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Mon histoire

Par Takahiko le 5/8/2002 à 21:53:15 (#1921367)

Cela faisait longtemps depuis mon retour que j'avais l'attention de coucher mon histoire sur un parchemin. Ce soir je fais en sorte que mon désir prenne forme et c'est sur un coin de table lardés de traces de couteau de l'auberge de Stonecrest, que ma plume commence à gratter le parchemin jauni.

C’était un temps de légende, où les héros étaient encore acclamés, le peuple était plus heureux et le soleil brillait plus fort. C’était le temps de ma jeunesse…
Cette histoire m’a été contée par mon vieux père, un soir à la lueur vacillante des chandelles éclairant sa retraite. Cette histoire m’a été contée par mon VRAI père.


Comme toutes les mères, la mienne était jolie, certainement la plus jolie de tout Arakas. Elle œuvrait pour le clergé d’Artherk, soignant les guerriers blessés au combat, au service du Roy. C’est dans un dispensaire qu’elle connût mon père. Un fier bréhanite, qui, armé d’une épée ne se souciait de rien, ni de personne, voilà ce qu’était mon père. Mais ma mère n’avait d’yeux que pour ce combattant qui, aux dires de tous, étaient exceptionnel. Et comme leur point commun était la jeunesse, ils ne tardèrent pas à se donner rendez-vous dans les sous-bois proches, et bientôt on ne les vit plus l’un sans l’autre. Puis l’année suivante, sous grand soleil d’été et une pluie de pétales de roses, au milieu des tumultes de la foule en liesse, les deux jeunes s’unirent pour le meilleur et pour le pire.

Mais le Roy, qui avait besoin de guerriers courageux afin de juguler la violence grondant aux portes de la lointaine SilverSky, fit appel à mon père. Le lendemain après avoir aiguiser sa lame et empaqueter ses affaires, il fit ses adieux à ma douce mère, quelques mois seulement après leur mariage. En ce temps là, la seule compagnie de son épouse était ses larmes te son chagrin, mais là où il était parti, au milieu de la violence, du sang et des cris, le guerrier n’en savait rien. Les semaines passaient, aucune nouvelle ne filtrait jusqu’à Arakas, de plus en plus désespérée et triste, ma mère n’avait de cesse de prier Artherk.

Puis un jour de violents affrontements eurent lieu au nord, non loin du campement gobelin. Un raid de ces immondes créatures avait fait de nombreux blessés, et ma mère fut dépêchée sur place afin d’aider les guerriers souffrants. Lorsqu’elle arriva sur place, la clairière était rougeoyante de sang, et les corps d’humains et de gobelins gisaient sur l’herbe douce. Regroupés autour de tentes de fortunes, les rescapés murmuraient qu’ils n’avaient jamais rien vu de tel. C’est là que ma mère le vit, un peu à l’écart, sa robe noire déchirée en plusieurs endroit, son bâton sur les genoux, il tentait de reprendre ses esprits. Il leva son visage et la regarda, puis lui sourit. Sourire qu’elle lui rendit, elle qui était si seule depuis tant de mois. Les semaines suivantes les sous-bois de Lighthaven furent témoin d’une nouvelle danse amoureuse. Il avait conquis son cœur.
C’est ainsi qu’en automne, nous naquîmes, mon frère et moi. Les deux amants ne pouvaient cacher leur joie, le bonheur entrait enfin dans la maison. Ma mère nous bénit par Artherk, mais le sorcier profitant d’une minute d’inattention se pencha au-dessus de mon visage et me bénit par…Ogrimar.
Mais une triste nouvelle vint troubler la joie des jeunes parents. SilverSky était hors de danger, les guerriers rentrés sur le continent. La tristesse regagna ma mère, mais elle se promit de nous garder près d’elle, et elle demanda au sorcier de se cacher, de peur que son mari ne veuille se venger.
Mon père arriva une semaine plus tard, il fut accueilli en héros. Mais dès qu’il pénétra dans la demeure, et qu’il vit ma mère penchée sur notre berceau, il hurla si fort que le silence se fit dans les rues alentours. Car ses enfants ne pouvaient être les siens. Il la frappa, l’insulta, la menaça afin de savoir qui était le père. Devant son refus obstiné de révéler la moindre information, il opta pour une autre tactique. Son épée levée au-dessus des berceaux, il ordonna ma mère de lui dire ce qu’il voulait savoir. Puis entre deux sanglots, d’une voix rendue rauque par les pleurs, elle révéla qui était le sorcier, qui était notre père de sang.
Ivre de fureur, de honte et de dégoût, il se dirigea tout droit chez le sorcier, armé uniquement de son arme gigantesque. Je ne sus jamais ce qu’il se passa dans sa demeure, mais le Bréhanite fut enterré quelques jours plus tard. Ma mère, déshonorée, décida d’en finir et se suicida. Mon frère et moi fument séparés, suivant des voies différentes.
Après quinze années, il était devenu un fier guerrier, robuste et beau. J’étais, quant à moi un sorcier, et c’est là que le nécromancien qui m’avait donné la vie me retrouva. Pendant des mois je m’abreuvais de ses paroles et je maîtrisais les sorts interdis de la nécromancie. Mon âme fut dévorée par la puissance et lorsque que je revis mon frère, ce fut devant le fil d’une épée. Il m’affronta, non pour me tuer, mais pour me sauver de la magie qui rongeait mon esprit depuis si longtemps. Et lorsque la lame froide mordit mon abdomen et que la nuit ouvrit ses ombres ailes, je ne lui en voulus pas…il m’avait sauvé. J’ouvrit les yeux après un temps infini passé dans les limbes de l’obscurité. Je vivais, mais à quel prix. Mon corps était décharné, mes forces m’avaient abandonnée. Je passais six mois dans une sombre et humide cave ne survivant que grâce aux arcanes noirs. Puis ayant regagné mes forces je ressorti de ma retraite pour retrouver mon frère, non pas pour me venger, mais pour le remercier. Car dans le néant que je vécus, ma mère m’était apparue. Elle me disait que je devais me racheter après des années de violence, que je devais protéger mon frère et ceux que je rencontrerais…elle me disait aussi qu’elle m’aimait…



Arrivé à la dernière ligne de mon parchemin, je me rends compte que ma bougie n'est plus qu'un petit amas de cire fumant, et jetant un regard par une des fenêtres je vois le soleil pointé doucement à l'horizon, perçant la délicate brume matinale. Puis je range ma plume parseme un peu de poudre sur l'encre encore humide et tout en laissant mon ecrit sur ce coin de table témoin d'une histoire supplémentaire, je m'en retourne dans ma retraite, au beau milieu des bois...Seul...

Par DocteurAAZ le 5/8/2002 à 23:00:00 (#1921868)

:lit:

Par Elféâme le 5/8/2002 à 23:07:33 (#1921935)

Quelle émotion pour elle que de lire cette histoire.. Enfin elle en savait plus.. sur l'un comme sur l'autre... Il attendra son retour à ses côtés, il lui avait dit et aujourd'hui elle comprenait pourquoi...

Mon cher Takahiko
Je suis sure aujourd'hui de votre repenti et de votre changement.
Je suis sure que seul, vous ne le resterez plus pour longtemps.
Vous êtes, je vous l'assure déjà entouré de deux êtres qui vous aiment.
A très bientôt...

Par Excalibus le 6/8/2002 à 9:27:26 (#1923603)

Le repentir est une voie courageuse...

Que la sagesse guide vos pas !

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