Par une nuit sans lune...

Par Septus le 21/8/2002 à 6:05:52 (#1995459)

Il contemplait le ciel, marbré de points etoilés. Il etait là...pourquoi? Elle seule le savait, celle qui se derobit à son regard...
Il hesitait à lui en vouloir..mais il ne pouvait s'y resoudre...tant de fois Elle avait bercé son coeur..tant de foi..en Elle..
Alors, apres avoir joué la comédie à ses freres, à ses Enfants...apres avoir feint de rire aux larmes et chanter de joie..il etait face au poids de son echec...
Encore un..murmurait-il... Encore un...
Un soupir s'exhala d'entre ses levres. La froideur de la nuit laissait un sillage de sa tristesse, lente fumée s'eloignant au gré de la bise nocturne..s'élevant.
Il redressa le visage, les mains moites contre lesquelles il tentait vainement d'appliquer un tissu pour les tarrir..les jambes chancelantes, il tremblait.
Soudain, comme si il n'était pas seul au milieu de cette obscurité, il éleva la voix, sans se retourner, regardant au loin fixement..aussi loin que des yeux vides peuvent imaginer..

Père...comme il est etrange d'entendre ce mot entre mes lèvres..moi l'orphelin recueilli par le plus juste des hommes, Ermin.
Oui, etrange...
Où etais tu quand j'ai pleuré ma solitude?
Où te cachais tu quand j'ai hurlé pour mon premier cauchemar?...
Où etais tu..le jour où j'ai dû tuer un homme..le premier...?
Pourtant père..j'aurais aimé te connaitre, j'aurais aimé te dire ...
Il laissa sa phrase en suspens, comme paralysé..plus rien ne semblait bouger..pourtant apres un demi sourire qui se forma sur le bord de ses levres, il reprit, seul dans la nuit...

Je me souviens une histoire il y a fort longtemps...Il se mit à rire doucement...
Je n'avais alors meme pas l'âge d'être un homme. Pourtant deja notre vieux père à tous, Ermin, m'emmenait à la chasse avec lui et Corwin.
Deesse! il savait que j'aimais ça le bougre ha ha..il soupira..
Alors que ma soeur Muad se faisait deja conter fleurette par Sympax à l'epoque, je m'amusais à me cacher partout et à essayer de battre mon frere Shim en lui sautant dessus...oui quelle belle epoque que la jeunesse.
Insouciant...je ne savais pas..
Pourtant une nuit, je n'arrivais pas à dormir..excité par le cadeau que m'avait fait Ermin, mon tout premier arc..enfin j'aurais le droit de tirer le gibier et non plus de les regarder faire..
Cette nuit là, je me suis levé et j'ai vu ma grande soeur se faufiler par la tente. Ho rien de bien mechant, elle allait rejoindre en escapade nocturne le jeune paladin qui la faisait rever Un sourire se dessina encore sur ses levres...
Je les suivais, car la curiosite me devorait. Cette nuit là je decouvris ce que pouvait etre les liens charnels, quelle vue j'avais sur le petit lac ...Un rire s'eleva à ce souvenir, un murmure aussi...
Chere Muad.. Il secoua la tete un instant...
C'est quand je suis revenu que quelque chose attira mon attention. Dans la petite piece du salon, la lumiere d'une chandelle vacillait et l'ont pouvait voir à la derobée sur le mur non pas une, mais deux silouhettes..deux ombres projetees.
Je me suis approché sans bruit cette nuit là..et j'ai osé passer les yeux le long du rebord de la fenetre..
Je reconnus Ermin. Il parlait à un homme voilé de noir..masqué..
Ho je ne me souviens que de quelques mots à la verité ...mais ils sont gravés dans mon coeur...
Ermin parlait d'un enfant, qu'il grandissait bien ..ce genre de choses..et l'etre ecoutait sans rien dire, impassible, acculé dans un coin comme un fauve aux abois..
Puis il posa ses yeux bleus sur moi..comme si il me voyait...je m'echappais aussitot, glacé par un tel regard...pourtant les seuls mots qu'il a prononcé, je les entends encore comme si c'etait hier... "veille à ce qu'il reste libre, ami..."
Il resonne là, père, ces mots..tes mots... Tapote sa poitrine...
Je sais sans le savoir depuis ce jour là que tu es present..je sentais un regard sur moi la nuit..un souffle dans le dos de mes assaillants...n'importe quel geste..n'importe quel mouvement ...C'est peut etre pour ça que j'ai pris tant de risques..qui sait..je voulais te forcer à te reveler peut etre.
Pourtant tu es encore là..ici. Maintenant...je n'ai pas besoin de te voir pere...je le sais.
Elle m'a dit que c'etait ainsi..que cela etait ton fardeau..
Mais Elle m'a aussi montré comment le briser..sans le vouloir? qui sait avec Elle...
Ainsi père, je sais que tu fus toujours là, à chaque instant...et je t'en remercie.
L'unique regret qui est mien...est de n'avoir jamais pu t'aimer comme un fils...
Tu sais ce que je prepare, mais tu ne peux m'en empecher..Elle te l'interdit..
Alors il cessa toute parole...levant son visage fermé vers les etoiles..et soudain mu comme un pantin, il descendit vers la plaine, laissant là rochers et flancs de montagnes, rejoignant la foret...il leva la main sans se retourner, comme saluant la nuit
A la croisée, Père..à la croisée.
Dans l'Ombre, un fremissement se fit sentir. Unique. Lent. Froid. Comme un Souffle...

