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Retour aux sources II - la longue marche vers le passé

Par Bardiel Wyld le 3/9/2002 à 12:15:21 (#2086426)

Le navire accosta dans la matinée dans un petit port d'attache sans prétention. Bardiel débarqua le temps de rassembler ses quelques effets, et alla flâner un peu dans la petite ville, qui malgré sa modeste taille, était emplie d'une joie de vivre qui faisait plaisir à voir.

Se baladant dans la ville, il croisait maintes gens discutant de la pluie et du beau temps, des enfants qui jouaient à se prendre pour des héros de diverses légendes, des travailleurs pleins d'entrain Il oublia un temps les villes d'Althéa, se plongeant dans l'atmosphère souriante que dégageaient les villageois. S'arrêtant dans une échoppe, il dépensa une poignée de pièces d'or pour acheter diverses provisions, et quelques petites choses nécessaires pour faire un campement convenable - de quoi faire du feu, de l'huile, une couverture, rien de bien imposant. Il se dirigea ensuite vers la sortie de la ville, la route menant à son ancienne demeure, celle qu'il occupait avec ses parents et sa sur lorsqu'il était jeune, toujours dans sa mémoire, gravée à jamais. D'un pas sûr il commença sa longue marche, soulevant des petits nuages de poussière à chaque enjambée.

Le jour avança, et il continua, imperturbable, prenant une légère pause pour se restaurer lorsque le soleil était à son zénith, repartant ensuite sur le chemin le ramenant vers son passé. Il estima sa marche à une journée tout au plus, d'autant qu'il avançait assez vite ; il terminerait son voyage au milieu de l'après-midi du lendemain, et l'idée de se rapprocher à chaque pas du lieu de sa naissance l'encourageait à aller plus vite encore.
L'obscurité gagna finalement les cieux, les étoiles s'allumant une à une, vivaces ou vacillantes, dans l'étendue d'ébène le surplombant, la fière lune trônant au beau milieu de ses sujets qu'elle gouvernait avec majesté mais aussi avec humilité. Avisant une petite colline au loin, il alla installer son campement là-bas, allumant un petit feu pour faire cuire quelques provisions ; puis il s'endormit sous l'épaisse couverture de peaux - la nuit était fraîche au beau milieu des plaines. Son sommeil fut apaisant, mais il se réveilla le lendemain à l'aube avec un bon mal de dos Son corps était un peu trop habitué à la douceur et au moelleux d'un lit, et voyait d'un mauvais il le fait de devoir se reposer sur la dure terre, celle-ci étant trop peu encline à s'aménager de manière à dormir confortablement sur elle. Le contraire eut été étonnant, d'ailleurs.

Ses muscles endoloris lui rappelaient son âge, et le poids des batailles passées ; le paladin préféra passer un moment à accomplir quelques exercices d'assouplissement, pour éviter de rendre la marche plus pénible - et donc plus lente. Au bout du compte, quelques jours à ce régime et il ne sentirait plus les crampes et les courbatures ; du moins, il l'espérait.

Reprenant sa marche après s'être rapidement rassasié, Bardiel comptait chaque pas le rapprochant de son but. Il ne s'arrêta même pas au midi, obnubilé par les quelques kilomètres le séparant de son ancienne demeure. Le soleil tapait fort, et le vent de la plaine le fouettait, l'aveuglant parfois de la poussière qu'il soulevait ; le paladin croisa quelque fois de petits troupeaux d'aurochs, animaux qu'il n'avait pas vus depuis son départ de sa terre natale. Il prit précaution à ne pas les déranger ; après tout, l'un d'eux pouvait peut-être lui poser problème, mais si tout le troupeau se liguait contre lui, il n'aurait aucune chance. Il dut faire un léger détour, mais il reprit bien vite le chemin qui guidait ses pas, et quelques heures plus tard, en fin d'après-midi, il aperçut enfin la petite maisonnette, qui avait bien subi les outrages du temps évidemment.

Les murs étaient en état de ruine avancée, les volets au bois pourri ne pendaient que d'un seul crochet - pour ceux qui n'étaient pas déjà tombés. La végétation luxuriante avait pris possession des lieux, farouche gardienne de la maison, mais tandis que le paladin s'approchait, il lui sembla que celle-ci avait été souillée, une sorte de chemin de traverse menant des plaines jusqu'à la maison D'où provenaient quelques bribes de conversations, que Bardiel ne put saisir


La suite plus tard, sur le même post ;)

Par Ibuki Tribal le 3/9/2002 à 13:47:48 (#2087131)

:chut: :lit:

Par Gabriel Thylin MSF le 3/9/2002 à 18:54:12 (#2089274)

