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Initiation

Par Eïhvan Lyr le 15/9/2002 à 21:21:04 (#2163842)

Un matin, au moment où les brumes se lèvent sur les plaines, où la rosée se répand sur les arbrisseaux, où les filles et les fils nocturnes des Bois laissent place à leurs frères et soeurs diurnes, un matin comme tous les matins, une Femme au regard brillant parcourt les sous-bois pour humer la fraicheur de sa Mère, la Nature.

Non loin d'elle, la Meute s'éveille mais ne s'agite pas outre-mesure de cette interruption car cette Femme est une petite soeur. Les mâles, toujours aux aguets, la saluent à la manière des Loups. Les femelles l'observent, l'une d'un regard appuyé, l'autre d'un regard amical ou une autre encore d'un regard presque indifferent, mais toujours emprunt de cette marque de respect qu'il convient d'echanger entre membres de la Meute. Les louveteaux ouvrent leurs yeux sur cette nouvelle journée, étendent leurs pattes lascivement, se donnent des petits coups de museaux les uns contre les autres pour commencer de nouveaux jeux.

L'un d'eux pourtant reste un peu à l'écart à observer la Femme. Son maintien est sensiblement différent de celui de ses congénères, mais ce qui le démarque le plus d'eux est la couleur de sa robe. Elle est dorée, comme les blés avant la moisson à la Lumière d'un Soleil levant, et parcourue de plusieurs mèches cuivrées. Ses yeux, du vert sombre d'une émeraude profonde, semblent sonder la Femme, puis s'animent d'une légère lueur taquine emplie d'une allégresse toute enfantine.

La Femme fait un rapide signe de la main au louveteau. Celui-ci se rapproche, tranquillement, sous le regard appuyé de certains des mâles de la Meute. Elle lui souffle alors quelques mots aux oreilles en lui chatouillant la fourrure sous le menton. Les yeux du jeune, graves, rencontrent ensuite les yeux de sa mère, puis en un éclair, il sait, il sent, il comprend tout de ce bref regard. Il doit partir avec la Femme. L'enfant-loup, pas après pas, salue chacun des membres de la Meute à la facon des Loups. Il termine par sa mère, partage une dernière complicité, les yeux dans les yeux, une dernière caresse, un ultime jeu. Ce n'est pas un adieu, il sait qu'il retrouvera la Meute, plus tard...

Par Nea Ithil le 15/9/2002 à 21:21:55 (#2163852)

La Femme carresse la tête de l'Enfant-loup et lui lance un regard empli de compréhension. Elle s'éloigne doucement de la Meute, s'enfonçant dans la forêt, suivie du jeune loup. Ils arrivent dans l'endroit le plus sombre lorsque le soleil est au zénith, celui-ci se reflétant uniquement sur le pelage doré du Louveteau. Là, une longue conversation débute entre eux, dans le langage des loups et dans celui des hommes, les yeux gris clair de la Femme ne quittant pas ceux vert sombre du jeune Loup. Une phrase se fait entendre à plusieurs reprises, venant du Loup et venant de la Femme : "Je suis comme toi, tu es comme moi." Leurs regards s'éclairent alors que la discussion avance. La Nature alentours les observe, les comprend. La journée s'achève avec leurs paroles.

Tous deux partent en chasse, la quête de nourriture, l'éternel rituel lorsque le crépuscule arrive. La Femme lève les yeux et regarde la Lune, le Louveteau pousse un long cri. La Nature leur ouvre les bras pour la nuit, accueillant ses enfants contre son sein. Au plus profond de la forêt, le Loup et la Femme s'endorment entrelacés.

