Bienvenue sur JeuxOnLine - MMO, MMORPG et MOBA !
Les sites de JeuxOnLine...
 

Panneau de contrôle

Recherche | Retour aux forums

JOL Archives

Journal familial

Par Olénia le 19/9/2002 à 16:07:01 (#2189055)

Chapitre Premier


Cela faisait maintenant seize Lunes que ma femme souffrait terriblement. Ses cris m'anéantissaient chaque jour un peu plus, me sentant impuissant. Je commençais à me demander si j'avais bien fait de lui parler de mon souhait qui maintenant lui inflige cette souffrance insupportable ; car c'est bien moi qui voulais un héritier, un garçon pour reprendre ma modeste ferme. Cela pouvait paraître fort égoïste vis-à-vis de ma Tendre épouse mais elle souhaitait plus que tout avoir une descendance de ce qu'elle nommait son Âme soeur, Tassandar... moi même... Nous avons donc conçu cet enfant ensemble, avec le plus grand Amour qui nous unissait.

Je veillais tous les soirs depuis maintenant près d'une saison auprès de ma femme. Elle était parfois brûlante de fièvre. Je faisais mon possible pour essayer d'atténuer sa douleur grandissante. Tous les matins je courrais vers la rivière qui bordait notre ferme afin de remplir une bassine d'une eau pure et fraîche. Je trempais ensuite un linge délicat afin de le poser sur le front de ma Tendre aimée. Cette eau semblait avoir un effet bénéfique sur elle... je ne serais l'expliquer et je ne cherchais pas à le faire... mon Amour pouvait enfin s'endormir doucement, c'était là le plus important...

Je pouvais rester à son chevet durant des heures, la contemplant. Apaisé par sa respiration calme et légère, je me souviens à quel point je fus heureux... Je gardais sa main dans la mienne comme si je pouvais partager sa douleur en la transférant en moi. J'attendais son réveil, un moment magique où je pouvais la voir rouvrir ses yeux brillants d'un bleu éclatant. Une mèche de ses longs cheveux noirs caressera son visage comme à chaque fois... Je l'aime... de tout mon Être.
Cet instant magique arriva... Ses yeux lentement s'ouvrirent afin de me laisser redécouvrir cette lueur bleutée. La mèche de ses cheveux, réalisant mes prévisions, balaya son visage si doux aux traits fins. Inévitablement, je déplaçais sa mèche de cheveux jusque derrière son oreille dévoilant son sourire radieux qui m'emplit le coeur d'un bonheur indéfinissable. Je la regardais tendrement avant de déposer un doux baiser sur ses lèvres.

Elle semblait aller mieux aujourd'hui, mais il fallait être prudent pour ne pas qu'elle soit brusquée. Je l'aidais à se lever puisque telle était sa demande. Je lui ouvris la porte de notre chambre, afin qu'elle puisse aller dans notre séjour. Je lui avais déjà préparé un repas qu'elle mangea en trois fois moins de temps qu'il me fallu pour le faire. Notre enfant devait avoir faim... Je ne pus m'empêcher de rire doucement la voyant dévorer mes préparations. Rien ne me faisait plus plaisir que de la voir heureuse et souriante.

Comme à chaque début d'après-midi, nous nous promenâmes aux alentours de notre ferme. Notre parcelle de terre où poussaient divers aromates, fruits et légumes était bordée par une rivière du nom de Taskam. Elle nous apportait l'eau nécessaire à notre petit village de fermiers et nous permettait d'irriguer nos champs. Par endroit, surplombée d'un pont de bois aux allures fragiles, cette eau de source creusait son lit jusqu'à la ville voisine.
Alors que le soleil à son zénith brillait de mille feux, ma femme aimait s'asseoir sur un pont non loin de chez nous pour y contempler les milliers de paillettes festoyant sur la Taskam. Parfois, lorsqu'une brise se levait, on pouvait apercevoir des courants se former entraînant les paillettes dorées sur une autre Contrée. Ce spectacle naturel pouvait rendre le sourire ou bien faire rêver n'importe quel voyageur. De l'autre coté du pont, se tenait fièrement une forêt dense, certains habitants la surnommait la forêt des Spectres... Je ne me souviens pas exactement pourquoi cette forêt portait ce nom mais des anciens du village racontaient lors des veillées, des histoires et des légendes sur des Esprits qui rôdaient dans cette forêt. Par peur ou par prudence, aucun habitant de notre village de fermier ne s'y aventurait très loin.

Plusieurs jours s'écoulèrent alors que Anilia, ma femme, et moi même attendions notre enfant. Je me souviendrais éternellement de ce jour... La sage femme du village était venue afin de nous aider dans l'épreuve que nous allions affronter. Cette femme d'un âge avancé savait de part son expérience que l'enfant allait naître maintenant... Suivant chacune de ses directives, je tâchais de soutenir ma femme dans ce moment difficile. L'heure de la naissance était arrivée... Ma femme à bout de force mit au monde un enfant... notre enfant. La sage femme enveloppant le nouveau né dans un drap propre, le déposa dans les bras de sa mère en lui disant que c'était une belle fille. Je n'avais pas de garçon mais qu'importe, j'avais la plus belle des filles. Anilia me sourit comprenant ce que je ressentais en croisant mon regard.


Notre petite fille prit le nom de Olénia...

Par Onizuka/Ryo LooWang le 19/9/2002 à 16:41:43 (#2189292)

*parcours ses Chroniques de Goldmoon*
Tassandar et Anilia ont l'honneur de vous annoncez la naissance de la petite Olénia
Youhouuuu une nouvelle fille pour le royaume !! Rendez vous dans 18 ans ma petite !




[Joli texte ;) ]

Journal familial

Par Olénia le 20/9/2002 à 18:36:44 (#2196785)

Chapitre Deuxième

Anilia reprenait au fil du temps les forces qu'elle avait donnée pour mettre au monde notre petite fille. Nous étions devenus une famille. Préférant m'occuper de ma femme et de notre enfant, je n'avais que peu de temps à consacrer à ma terre qui finissait en jachère. Durant cinq années je ne cultivais qu'une petite parcelle de champ afin qu'elle nous apporte de quoi vivre. L'autre partie de mon temps fût consacrée à Anilia et à l'éducation de Olénia. Ces cinq années furent joyeuses et heureuses pour nous trois.

L'année de son sixième anniversaire, ma Tendre épouse décida de montrer à notre fille les environs de notre ferme. En âge de marcher, de comprendre et d'écouter, Olénia suivis sa mère qui se promenait au bord de la Taskam. Un petit rire se fit entendre, Anilia se mit également à sourire voyant sa fille émerveillée devant les paillettes de la rivière. Une joie enfantine peut-être... mais si importante pour des parents. Je m'empressais de rejoindre les deux femmes de ma vie pour partager cet instant de bonheur avec elles. Nous nous dirigeâmes vers ce pont de bois qui avait survécu depuis toutes ces années. Il avait changé, une couche de verdure l'avait enveloppé entièrement ; le pont semblait fortifié, maintenu par des plantes aux fleurs rougeoyantes et dignement enroulées autour de lui. Nous nous assîmes tous les trois sur ce qui devînt un moment notre pont, l'endroit de notre bonheur commun. Les pieds effleurant l'eau brillante sous le soleil, nous restions, ma femme et moi, silencieux écoutant les rires de notre petite fille essayant malgré ses petites jambes de toucher l'eau du bout de son pied. Le plaisir était simple mais intense, nous le savourions le plus possible.

C'est à partir de cette année que Olénia manifesta un intérêt particulier pour ce qui l'entourait. Elle se promenait dans notre champ presque totalement sauvage en s'arrêtant devant chaque fleur qu'elle pouvait trouver. C'est alors que je décidais de reprendre la culture de la totalité de notre terre. Les débuts furent difficile, Les herbes parfois très hautes cachaient entièrement ma petite fille ce qui la faisait rire. Une saison après, je plantais avec Olénia les premières graines. J'étais fier de pouvoir partager ma passion avec ma fille qui semblait très douée. Anilia aimait nous regarder faire et riait toujours en regardant notre enfant revenir couverte de terre pour demander un peu d'eau. Du haut de ses six ans, elle me donnait déjà des conseils sur l'organisation du champ. Elle me disait être capable de parler aux plantes et me demandait de mettre telle ou telle graine à côté car elles s'appréciaient beaucoup. Ne comprenant pas ce qu'elle voulait dire, je le fis rien que pour le plaisir de la voir sourire. C'est ainsi que notre terre fût semée sous l'oeil vigilent de notre petite fille couverte de terre mais déjà au fort caractère.