:lit: :) *attend la suite qui va arriver plus tard sur le meme post :p*

Par Bardiel Wyld le 9/9/2002 à 15:58:00 (#2126402)

Intrigué, il décida de pénétrer dans la chaumière de façon amicale ; peut-être étaient-ce quelques gens qui se reposaient d'un voyage et avaient pris la maison pour campement sommaire. S'y trouvaient trois individus aux visages menaçants, salis par la crasse, qui apparemment devisaient gaiement sur les diverses façons de rompre le cou d'un voyageur afin de lui subtiliser son butin. A son entrée, ils semblaient tous trois bien disposés à expérimenter sur lui les résultats de leur conversation alors qu'ils s'emparèrent de leurs armes - gourdin, épée courte et massue. Bien mal leur en prit Le paladin s'arma de son solide fléau, frappa de son poing ganté la plaque Océane qui recouvrait son torse au niveau du cur, activant l'aura de l'armure. Les brigands se doutèrent à cet instant que les choses allaient certes mal tourner, mais pas pour leur supposée victime ; pour eux, plutôt. Sans savoir si leur opposant connaissait lui aussi quelques manières de briser les os, ils détalèrent bien vite, trébuchant sur les linteaux de bois jonchant le sol de la demeure, et passant par les fenêtres brisées, achevant pour de bon les faibles volets qui s'y rattachaient. Dommage, se dit Bardiel. Il aurait pu leur en apprendre, des choses.

Le paladin entreprit d'abord de restaurer un minimum la maison, remettant de l'ordre et retapant ce qui pouvait l'être, histoire qu'elle soit plus vivable ; il y passa la fin de la journée et une bonne partie de la nuit, puis il se coucha satisfait dans ce qui était autrefois sa chambre. Cela lui faisait tout drôle, décidément
Ses songes furent bercés de doux souvenirs, comme si le fait de dormir dans la maison où il avait passé son enfance ravivait sa mémoire dans son sommeil. Il se vit enfant, accompagné de ses parents et de sa jeune sur Vega prendre leur souper familial, les divers jeux que leurs parents inventaient pour distraire les enfants, les rires, les larmes Il s'éveilla étrangement absent le lendemain, calme, en paix avec lui-même. Il entreprit alors de finir ce qu'il avait commencé la veille, à savoir remettre la maison en l'état, malgré la masse de travail qui l'attendait ; et c'est ce qu'il fit, après avoir pris un déjeuner frugal.

Lorsque le soleil avait atteint son zénith, il entendit des bruits de pas à l'extérieur. Sans doute des habitants de la petite ville à proximité Ou peut-être les brigands de la veille. Tendant l'oreille attentivement, il estima le nombre de personnes à 8 Peut-être une dizaine même. Qui se dirigeaient tous par ici. Endossant rapidement son armure, il empoigna son fléau fermement, et s'avança vers le seuil de la chaumière Où l'attendaient une dizaine de brigands, dont trois d'entre eux étaient ceux de la veille, un sourire malveillant aux lèvres.

- Alors comme ça, tu te crois fort hein? Lança l'un d'eux, le plus jeune, et sûrement le plus arrogant.
- Je n'ai aucune prétention de ce côté-là, répondit Bardiel, et je n'ai surtout aucune intention de me battre en ce lieu.
- C'est bête, je pense pas que t'aurais dû vouloir en découdre hier Allez sors de là bien gentiment et laisse-toi faire, ça ne durera pas longtemps, ajouta le parangon d'un ton insultant, le sourire torve.
- Penses-tu , bien sûr, je vais sortir tout sourire et vous laisser me frapper à mort, évidemment. Dites-moi, quel âge as-tu mon garçon?
Le jeune fier-à-bras fut pris au dépourvu par la question, et hésita un instant avant de répondre.
- 19 ans, pourquoi vieux chien gâteux?
- 19 ans Comme c'est formidable. Et à ton âge, tu crois encore aux miracles? Allons mon garçon, pourquoi as-tu amené ces hommes avec toi, ajouta le paladin alors que le brigand ravalait sa salive en tentant de trouver une répartie, aurais-tu peur de tes propres capacités, se rapportant sans doute à celles d'un singe dont, je ne sais par quel miracle - ou devrais-je dire, hasard malheureux - tu as hérité les traits?

Son interlocuteur, ivre de rage, se jeta droit sur lui épée au clair, avec la ferme intention de le transpercer de sa lame. D'un mouvement vif du poignet, Bardiel dégagea la lame - et le poignet avec - de sa direction, et flanqua un formidable coup de poing ganté de son autre main, faisant voler l'infortunée tête brûlée à quelques toises. Suffoquant, le brigand resta allongé sur le sol épée à son côté, avec finalement la ferme intention de reprendre son souffle.

- D'autres amateurs? Lança Bardiel, toisant ses adversaires au travers de son heaume étincelant.