Par Eïhvan Lyr le 15/9/2002 à 21:23:39 (#2163869)


Une aube nouvelle se lève sur la Foret millénaire, et, avec elle, survient, inébranlable depuis des temps immémoriaux, l'antique rite du réveil du monde animal. Dans un ciel hésitant encore entre le bleu profond de la nuit et le rouge flambant de l'eclat matinal du Soleil, un fin rayon lumineux vient percer les frondaisons et caresser de sa voluptueuse chaleur les deux êtres. Se laissant aller à cette délicieuse chaleur qui l'envahit, le Louveteau s'étire langoureusement puis colle son mince museau contre le cou de la Femme. Il pressent, cependant, que les heures à venir vont changer irrémédiablement le cours de sa jeune Vie. Alors, avec cette petite mimique propre aux Loups lorsqu'ils enroulent leur langue en mirliton et signifiant un intense amusement, le jeune décide de passer encore quelques instants dans l'innocence et l'insouciance. Sa truffe fraiche remonte le long du cou de la Femme pour aller toucher une oreille, il lui mordille le lobe goulument puis le lappe, s'ensuit alors dans un excès de frénésie juvénile des bonds et des cabrioles tout autour d'elle.

La Femme, stoïque malgré un léger sourire naissant au coin de ses lèvres, le regarde fixement avec une volonté de fer. Tout jeune qu'il est, le Louveteau comprend de suite que la matinée n'est plus à la plaisanterie, il se reprend alors pour lui offrir son regard le plus enjoleur. S'exprimant dans la langue des Loups, elle lui demande "Celui-ci sait-il qui il est ?", puis le Louveteau de répondre "Celui-ci le sent mais ne le sait point, celle-ci va-t-elle le lui enseigner ?". La Femme fait quelques pas en direction d'un monticule de terre, le regarde et reprend dans la langue des Hommes :

- Que vois-tu ici ?
- De la terre, dit le jeune dans la langue des Loups.
- Et maintenant ? Ajouta-t-elle après avoir saisi de la terre et l'avoir malaxée avec un peu d'eau.
- Celui-ci voit toujours de la terre.
- Vraiment ?
- Oui, même si elle est ronde, elle est de la terre.
- Très bien, dit-elle en murmurant quelques mots chargés de magie.
- Oh, cela est stupéfiant, dit-il en regardant la terre prendre la forme d'un aigle majestueux.
- Oui, et que vois-tu à présent ?
- Toujours de la terre, même si elle représente un grand ailé.
- Excellent, tu apprends très vite, quelle est donc ta conclusion ?
- La terre reste de la terre, même si son apparence change, est-ce ce que celui-ci devais voir et comprendre ?
- Exactement, comme tu l'as vu, sous l'effet d'une pensée la terre peut prendre une autre forme, il en va de même pour certains êtres qui ont le choix de leur apparence. Il leur suffit de comprendre que leur forme n'est qu'une expression de leur pensée. Leur essence ne change pas, seul leur aspect exterieur, comme celui de la terre, se plie à leur volonté.
- Celui-ci commence juste à entrevoir les conséquences de tout ceci...

Le Louveteau se concentre alors quelques instants, ferme les yeux puis se représente en pensée l'image de la forme qu'il souhaite adopter. Ses contours progressivement deviennent flous, puis, remplacant peu à peu le Loup, se trouve un jeune homme blond au teint cuivré, aux yeux d'un vert profond, et recouvert d'une riche fourrure... Il regarde alors de ses yeux nouveaux la Femme et lui dit :
- Celui-ci ressemble-t-il à un deux-pattes ?
- Oui, ce premier essai est bien reussi, mais les deux-pattes n'ont pas autant de fourrure sur le corps, dit-elle en relevant une de ses manche jusqu'à l'épaule, un petit sourire en coin et un soupçon de pétillement dans les yeux.
- Ceci est etonnant, les deux-pattes n'ont-ils pas froid quand les arbres perdent leurs feuilles ?
- Non, nous avons trouvés d'autres solutions, dit-elle tout sourire à présent.
- Alors celui-ci va faire comme celle-ci demande.

Le jeune homme ferme de nouveau les yeux, puis peu à peu la fourrure se retire de son corps, le laissant tel un nourrisson à la naissance, mais nullement gêné. La Femme, avec un regard appréciateur envers l'anatomie du jeune homme, fouille quelques instants dans un sac et en sort quelques vetements.
- Et bien, heureusement que j'ai pensé à tout, lui dit-elle en les lui tendant.
- Celui-ci doit s'en couvrir ?
- Et bien oui, si tu ne souhaites pas être emporté par le froid, et surtout ... surprendre quelques regards indiscrets des dames que tu croiseras.
- Alors si celui-ci doit le faire, dit-il en essayant gauchement d'enfiler les curieux habits.
- Bien, maintenant nous allons devoir travailler sur le langage des Hommes et leurs habitudes.
- Celui-ci ecoutera.