Chaque jour, chaque semaine je regardais les plantes pousser. Même les herbes non désirées étaient admiratives devant la splendeur des nouveaux plants et n’osaient s’en approcher. Cette parcelle de terre n'avait jamais été aussi bien entretenue. Chaque matin, Olénia allait marcher parmi les plantations et leur parlait, parfois durant de longues minutes... Curieux de connaître la conversation qu'elle entretenait passionnément avec les plantes, je m'approchais lentement. A ma grande surprise, elle conversait avec ces fleurs et ces plants comme si il s'agissait de ses amis. Etonné par ces étranges dialogues, je ne m'inquiétais pas et pris ceci pour de l'ardeur, de l'application dans ce qu'elle aimait faire. En leur parlant elle semblait heureuse, et croyait que les plantes deviendraient plus belle... Si j'avais su...

Plus le temps passait, plus Olénia posait des questions sur la forêt des Spectres. Je lui avais toujours dit de ne pas s'y aventurer, ce qui expliquait sa curiosité... Quatre années passèrent, donnant à chaque fois une récolte merveilleuse ; nous ne manquions de rien et Anilia donnait même le surplus de notre récolte aux habitants du village. Tout allait pour le mieux au sein de notre famille ; cependant, Olénia devenait presque hypnotisée par la forêt qui faisait face à notre ferme, de l'autre côté de la Taskam. Elle restait assise sur le pont, ne cessant de regarder les arbres feuillus de cette forêt comme si quelque chose l'appelait. Inquiet, je lui ordonnais de rentrer dans la ferme mais mon autorité ne devait pas être un obstacle pour elle.

Alors que la Lune était pleine et rayonnait d'une lumière blanchâtre, Olénia sortit en cachette de notre ferme afin de rejoindre cette forêt sous la bénédiction de cette lueur pâle.

Journal familial

Par Olénia le 21/9/2002 à 15:12:13 (#2201996)

Chapitre Troisième

Le matin suivant, Anilia et moi remarquions immédiatement que Olénia n'était plus là. Nous l'avions cherchée dans toute la ferme, croyant à un simple jeu. Ce n'est qu'après avoir scandé son prénom pour lui demander de se montrer que nous nous sommes inquiétés. Elle était partit par une fenêtre de la façade Nord de notre ferme, elle voulait de toute évidence quitter cet endroit discrètement en évitant de passer par notre porte d'entrée grinçante. Je demandais à Anilia de rester dans notre maison au cas où notre petite fille reviendrait, tandis que je me précipitais dans les champs en criant son prénom aussi fort que possible, espérant que les vents porteront mon message de désespoir. Tous les habitants du village accoururent prés de moi et m'aidèrent à me relever, effondré par le choix qu'avait fait Olénia...
Très rapidement, des petits groupes de paysans s'organisèrent afin de rechercher efficacement mon enfant. Tout le village était fouillé, rien n'était oublié. On soulevait tous les draps, déplaçait les meubles, sillonnait les jardins et les champs et même les caves où était entreposées des provisions pour faire face aux hivers étaient fouillées. Tout cela en vain... j'en avais maintenant la certitude, elle était partit dans cette forêt.

Depuis le temps qu'elle me disait être appelée... elle a fini par y aller, seule... Je voyais bien que les habitants du village hésitaient à franchir les ponts sur la Taskam de peur d'être vu des Spectres de la forêt. Mais il n'y avait plus de doute pour moi ; je retournai à la ferme pour y voir ma tendre épouse. Sans mots dire, elle compris ce que je devais faire et ne m'en empêcha pas. Les villageois me laissèrent passer au milieu d'eux, un air presque aussi dépité que le mien. Franchissant le pont d'un pas soutenu, je m'arrêtais devant la forêt, un simple sac sur le dos. Je criai une dernière fois le nom de mon enfant avant de m'enfoncer dans cette végétation sans me retourner vers le village.

A chaque pas dans cette forêt, je me remémorais les paroles des anciens du village. Je me souvenais même d’un vieil homme ayant parlé d’un Esprit malin de la forêt qui se nourrissait de la peur des hommes… Il me suffisait donc de ne pas avoir peur. Ma petite fille était parmi ces arbres, je devais la ramener à la ferme. Plus je m’avançais plus le soleil disparaissait ; les grands arbres qui se dressaient si fièrement, défiaient la lumière en l’interdisant de pénétrer dans cette forêt qui devenait un temple naturel où ne régnait que la Nature. Ne trouvant aucunes traces du passage de Olénia, je décidais de rebrousser chemin afin de continuer mes recherches à partir de l’entrée de la forêt.

Une petite brise se leva, soufflant entre les arbres, faisant frissonner les buissons. Le léger souffle de ce vent suffit à me redonner espoir puisqu’il fit apparaître un petit chemin de terre qui était dissimulé sous des feuilles mortes. Surpris de trouver ce chemin ici, je m’appliquais à le suivre fidèlement. Des traces de pas ornait ma découverte sur le coté gauche. Instinctivement, je me mis à crier le prénom de ma fille espérant entendre sa voix claire. La marche que j’avais entreprise depuis l’aube se transforma en course. Je continuais à crier le nom de ma fille ne pouvant m’arrêter de courir sur ce chemin d’espoir. La Nature semblait indifférente à ma peine ne m’indiquant pas la présence de Olénia. C’est dans une petite clairière que je décidais de faire une halte, la nuit commençant à tomber. Je n’avais même pas pensé à prendre quelques provisions afin de reprendre des forces… mais qu’importe, je devais continuer.

Je laissais passer la nuit qui fut la plus longue de ma vie. Je priais pour que le soleil revienne afin de poursuivre mes recherches. Quelques heures plus tard, étant exaucé, je continuai ma route dans cette forêt qui semblait m’espionner. Je me fatiguais de plus en plus vite, un vide s’empara de moi paralysant presque mon corps et mon esprit. Incapable de penser ni de marcher, je restais debout ne sachant quoi faire. Je devais retourner à la ferme… N’ayant pu retrouver ma fille dans cette foret, elle devait sûrement être retournée à la ferme ; c’est alors que je rentrai arpentant le même chemin qu’à l‘aller.

J’apercevais la ferme alors que le soleil cédait sa place à cette lueur blanche témoin du départ de ma fille. Ma femme m’attendait… Olénia n’était de toute évidence pas revenue. Je pris Anilia dans mes bras la serrant pour apaiser notre douleur. Le soleil était maintenant couché… nous avions perdu espoir de retrouver notre petite Olénia. Veillant toute la nuit, guettant le moindre bruit à l’extérieur de la ferme, Anilia sortit brusquement par la porte courant vers la forêt qui avait prit notre fille. Une sombre silhouette se distinguait parmi les arbres. Elle se déplaçait étrangement et semblait déposer quelque chose juste après le pont de bois avant de disparaître totalement. Notre petite fille… elle était là, couchée sur l’herbe.

Journal familial

Par Olénia le 22/9/2002 à 14:09:21 (#2209276)

Chapitre Quatrième


J’accouru en dehors de notre ferme dès que j’entendis Anilia m’appeler. Nous nous précipitâmes tous deux vers notre fille qui ne semblait plus bouger ; elle était inconsciente. Allongée au pied du pont de bois, elle portait des vêtements tâchés par la terre et usés. Sa respiration était calme, elle devait être simplement épuisée et dormait profondément.
Anilia la prit immédiatement dans ses bras. Le premier sentiment que j’éprouvais était un soulagement profond, Olénia était là… Nous rentrâmes tous dans notre ferme. Ma femme et moi restions dans la chambre de notre fille toute la nuit pour la veiller, pas question de la laisser seule cette fois ci. Nous restions dans cette pièce toute cette soirée en s’échangeant par moment des mots silencieux juste en se regardant. Le regard de ma femme était à la fois triste et heureux ; ses yeux brillaient, reflétant ses émotions, me les dévoilant.

Le soleil commençait à se lever. Une douce chaleur emplit peu à peu la pièce qui était devenue un peu trop fraîche pour ma Tendre épouse frissonnant légèrement. Je la pris dans mes bras pendant les minutes qui précédèrent le réveil de notre fille.
Olénia commençait par se frotter les yeux avec ses deux mains. A peine réveillée, elle se demandait ce qu’elle faisait là. Le sentiment de culpabilité et de soulagement que j’avais ressenti hier soir laissait peu à peu place à une colère profonde. Je posais plusieurs questions à ma fille qui n’eut pour seule réponse qu’un simple « désolée papa… ». Je sortis de la chambre laissant un instant Anilia avec notre fille afin qu’elle lui parle de cette fugue calmement. J’attendais dans notre séjour, assis à une table en bois sombre et solide. Quelques temps après, Anilia, précédée de notre fille lavée et habillée me rejoignit. Un silence s’installa pendant que les deux femmes qui partageaient ma vie s’installaient à mes côtés. Mes premiers mots furent difficiles à trouver. Je commençais à interroger Olénia, Anilia adoucissait par moment mes propos qui étaient trop secs ou directs.

C’est alors que notre fille commençait son récit. Les mots qu’elle employait étaient prononcés d’une voix faible et hésitante. Je décidais alors de lui prendre la main pour lui montrer que je n’étais pas là pour l’accuser mais pour la protéger et l’aider. Plus en confiance, elle raconta que la forêt l’avait appelée. Lors de son départ le soir de pleine lune, elle s’était enfoncée dans la forêt, croyant suivre quelqu’un ou quelque chose. Lorsqu’elle avait pris conscience qu’elle s’était aventurée trop loin, Olénia avait décidé de revenir à la ferme familiale mais elle ne pu retrouver son chemin dans cette forêt si sombre.

Je tentais de ne pas interrompre son récit afin de ne pas la perturber, cela semblait déjà assez difficile à raconter pour elle. C’est juste à ce moment précis que je ne compris plus l’histoire de ma petite fille. Elle racontait qu’elle avait passé la nuit au pied d’un arbre gigantesque et qu’à son réveil, celui-ci lui parlait. Sa voix prit un ton plus joyeux en parlant à Anilia et moi-même de cet arbre. Olénia commença par me raconter leur première longue discussion sur les origines de cet arbre qui parle. Je n’y prêtais pas attention, croyant ma fille encore fatiguée, elle divaguait un peu mais rien de plus normal à son âge que de s’inventer de telles histoires.
Notre petite fille commençait à sourire légèrement en repensant aux danses et aux chants interprétés dans cette forêt qui semblait avoir tissé des liens particuliers avec notre enfant. J’étais à la fois heureux de la voir si resplendissante, mais aussi très inquiet par son comportement. Olénia avait changé, c’était évidement maintenant ; elle semblait avoir mûrit ; les propos qu’elle tenait étaient réfléchis et posés.

Quoiqu’il se fût passé dans cette forêt, je ne voulais plus que ma fille y retourne. Je ne veux plus la perdre à nouveau. Anilia compris mes craintes et m’appuya d’un regard évocateur. Olénia semblait être triste et pris cela comme une punition. J’essayais de lui faire comprendre que sortir seule pouvait être dangereux mais en vain…
Anilia veillait un peu plus sur notre fille qui m’aidait comme avant à semer et récolter les vivres de notre champ. Tout semblait après quelque temps rentré dans l’ordre mis à part les continuels moments de solitude que Olénia passait sur un pont de bois sur la Taskam.

Si j’avais su ce qui allait se passer…

Journal familial

Par Olénia le 23/9/2002 à 17:09:30 (#2217572)

Chapitre Cinquième


Je savais que depuis quelque temps il se passait d’étranges choses. Les oiseaux semblaient muets, les vents soufflaient plus forts chaque jour comme pour balayer un mal puissant d’un seul coup.
Olénia semblait inquiète, elle ne le disait pas mais je savais que quelque chose lui faisait peur. Ce n’est que lorsque nous nous sommes retrouvés seuls dans notre champ que je décidais de parler à ma fille. Je lui demandais ce qui n’allait pas ; elle me répondit que son ami de la forêt essayait de lui parler pour la prévenir de quelque chose de grave... Je ne pu m’empêcher de hausser la voix, je pensais qu’elle avait saisi ce que je lui avais dit mais je ne pu constater que le contraire. Je n’avais qu’une crainte… que ma fille ne s’invente des amis imaginaires et ne s’enferme dans un monde irréel, qu’elle construit de toute pièce. J’étais aveugle et inconscient, je ne l’ai pas cru.