Les comparses de l'épave gisant par terre se jetèrent tous sur le paladin, pour certains armés de masses, d'autres d'épées, voire de haches. Bardiel tiqua. En combat singulier il leur aurait tous fait ravaler leur salive, et il se prit à penser à des scènes de démonstration de "Comment briser un bras en 12 endroits" sans qu'il sache pourquoi. Mais son esprit revint vite à la bataille, et il commença à mouliner de son puissant fléau autour de lui, balayant ses adversaires comme autant de fétus de paille. Une erreur, une seule. Il avait oublié - c'était extrêmement rare, mais ça pouvait arriver - d'activer la gemme conférant à son armure une aura de quasi-invulnérabilité. Et il allait en payer le prix : tandis qu'un brigand le maintenait face à lui en l'attaquant sans cesse, un de ses acolytes louvoya dans le dos du paladin et lui asséna un monstrueux coup de masse sur la nuque, qui faillit se briser sous l'impact. Bardiel s'effondra, du sang coulant de ses tempes, de son crâne et de ses oreilles, presque évanoui. Dans un brouillard, il entendit les hommes se rassembler autour de lui, ombres ricanantes dans la lumière du soleil aveuglant.

- Conduisons-le au village proche. Toi, appelle le chef. On va en faire un exemple public.
Des bruits de pas allaient en s'éloignant, puis il vit la silhouette qui venait de parler se pencher sur lui, menaçante. Il lui sembla voir étinceler des fausses dents en simili-or, quand un poing vint s'abattre avec violence sur sa tempe, et il sombra dans l'inconscience.


(j'espère ne pas t'avoir trop fait attendre Gaby. :p)

Par Aina HarLeaQuin le 9/9/2002 à 16:09:32 (#2126469)

Un brehanite qui oublie son coeur de l'océan.. Tsss tsss je suis même pas étonnée... Vivement la suite en revanche. :rolleyes: :merci:

Par Gabriel Thylin MSF le 9/9/2002 à 16:17:00 (#2126528)

:lit: :) *attend la suite qui va arriver un jour sur le meme post *:D

Par Bardiel Wyld le 9/9/2002 à 17:45:39 (#2127097)

Il se réveillait de temps en temps, bringuebalé comme un vulgaire sac de farine, la tempe le faisant atrocement souffrir, le cou fortement endolori et le sang perlant de son cuir chevelu. Ils étaient à cheval, lui les mains liées, et posé en travers du cheval au niveau de la croupe, le jeune fier-à-bras apparemment guidant l'animal. Il sombra à nouveau dans l'inconscience sous la puissance du soleil, les yeux dans le vide.

Quand il reprit ses esprits, il était attaché à une sorte de grand poteau, sur le côté de l'entrée d'une petite ville. Siégeait plus loin une taverne, une modeste échoppe d'armes et la capitainerie de la milice citoyenne. Malgré son esprit encore à demi éveillé, il ne se fit pas d'illusions quand il vit un homme habillé de manière militaire et arborant une sorte d'insigne sur la poitrine, discuter avec les brigands. Il ne fallait pas compter sur son aide pour sortir de cette situation. Le pauvre milicien avait plutôt l'air d'avoir peur des malandrins, et évitait de les approcher de trop près. Quoique, c'eut pu être à cause de leur odeur corporelle, attirant autant les mouches qu'elle éloignait les dames apparemment - sans parler des haleines dignes de figurer dans le classement des meilleurs parfums d'essence de putois.

Un homme d'un âge avancé, vêtu d'une façon plus qu'étrange - pantalon à carreaux hideux, surmonté d'une chemise rouge vif du plus bel effet flanquée d'une paire de bretelles d'un vert pouvant faire pâlir les plus vertes des plantes de Lugh - , lui flanqua un coup de canne dans le ventre, faisant plier le paladin. Celui-ci releva la tête et darda sur le "courageux" brigand un regard glacial, et lui adressa quelques mots :
- Un conseil, ne sois pas sur mon chemin lorsqu'on me libérera de cette entrave, dit-il d'une voix qui semblait charrier des glaçons.
L'homme éclata d'un rire rauque, dévoilant son sourire édenté qui pouvait rappeler un plateau de jeu d'échecs, puis lui infligea un nouveau coup dans le bas-ventre, coupant le souffle de Bardiel. Celui-ci reprit après un temps de silence :
- Aurais-tu perdu l'usage de ta langue, ou es-tu né sans, pour qu'ainsi tu préfères parler avec ton arme qu'avec la bouche ? A moins que ce ne soit du cerveau dont tu es amputé, auquel cas je comprendrais aisément pourquoi tu choisis tes habits comme un sourd apprécie la musique.
L'homme, rouge de colère, asséna moult coups de canne sur le paladin qui encaissa sans broncher - ou presque.

Sur ces entrefaites, un nuage de poussière se leva à l'horizon. Celui-ci grossissant à vue d'il, le paladin déduisit qu'il s'agissait probablement du chef dont les lascars parlaient plus tôt, qui arrivait avec sa petite escorte. Si le meneur de la bande était du même acabit que la parodie de clown qui le lardait de coups de canne, il se dit ironiquement qu'il se trouverait en face du fleuron de l'intelligentsia des bandits des parages. Il poussa un discret soupir de soulagement quand il distingua une étincelle d'intelligence dans le regard dudit chef, louant Bréhan d'avoir exaucé ses prières, à savoir avoir affaire à un homme dont les capacités intellectuelles dépassaient celles des malandrins présents, celles-ci rivalisant de manière redoutable avec les capacités intellectuelles d'une loutre - ce qui était, il fallait l'avouer, peu flatteur pour l'espèce animale en question. Pauvres bêtes.

Lorsque le reste de la petite troupe arriva, ils furent au total, allez, une quinzaine de brigands. Pas plus, pas moins. Une petite bande isolée, donc.
- Qu'est-ce qui se passe ici, Ike ? demanda le chef à l'homme à la canne d'un ton supérieur.
- Bah, c'est cet homme, là, il nous a attaqués et on s'est défendus, enfin tu vois quoi...
- Mensonges, souffla Bardiel. Vous occupiez ma maison natale, sans même vous préoccuper de son état. Vous participiez à sa décrépitude, à en faire ainsi votre repaire scabreux. De plus, vous êtes revenus à dix contre un, bande de lâches.

Le chef tourna son regard noir comme de l'agate sur le visage du paladin, fronçant les sourcils. Il le transperça du regard, comme pour le sonder. Puis, il fit de même avec le dénommé Ike, celui-ci reculant, la transpiration visible sur son visage.

- Bien, reprit le meneur après quelques instants de silence. Libérez cet homme.

Les trois comparses du premier jour ouvrirent des yeux ronds comme des soucoupes, et reculèrent doucement, préférant sans doute éviter que le paladin ne leur prouve que, finalement, lui aussi était capable de multiplier les fractures sans effort.
Ike plaida sa cause devant le chef, mais celui-ci n'en eut cure.

- Tu viens de me mentir. Tu sais pourtant que tu n'y arriverais jamais. Quelle folie t'est donc passée par la tête ?!

Ike, le visage rougeaud, se recroquevilla sous l'effet de la colère de son chef, n'osant plus articuler un seul mot. Celui-ci reprit :
- Et dis-moi, pourquoi as-tu, comme l'affirme cet homme, emmené la plupart des nôtres avec toi pour le rosser ? Aurais-tu peur, serais-tu un lâche ? Aurais-tu oublié la notion d'honneur que je me désespère à faire entrer dans ton crâne ?!? Peut-être qu'en la faisant entrer à coups de marteau, elle y restera ancrée, cette fois

Son regard était insupportable pour le brigand à l'allure de clown, et celui-ci s'évanouit sous une sorte de choc psychologique lié à la terreur, autant du fait du regard implacable que les menaces non dissimulées de ses paroles. Soupirant, le chef se retourna vers Bardiel, celui-ci se contentant de hocher la tête en signe de remerciement muet.
A cet instant s'ouvrit la porte de la taverne, laissant sortir dans la lumière diffuse un homme sous l'emprise de l'alcool - et donc tout aussi diffus que la lumière à vrai dire. Il avait pour tout vêtement une longue robe noire de magicien ; ses traits plutôt anguleux paraissaient souffrir des affres de l'alcool que l'homme avait ingurgité, celui-ci tanguant dangereusement d'un pied à l'autre. Bardiel haussa un sourcil à la vue de l'homme, qui entreprenait de séduire un poteau contre lequel il venait de se cogner.
- Iroël ?!?
L'interpellé se retourna, et fronçant les sourcils, dévisagea un instant le paladin. Puis il ouvrit des grand yeux, et se précipita sur lui, bras ouverts Et se rétama lamentablement par terre après avoir étreint le double fantomatique du paladin, qui avait bizarrement disparu lorsqu'il s'était jeté sur lui. Se relevant, il épousseta sa robe, et s'avança d'un air digne - c'est-à-dire qu'il espérait avoir l'air digne - vers Bardiel, et le prit gravement dans ses bras.
- Al Allons donc, voici mon vieil ami Bardiel, que j'avais pas r'vu d'puis Rholàlà Pfiouh, moult années! Dis donc t'as pris du ventre toi, dit-il en tapotant le ventre du paladin s'empourprant, tu s'rais pas marié par hasard?
Il conclut sa formule de politesse par un bruit obscène, et se fendit d'un sourire rayonnant.
- Allez viens compagnon, viens m'raconter c'qui s'est passé d'puis qu'on s'est pas vus *hic* on va s'en jeter un à la taverne et on va trinquer comme au bon vieux temps! Comme quand on était ados, t'sais. Avant qu't'ailles sur Aléth Athlé Roh puis zut ! (en fait il employa un autre terme bien plus grossier, mais par respect des convenances, il a été susbstitué) Enfin, là-bas, quoi.

Le paladin lui adressa un sourire, et hocha la tête.
- Allons-y.
- Un instant, fit une voix derrière eux ; il s'agissait du chef des brigands. Vous avez blessé certains de mes hommes apparemment. Il nous faut, pour l'honneur, corriger l'affront qui a été subi, vous le comprendrez je pense.

Le paladin eut à cet instant une idée fugitive, selon laquelle la notion d'honneur pouvait vraiment énormément varier selon les individus. Quoiqu'il en soit, le brigand avait demandé un duel d'honneur, et il ne pouvait se défiler.

- Soit. A un contre un, comme le veut l'usage, ajouta Bardiel après un coup d'il circonspect aux acolytes beaucoup moins scrupuleux de l'honneur que leur chef.
- Bien sûr, rétorqua celui-ci. A mains nues, sans armure, un combat d'homme à homme.

Le paladin hocha la tête. Il ne l'avait pas spécialement remarqué, mais une fois son armure ôtée, il s'aperçut que son opposant était plutôt bien bâti, ses muscles saillant sous sa peau, la démarche presque féline. Un combat redoutable, à n'en point douter.


(mauvaise langue Gab, je viens de taper tout ça à l'instant :p *trippe comme un fou* ^_^)

Par Ibuki Tribal le 9/9/2002 à 18:36:58 (#2127440)

:amour: ;)

Par Gabriel Thylin MSF le 10/9/2002 à 6:47:41 (#2130032)

:lit: :amour: Le combat ! Le combat ! *bavouille* :monstre: ;)

Par Alanis Lyn le 10/9/2002 à 9:24:19 (#2130374)

*Attend avec impatience le retour de Bardiel*

(et la suite du post aussi ;) )

Par Bardiel Wyld le 10/9/2002 à 16:50:33 (#2132765)

Le soleil de plomb tapait fort, très fort. Les deux hommes, l'un brigand, l'autre paladin, se regardaient en chiens de faïence en se tournant lentement autour, mesurant chacun de leur pas, à l'affût du moindre geste de son opposant. Le silence était pesant, les spectateurs ravalaient leur salive en l'attente du premier mouvement qui marquerait le début du combat. Le magicien, Iroël, était accoudé tranquillement à l'un des murs de la taverne - à savoir si c'était par confort ou par volonté d'aller au plus vite boire un verre après le combat, allez savoir - et observait calmement l'évolution des lutteurs.

Ce fut le chef des brigands qui fit le premier pas, projetant sa main droite vers l'épaule du paladin, son autre main partant en coup de poing vers le ventre. Bardiel esquiva celle qui allait le frapper, préférant laisser l'homme l'agripper ; il saurait s'en défaire. Mauvais calcul. L'homme l'empoigna solidement, compressant ses trapézoïdes avec une force non soupçonnée, et provoquant une douleur inédite dans le bras du paladin qui fut presque paralysé un court instant. Ce qui était suffisant : le brigand empoigna sa ceinture, et bandant sa musculature, le souleva et le jeta à terre plus loin sous les hourras et les encouragements de ses hommes. Un instant sonné, Bardiel se releva vivement après un roulé-boulé sur le côté, évitant d'être écrasé par le pied du brigand qui s'était rapproché. Puis il plongea sans crier gare pour le plaquer au sol, coupant le souffle de l'homme sous l'impact, et ils roulèrent tous les deux dans la poussière. Le paladin tiqua, les muscles au-dessus de l'épaule encore douloureux, et préféra reculer, provoquant une légère pause, imité par son adversaire qui reprenait son souffle péniblement.

Cela ne dura qu'un bref instant, et les deux adversaires reprirent le combat, sous l'il malveillant des complices du brigand. L'un d'eux, à l'écart, tira doucement une dague, s'apprêtant sans le moindre doute à la lancer contre Bardiel. Il fut surpris par une voix s'élevant dans son dos.
- Je ne te conseille pas. Vraiment pas.
C'était Iroël, des flammes s'élevant dans la paume de sa main ; il préparait une boule de feu. D'un sourire cynique, le bandit lui répondit :
- Bah! De toutes façons, t'es tellement saoul que tu vois double! Alors tu risques pas de me toucher, j'aurai le temps d'esquiver!
- Certes.
Une légère lumière, puis d'autres flammèches vinrent lécher les doigts de l'autre main du mage. Une seconde plus tard, il avait dans chaque main une boule de feu d'un bon gabarit, et s'adressa à son interlocuteur d'une voix froide (!), dardant les deux phénomènes magiques dans sa direction.
- Ouaip j'vois double. Mais j'ai deux boules de feu. Alors j't'aurai tous les deux.(1)
Le bandit n'insista pas, et posa sa dague doucement au sol, alors qu'à côté, le combat était rude entre les deux combattants aguerris.