Par Hesp Thulip le 21/8/2002 à 10:44:10 (#1996194)

Un récit écrit avec beaucoup de sensibilité...

Par - Sargamatas - le 21/8/2002 à 11:02:41 (#1996266)

:lit: :)

Par MorticiaAbalham le 21/8/2002 à 13:50:28 (#1997217)

:lit:

Par Ambla Shezar le 21/8/2002 à 14:06:07 (#1997317)

:lit:
:merci: :chut:

Par Muad Exnihilo le 21/8/2002 à 14:55:57 (#1997700)

De quelque endroit où elle se trouvait, Muad restait attentive aux sons emportés par le vent. Un ensemble de sons lui parvint, il formait des phrases. Ces phrases l'émurent et une larme elle versa. Puis elle fit signe au vent de retourner d'où il venait, le faisant messager d'une volatile caresse.

Par Goldar le 21/8/2002 à 15:14:38 (#1997874)

:lit:

Par Gaelle Drake3RD le 21/8/2002 à 16:01:52 (#1998276)

Les yeux fixés sur son feu en compagnie de Morticia, elle attendait toujours la venue de celui qui saurait lui répondre... puis soudain ...un serrement au coeur... elle ferma les yeux, pensant à son fils...

Une legère brise... un murmure... Froid... Latent

Par Corian le 21/8/2002 à 17:29:46 (#1998878)

Perdu au milieu des contrées hostiles de StoneHeim, le séraphin pensait, tout en marchant, il rêvassait pour ainsi dire... Il se dirigeait l'air de rien en un lieu connu de peu de personnes, entouré par les loups où un vieil ami s'était réfugié...

Il réalisa soudain où il se trouvait lorsqu'il aperçut un énorme loup noir, un loup Fenrir...

- Oui, je sais, vieux camarade, je t'ai fait une promesse il y a si longtemps, commença le garde d'une voix lasse. Cependant, la fougue de la jeunesse en à voulu autrement, bien entendu tu dois le savoir, de par notre ami commun...

Sachant que Septus était là, quelque part, à l'ecoute, sans que l'intrus ne le voit, ce dernier continua, le poids des ans se fit soudain sentir sur ses puissantes épaules pourtant encore bien jeunes pour les standards de ses "semblables"...

- J'aurais aimé te mener à Lui, comme je te l'ai promis, tu m'en vois sincèrement désolé... Les erreurs, vois tu, tu me l'a souvent dit, ah ! Je me souviens, tu me disais de ne pas Lui faire confiance, de ne pas me faire d'illusions, de ne pas croire tout cela... Preuve en est, j'ai payé pour ma folie, et je tenais à te presenter mes excuses les plus... Je.. je m'égares, je ne devrais pas être ici, mon vieil ami.

Soudain, l'homme se rendit compte qu'il était entorué de loups, il n'avait rien à craindre, ne voulant aucun mal à ses majestueuses betes, mais il comprit bien vite en aperçevant une ombre, adossée à un arbre, attendant, guettant, écoutant...

- Puisse tu me pardonner toi et... notre ami commun...

Sur ces mots emplis de regret, le séraphe fouilla les poches de sa robe pour en sortir un vieux grimoire usé par les ans, le feuilletant aux arcanes de l'air, il prononca une incantation à voix haute, et disparu, laissant la nature sauvage et son ami en paix.

Par Fanelia Tory le 21/8/2002 à 21:55:28 (#2000343)

:lit: :chut:

Par EvangeL le 21/8/2002 à 22:16:30 (#2000459)

:lit: :)

Par RedWolf-Synaa le 22/8/2002 à 3:04:08 (#2001914)

:lit: