telles les unions. Mais le dieu et les Siens te regardent. Tu sais ce qu'il t'attend si tu faillis " annonça Vargus. Le squelette prit les mains de Sphodros : " Nous t'avons donné notre confiance, ne nous déçois pas. Ton supérieur t'a donné ton manteau liturgique, prends-en soin, c'est le seul signe de ta charge pastorale. Nous te regardons, Aneir, puisses-tu prendre part à la victoire d'Ogrimar. " Jetant un dernier regard sur l'assemblée, échangeant un geste magique mystique avec Vargus, le squelette disparut alors à son tour, tandis que montait dans le Temple, la louange du dieu.





Union sous le Signe d'Ogrimar, selon Vargus


Ô toi, l'Oublié, puisses-tu être le témoin éternel du mariage que je célèbre devant toi. Que ce lieu, ton Temple, où va s'accomplir l'union, pour la souffrance de la vie et de la mort, de deux êtres soit empli de ton aura, et accorde leur ton regard ainsi qu'à l'assemblée réunie de tes fidèles.

Ogrimar l'Oublié, je te prie humblement, moi homme à ton service, de m'accorder la célébration de cette union. Que la consécration faite en ton nom te rende présent pour tes adorateurs ici réunis. Toi qui nous montres comment vaincre, que ton règne advienne sur terre et dans les cieux. Accorde-moi ce don pour que les deux êtres qui s'unissent soient là dans la douleur, dans la mort. Que tes Ténèbres les guident vers tes œuvres.

{Aux fiancés :} Joignez vos mains comme symbole du lien sacré qui va vous réunir indissolublement. Devant Ogrimar, acceptez-vous, Messire {nom du fiancé}, de prendre Dame {nom de la fiancée} pour épouse ? {Fiancé : Oui, je le veux.} {Nom du témoin du fiancé}, avez vous entendu l'engagement de l'époux, pris devant Ogrimar et tous les dieux pour en porter témoignage ? {Témoin du fiancé : Oui, je l'ai entendu et j'en porte témoignage.} Devant les dieux, acceptez-vous, Dame {nom de la fiancée}, de prendre Messire {nom du fiancé} pour époux ? {Fiancée : Oui, je le veux.} {Nom du témoin de la fiancée}, avez vous entendu l'engagement de l'épouse, pris devant Ogrimar et tous les dieux pour en porter témoignage ? {Témoin de la fiancée : Oui, je l'ai entendu et j'en porte témoignage.} Savez-vous ce que vous encourez si vous parjurez le dieu Noir ? {Tous} Oui, nous encourons la mort, ou du moins, la douleur.

Que l'Oublié bénissent ces alliances, premier signe de votre engagement. {L'Officiant donne les alliances aux témoins, qui les remettent aux époux.} Que votre sang soit le second signe de votre engagement. {L'Officiant blesse les époux.} Que vos vies soient maintenant liées à jamais, qu'Ogrimar, tous les dieux et les hommes portent témoignage de votre serment. Vous êtes unis pour la souffrance de la vie, de la mort sous le signe indissoluble d'Ogrimar. Que ce qui a été célébré aujourd'hui soit à jamais dans la mémoire des Siens ! Nul ne pourra défaire ce qu'il a admis.

Qu'Ogrimar nous mène à la victoire de son règne.

Fait le Vingt-et-Unième Jour du Mois de Boï-Drimion.

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