Ceux-ci, meurtris de bleus, s'empoignaient férocement. Puis le brigand eut une seconde d'hésitation ; une de trop : Bardiel en profita immédiatement et se dégagea de l'étreinte de son adversaire, puis décocha un uppercut qui projeta le brigand à quelques mètres, celui-ci faisant un magnifique demi-tour sur lui-même en l'air avant de s'écraser, face au sol. Il n'eut pas le temps de reprendre ses esprits et de se lever que déjà le paladin était sur lui, bloquant son bras droit dans son dos et le contraignant à l'immobilité, l'autre main passée sous la mâchoire : il pouvait lui briser la nuque d'un seul coup.
- Bien Tu m'as vaincu Vas-y, fais ton devoir et tue-moi.
- Pas question, rétorqua le paladin en se relevant. C'était un duel d'honneur, et il n'est point d'honneur de tuer un homme à terre.
- Tu as gagné le duel, alors tu dois me tuer
- L'on dit que le gagnant a droit de vie et de mort sur le vaincu. Sur toi, j'exerce mon droit de vie. Relève-toi, tu es homme d'honneur et il serait dommage qu'un homme comme toi meure ainsi.
Il hésita un bref instant, et reprit :
- Par contre, je ne saurais que trop te conseiller de veiller à changer ton entourage. Tes hommes sont pour beaucoup de sales malandrins n'ayant de l'honneur qu'une conception leur indiquant qu'il est plus honorable de tuer quelqu'un sans défense que d'être tué par un homme en armes. Même lorsqu'ils sont plusieurs contre une seule personne, ajouta-t-il d'un ton acide.
Le brigand se releva, et hocha la tête lentement, les yeux clos.
- Tu n'as que trop raison. Merci à toi paladin. Mon nom est Olban, et je t'offre mon amitié.
- Que j'accepte, répondit Bardiel en souriant. Maintenant viens, nous allons nous soigner un instant à la taverne. Je connais quelqu'un qui a soif, conclut-il d'un sourire en coin en jetant un regard vers le magicien qui jonglait négligemment avec deux boules de feu sous les yeux d'un brigand médusé et terrifié.


(1) : John "Doc" Holliday, film Tombstone. La réplique exacte faisait mention de pistolets à la place de boules de feu. ;)

Par darkrique le 10/9/2002 à 17:14:33 (#2132915)

Erf... je n'ai qu'un mot : palpitant.
Vraiment un chef d'oeuvre d'écriture, le genre de texte que je pourrais lire à longueur de journée. C'est quand que tu fais éditer un livre ?

Je suis surpris du nombre de texte de cet accabit sur ce forum, autre exemple celui de Alabasyr... un régal.

Par Arken le 10/9/2002 à 17:56:59 (#2133188)

Ahlala ces brehanites sont jamais loin d'une taverne :p

Par Khaelon Lloth le 10/9/2002 à 18:18:24 (#2133369)

Terrible, aussi bien le fond que la forme.:)

*Etait mdr en reconnaissant la référence cinématographique*

Par Gabriel Thylin MSF le 11/9/2002 à 0:35:22 (#2135710)

:lit: Ca vallait la peine d'attendre :)

il est a noté que le titre original de Tombstone est en fait "Fausses moustaches" comme l'atteste ceci :p

Par Bardiel Wyld le 12/9/2002 à 14:07:40 (#2144559)

Les trois hommes s'étaient attablés près de la cheminée, et menaient une conversation plaisante où il était souvent question d'Althéa, Iroël et Olban étant désireux d'en savoir plus sur cette contrée éloignée. Plus loin, quelques malfrats de la petite bande noyaient leur déconvenue dans l'alcool, apparemment fort déçus de n'avoir pas pu procéder au lynchage du paladin.

Bardiel narrait avec un sourire doux aux lèvres les quelques histoires qu'il avait vécues sur Althéa, décrivant avec moult détails les paysages s'offrant à la vue sur les collines d'Arakas, baissant le ton quand il parlait des monstruosités infestant les terres désolées de Raven's Dust, adoucissant la voix lorsqu'il évoquait le souvenir des petites cascades presqu'inconnues Il réalisa d'un coup qu'il avait toujours des anecdotes à raconter, des lieux à décrire Et des amis à retrouver. Cela faisait plusieurs jours déjà qu'il était parti, se ressourcer sur sa terre natale. Et Althéa vint à lui manquer.