Un brouillard épais descendait les Monts Irasth qui défiaient le ciel par leur hauteur. Ces montagnes bordaient depuis toujours la forêt des Spectres, l’empêchant de s’étendre plus loin. D’après certaines légendes, des démons habitaient sur ces hauteurs et ces derniers auraient corrompu des Esprits sylvestres, assombrissant la forêt au fil du temps. La légende des Monts Irasth était racontée à tous les fermiers de notre village afin qu’elle se transmette de génération en génération, pour prévenir les aventuriers où autres chasseurs de trésors que c’était une région qu’il ne fallait pas arpenter.
Le brouillard avançait lentement et pénétrait dans la forêt des Spectres en contrebas. Les feuilles des arbres se laissaient porter par cet étrange volume blanchâtre qui se scindait au contact des troncs des vieux arbres habitant cette forêt. Olénia et moi regardions ce voile blanc dévaler les montagnes et recouvrir la végétation ne lassant apparaître que la cime des plus grands arbres. Nous étions surpris de voir qu’il s’arrêta aux portes de notre petit village. Ceci ne fit que conforter mes craintes. J’ordonnai à ma fille d’aller rejoindre sa mère sous notre toit, ce qu’elle fit immédiatement.

Une cloche sonna dans le village. De toute mon existence, je n’avais jamais entendu cet instrument. Un bruit sourd mais de plus en plus aigu se propagea dans le village. Je ne pouvais alors plus douter, une menace se dirigeait vers nous et tous les hommes valides devaient s’armer pour défendre nos terres. Des orcs se ruaient sur notre village, ils étaient bien trop nombreux pour les quelques frêles guerriers que nous étions, ceci ne nous empêchait pas de former un petit bataillon. Les orcs s’arrêtèrent juste devant notre terre, franchissant les ponts de bois sur la Taskam. Ils semblaient hésiter, sentant tout comme nous une présence inhabituelle.
Le brouillard se dissipa peu à peu laissant apercevoir à nouveau la forêt des Spectres derrière cette rangée d’orcs infâmes. Des arbres semblaient se déplacer ; croyant à une hallucination crée par les mages orcs, je me tus, ne voulant pas inquiéter les autres habitants du village, devenus mes frères d’arme.

Ce n’est que lorsque les orcs se retournèrent vers la lisière de la forêt que je compris ce qui se passait. Un arbre… entama un violent combat contre cette armée orc désemparée. Mes compagnons et moi restions immobiles ne sachant quoi faire. Cet arbre invoquait des puissances magiques de la terre et du ciel pour terrasser la horde d’envahisseurs. A lui seul, il repoussa cette armée entière, je ne savais que penser. Je fis quelques pas en arrière quand je le vis se présenter devant nous.
Ses racines se décollaient de la terre lui permettant de se déplacer librement, son tronc était fait d’un bois sombre et visiblement très ancien. Il était capable d’articuler ses branches d’une manière surprenante nous laissant penser qu’il devait être très agile. Il n’avait aucune égratignure, aucune séquelle de sa bataille. Se présentant devant nous, je me reculais d’un pas ou deux afin de le voir entièrement. Il commença à nous parler, me laissant sans voix, presque tétanisé. Sa voix était très grave, sa prononciation lente, de l’intonation de ses mots se dégageait une sagesse inimaginable, un vécu immense. Il se présenta comme l’aurait fait n’importe quel Homme éduqué convenablement, il se nommait Arhamon et demanda à voir une petite fille du nom de Olénia.

Entendre le nom de ma petite fille me fit sortir de ma paralysie. Je me présentais alors à cet arbre, qui se disait Esprit de la Nature, comme le père de Olénia. C’est alors que ma petite arriva en courant, criant le nom de cet arbre ancien. Le sourire aux lèvres, elle sauta sur les racines de l’Ent qui semblait satisfait de la revoir. C’est alors que le récit de Olénia, le lendemain de son retour chez nous, prit tout son sens...

JOL Archives 1.0.1
@ JOL / JeuxOnLine