Les deux humains reprennent alors tranquillement leur marche dans les sous-bois pour commencer cette nouvelle initiation...

Par Nea Ithil le 15/9/2002 à 21:24:23 (#2163879)

La Femme lui apprend d’abord à parler le langage qu’il devra employer parmi les humains, le nouveau jeune Homme apprend vite. La Femme lui apprend ensuite quelques coutumes propres aux Hommes.
-Il te faut un nom, les Hommes s’appellent de cette manière, dit-elle dans cette langue nouvelle.
-Un nom ? Ceci me paraît bien inutile.
-Oui, mais c’est une de leurs coutumes. Laisse moi réfléchir… Eïhvan Lyr, cela conviendra.
-Celle-ci a un nom aussi ?
-Oui, les hommes me nomment Nea Ithil.
-Coutumes étranges qu’ont ces deux-pattes. Soit, celui-ci sera Eïhvan Lyr pour les hommes.
Après quelques instants de silence, le jeune homme ajoute :
-Comment chassent les hommes ?
-Oh, ils ont des manières bien à eux… Ils tuent les animaux avec des instruments : soit avec leurs flèches, soit avec leur lame.
-Etrange…
-Et encore plus étrange : ils cuisent généralement leurs aliments. Le produit de la Chasse passe par le Feu avant d’être mangé.
-Celui-ci devra manger comme ces hommes ?
-Non, tu mangeras comme tu le voudras, ne t’étonne pas des manières des hommes. Mais c’est loin d’être la plus étrange de leurs coutumes. Par exemple, la plupart des humains prient un Dieu, une entité que leur volonté a créé. C’est intriguant d’observer l’évolution de leur pensée. Mais tu apprendras par toi-même, je ne veux pas tout révéler.

Les deux humains continuent d’avancer dans la forêt millénaire. La nuit tombe lorsqu’ils approchent la lisière.
-Tu as bien appris aujourd’hui, dit la Femme, allons chasser maintenant. Puis lorsque le Soleil sera de nouveau là, nous partirons voir les hommes.
Tous deux partent en chasse, à la manière des loups cette fois. Une fois repus, ils s’allongent l’un contre l’autre dans les bras d’un arbre millénaire. Le sommeil les gagne vite, leur journée a été éprouvante.

Lorsque les premiers rayons viennent à frapper son visage, le jeune homme se lève sur sa nouvelle vie. Il regarde la femme dormir encore, baignée des douces lueurs de l’aube. Il hésite un instant à jouer comme la veille, mais il repense à tout ce qu’il a appris depuis le matin dernier et ne le fait pas. Il vient s’allonger contre la femme, respirant son odeur, posant son visage près du sien, attendant qu’elle lui fasse un signe. Alors que la douce chaleur matinale se fait plus pesante, celle-ci s’éveille, elle se redresse lentement, souriant au nouveau jeune homme.

-Es-tu prêt à voir le monde des hommes ?
-Celui-ci l’est, mais celui-ci se demande s’il reviendra dans sa forêt.
-Bien sûr, nous viendrons ici passer la nuit. Tu décideras lorsque le Soleil partira si tu décides de rester dans la Meute, ou si tu souhaites m’accompagner.

Les deux humains se lèvent et se préparent à partir. Le jeune homme quitte pour la première fois sa forêt. Jamais il ne s’est autant éloigné des arbres millénaires. Jamais le Soleil n’a autant luit sur sa peau dorée, sans arbres immenses et magnifiques pour le masquer. Ses grands yeux d’un vert profond découvrent le monde nouveau autour de lui. Impressionné par ce changement radical, le jeune homme s’approche de la femme et lui prend la main. Tous deux parcourent ces terres nouvelles, arpentant les chemins tracés par les hommes.

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