Ses deux interlocuteurs comprirent immédiatement son sentiment lorsque sa voix mourut à l'évocation de sa famille, de ses amis, de ses frères et surs d'armes. De concert, les deux se proposèrent immédiatement pour chevaucher avec lui jusqu'à la ville portuaire d'où il pourrait repartir pour LightHaven. L'air surpris du paladin fut fugitif, et il éclata de rire comme ses amis.

- Nous partirons demain, à l'aube. Si nous avons des chevaux - Olban acquiesça avec un sourire à cette hypothèse - Donc je disais, à cheval nous arriverons en fin de soirée à Kahlandar, d'où je pourrai embarquer sur un bateau. Qu'en pensez-vous ?
- Cela ne me pose aucun problème, répondit aimablement Olban.
Celui-ci s'était finalement révélé d'une compagnie plaisante, homme d'honneur qui paraissait être relativement cultivé. Il avait pris la voie du brigandage par rébellion envers sa famille lors de son adolescence, qui voulait contrôler sa vie ; lui n'en avait pas entendu ainsi, et était parti rejoindre une bande de mercenaires qui, le hasard faisant bien les choses, semait le chaos dans la petite ville où il habitait. Quelques années plus tard, il défia le chef de la bande et le vainquit, et prit donc sa place à la tête de la petite bande.

- Euh Je risque d'avoir un bon mal de crâne, dit tout bas Iroël, la tête entre les mains, regardant fixement la dizaine de chopes vides en face de lui - et encore, la serveuse avait déjà débarrassé la table. Deux fois.

Les deux autres s'esclaffèrent, commandant une nouvelle tournée.

- Elle est pour moi, dit simplement Olban.
Le paladin refusa poliment l'invitation à déguster une nouvelle chope de ce fameux breuvage, jetant un regard désabusé à l'état plus que malheureux du magicien siégeant à sa gauche.

- Merci, mais j'ai fait un vu, que j'entends bien respecter, s'excusa-t-il avec un léger sourire. A mon premier mariage j'ai fait la promesse de ne plus jamais me saouler, et je ne m'y déroberai pas.
Le magicien haussa un sourcil à ces mots, regardant Bardiel avec un air qui devait dire "mon dieu, il est devenu fou, ça y est" ; le brigand hocha la tête, un sourire torve aux lèvres, concluant :
- Hé bien nous, nous n'avons pas fait ce vu. Allons magicien, levons notre chope à la santé du paladin sobre!
Iroël émit un soupir de désespoir, songeant sûrement à son état du lendemain, et leva son verre.


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La matinée était fraîche, mais le soleil dardait ses rayons dans un ciel vierge de tout nuage. Bardiel était déjà descendu à l'aube dans le village pour acheter quelques provisions avant leur départ ; il avait trouvé son ami Iroël affalé sur une table, ronflant joyeusement dans la salle vide, les serveuses ayant apparemment renoncé à le faire bouger pour le ramener à sa chambre. Il sortit sans faire un bruit, et alla se promener ; il revint une petite demi-heure plus tard, et eut la surprise de voir le magicien dans une forme détonnante ; il se demanda même si celui-ci n'allait pas faire des acrobaties, au vu de son état d'excitation non dissimulée. Olban se rapprocha du paladin, et lui murmura :
- Ne t'en fais pas l'ami, j'ai juste ajouté un petit remontant dans son repas.
Bardiel haussa un sourcil, mais n'en dit mot. Il préférait tout de même voir son ami dans cet état Même si celui-ci, gargarisé par sa nouvelle santé inépuisable, embraya directement sur une nouvelle tournée.

Après avoir non sans mal extirpé le disciple de Syl à sa dégustation plus qu'intéressée des diverses boissons et autres breuvages alcoolisés de la taverne, les trois hommes s'en allèrent à cheval, sous l'il des bandits qui restaient dans la ville. Olban leur avait promis que son absence ne durerait que deux jours au maximum Et qu'il aurait certaines choses à mettre au point avec quelques-uns. D'ailleurs, Ike n'était pas parmi les brigands présents ; Bardiel aurait juré qu'Olban ne le reverrait jamais.

La chevauchée se fit en silence. Ils firent un petit tour par la maison natale du paladin, qu'ils remirent dans un état assez correct avant de repartir - la maisonnette n'était pas remise à neuve, mais un peu de nettoyage avait été fait. Une dernière homélie de la part du paladin pour sa famille disparue, et les trois hommes étaient sur le chemin du retour vers Kahlandar.

Le reste de la route se passa tranquillement, les chevaux avançaient à bon train alors que les trois compagnons devisaient agréablement, et bientôt ils furent en vue des portes de la ville, les mâts des bateaux s'élevant au loin derrière les toits des maisons. Olban et Iroël accompagnèrent le paladin au port, et celui-ci n'eut aucune peine à trouver un bateau de commerce faisant le trajet vers Althéa. Après avoir payé substantiellement le capitaine, il s'apprêta à embarquer, faisant ses adieux à ses deux amis.


- Iroël Porte-toi bien, jusqu'à notre prochaine rencontre. J'espère bien te voir à nouveau Mais on n'ira pas à la taverne cette fois, ajouta-t-il avec un sourire en coin.
Le magicien éclata d'un rire joyeux, et serra son ami contre son cur.

- Toi aussi porte-toi bien, il se pourrait que je passe te voir sur Althéa l'un de ces jours. J'y poursuivrai peut-être mon apprentissage, qui sait rétorqua le mage avec un sourire confiant.
Olban avança d'un pas, et étreignit les poignets de Bardiel dans ses mains, imité par celui-ci.

- Tu es un homme d'honneur, et j'ai force bonheur de t'avoir rencontré. Les Dieux ont fait que nos chemins se croisent, et je ne saurais les en remercier. Reviens nous voir, je te montrerai la façon dont un petit brigand comme moi sera devenu un chef respectable.
- Si les Dieux le veulent, nos chemins retrouveront ce petit sentier sur lequel nous avons fait connaissance. Ici une forêt s'élève, et je me dois vous quitter. A bientôt mes amis, puisse Bréhan veiller sur vous comme sur vos proches, conclut le paladin.

Et là, sous le regard des deux compagnons restés sur le quai, Bardiel s'éloigna doucement du rivage de sa terre natale, lui adressant un dernier regard nostalgique. Comme à l'aller, il attendit que la côte ne fut plus en vue de l'arrière du bateau, et repartit vers la proue d'où il guetterait le port d'Althéa.

Bientôt, très bientôt, il sera revenu.

Et il sourit.


(z'arrive ;) et mdr Gaby :mdr: mais Val Kilmer est parfait en Doc Holliday :p)

Par Gabriel Thylin MSF le 12/9/2002 à 14:30:34 (#2144686)

:lit: :) Bon retour :p

Par Dodgee MIP le 12/9/2002 à 14:37:10 (#2144726)

Si vous êtes pas sages, Raoul reviendra pour vous empêcher de boire!

Menace que faisaient les mères de Goldmoon à leurs enfants

Par Aina HarLeaQuin le 12/9/2002 à 14:38:44 (#2144736)

Tu veux pas partir plus souvent pour nous pondre des posts aussi excellents?!? :eek: *a tout simplement adoré et zoute Bardiel pour son retour* :D

ptdr Dodgee!! :mdr:

Par Bardiel Wyld le 12/9/2002 à 14:50:49 (#2144798)

Provient du message de Dodgee MIP
Si vous êtes pas sages, Raoul reviendra pour vous empêcher de boire!

Menace que faisaient les mères de Goldmoon à leurs enfants


Et Raymond alors? :p

Provient du message de Ainouille
Tu veux pas partir plus souvent pour nous pondre des posts aussi excellents?!? :eek:


Ah bah merci tu veux que je parte :sanglote:
Bon bah j'pars à tout jamais alors :sanglote: :sanglote: :sanglote:

Par Gabriel Thylin MSF le 12/9/2002 à 15:28:26 (#2144968)

Allez reviens bardy je t'ai meme fait une signature pour l'occasion :p


a oui et puis j'oubliais..mdr Dod :D

Par Bardiel Wyld le 12/9/2002 à 15:45:33 (#2145048)

Très très jolie cette signature mon cher :)
*fan de Garrison* ^_^
J'verrai si je la mettrai, j'aime bien avoir une signature "sobre" avec du texte et une tite image, ça change :p

Par Aina HarLeaQuin le 12/9/2002 à 16:18:26 (#2145213)

Forcément s'tu m'appelles Ainouille hin... :rolleyes: Nan mais je disais ça parce que tu fais pas profiter de tes textes assez souvent. Nan mais oh. :doute:

*le zoute pour le consoler qd mm* :ange:

Par Bardiel Wyld le 13/9/2002 à 10:34:07 (#2149132)

Le paladin se dit que son retour allait être retardé, une déchirure dans les voiles après une grosse tempête ayant immobilisé le bateau.

Le temps de réparer tout cela, et ils repartiraient.


(grumbl de techs de France Telecom, ben on verra bien qd ils arriveront enfin à me mettre ma ligne adsl... *snif*)

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